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Accueil du site > Actualités > International > Mort d’un symbole entre ombre et lumière, B. B., l’Incomparable (...)

Mort d’un symbole entre ombre et lumière, B. B., l’Incomparable du « pays des Purs »

« Je retournerai au Pakistan cet automne, consciente que des jours difficiles s’annoncent. Mais je fais confiance au peuple et place mon destin entre les mains de Dieu. Je n’ai pas peur. » Benazir Bhutto, Le Monde du 4 septembre 2007

« Je n’ai pas vécu jusqu’à mon âge pour me laisser intimider par des kamikazes. » Benazir Bhutto, Tribune du Figaro le 24 septembre 2007.

De la petite fille prometteuse et adulée, née en 1953 à Karachi au sein d’une famille riche et influente ; en passant par l’icône glamour qui est élue en 1988 Premier ministre de la République islamique du Pakistan ; jusqu’à la candidate charismatique, première opposante au président Musharraf... et finalement assassinée le 27 décembre 2007, à peine plus de deux mois après son retour au pays, quel parcours !
Le tout entrecoupé d’épreuves, de scandales financiers, de périodes d’assignation à résidence et d’exils...
Benazir Bhutto venait de terminer d’écrire un nouveau livre Fille de l’Orient (dans sa version française) à paraître normalement en janvier 2008 chez Héloise d’Ormesson... A moins qu’il ne s’agisse juste que de l’actualisation de la autobiographie qu’elle avait écrite en 1988 au moment où son destin politique a vraiment démarré...
J’ai la chance de posséder cette autobiographie, sortie chez Stock en 1989 sous le titre français Une autobiographie et dans sa version originale Daughter of the East, livre désormais épuisé...

Quel destin tragique pour cette femme qui portait sur ses épaules l’espoir de tout un peuple, qui se savait en danger, mais n’a pas voulu reculer ni renoncer ! Beau portrait de femme en vérité !

Quelle destinée singulière et contrariée pour cette pionnière dans un pays éminemment masculin, pour cette femme ambitieuse, courageuse et tenace ; femme à la fois forte et inflexible, autoritaire, a-t-on pu lire, mais dont l’Histoire retiendra néanmoins quelques faiblesses, quelques zones d’ombre, liées à un entourage un peu trouble, qu’elle n’aura pas su ou pas voulu écarter...
Car il n’est pas question de rédiger une hagiographie de Benazir Bhutto, à l’unisson des nombreux articles de presse parus depuis l’annonce de son assassinat ; comme s’il suffisait de mourir pour effacer les erreurs commises de son vivant...
Non, Benazir Bhutto n’est pas une sainte, mais elle n’en demeure pas moins un personnage historique, une personnalité politique de stature internationale, passée à la postérité par sa détermination et par son engagement sans faille pour son peuple et sa patrie, par son appartenance à une dynastie que tout destinait à une vie facile, mais qui de par ses choix sera marquée par le sceau de morts précoces et violentes...
Alors comparer le destin de Benazir Bhutto à celui du commandant Massoud, d’Indira Ghandi, d’Yitzhak Rabin, cela ne me semble pas indécent, et participe à lui rendre l’hommage qui lui est dû.

Aînée de quatre enfants, Benazir Bhutto, dont le prénom signifie « l’Incomparable », et qui sera surnommée Pinkie dans sa famille à cause de sa peau claire, est née le 21 juin 1953 à Karachi, dans une famille de riches propriétaires terriens de la province du Sind, déjà liés à la politique depuis plusieurs générations.
Son père, Zulfikar Ali Bhutto, qui a étudié aux Etats-Unis (Berkeley) et en Angleterre (Oxford), est avocat, puis deviendra député, ministre, président de la République, chef du gouvernement, avant d’être renversé par le général Zia, qui le fera pendre le 4 avril 1979.
Benazir adorait ce père qui la poussera à faire des études (à Oxford notamment), dans un pays où la tradition tend à enfermer ses femmes, et qui lui permettra de rencontrer, alors qu’elle n’est qu’une enfant, les grands de ce monde qu’il côtoie de par ses fonctions gouvernementales.
C’est aussi son père qui fonde en 1967 le PPP, Parti du peuple pakistanais, dont elle deviendra présidente à vie.
Benazir étudiera aux Etats-Unis, y découvrira le mode de vie occidental. A cette époque, elle ne pense pas à faire une carrière politique, une carrière de journaliste ou de diplomate la tenterait plus.

