Mahmoud ABBAS à Strasbourg jeudi
Son discours et la conférence de presse qui le suivra, auront lieu après l’examen et le vote par les parlementaires des 47, dès mardi, de la demande d’admission au statut de Partenaire pour la Démocratie de cette APCE par le Conseil National Palestinien (CNP).
Un préalable vraisemblablement favorable ?
Et voici que dans un premier temps l’Autorité Palestinienne se tourne en particulier vers l’Europe, membre du Quartet ( UE, USA,Russie et ONU). Mais il s’agit cette fois de l’Europe de la Démocratie et des Droits de l’Homme, géant moral écouté, estimé mais nain politique s’il s’agit de faire appliquer ses résolutions et sanctions .
C’est donc l’Assemblée Parlementaire qui sera appelée à se prononcer sur cette demande d’admission du CNP. Ce statut de partenaire a été créé en 2009 pour la coopération institutionnelle avec les Parlements des Etats non membres des régions voisines (cette notion mériterait d’être précisée). Le Maroc par exemple, en a bénéficié lors de la session de Juin.
Une remarque d’importance dans la conjoncture : « l’AP considère qu’en mentionnant dans sa résolution 1680 de 2009, la possibilité pour le Conseil Législatif palestinien de demander à obtenir ce statut…, elle indiquait aussi implicitement que l’obtention d’un tel statut est indépendante de la reconnaissance d’un Etat palestinien ». Nous verrons les réactions lors du débat.
Si ce statut offre bien des avantages il requiert également des contraintes. On y reviendra le cas échéant. Le président de l’AP, Mahmoud Abbas saisit l’occasion pour venir vraisemblablement brandir à son tour à Strasbourg, comme à l’ONU sa demande d’adhésion.
Une relance du processus de paix ?
C’est au minimum ce qu’il faut espérer. Comme d’autres observateurs autorisés Julien Salingue, considère que « l’industrie du processus de paix » l’AP, étant « un appareil d’Etat sans Etat, avec son lot de ministres, de conseillers, de hauts-fonctionnaires… », doit continuer de fonctionner.( Interview au quotidien algérien La Nouvelle République.)
Nous n’en sommes pas là. Attendons le président Abbas qui espère recueillir les neuf voix nécessaires au Conseil de Sécurité de l’ONU, - il en aurait huit à présent - pour obtenir une recommandation qui serait suivie d’un vote en Assemblée Générale.
Vote sans doute très favorable comme en 1988 : 100 Etats avaient reconnu l’Etat de Palestine proclamé depuis l’Algérie… puis rien.
De son coté, le premier ministre turc Erdogan exprime dans Time son avis catégorique. Traduction libre : « Si les résolutions du Conseil de Sécurité ( plus de 89) à l’encontre d’Israël avaient été exécutées, le conflit Israélo-Palestinien serait résolu depuis longtemps ».
Peut-être un espoir quand même. « Il luit comme un brin de paille… » comme dit Verlaine » mais il luit ! Celui de convaincre les parlementaires des cinq pays européens membres du Conseil de Sécurité (Allemagne, Bosnie, France, Royaume-Uni, Portugal) et que ceux-ci exercent une puissante influence sur leur gouvernement. Au moins sur l'un d'entre eux. On peut rêver !
En tout cas, ce ne sont pas les propos tenus par un ardent mais aussi haineux défenseur d’Israël qui n’est d’ailleurs pas attaqué, qui peuvent adoucir les relations et peut-être susciter des réflexes d’indignation. Les voici glanés dans le courrier des lecteurs de l’Express, reproduits en annexe, ci-dessous.
Antoine Spohr.
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