Liban : une nouvelle guerre ?
Elections présidentielles au Liban. Le dessous des cartes.
Des élections présidentielles sont supposées avoir lieu sous peu au Liban. Le droit coutumier libanais prévoit que le président du Liban soit choisi parmi les chrétiens maronites, le Premier ministre parmi les sunnites et le président du Parlement parmi les chiites. Le problème, c’est qu’un certain Michel Aoun, général de son état, ancien anti-syrien devenu pro-Hezbollah et donc pro-syrien et pro-iranien, est obsédé par l’idée de devenir président du Liban. Sa bêtise et son orgueil risquent de plonger le Liban dans une nouvelle guerre. Qu’en est-il actuellement ?
A la suite d’un entretien au Liban, lundi 19 novembre, avec Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré : « Tout était convenu. Maintenant, je suis surpris, la France est surprise, que quelque chose achoppe, quelque chose a bloqué, quelque chose a déraillé et j’aimerais que chacun assume ses responsabilités (...) J’aimerais savoir qui n’est plus d’accord. J’aimerais savoir qui a intérêt au chaos, qui a intérêt à ce que l’élection n’ait pas lieu, qui a intérêt à rendre encore plus compliquée la vie de tous les Libanais (...) Je veux savoir qui bloque (...) mais je vous dis que celui qui prendra la responsabilité d’avoir bloqué ce processus accepté par tous portera celle de la déstabilisation du Liban et de ses conséquences pour la région ». Kouchner n’a pas nommé celui qui bloquait le choix d’un candidat de consensus. Le ministre italien des Affaires étrangères, Massimo d’Alema a quant à lui déclaré, samedi 17 novembre, que la recherche d’un candidat consensuel aux présidentielles était entravée par l’insistance d’Aoun à prétendre à la présidence du Liban et que « les ingrédients d’un compromis sont là, mais tout peut encore d’ici là aller de travers ».
Il se trouve que début octobre, divers médias (L’Orient-le-Jour, Libnanews, Salon Beige), informaient, que deux jeunes militants du Courant patriotique libre (le parti du général chrétien Michel Aoun, autrefois anti-syrien et aujourd’hui candidat pro-Hezbollah, pro-syrien et pro-iranien aux présidentielles libanaises) avaient été arrêtés, par l’armée libanaise. Ils avaient été arrêtés sur la base de photographies, effectuées pendant des entraînements aux armes de guerre et en tenue militaire. Les deux jeunes arrêtés, Dario Kodeih et Élie Abi Younès, ont reconnu, primo, être membres du CPL du général Aoun ; secundo, avoir pris part à cet entraînement, avec d’autres jeunes, dans la région de Jbeil ; et tertio, ils ont révélé le nom de la personne qui a fourni les armes. Pour tout arranger, les jeunes gens visibles sur les photos, rendues publiques par l’armée libanaise, faisaient partie de la garde rapprochée du général Michel Aoun.
Il se trouve, aussi, qu’il y a quelques mois déjà, le leader chrétien libanais Samir Geagea, signalait que le Hezbollah armait et entraînait des membres du CPL du chrétien Michel Aoun, afin de torpiller l’élection présidentielle. « Cette démarche n’aboutira à nulle part », déclarait Samir Geagea, précisant que tout le monde était au courant de ces actes du Hezbollah. Il y avait, déjà à ce moment-là, des camps d’entraînement Hezbollah-CLP dans la vallée de la Bekaa, dans l’est du Liban. Des Libanais chrétiens pro-Aoun venus du Metn et du Kesrwan y suivaient des entraînements avec le Hezbollah. Samir Geagea mettait également en garde contre le risque d’assassinats politiques et d’attentats à l’approche de l’élection présidentielle, soulignant que c’étaient le Hezbollah et le CLP du chrétien Aoun qui s’entraînaient au maniement des armes. Depuis, les événements ont - hélas - donné raison à Samir Geagea.
Avant de conclure, signalons encore, que le Centre libanais d’information (CLI), a publié, un document accablant, sur le général Michel Aoun. Le document a été repris, en version condensée, le mercredi 31 octobre, par mediarabe.info. En quelques mots, disons que le Centre libanais d’information (CLI), fondé au début de la première guerre du Liban, en 1975, a rendu public un document, datant de janvier 2007, consacré au double visage du général Michel Aoun. Le document fourmille de quantité d’informations et de révélations sur le parcours du général Michel Aoun. Certains des auteurs du document ont été, pendant longtemps, des proches conseillers d’Aoun. Récemment, le Hezbollah a annoncé qu’Aoun est son candidat et ce dernier a mené une campagne contre la majorité anti-syrienne et indépendante, menaçant de provoquer des troubles et de recourir à la force s’il n’était pas élu. Rappelons que le 25 janvier 2005, Aoun dénonçait « l’occupation syrienne du Liban, l’armement du Hezbollah et la présence armée palestinienne ». Mais en février 2006, le même Aoun concluait une alliance avec le Hezbollah et depuis, il innocente la Syrie de toutes les souffrances du peuple libanais. On peut lire le document du Centre libanais d’information en cliquant sur :
http://www.mediarabe.info/aoun_bccn.pdf
Conclusion. Kouchner pose publiquement la question suivante : « Je veux savoir qui bloque ? ». On peut répondre, à Kouchner, sans risque de se tromper : Aoun bloque. Derrière Aoun, le Hezbollah bloque. Derrière le Hezbollah, la Syrie bloque. Et derrière la Syrie, l’Iran bloque. L’Iran avec les pétrodollars que la Russie et la Chine lui versent. L’Iran avec son président ahmadinejatomique. Qui bloque ? C’est Aoun, qui bloque et qui débloque, M. Kouchner. C’est Aoun qui bloque et qui débloque. Tout le monde le sait, M. Kouchner. Même vous, vous le savez.
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