Début 1977, elle rentre au Pakistan à la demande de son père. La situation politique au Pakistan se durcit déjà...
Le 5 juillet 1977 un coup d’état militaire organisé par le général Zia renverse le gouvernement de Zulfikar Ali Bhutto ; il est arrêté, toute la famille Bhutto est assignée à résidence. Puis Zulfikar Ali Bhutto est relâché, les réunions politiques reprennent malgré la loi martiale décrétée par Zia, mais le piège se resserre ; il sera à nouveau arrêté, accusé d’un complot criminel, emprisonné. Le 4 avril 1979 Zulfikar Ali Bhutto sera pendu.

Après des mois d’assignation à résidence, Benazir est emprisonnée en 1981. Fin décembre 1981, elle est libérée et à nouveau assignée à résidence. Les emprisonnements, la torture se généralisent pendant ce temps dans tout le pays.
En janvier 1984, Benazir, dont l’état de santé s’est fortement dégradé, va partir en exil à Londres, officiellement pour se faire soigner.

Ces années de détention, son courage durant cette période, vont lui conférer auprès de beaucoup de Pakistanais un prestige gigantesque. Durant son exil, Benazir va réorganiser le PPP, préparer son retour...
En 1985, son frère Shah Nawaz décède dans des conditions troubles : meurtre par empoisonnement ? Suicide ? Assassinat politique ou crime familial (sa femme ?) ? Il sera enterré au Pakistan. A l’issue des cérémonies d’enterrement pour lesquelles elle est revenue au pays, Benazir est à nouveau arrêtée et assignée à résidence. Fin 1985, elle est libérée et quitte à nouveau le Pakistan.

En janvier 1986, Benazir fait part à son entourage de son souhait de rentrer au Pakistan pour y organiser de grandes manifestations et obliger Zia à organiser des élections, elle pense le moment venu. Malgré des menaces, le 10 avril 1986, c’est le retour au pays. Triomphal. Faisant fi des nouvelles intimidations et menaces contre sa personne, des arrestations parmi ses militants, elle organise des meetings dans tout le pays.
Le 17 août 1988, Zia meurt dans un accident d’avion. Des élections sont organisées.
Bien qu’enceinte, Benazir poursuit ses activités politiques ; son fils Bilawal naîtra en septembre 1988. Bilawal, aujourd’hui, a 19 ans et la lourde charge d’assumer l’héritage politique de sa mère, suite au renoncement de son père à son profit. 

En novembre 1988, le PPP remporte les élections législatives ; à 35 ans, Benazir Bhutto, se trouve à la tête du gouvernement pakistanais. Elle sera la première femme à diriger un Etat musulman. Elle séduit alors le monde entier tant par sa ténacité et sa force de caractère que par son charme.

Mais en août 1990, Benazir Bhutto est démise de ses fonctions, pour des questions de corruption, liées notamment à des malversations de son mari.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Benazir, femme moderne, femme de tête, émancipée, éduquée en Occident, va accepter un mariage traditionnel arrangé par sa famille en juillet 1987, avec Azif Zardari, issu lui aussi d’une famille de riches propriétaires terriens.
Elle explique dans son autobiographie avoir accepté ce mariage par respect des traditions, parce qu’une femme musulmane ne peut pas rester célibataire, parce que son rythme de vie ne lui aurait de toute façon pas laissé le temps de rencontrer un futur conjoint, de tisser des liens d’amour... Mais aussi elle considère impossible pour elle toute idée de séparation ou de divorce tant pour des raisons liées à ses origines familiales qu’à des traditions culturelles au Pakistan qu’elle ne souhaite pas bousculer pour ne pas choquer les mentalités de ses concitoyens.
Sept jours après avoir fait la connaissance d’Azif, elle est fiancée ; elle ne l’aime pas vraiment, mais pense que l’amour ne pourra que grandir de ce fait...
Play-boy dépensier, vite surnommé Monsieur 10 % à cause des pots de vin qu’il perçoit, Asif Zardari est très probablement l’élément-clé dans les accusations de corruption qui vont désormais s’attacher aux gouvernements successifs de Benazir Bhutto. C’est en tout cas la version défendue par un certain nombre d’analystes ; d’autant que la famille Bhutto est une famille de riches propriétaires terriens à l’abri du besoin.
C’est une des énigmes de la vie de cette femme exceptionnelle : comment l’indomptable, la redoutable Benazir a pu tolérer dans son entourage proche, sans jamais chercher à l’écarter, ce mari corrompu et ses conseillers véreux ? Par amour ? Par fidélité à des préceptes culturels d’un autre temps qui exigent obéissance et soumission de la femme à son mari ?

