Migrations : Kofi Annan veut engager une coopération internationale
Kofi Annan a présenté mardi un rapport devant l’Assemblée de l’ONU à propos des migrations internationales. Le rapport estime que plus de 190 millions de personnes vivent hors de leur pays d’origine - 155 millions dans des pays en développement, 75 millions dans le monde développé. Les migrations Sud-Sud sont à peu près aussi fréquentes que les migrations Sud-Nord.
Pays (2005) | En millions | Part mondiale |
---|---|---|
États-Unis d’Amérique | 38,4 | 20,2% |
Fédération de Russie | 12,1 | 6,4% |
Allemagne | 10,1 | 5,3% |
Ukraine | 6,8 | 3,6% |
France | 6,5 | 3,4% |
Arabie saoudite | 6,4 | 3,3% |
Canada | 6,1 | 3,2% |
Inde | 5,7 | 3,0% |
Royaume-Uni | 5,4 | 2,8% |
Espagne | 4,8 | 2,5% |
C’est aussi l’occasion de préciser que ce ne sont jamais les plus pauvres qui migrent, parce qu’ils n’ont généralement pas les moyens de financer une migration : ce sont des migrants internationaux plutôt de revenu moyen. Par ailleurs, dans les années 1990, les migrants ayant fait des études supérieures ont compté pour près de la moitié du nombre de nouveaux migrants internationaux âgés de 25 ans et plus dans les pays de l’OCDE. Près de 6 migrants ayant accompli des études supérieures sur 10 vivant dans les pays de l’OCDE en 2000 provenaient de pays en développement.
Le rapport développe aussi les bénéfices tirés des pays d’origine, notamment les retombées économiques des envois de fonds. Les pays en développement reçoivent 167 milliards de dollars par an et le total des fonds envoyés par les migrants dans le monde s’est accru, passant de 102 milliards en 1995 à 232 milliards de dollars en 2005.
« On a de plus en plus la preuve que les migrations internationales sont profitables. Ce n’est pas un hasard - et cela ne devrait surprendre personne - si bon nombre de pays qui étaient, il n’y a pas si longtemps, essentiellement des sources de migrants - par exemple, l’Irlande, plusieurs pays du Sud de l’Europe, la République de Corée et le Chili - ont connu un développement spectaculaire et jouissent maintenant d’une économie florissante qui attire les migrants », indique le rapport.
Le rapport préconise la transférabilité des pensions pour garantir l’absence de pénalité pour les migrants, mais aussi :
de faciliter les envois de fonds, d’en réduire les coûts et de les faire concourir au développement
de renforcer les liens en matière de connaissances, de commerce et d’investissements entre les sociétés d’origine et leurs expatriés
de promouvoir la migration de retour et la circulation entre les deux pays
un codéveloppement pour atténuer les effets néfastes de la migration, notamment en favorisant la constitution de capital humain dans les pays où la migration des travailleurs qualifiés a engendré une pénurie de personnel qualifié.
Le rapport note en outre qu’en l’absence de protection les migrants font par ailleurs une concurrence déloyale aux nationaux, ce qui fait que tout le monde y perd : les migrants, parce qu’ils se font exploiter, les nationaux, parce qu’ils sont bel et bien exclus des emplois qu’exercent les migrants.
Le secrétaire général a préconisé l’établissement d’une instance permanente, de nature volontaire et consultative, en vue de poursuivre le débat, la mutualisation d’expériences et l’échange d’idées. Il est vrai qu’à la lumière du rapport qui relate les instruments normatifs déjà à la disposition des Etats (comme la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, ratifié par 34 pays seulement, soit à peine 17%), un long chemin reste à parcourir pour offrir aux migrants les garanties qu’ils méritent.
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