Les Farc reviennent en haut de l’affiche
Dernièrement, pour entendre parler des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) il fallait se rendre à la rubrique nécrologie (Reyes, Marulanda, Mono Jojoy). Mais Piedad Cordoba, sénatrice de l’opposition colombienne, vient de remettre l’organisation rebelle sous les projecteurs. On lui reproche sa connivence avec la guérilla durant son poste de négociatrice. L’amie de Chavez est devenue le symbole du dialogue et de l’espoir pour de nombreuses familles en Colombie. À cause de son engagement, elle pourrait mettre un terme à sa carrière politique.

Elle est nommée médiatrice en août 2007 par le président Uribe, avec l’aide d’Hugo Chavez, afin de libérer les otages retenus par la guérilla. Trois mois plus tard, Piedad Cordoba sera révoquée. Ses propos virulents à l’encontre du président ainsi que son soutien aux forces armées lui sont reprochés. Après la mort de Raul Reyes, l’ancien porte-parole des Farc, Interpol va apporter des preuves matérielles de cet appui, par le biais de conversations récupérées sur l’ordinateur de l’ancien Farc. Les présidents Chavez et Correa (Équateur) sont également épinglés pour leurs aides aux rebelles colombiens.
La Farc politique renaît
En plus de Chavez, Correa ou Cordoba, les fichiers informatiques impliquent de nombreux parlementaires colombiens. C’est Juan Manuel Santos, l’ancien ministre de la défense et nouveau président de la république qui fait renaître le spectre de la "Farc politique" en 2008. Entres autres, le cousin d’Uribe est arrêté pour ses liens présumés avec les paramilitaires.
Aujourd’hui, il serait légitime que Manuel Santos ordonne des enquêtes envers les parlementaires soupçonnés de corruption, y compris ceux de sa majorité.
Même si Cordoba défend son rôle de négociatrice, elle fait l’objet d’une procédure administrative qui pourrait entraîner la fin de son mandat et une peine d’inéligibilité de 18 ans. Cette figure engagée et opposée à la droite, paye son amitié avec le président Chavez, adversaire de la Colombie et ennemi des Etats-Unis.
Suspendue à la décision finale du Conseil d’Etat, cette icône de la paix a annoncé qu’elle porterait son cas devant la Cour interaméricaine des droits de la personne, l’Union interparlementaire mondiale et l’Union européenne.
Et pendant ce temps-là, les Farc courent toujours.
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