Les services secrets espagnols accusent six pays arabes de financer l’islamisme
Six pays musulmans financent des communautés islamiques en Espagne, parfois dans le but de les contrôler et presque sans discernement. Les fonds qu’ils envoient tombent souvent dans les mains d'organisations radicales ou d’individus sans scrupules : telle est la mise en garde figurant dans un rapport du16 mai adressé par le directeur du Centre national du renseignement (CNI), le général Felix Sanz Roldan, aux ministres des Affaires étrangères et de la défense. Les pays mis en cause sont l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, lesEmirats Arabes Unis (EAU), la Libye et, surtout, le Maroc.
C'est dans un article du journal El Pais en date du 31 juillet 2011 qu'est sortie l'information mettant en cause six pays arabes. Puis, le même El Pais, en date du 2 août, a apporté des développements complémentaires concernant l'action du Maroc (relayé par deux articles de Slate Afrique :1, 2)..
Le Centro Nacional de Intelligencia (CNI), c'est à dire les services secrets espagnols, remarque que :
« Les conséquences du financement dérivent dans des attitudes négatives pour la coexistence, telles que l'émergence de ghettos et de sociétés parallèles, des tribunaux et des polices islamiques en marge de la législation en vigueur, le manque de scolarisation des filles, les mariages forcés, etc,... Il y a un contrôle insuffisant des flux financiers qui sont les donations et aides fournies par d’autres pays à la communauté islamique en Espagne (...) Il est nécessaire que les pays donateurs soient pleinement conscients des risques du financement des demandes individuelles."
Pour essayer de sensibiliser les consciences, deux hauts fonctionnaires des Affaires étrangères et de la Justice (l'ambassadeur spécial Damaso Lario et le directeur de la Fondation pour le pluralisme et la coexistence, José Manuel López Rodrigo) ont fait une tournée début Juin dans trois pays du Golfe (Koweït, Emirats arabes unis et Oman) ; après le Ramadan, ils prévoient de se rendre en Arabie Saoudite et au Qatar.
Avec le flot des subventions, les pays du Golfe inondent les mosquées de brochures qui irritent les autorités espagnoles. Ainsi peut-on lire, dans une monographie en castillan diffusée par le ministère des affaires islamiques du Qatar : "L'Europe d'aujourd'hui continue de penser que la race blanche est supérieure aux races de couleur." Et encore : "L'Europe, avec toutes ses prétentions à éclairer et conduire (...) est toujours derrière l'islam".
Lors de la réunion avec les ambassadeurs de terrain, on évita de pointer du doigt un pays en particulier, mais le rapport du CNI s'inquiète particulièrement du Koweit. Grâce à la Société pour la renaissance du patrimoine islamique (RIHS, selon son sigle anglais), il a financé la construction de mosquées en Catalogne à partir desquelles « est répandue une interprétation religieuse contraire à l'intégration dans la société espagnole et fomentant la séparation et la haine envers les groupes non musulmans."
Le Qatar se voit reprocher des dons à une Ligue islamique liée aux Frères Musulmans.
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