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Les rebellions modernes d’Afrique

"L’Histoire est le lieu d’un perpétuel changement, d’une perpétuelle modification de formes" disent les marxistes et la rébellion qui a secoué ,début 2008, le Tchad illustre, si besoin en était, de la confirmation de cette thèse.

Cette rébellion partie des confins de la frontière soudanaise avec plus de 300 pick-up 4*4, ayant parcouru plus de 600km jusqu’à entrer dans la capitale N’djamena, n’a rencontré aucune résistance. Celle-ci s’est faite dans la capitale, pendant près de trois jours et aux alentours du palais présidentiel, et a permis aux troupes loyalistes de déloger les rebelles et de les contenir en dehors de la ville, non sans le soutien des unités d’élites de l’Armée française.
L’analyse de cette rébellion et au vu des précédentes qui ont eu lieu en Afrique subsaharienne, notamment en RD. Congo, au Congo-Brazza, en R. Centrafricaine, en Côte-d’Ivoire et même en Angola, de la fin du 20ème siècle au début du 21ème, démontrent certaines similitudes et des points communs entre elles, à quelques variantes près.
La grande nouveauté des rébellions modernes est qu’elles ne sont pas dépourvues des moyens. Elles affichent et étalent au grand jour, avec superbe et arrogance, leurs moyens matériels ultra sophistiqués, qui sur certains points, rivalisent ou même dépassent ceux des armées nationales. Elles sont en mesure de mener une guerre conventionnelle et certaines d’entre-elles, disposent des moyens aéroportés.
De la dissymétrie des moyens en présence de l’époque, on est passé à leur symétrie. Ainsi donc, du guérilléros en haillons des années 60, les rebelles d’aujourd’hui sont bien habillés, bien équipés, ont reçu une formation militaire et manipulent à volonté l’art de la communication.
Le deuxième élément caractéristique des rébellions d’aujourd’hui est leur nature extraterritoriale, car mettant aux prises un ou plusieurs pays frontaliers qui servent de base arrière à ces mouvements rebelles et qui, en plus, leur apportent un soutien matériel, militaire et financier. Au besoin, on peut recourir à quelques mercenaires que la fin de certains conflits, et surtout de la guerre froide, a laissé en déshérence et en errance en Afrique comme dans le reste du monde.
Le soutien dont bénéficient ces mouvements de la part des pays frontaliers, avec la complicité de la communauté internationale, ne peut en aucun cas être reconnu officiellement malgré les multiples preuves de leur implication portées à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale. En retour, le pays qui soutient ces mouvements bénéficient des largesses de la communauté internationale, même si celui-ci fait piètre figure en matière des droits de l’homme.
La troisième observation est que toutes ces rébellions partent souvent des ethnies transfrontalières dont la principale revendication est d’ordre identitaire, en s’appuyant sur les brimades et exactions dont elles se réclament être victimes ainsi que de leur exclusion dans la gestion de la chose publique. Pour donner une coloration nationale à leur mouvement, certains associent les éléments d’autres ethnies.
Un quatrième élément qui fait la particularité de ces rébellions modernes est leur privatisation du simple fait des convoitises et de l’exploitation illégale des ressources naturelles d’un pays par certaines multinationales ou carrément par des trafiquants internationaux véreux et leurs affidés locaux. Ce qui est à la base de l’essor prodigieux d’un affairisme d’Etat, qui impliquent toutes les hautes personnalités tant civiles que militaires des pays impliqués dans ces conflits.
Enfin, un dernier point, et non des moindres, est la capacité de nuisance qu’ont ces rébellions de fragiliser les jeunes démocraties, en démontrant aux yeux du monde que la légitimité issue des urnes ne rime pas avec elles et qu’elles peuvent à tout moment changer le cours de l’Histoire.
Bien entendu, il va de soi que les principales caractéristiques dégagées ne sont pas exhaustives, et que la guerre menée par ces différents mouvements rebelles africains n’a pas du tout de connotation idéologique, d’autant que toutes les parties en présence -gouvernement et rébellion- évoluent sous la bannière du capitalisme écervelé et triomphant. Mais le seul et unique élément détonateur peut provenir d’une situation de rupture de ban avec la communauté internationale ou le fait de ne plus être en communauté d’intérêts avec cette dernière.


 MAYIFILUA N’DONGO
  ONG "DEDQ" et "CEFOTED"



 

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1 réactions à cet article    


  • Ali 2 décembre 2009 18:41

    en France nous savons que sans l’armée française le dictateur tchadien tombait, que ce dictateur était élu (oui Koutchner l’a dit)
    vous êtes très évasif concernant l’origine de la rebellion et au sujet des pays qui l’aiderait

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