Le suicide en Chine, véritable fléau
Cela pourrait être une blague morbide mais ce n’en ai pas une. Le 29 septembre dernier à Shantou dans la province chinoise du Guangdong, un jeune homme a tenté de se suicider du 5e étage d’un immeuble en slip, mais a échoué, emportant la vie d’un cycliste de 56 ans en contrebas. Loin d’être choqué par ce qui venait de se passer et sans se soucier du malheureux, il se relève, indemne et court vers un autre bâtiment pour renouveler l’opération comme le montre une vidéo. C’était sans compter sur des sapeurs-pompiers présents qui mirent fin à ses pulsions morbides en le remettant à la police locale.

Ce fait divers n’est pas un cas isolé en Chine, pour preuve les suicides dans l’usine Foxconn à Shenzhen en 2010 (qui assemble les smartphones de la célèbre marque à la pomme). Pour y remédier, les dirigeants avaient installé des filets autour des bâtiments pour éviter que les employés ne se jettent des toits. Plus récemment, c’est l’initiative d’une université chinoise qui a fait l’actualité. La City College of Dongguan University of Technology fait signer à ses étudiants un « contrat suicide » pour se décharger de toute responsabilité en cas de suicide au sein de son établissement.
Quelques chiffres : La Chine est l’un des pays le plus touché au monde par les suicides, on compte quatre tentatives par minute et près de 287,000 personnes y parviennent chaque année, ce qui représente le quart des suicides recensés mondialement par an par l’OMS. Le suicide est la cause principale de décès chez les 15-34 ans dans ce pays.
Ce fléau touche majoritairement les femmes (58%) alors que ce sont les hommes qui se suicident trois fois plus que les femmes en Occident. Autre tendance inversée, les ruraux se donnent plus la mort que les citadins, le plus souvent en ingérant des pesticides. Pour cause, une mutation rapide de la société et une plus grande précarité dans les régions rurales qui fait perdre pied à bon nombre de résidants de l’Empire du Milieu.
Le boom économique et ses mutations rapides ont fait éclater les structures familiales traditionnelles, changer les relations sociales et mis sous pression le travailleur chinois. La course effrénée au profit a développé un phénomène d’individualisme, de compétition et de pression sociale au sein de la société, aggravés par l’enfant unique, « roi » de toute une famille et sur qui toutes les espérances se tournent.
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON