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Les thuriféraires du $ tremblent devant le yuan, et l’attaquent

Attaquer le yuan pour de mauvaises raisons permet de montrer la mauvaise foi de ses adversaires - Le yuan est la paille dans l’œil des Étasuniens, mais le dollar est une poutre dans celui des Chinois !

Le journal Le Monde a laissé paraître dans son édition du 21 juillet, un article du site économique et financier breakingsviews.com signé Ian Campbell et titré : La Chine doit désormais prendre ses responsabilités face à la crise. Il aurait dû placer en parallèle un autre article d‘une opinion opposée, car il est flagrant que le papier de Campbell est un article de pure propagande.

En effet, Campbell considère que les critiques que différents dirigeants chinois ont adressés aux É-U à propos de leur politique monétaire relèvent d’une pure hypocrisie de leur part. Il leur reproche de son côté deux choses :

- d’une part, d’avoir constitué une réserve monétaire en dollars actuellement supérieure à 2 000 milliards de dollars en menant une politique de croissance de ses exportations basée sur des « pratiques mercantilistes », mettant en péril l’économie mondiale fondée sur le dollar, qui souffre.
- d’autre part, de favoriser la croissance monétaire (mondiale), de telle sorte que “la spéculation pourrait s’emballer sur les marchés financiers, boursier et immobilier”.
Il recommande à la Chine de réévaluer le yuan, d’importer davantage et de cesser de déséquilibrer son économie et celle de la planète. Il ajoute : “On connaît depuis plusieurs années les risques que sa politique actuelle implique... est-il bien raisonnable de laisser les marchés chinois s’emballer ? Le jour où la bulle ainsi formée éclaterait, nous serions tous bien avancés.”

De son côté, Ian Campbell ne souffre pas d’hypocrisie, mais de strabisme. Pour n’apprécier que son dernier argument, il est vraiment très plaisant de lire un anglo-saxon s’exprimer en matière de bulle. Il n’est pas étasunien, mais les anglais sont tout aussi responsables de l’actuelle crise que leurs cousins d’outre Atlantique.

Maintenant, en ce qui concerne la politique chinoise d’exportation, qui donc a engendré un mouvement de délocalisation ahurissant de l’industrie occidentale pour profiter des bas salaires chinois, en laissant s’accroître de manière délirante l’endettement des Étasuniens, pour le simple plaisir de pouvoir se vanter d’un taux de croissance supérieur au reste du monde, et à quel prix ? C’est bien à présent que nous sommes tous bien avancés, maintenant que leurs bulles ont éclaté !
Il est facile de reporter sur les épaules des autres ses propres responsabilités, quand on dispose d’une puissance médiatique colossale, au point que même des journaux aussi réputés que Le Monde, tombent dans le panneau et boivent toutes crues les paroles de l’oncle Sam.
 
Malheureusement pour ce dernier, cela ne suffit pas pour changer les faits : un dollar attaqué de toutes parts, dont la valeur est de plus en plus rognée par l’utilisation perverse de sa planche à billets, c’est un dollar en perdition. Rien d’autre !
 
©André Serra http://www.cybercanard.com/

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14 réactions à cet article    


  • alberto alberto 22 juillet 2009 13:36

    Bien résumé Mercure !

    A se tordre de rire quand on voit un anglo-saxon reprocher à un tiers, fut-il chinois, ses pratiques « mercantilistes » !

    Ceci dit, je m’étonne que le $ ne dévisse pas plus rapidement...

    Bien à vous.


    • Cug Cug 22 juillet 2009 19:05

      Il tient encore la route parce que l’énergie (pétrole en particulier) s’échange en dollar.
      D’ou la guerre en Irak qui permet de maintenir le dollar en plus de piller le pays et de faire tourner le CMI et la pression sur l’Iran et la Russie.
      Sans parler du coup d’état US contre Chavez etc etc ...
      C’est le pétrole qui tient encore le dollar à bout de bras.


    • Tzecoatl Tzecoatl 22 juillet 2009 14:58

      Guerre économique de nations ou guerre économique de classes ? Voilà les différences de points de vue d’analyse entre Campbell et l’auteur. En fait, ni l’une ni l’autre, ces analyses sont impuissantes dans leurs propositions de réponses tant l’incontournable doxha libérale et la culture individualiste désormais exacerbée au niveau d’instinct ne laissera que la guerre économique entre individus, comme seul fait valide.


      • dom y loulou dom 22 juillet 2009 15:38

        lulu.com

        Ludus - le jeu de perles de verre




        une autre approche du vivant


        • Pierre93 22 juillet 2009 16:48

          Par Dmitri Kossyrev, RIA Novosti

          La dernière étape, la plus importante, de la tournée asiatique de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton - sa visite à Pékin - a confirmé toutes les prévisions : l’Amérique propose à la Chine un nouvel agenda, très fort.

          Le voyage d’une semaine de Mme Clinton en Asie (Tokyo-Jakarta-Séoul-Pékin) s’est avéré étonnamment stérile, dans sa totalité, sur le plan de la signature de documents. La secrétaire d’Etat a effectué son premier voyage à l’étranger dans l’unique but d’esquisser un nouvel agenda des rapports avec chaque pays.

          . "La Chine reconnaît notre interdépendance, a déclaré la secrétaire d’Etat. Clairement, nous allons nous en sortir ou tomber ensemble".

          L’économie mondiale a été profondément marquée, ces dernières années, par ce « pacte sino-américain », aux termes duquel la Chine pouvait se permettre d’inonder les Etats-Unis (et le monde entier) de ses produits bon marché grâce aux investissements effectués par des compagnies américaines dans les entreprises chinoises. C’est pourquoi les Américains ont vécu au-dessus de leurs moyens en achetant des produits américano-chinois bon marché et de bonne qualité. Dans le même temps, Pékin achetait des bons du Trésor américains. C’est ce système qui s’est écroulé. A présent, les Etats-Unis et la Chine doivent élaborer en commun de nouvelles règles du jeu financier, que les autres seront contraints d’accepter. C’est ainsi qu’il faut interpréter l’idée de « direction américano-chinoise du monde » mise en avant actuellement aux Etats-Unis.

          C’est, du reste, la raison pour laquelle les experts chinois ne sont guère enthousiasmés par les propos tenus par Mme Clinton, lorsqu’ils les commentent sobrement, à la lumière des dernières données du Fonds monétaire international. En 2003, le produit national brut des Etats-Unis représentait 32% du PNB mondial, alors que celui des « économies émergentes » - Chine, Inde, Russie, Brésil - et de deux ou trois autres pays n’en constituait que 25%. En 2008, les chiffres se sont inversés : 25% pour les Etats-Unis, 32% pour les Etats émergents. Le monde multipolaire est arrivé, mais la politique de George W. Bush n’a été qu’une tentative désespérée et effrénée de prévenir l’inévitable, souligne le journal chinois Jenmin Jibao.

          Mais il est évident depuis longtemps que les tentatives des Etats-Unis et de leurs alliés européens de monopoliser le droit de dicter leurs critères de la démocratie ou des droits de l’homme ont eu, comme toute chose, un début et une fin. Sur le plan moral, cette idéologie ne diffère en rien des idées de propagation de la « civilisation » ou du christianisme, au nom desquelles l’Europe a exterminé de par le monde des milliers et des milliers de personnes (voire des civilisations entières). Cela ressemble aussi à l’idéologie des conquêtes de Gengis Khan qui envoya aussi ses armées à l’ouest pour y faire régner la justice et les lois célestes (!).

          Outre cet aspect moral de la chose, il en est un autre. Une véritable industrie, qui coûte des milliards de dollars, lutte aux Etats-Unis pour les droits de l’homme à l’étranger, mêlant l’argent et l’enthousiasme, l’idéologie et le travail subversif ordinaire. Ses méthodes sont connues : miser sur l’opposition pro-américaine dans de nombreux pays, ou tout simplement la créer, la proclamer seule et unique combattante pour les droits et les libertés et l’aider ouvertement. Autrement dit, il s’agit d’entretenir le mécanisme de sape le plus puissant au monde, à l’instar du Komintern (l’Internationale communiste, ndlr.), qui créa des organisations communistes dans le monde entier entre les deux guerres mondiales. Mais en plus de l’hostilité générale envers les Etats-Unis que suscite cette machine, elle s’avère trop onéreuse et, bien entendu, inefficace, dans les conditions présentes. Si les Etats-Unis veulent rester assez forts pour « gouverner le monde en commun avec la Chine » ou, tout bonnement, survivre dans ce monde, quelqu’un devait dire tôt ou tard ce que dit aujourd’hui Hillary Clinton.


          • plancherDesVaches 22 juillet 2009 17:00

            « des produits américano-chinois bon marché et de bonne qualité »

            De bonne qualité.... lire ça sans exploser de rire est difficile. Ils ont toujours fabriqué de la merde. Et surtout, en copiant.

            Discours bien « éthique-ment commercial », à n’en pas douter.

            D’autre part, et bien plus important, la chute du dollar et, par concéquent des US, nous affecterait beaucoup moins que ce qu’on veut nous faire croire.
            Les réserves... facilement reconstituables. Surtout s’ils arrêtent de vivre sur notre dos.

            Par contre, ils seraient prêt à déclencher une guerre contre n’importe quel opposant économique, comme d’habitude.
            Auquel cas, si l’humanité ne le comprend pas, nous resterons leurs serfs, comme d’habitude.


          • Cug Cug 22 juillet 2009 19:15

            La Chine a gagné la bataille économique et haut la main.
            Elle a vendu de la merde bon marché sur toute la planète pendant 20 ans accumulant un paquet de fric.
            Et en même temps nos cupides capitalistes appâté par l’émergence d’un marché chinois et d’une classe moyenne chinoise se sont fait soulager de la technologie.

            Dans 10 ans si les anglo-saxons ne déclenchent pas la WW3 par terroristes islamiques interposés le capital chinois aura dévoré ce qu’il reste du capital anglo-saxon.


          • wesson wesson 23 juillet 2009 00:50

            @plancherdesvaches

            bonsoir,

            « De bonne qualité.... lire ça sans exploser de rire est difficile. Ils ont toujours fabriqué de la merde. Et surtout, en copiant. »

            croustillant, surtout en sachant que la carte mère de l’ordinateur qui vous a servi à mettre ce commentaire a été fabriquée en Chine, comme toutes les autres d’ailleurs

            On disait d’ailleurs la même chose des Japonais après guerre : fabricant de camelote disait-on ...


          • plancherDesVaches 23 juillet 2009 09:45

            Bonjour Wesson.

            Nos cartes mères doivent même être fabriquées à Taiwan, pour la majorité. Et, de façon entièrement automatisée. Avec contrôle 100% pour limiter les retours. Il peuvent le faire.

            Alors, il est évident que nous connaissons des produits japonais des débuts de Sony, Yamaha, Pioneer,... et même plus récemment de Aiwa. Ces derniers ayant fait de la qualité pour se faire une réputation, et sont revenus à une qualité médiocre.
            Oui, certaines entreprises peuvent produire des choses de qualité quand elle mettent les moyens.

            Mais ce n’est pas dans leur culture. Pour preuve, une publicité récente dans l’Usine Nouvelle, je pense, d’une société de service qui est spécialisée dans l’envoi de contrôleur sur place dans les usines pour vérifier la qualité.

            Ils nous ont inondé de produits bon marchés, mais je pense que tout le monde en revient.


          • tylhdar tylhdar 23 juillet 2009 10:36

            Pour wesson
            Si on avait pas laisser délocaliser en supprimant les taxes a l’importation, ma carte mere serait fabriquer en Europe et non en chine.


          • plancherDesVaches 22 juillet 2009 19:36

            Pas dans 10 ans, Cug.

            Mais il aurait été judicieux de faire comme ces faux-culs de Suisses : soit rester neutre.

            Et ce n’est pas avec le Notre Président fasciné par les US que nous allons passer entre les balles.
            Lui, sera dans le Delaware depuis longtemps.


            • marc 22 juillet 2009 22:35

              des journaux aussi réputés que Le Monde, tombent dans le panneau et boivent toutes crues les paroles de l’oncle Sam.

              Je crois que vous vous trompez, concernant Le Monde. Ce journal est devenu de fait un des instruments majeurs de la désinformation en France et son attitude parfaitement pensée ne doit rien à une quelconque naïveté. Il n’y a qu’à considérer son rôle lamentable pendant la lutte des universitaires, sa clientèle privilégiée. Pour les gens qui pnt pris le contrôle du Monde, seul compte l’intérêt de la caste , de la mafia , oserais-je dire, qui nous gouverne.


              • Webes Webes 23 juillet 2009 10:49

                C est l hopital qui se fout de la charite !
                Les US ont reussis a imposer une hausse du Yuan ce qui est une bonne chose et passe mal chez Mao, mais malheureusement nous les pauvres plouc Europeen n avons rien pus faire, le Yuan est reparti mechament a la baisse conttre l Euro ;
                Alors souriez et dite merci au dumping monetaire Chinois qui va encore plus plomber notre pauvre reste d industrie !


                • GreenGarden GreenGarden 23 juillet 2009 13:55

                  Bon résumé !


                  D’ailleurs, si cette info est vraie http://www.alterinfo.net/Les-Etats-Unis-conseillent-vivement-a-leurs-ambassades-de-stocker-les-monnaies-locales_a34688.html (LES ÉTATS-UNIS CONSEILLENT VIVEMENT À LEURS AMBASSADES DE STOCKER LES MONNAIES LOCALES) alors cela prouve une fois de plus que le dollar n’est rien d’autre que de la monnaie de singe et que l’administration US en est parfaitement consciente.

                  G.

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