• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Les Bushmen, ou l’histoire d’un génocide autorisé

Les Bushmen, ou l’histoire d’un génocide autorisé

Il y a quelques temps, une nouvelle nous faisait part de la mainmise de la société Perenco sur le pétrole Péruvien, sans aucune considération pour les populations qui vivent sur ces territoires depuis plusieurs siècles.
http://www.lepost.fr/article/2010/06/29/2134092_au-perou-les-indiens-ignores-par-perenco-et-son-projet-d-oleoduc.html

Ces faits sont suivis par une association (Survival) que je défends depuis quelques années, et pour laquelle j’essaie de donner de mon temps. La raison de leur engagement (et du mien) part d‘un constat, l’évolution de notre société commence par l’éradication programmé de ce qui dérange. Les peuples qui sont soutenus par l’association sont des ethnies qui ont traversé les siècles sans se soucier de consommation ou de rentabilité. Ils vivent en harmonie avec la nature qui les entourent.

Mais ils sont gênant, car les terres sur lesquelles ils vivent sont fertiles.

On parle bien de pétrole, de diamant… mais aussi de territoire défriché pour des implantations touristiques, ou pour y développer de nouvelles exploitations destinés aux marchés de consommation européen en particulier, je pense aux palmiers (cette fameuse huile de palme, que vous trouverez dans tout bon produit industriel qui se respecte, et qui a été dénoncé par l‘UFC tant pour son implication dans l‘éradication des indigènes que pour sa nocivité pour l‘être humain qui en consomme)

Aujourd’hui, je vais vous parler des Bushmen. Ce peuple vit au Bostwana, un pays du sud de l’Afrique. Si vous avez envie de connaitre leur histoire, je vous invite à cliquer sur ce lien : http://www.survivalfrance.org/peuples/bushmen

Ce qui nous intéresse pour illustrer cet article c’est la façon dont-ils sont traités sur leur propre terre. En effet, la région sur laquelle ils sont installés est diamantifère. De ce fait, elle intéresse le gouvernement bostwanais, et les communautés étrangères, qui décident de contourner le problème en expulsant les êtres humains qui vivent sur ces territoires. Ce sera fait dès 1997, Survival précise «  Ils vivent actuellement dans des camps de relocalisation situés en dehors de la réserve. Rarement autorisés à chasser, ils sont arrêtés et battus lorsqu’ils sont pris sur le fait et sont devenus dépendants des rations alimentaires distribuées par le gouvernement. »

En 2002, ils décident d’intenter un procès contre leur gouvernement… qu’ils gagnent en 2006. « Le 13 décembre 2006, les Bushmen apprirent qu’ils avaient gagné un procès sans précédent. Les juges décrétèrent que l’éviction des Bushmen avait été “illégale et anticonstitutionnelle” et qu’ils avaient de ce fait le droit de retourner librement dans la réserve, sur leur territoire ancestral.  »

Alors, tout fini bien ? Non, bien sûr ce serait beaucoup trop simple… les Bushmen sont autorisés à revenir sur leur territoire, mais n’ont pas accès à l’eau, les puits ayant été détruit lors de leurs expulsions à la fin des années 90. En fait « Le gouvernement a interdit aux Bushmen de réouvrir leur puits, bien qu’ils aient proposé d’en financer le coût. Aucune explication n’a été donnée concernant cette interdiction. En revanche, il a autorisé la compagnie minière à utiliser toute l’eau dont elle aura besoin dans la réserve et a même proposé à des compagnies de safari de forer de nouveaux puits.  »

Quelle conclusion peut ressortir de ce genre d’action. Un gouvernement qui, malgré une décision de justice, refuse la vie à des êtres humains peut il encore être pris au sérieux ? A ce sujet, j’éviterais toute stigmatisation du gouvernement bostwanais, puisque le Canada, pays pourtant en avance sur les droits de l’homme, a fait la même chose il y a quelques temps avec les Innu. (http://www.survivalfrance.org/peuples/innu)

Tout ça n’est pas une affaire de racisme, mais bien de capitalisme acharné, dont nous sommes les instigateurs, et dont les peuples indigènes sont les otages.

NB : une petite précision, au cas où vous souhaiteriez aider l’association, il n’est pas nécessaire de donner de l’argent. Des liens sont à votre disposition pour envoyer des lettres aux différents gouvernements, de façon à démontrer que l’opinion publique n’est pas dupe de leurs actions. Plus nous sommes nombreux à agir, plus il y a de résultat… n’hésitez plus !

NB2 : Sebastio Salgado , photographe grand reporter a immortalisé les Bushmen dans de superbe photographies. Il expose à La Gacilly en ce moment : http://www.festivalphoto-lagacilly.com/c/234/p/815cb776cefed39b1ed277387660cef1/SEBASTIO-SALGADO.html

Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • gogoRat gogoRat 6 août 2010 12:50

    Qui sont les rêveurs ? Les Bushmen ou ceux qui croient que la cause des diamants est plus juste que celle de la vie ?


