Mars, le mois du basket universitaire aux États-Unis
Son Super Bowl, ses litres de Budweiser et ses pizzas à peine digérés, le fan de sport américain remet ça. Pas pour une simple soirée de football US, non, mais pour un tournoi de basket, à l’abri des giboulées, surnommé March Madness (folie de mars) qui regroupe la crème des équipes universitaires.
Mode d’emploi
Avant d’atteindre d’espérer pouvoir participer à ce tournoi final du championnat NCAA (National Collegiate Athletic Association) -March Madness donc-, les quelque 344 facs de première division, réparties en 32 conférences, se tirent la bourre pendant quatre petits mois (histoire de laisser aux joueurs le temps d’étudier). A l’issue d’une trentaine de matchs, un tournoi est organisé dans chaque conférence pour désigner le champion qui se voit attribuer une place parmi les 68 équipes du tournoi final. Deux exceptions cependant : pas de tournoi au sein de la prestigieuse Ivy League (dont font partie Yale, Harvard…) qui se contente d’envoyer au tournoi final le premier de la saison régulière, et pas de place directement qualificative pour la Great West Conference, la dernière créée.
Du First Four au Final Four
31 équipes sont donc qualifiées directement. Pour les 37 autres places, c’est un comité de sélection de dix spécialistes qui, en se basant sur les résultats de chaque équipe, pondérés selon le niveau de la conférence dans laquelle elle joue, fait son choix. Celui-ci restant assez subjectif avec régulièrement des surprises, les spéculations vont bon train au fur et à mesure que le jour d’annonce (le Selection Day) de la sélection approche (le 11 mars cette année).
Voilà pour la sélection des 68 équipes… ce qui, les matheux l’auront déjà décelé, est quelque peu bizarre pour un tournoi à élimination directe. Quatre équipes vont donc passer à l’as. Les quatre équipes championnes des conférences les plus faibles et les quatre équipes les faibles parmi les sélectionnées par le comité sont conviées à un match à l’issue duquel seul le vainqueur continue son chemin. On appelle ça le First Four, il a lieu dans les jours qui suivent le Selection Sunday (généralement mardi et mercredi) et marque le début de March Madness durant lequel les matchs vont s’enchaîner à toute allure. De 344, nous voilà donc à 64 équipes.
Le tableau du tournoi est divisé en quatre parties regroupant les équipes par localisation géographique. Dans chaque partie, l’équipe classée première rencontre la 16e, le 2e joue le 15e, ect. C’est le Second Round, qui se joue jeudi et vendredi. Pas le temps de souffler puisque le surlendemain les vainqueurs remettent cela lors du Third Round à l’issue duquel il ne reste plus que 16 équipes en lice. Friands de surnoms, les Américains appellent ces demies-finales régionales le Sweet Sixteen qui ont lieu jeudi et vendredi et auxquelles succèdent bien sûr les finales -the Elite Eight- le week-end. En deux semaines, il ne reste donc plus que quatre équipes qui, vous l’aurez deviné, constituent le fameux Final Four qui a lieu chaque année dans une ville différente.
Afin d’éviter d’avoir des joueurs totalement crâmés sur le terrain, une semaine de repos est accordée avant le début du Final Four, feu d’artifice et point final de la saison (31 mars et 2 avril à la Nouvelle Orléans cette année).
Étudiants un jour…
Si la plupart des fans suivent March Madness à la télévision, c’est bien dans des salles -souvent bien plus grandes que les salles européennes- remplies d’étudiants hystériques qu’on peut se rendre compte de la véritable folie que constitue l’événement. Une ambiance folle que le championnat professionnel de basket -la fameuse NBA- a souvent bien du mal à égaler malgré les millions dépensés. Événements majeurs sur les campus américains, les matchs de basket (comme ceux de football US) font partie intégrante de la vie étudiante.
On côtoie les joueurs dans les amphis (admirés, ils sont aussi un peu moqués car souvent admis uniquement grâce à leurs talents sportifs), on s’habille aux couleurs de la fac, on suit les exploits des athlètes dans le journal du campus… Accros au sport au pas, les anciens étudiants, sont ainsi nombreux à garder un œil, non seulement sur leur équipe en espérant qu’elle se faufile jusqu’au Final Four, mais aussi sur les hordes de fans des campus, quelque peu nostalgiques de leurs années de fac…
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