Maroc : pourquoi plus de trois mois depuis son déclenchement, le mouvement de contestation du 20 février semble battre de l’aile ?
Plus de 100 jours après son déclenchement, le mouvement du 20 février 2011 n’arrive toujours pas à encrer la contestation du pouvoir dans les différentes catégories de la population marocaine et ce en dépit des manifestations de rue. Bien au contraire, le mouvement semble battre de l’aile du fait notamment des courants politiques qui sont derrière, de la réponse du pouvoir, mais surtout du « désintérêt » des marocains.
Les deux principaux mouvements qui sont derrière le mouvement de contestation du 20février.
Des analystes, journalistes ou autres rangent les mouvements de protestation au Maroc au même titre que les mouvements Tunisien, Egyptien, libyen ou syrien. S'il est vrai que ces mouvements ont face book comme dénominateur commun, ils sont bien différents. Dans les quatre pays, ce sont des lames de fond comprenant toutes les couches de la population, qui ont embrasé ces pays contre des dictatures sanguinaires qui imposaient des « états d'urgence »
Ces deux mouvements bien qu'antinomiques et étant en guerre larvée sur les campus universitaires au Maroc et ce depuis des années, ont tous les deux pour principale préoccupation idéologique, la prise de pouvoir et non pas une quelconque réforme constitutionnelle économique et sociale. En effet à travers leurs écrits puisés sur leur site respectif, nous allons voir que les références idéologiques des deux mouvements vont bien au delà des slogans véhiculés concernant les réformes.
La confrérie religieuse d'Al Adl Wal Ihssane (Justice et bienfaisance).
« Le premier pas à faire est de s'organiser au sein d'un mouvement islamique dont les membres sont désignés par l'appel coranique Ô croyants, et qui a pour tâche d'œuvrer pour le changement ». « Qui s'intéresse à la chose publique. En effet, le politique est partie intégrante de notre pensée et de notre action. Toutefois, nous tenons à préciser que l'action partisane, la constitution d'un parti politique et la ruée vers les élections et le pouvoir ne sont pas nos plus importantes préoccupations. ».
On peut s'interroger sur la" préoccupation" de ce mouvement. L'explication est donnée par Cheikh Yassine, le guide de la confrérie « nous voulons établir la primauté de Dieu sur la terre » « Ceci commencera par l'éducation du croyant, puis l'édification d'une société islamique qui supplantera progressivement la société inique pour aboutir enfin à un Etat islamique ».Il s'agit bel et bien de l'établissement d'une république islamique ni plus ni moins. L'avènement de l'état islamique passera donc par l'éducation et aboutira à la Kaouma (soulèvement ou, révolte) qui peut revêtir la forme de la révolution à l'iranienne
« UN MOUVEMENT DE GAUCHE RADICALE, PLUS DE TRENTE ANS DE LUTTE ET DE FERMETE REVOLUTIONNAIRE.
- La voie démocratique est un mouvement démocratique radical à la perspective révolutionnaire ouvrant la voie à la société socialiste.
- La voie démocratique s'adresse essentiellement à la classe ouvrière, aux paysans pauvres et à l'ensemble des masses laborieuses, qu'il vise à encadrer en vue de construire l'instrument politique et organisationnel qui leur permettra de réaliser leur intérêt. ».
Sur le plan idéologique, « La Voie Démocratique adopte le marxisme en tant que méthode d'analyse et théorie du changement révolutionnaire en évolution et enrichissement constants à la lumière de la pratique militante et du progrès scientifique. Elle considère que la construction du socialisme et du communisme ne se réalisera pas selon un modèle préétabli, mais grâce au mouvement réel qui détruit le capitalisme et édifie, à sa place, un mode d'organisation sociale où la production et les moyens de production sont sous le contrôle et la maîtrise des producteurs libres et au service de l'humanité toute entière ».
Le mouvement de protestation au Maroc est donc pris entre la « Kaouma » des islamistes et la révolution pure et dure des marxistes léninistes.
- la libéralisation de prisonniers politiques ;
- le rééchelonnement des dettes des petits agriculteurs ;
- l'embauche des diplômés chômeurs de troisième cycle et des doctorants dans la fonction publique ;
- la réactivation et l'extension des attributions des organismes de veille économique et sociale : l'Instance de lutte contre la corruption, le Conseil Economique et Social et le Conseil de la concurrence.
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