Les Caraïbes, une vision hémiplégique de l’histoire
Les quinze pays membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont conclu, mardi 11 mars 2014, un accord pour demander des "réparations aux pays de l'Europe" qui ont pratiqué l'esclavage, la colonisation et la traite négrière.
La plainte va être adressée aux gouvernements britannique, français, néerlandais d'ici la fin avril.
Espagne et le Portugal ne sont pas concernés puisque leurs anciennes colonies ne font pas partie de la CARICOM.
Les quinze pays membres de la CARICOM qui ont paraphé cet accord sont Antigua et Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Haïti, Jamaïque, Grenade, Guyane, Montserrat, Sainte Lucie, Surinam, Saint Christophe et Nevis, Saint Vincent et les Grenadines, et Trinité et Tobago.
Le plan comprend 10 points :
1/ Des excuses formelles complètes et sincères.
2/ Un programme de rapatriement qui consistera à « réinstaller les personnes qui souhaitent retourner » en Afrique.
3/ Un programme de développement des peuples autochtones pour « réhabiliter cette communauté », victime de génocide.
4/ Des institutions culturelles telles que les musées et les centres de recherche afin de préparer à la compréhension de ces crimes contre l’humanité.
5/ La crise de la santé publique car les Caribéens souffrent de maladies chroniques résultant de l’esclavage.
6/ L’éradication de l’analphabétisme car la fin de la période coloniale a laissé les communautés noires et autochtones dans un état général d’analphabétisme.
7/ Le programme d'action des connaissances africaines nécessaire pour construire des « ponts d’appartenance ».
8/ La réadaptation psychologique qui est indispensable pour « guérir et réparer ».
9/ Un transfert de technologie et le partage de la science pour le développement.
10/ L’annulation de la dette internationale et le paiement de la dette intérieure.
Le côté extravagant de ces dix points n'échappe à personne. Ces exigences du CARICOM ne seront sans doute pas toutes acceptées. Mais par ces temps de culpabilisation généralisée de la vieille Europe, elles trouveront certainement un écho favorable pour l'essentiel. Examinons ces requêtes en les regroupant en six catégories.
1) Repentance de principe : des excuses et des institutions « mémorielles » sont demandées.
Pourquoi la France ne demanderait-elle pas à l'Italie des excuses pour Alesia et la colonisation ?
D'autre part, les Antillais actuels sont souvent des métis et donc descendants d'esclaves mais aussi d'Européens, maîtres d'esclaves ou pas.
2) Réparation de la traite des esclaves : la possibilité du retour en Afrique est demandée.
Concernant la traite, il faudrait aussi demander des comptes aux marchands arabes et aux chefferies négro-africaines qui vendait les esclaves aux Européens.
Quant au retour, la question est simple : ou ? dans quels Etats africains ? Il y a environ 25 pays d'Afrique d'où les esclaves provenaient. Et il n'y a pas d'arbre généalogie des Antillais noirs.
3) Réparation thérapeutique de l'esclavage : l'esclavage serait responsable de maladies chroniques et psychologiques chez les descendants.
Inutile de s'attarder sur ces assertions sans fondements et indignes.
4) Réparation financière de l'esclavage : l'annulation des dettes serait une compensation financière eu préjudice moral de l'esclavage.
Dans cette hypothèse, il faudra que les descendants d'esclaves remboursent les dépenses des pays esclavagistes européen qui ont permis leur explosion démographique et leur donné accès au progrès technique.
5) Réparation culturelle de l'esclavage : il faut aider à éradiquer l'analphabétisme.
Rappelons que les Africains victimes de la traite ne connaissaient pas l'écriture.
6) Réparation du génocide autochtone : il faut promouvoir le développement des autochtones amérindiens.
La catastrophe démographique amérindienne a été moins le fait de massacres ou de mauvais traitements que du « choc biologique ». Il n'y a pas eu génocide, de massacre intentionnel, qui d'ailleurs n'était pas dans l'intérêt des colonisateurs qui ont dû ensuite « s'approvisionner » en main-d'oeuvre en Afrique !
Une fois ces points repris un à un, il faut bien en venir à la situation actuelle des pays du CARICOM. Comment se fait-il que ces pays demeurent à un stade de développement si bas, Prenons Haïti, un des pays les plus pauvres du monde. En 1945, son PIB était de 1000 dollars actuels. En 2009 (avant la séisme), il était toujours de 1000 dollars. La Corée du Sud, victime d'une colonisation japonaise extrêmement atroce et destructrice, avait en 1945 un PIB de 800 dollars actuels. En 2009, ce pays a atteint un niveau de 14000 dollars. Cherchez l'erreur. Ne faudrait-il pas se demander si les populations des Caraïbes ne sont pas un peu responsables. Le confucianisme coréen est simplement beaucoup plus favorable au développement que les valeurs et les comportements, notamment familiaux et éducatifs, des peuples antillais.
Une autre question vient à l'esprit, ne serait-ce qu'en regardant une carte. Comment se fait-il que cette poussière de pays n'a pas créé un véritable Etat fédéral. Huit Etats sur les quinze ont moins de 200000 habitants et des superficies inférieure à un département français. Les castes politiques locales veulent conserver le prestige et les prébendes liées à une souveraineté pourtant artificielle.
Pour finir, il convient de mettre en cause les économies de ces pays, toutes extraverties en direction des USA. La proportion des commerces extérieurs intra-CARICOM est ridiculement faible, ce qui est un autre facteur empêchant une vraie « conscience fédérale ».
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