    • Gaïa Gaïa 6 août 2010 17:05

      J’espère que cette question ne s’adresse pas à cet article... étant donné que je dénonce justement le fait que la vie est moins importante pour certains, que de posséder des mines de diamant.


    • gogoRat gogoRat 15 août 2010 10:25

      Bien entendu Gaïa ! Vous aurez compris que ma question n’était qu’une façon d’aboder dans votre sens  smiley


    • gogoRat gogoRat 15 août 2010 10:27

      oups ! ... mal relu : abonder (et non aboder)


    • Gaïa Gaïa 16 août 2010 14:27

      oups... méa culpa... à force d’avoir des réactions violentes, je vois le mal partout ... merci pour le commentaire ! smiley


    • alberto alberto 6 août 2010 14:02

      Gaïa je vous félicite d’attirer l’attention sur ces saloperies qui se déroulent en catimini !

      Une remarque tirée de l’actualité de ces derniers jours : les mec qui vont s’en mettre plein les fouilles avec les diamants du Botswana vont certainement devenir milliardaires (sinon se sont des truffes !). Et bien vous savez ce qu’ils feront de leur pognon, une fois fortune faite ? Et bien ils ont en offriront la moitié (de leur fortune) à des associations pour venir en aide aux pauvres petits enfants malheureux...du Botswana, par exemple !

      Chercher où est la connerie ?

      Je vous demande de me pardonner ma prose un peu virulente, mais franchement quand on assistent à de telles (trouvez le mot !) y a de quoi vouloir étrangler le premier banquier qui passe !

      Bien à vous.


      • Gaïa Gaïa 6 août 2010 17:07

        Au contraire, réagissez !!! smiley


      • Aafrit Aafrit 6 août 2010 15:08

        Merci de cet article !

        C’est bien dommage que la connerie de certains crétins continue à dévaster au nom de la prospérité et de developpement local alors que ne profite quà leur intérêt personnel et au détriment des populations locales, qui hélas sont les premiers touchées et exterminées.

        Et encore plus objectivement, à ceux qui demandent à quoi servent ces gens là, anachroniques, venant du fin fond de la protohistoire, loin de toute compassion du droit de vivre (avec leur mode, leurs croyances) comme tout le monde ces Bushmen pour ceux qui l’intèresse ce petit point, est une population qui nous a tant appris, grâce à leur mode de vie et leur langage, sur les mystères de l’Homme et nos origines comme bien d’autres populations (comment l’homme a développé la physiologie de son système langagier tout au long de son évolution, ils en sont témoin en queluqe sorte...etc). Dommage qu’on s’empresse aveuglément, avec ces brutes, à effacer une partie de soi-même, notre propre Histoire.

        Nous avons aussi l’exemple des Touarègues nigériens qui sont priés à quitter le territoire, les multinationales françaises et chinoises arrivent smiley

        Et pleines d’autres : en Mangolie, en Australie, en Patagonie, en Amazonie, en amérique du Nord, en, en, en...


        • Gaïa Gaïa 6 août 2010 17:14

          Vous avez raison, il en existe plein d’autre... mais je n’ai pas dit mon dernier mot !^^

          Les liens que je fournis tombent sur l’association Survival, et vous pourrez voir l’étendu du « problème ». Je vous dirais bien d’aller vérifier sur d’autre médias... déjà faudrait il qu’ils aient envie, entre deux problèmes soulevés par l’intégrité des bleus, d’en parler. C’est la raison pour laquelle je souhaite dénoncer les atrocités qui se passent pas loin, et qui d’une façon ou d’une autre viendront bousculer nos vies un jour ou l’autre.


        • maow maow 6 août 2010 21:38

          Merci pour cet article.
          On peut lire sur leur visage et dans leurs yeux que le bonheur se trouve bel et bien dans un mode de vie simple et en relation directe avec la nature.


          • COLRE COLRE 15 août 2010 11:56

            De très nombreux peuples vivent à l’état de résidus groupusculaires, chassés de leurs terres toujours plus petites et grignotées, empêchés de vivre et de survivre. Ils sont en train de disparaître dans l’indifférence quasi-générale car la fameuse modernité ne leur laissent plus aucune chance de continuer à exister dans un monde qui n’est plus fait pour eux.

            Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui, et tous les peuples victorieux, car plus forts, plus importants ou mieux armés, se sont toujours étendus au détriment des « vaincus ».

            On aurait pu espérer que la prise de conscience d’un monde moderne sensible aux grandes causes internationales (droits de l’Homme dont le droit des femmes, écologie et défense de la planète, droits des animaux, éradication des traitements barbares et autres condamnations à mort…) aurait enrayé ce phénomène de mort annoncée des petites sociétés traditionnelles résiduelles, mais il n’en est rien, ou cela va si lentement, avec tant de contraintes, tant de cupidité, que ces peuples auront disparu avant qu’ils n’aient pu être protégés définitivement.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Gaïa

Gaïa
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès