L’article de monsieur motsdeplume est très discutable.
En effet, les
US sont en fait entrain de colporter l’illusion qu’ils retirent
leurs billes d’Irak, ne laissant qu’une force symbolique pour une
raison - une raison qui a à voir avec la manœuvre finale jouée
contre l’Iran, le dernier domino à tomber dans le « Printemps
Arabe » inventé par les US. Il y a deux scénarios possibles. Je
vous invite a lire l’article de Tony
Cartalucci
- Prisonplanet.com - 22/10/2011 - Traduction Mireille Delamarre :
« Depuis 10 mois l’administration Obama a dirigé le
« Printemps Arabe » un processus géopolitique programmé depuis des
années et exécuté simultanément dans plusieurs pays au Moyen
Orient et en Afrique du Nord début 2011. La conflagration régionale
a été alimentée par un flot constant de démentis même de
surprise feinte, avec soutien clandestins par les US des groupes
d’opposition, puis un soutien plus ouvert et finalement des frappes
de l’OTAN, armes, entraînement, et des opérations de forces
spéciales mis à disposition de la rébellion en Libye et des armes
et soutien aux militants en Syrie. Ces efforts collectifs se
déployant de la Tunisie jusqu’aux portes de l’Iran serve un
agenda particulier - c’est-à-dire contenir et finalement faire
échouer la réémergence de la Russie de même que de contenir la
montée en puissance de la Chine.
Renverser l’Iran
Cet agenda déclaré comprend le renversement du gouvernement
d’Iran et son intégration dans »l’ordre international » de
Wall Street - Londres. Les efforts pour renverser le gouvernement en
Syrie par les groupes d’oppositions armés semble-t-il soutenus par
les US visent à isoler et provoquer la République islamique pour
justifier des représailles acceptables par les US ou Israël (ou les
deux). Comme on l’a rapporté de multiples manières le document
contenant les plans précis que ces stratèges ont conçu c’est le
rapport « Which Path to Persia« du Brookings Institution financé
par les 500 plus grosses fortunes. Dedans on y déclare
spécifiquement :
« … Ce serait bien préférable si les
US pouvaient citer une provocation iranienne comme justification pour
les attaques aériennes avant de les lancer. Evidemment, le plus
choquant, le plus mortel et le moins provoqué cette action de
l’Iran, le mieux cela serait pour les Etats Unis. Bien sûr se
serait très difficile pour les US d’inciter l’Iran à une telle
provocation sans que le reste du monde ne reconnaisse ce jeu, ce qui
le saperait. (L’une des méthodes qui pourrait avoir du succès
c’est de pousser clandestinement à des efforts pour changer le
régime dans l’espoir que Téhéran lancerait ouvertement des
représailles, ou semi ouvertement, qui pourraient alors être
décrites comme un acte d’agression iranien non provoqué). »
La
« Révolutions Verte » de 2009 était justement une telle tentative
de « changement de régime clandestin » pour « inciter l’Iran à
une telle provocation » bien que cela ait échoué lamentablement.
Il semble qu’en plus de financer , armer, et héberger le groupe
terroriste MEK (Mujahedin -e Khalq), les US ont également pris sur
eux de fabriquer totalement de « telles provocations ». Le complot
récent du DEA d’assassinat de l’ambassadeur saoudien annoncé
par le procureur général Eric Holder vacille sérieusement surtout
depuis que l’Iran a affirmé pour le nier que le membre supposé
des Forces Quds que les US disent impliqué pourrait être en fait un
membre de l’organisation terroriste citée ci-dessus MEK soutenue
par les US. Les US ont tout fait pour pousser l’Arabie Saoudite à
adopter une position plus dure contre Téhéran. Le rapport du
Brookings le disait en 2009 :
« Par exemple, l’Arabie
Saoudite est totalement apoplectique concernant le programme
nucléaire iranien, de même que leur ingérence au Liban, en Irak,
et dans les territoires palestiniens. Pourtant jusqu’à présent,
Riyad a fait clairement comprendre qu’ils ne soutiendraient pas
d’opérations militaires d’une quelconque nature contre l’Iran.
Cela pourrait certainement changer mais difficile d’imaginer ce que
cela nécessiterait. »
« … Difficile d’imaginer ce que
cela nécessiterait ». Peut être des terroristes MEK se faisant
passer pour des Forces de Quds manipulant un drogué vendeur de
voitures d’occasion pour arranger un complot pour tuer
l’ambassadeur saoudien et puis accuser l’Iran.
Avec le
sort de la Libye pas résolu, des troupes US à la fois en Irak et en
Afghanistan et une vigueur renouvelée envers la Syrie après la
chute supposée du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, il est fort peu
probable que les US aient abandonné leurs plans pour finalement
renverser le régime iranien comme ultime cible de cette campagne
régionale. En fait, un grand nombre dans l’administration Obama
ont été les supporters les plus enthousiastes pour exécuter le but
final de cette stratégie à long terme démarrée sous
l’administration Bush. Le candidat à la présidentielle de 2008
John MacCain et bien sûr toute la troupe des décideurs politiques
non élus financés par les multinationales appartenant aux bureaux
du Brookings Institution, du Foreign Policy Initiative, et de
l’American Enterprise Institute (AEI) ont été des plus désireux
de faire avancer tout le temps cet agenda.
Que ces décideurs
politiques -qui ont aidé à concevoir et soutiennent actuellement la
politique d’Obama - boudent maintenant la décision d’Obama de
retirer les troupes d’Irak alors qu’en fait Obama ne l’a pas
décidé et ne prendra jamais de telles décisions est très suspect.
Kenneth Pollack, l’un des co-auteur du rapport « Which Path to
Persia » a exprimé il y a peu sa consternation dans un article
intitulé “ “With a Whimper, Not a Bang.” « Pas de Bang, un
Gémissement ». Fréderic Kagan l’architecte derrière le «
renforcement des troupes » en Irak de l’AEI financé par les
multinationales c’est également plaint dans un article intitulé «
Obama abandons Irak » « Obama Abandonne l’Irak ». Kagan affirme
explicitement que le retrait « ce serait satisfaire le seul objectif
le plus important que Téhéran poursuit depuis des années - le
retrait complet des forces militaires US d’Irak. »
Scénarios
Possibles
Les US sont en fait entrain de colporter
l’illusion qu’ils retirent leurs billes d’Irak, ne laissant
qu’une force symbolique pour une raison - une raison qui a à voir
avec la manœuvre finale jouée contre l’Iran, le dernier domino à
tomber dans le « Printemps Arabe » inventé par les US. Il y a deux
scénarios possibles :
1.Laisser une petite force symbolique
que les Iraniens attaqueront en Irak après une attaque aérienne «
unilatérale » israélienne. Quoique décide de faire l’Iran il
pourrait ne pas pouvoir le faire de façon soutenue mais le fera lors
des premières phases vicieusement. En laissant une force symbolique
en Irak les US peuvent obtenir la sympathie nécessaire et la colère
politiquement parlant en interne pour lancer une opération plus
large contre l’Iran en « représailles ».
2. Feindre de
se désengager du Moyen Orient et quand une attaque terroriste sous
faux pavillon ou une autre provocation est commise contre les US cela
aura l’air d’un acte de guerre énorme de l’Iran. Tandis qu’une
présence réduite des US au Moyen Orient devrait créer encore plus
de patience à Téhéran les scénaristes du dernier complot pour
assassiner l’ambassadeur saoudien ont bien pris soin de dire que «
l’Iran est devenu audacieux » un point de discussion répété à
l’envie dans les airs et mis dans l’esprit des Américains
crédules.
C’est plus que de la simple spéculation. Dans
le rapport de la Brookings Institution, « Which Path to Persia
« pratiquement toutes les mesures extrêmes proposées dans le
rapport ont été exécutées. Les seules options restant sur la
table non utilisées incluent une attaque aérienne unilatérale
ayant pour but de provoquer des représailles significatives faisant
ainsi entrer les US en guerre contre l’Iran et toute une panoplie
d’options pour provoquer une invasion à grande échelle.
Dans
une partie du rapport intitulé « Leave it to Bibi : Allowing or
Encouraging an Israeli Military Airstrike » - Laissez faire Bibi :
autorisé ou encouragé une frappe militaire aérienne israélienne (
page 89 , page 102 voir document pdf joint à gauche de la photo) il
semble que les services secrets israéliens travaillent aussi avec
l’organisation terroriste MEK :
« Les opérations des
services secrets israéliens contre l’Iran ont été intensifiées
bien avant et incluaient l’utilisation de tierces parties pour
publier la menace iranienne sans révéler la main d’Israël. Les
programmes secrets d’enrichissement et de réacteur à eau lourde
de l’Iran ont été rendus publics en Août 2002 par un groupe
dissident iranien ( the Mujahedin- e Khalq - - - MEK ndlt) qui a dit
on reçu l’information involontairement des services secrets
israéliens. »
Le rapport continue en parlant d’une
attaque israélienne autorisée par les US :
«
Cependant, comme noté dans le chapitre précédent, les attaques
aériennes en elles-mêmes sont en fait simplement le début de cette
politique. Les Iraniens de nouveau reconstruiraient leurs sites
nucléaires. Ils mèneraient probablement des représailles contre
Israël et pourraient mener des représailles contre les US aussi (
Ce qui pourrait créer un prétexte pour des frappes aériennes
américaines ou même une invasion »).
Autoriser les
Israéliens à attaquer par air et sacrifier des troupes US au sol en
Irak comme prétexte pour élargir la guerre est très certainement
une possibilité. Le rapport continue en affirmant la nécessité de
maintenir un certain niveau de déniabilité plausible concernant les
frappes aériennes israéliennes. Des troupes US en Irak
impliqueraient par défaut l’Amérique dans toute frappe aérienne
israélienne nécessitant de survoler l’espace aérien irakien. Des
troupes US » entrain de se retirer » d’Irak pourraient peut être
réduire de telles implications et feraient de même apparaître des
représailles iraniennes comme encore plus « choquantes, mortelles,
et non provoquées ».
Nous pouvons être sur qu’après des
années de mise en application d’un agenda élaboré avant sa
présidence Obama n’a pas brusquement décidé unilatéralement de
retirer les troupes d’Irak. La duplicité de son administration et
son ardeur à l’égard du « Printemps Arabe » concocté par les
US tout ceci nous montre que l’agenda global inclue aussi
d’encercler et de renverser le gouvernement en Iran. Cela n’a pas
échappé à l’attention de la Maison Blanche qu’un retrait
d’Irak fournirait à l’Iran un espace pour respirer très
convoité et diminuerait de manière importante l’influence des US
au Moyen Orient.
Tout comme le faux rapprochement entre
l’Occident et Kadhafi de Libye avant que les US ne réarment,
réorganisent, et lâchent le Libyan Islamic Fighting Group ( LIFG)
quand l’Occident revient tourmenter Téhéran il reviendra avec
l’idée de vengeance. Surveillez Israël pour leur attaque et les
US complices attendant une nouvelle fois de « diriger en coulisse ».
Et si vous avez quelqu’un que vous connaissez dans l’armée US
stationné en Irak restant derrière préparez vous au pire absolu.
Comme Henri Kissinger l’a dit une fois brutalement : « les soldats
sont des animaux débiles, stupides à utiliser comme pions pour la
politique étrangère. » (Woodward and Bernstein The Final Days in
chapter 14). Certainement que quelques GI’s morts en Irak après
des représailles iraniennes pour une attaque aérienne israélienne
seraient effectivement les pions dont la « politique étrangère »
a besoin pour avancer.
On peut simplement espérer que cette
analyse pessimiste est complètement fausse et que les US sont
dépassés et ont simplement décidé de se retirer du champ de
bataille et finalement de l’Empire. Cependant si l’instabilité
continue de se développer en Syrie, ce qui est principalement une
guerre US de proxy de basse intensité contre Damas et par conséquent
contre Téhéran on peut être sur que tout optimisme sera rapidement
écrasé contre le mur par les oligarchies multinationales
financières de Wall Street-Londres »
Tony
Cartalucci - Prisonplanet.com - 22/10/2011
Traduction
Mireille Delamarre
PS/MD : Obama affirme que toutes les
troupes américaines partiront d’Irak. Ce qu’il oublie de dire c’est
que 16 000 membres du personnel de l’ambassade US - la plus grande du
monde - située dans la Zone Verte à Bagdad et dont un bon nombre
sont des agents de renseignements et autres agents de forces
spéciales militaires vont rester à demeure de même que 5000 agents
de sécurité appartenant à des sociétés privées (des
mercenaires).