... Donc en août 1990, elle est limogée de ses fonctions de Premier ministre et remplacée par Nawaz Sharif, conservateur.

Octobre 1993 : chute du gouvernement Sharif pour des questions de corruption toujours... Benazir Bhutto revient aux affaires, mais commet les mêmes erreurs que dans son précédent gouvernement : entourage peu fiable et corrompu, ministère confié à son mari, comportement autocratique... Mais cette fois une partie de sa famille ne supporte plus cette corruption et les méthodes autoritaires de Benazir et s’éloigne d’elle.
En septembre 1996, son frère cadet Mir Murtaza est assassiné par balles ; décidément le sort s’acharne sur la famille Bhutto, la mort rôde toujours...

Octobre 1996 : Benazir Bhutto est à nouveau démise de ses fonctions pour cause de corruption ; suivront en 1997 des élections perdues, et à nouveau l’exil pour éviter la prison.
Asif Zardari est mis en prison durant près de six ans. Selon le Wall Street Journal, le couple aurait accumulé entre 100 millions et 1,5 milliard de dollars en commissions et détournements divers. Benazir démentira sans relâche, évoquant la « manipulation politique ».

Pour son retour au Pakistan en octobre 2007 Benazir Bhutto a obtenu le retrait de toutes les accusations de corruption lancées contre elle et son mari ; elle promet qu’elle a changé, elle est attendue avec ferveur par le peuple pakistanais las de la misère ambiante et du manque de libertés. Elle se sait menacée plus que jamais, mais sa détermination ne flanche pas.

Dès son arrivée le 18 octobre 2007 à Karachi, elle échappe de peu à un premier attentat ; 139 personnes seront tuées par les bombes des kamikazes.

Benazir Bhutto est revenue, avec le soutien du gouvernement américain, pour tenter de composer avec le général Musharraf un partage du pouvoir après les élections du 8 janvier 2008 ; pour Musharraf comme pour les Etats-Unis, elle apparaît comme le seul rempart contre la radicalisation du fondamentalisme musulman au Pakistan, pays stratégique en terme de géopolitique, qui compte 160 millions d’habitants et qui dispose de l’arme nucléaire. Elle semble le seul moyen d’endiguer l’usure du régime Musharraf, pour lui permettre de durer encore un peu et éviter que le pays ne tombe dans le chaos, dans une situation comparable à celle de l’Afghanistan.
La situation est politiquement inconfortable pour Benazir, elle ne disposera pas des coudées franches, mais elle n’a pas d’autre choix si elle veut rentrer au pays, essayer d’y jouer un rôle ; elle accepte donc.
Mais coup de théâtre : le 3 novembre 2007 elle rompt avec cette idée d’association gouvernementale quand Musharraf décrète l’état d’urgence. Benazir devient donc la première opposante politique au régime en place.
Normalement, parmi les engagements pris par Musharraf conditionnant son retour, Benazir devait bénéficier d’importantes mesures de sécurité. Elle n’aura de cesse depuis début novembre de se plaindre de leur quasi-absence. En vain.

27 décembre 2007, à l’issue d’un meeting à Rawalpindi, elle regagne son véhicule, puis se hisse par le toit ouvrant pour saluer la foule de ses partisans ; c’est à ce moment que le tueur kamikaze choisit d’agir : il s’approche de la voiture, la vise à la tête et tire avec son arme à feu, puis fait exploser sa ceinture d’explosifs.
Benazir est blessée à la tête et au cou. Elle sera transportée à l’hôpital mais meurt peu de temps après ; l’attentat aura fait au total environ 20 morts et 56 blessés.
A l’annonce de la mort de Benazir Bhutto, des troubles ont éclaté dans tout le pays. Un deuil national de trois jours a été décrété par le président Musharraf.

« Elle était un symbole d’unité » a déclaré Farzana Raja, un responsable du PPP peu de temps après l’attentat.
« [Elle est] morte en martyr », Rehman Malik, membre du PPP.
En 2007, les attentats suicides au Pakistan auront fait près de 800 morts.

Benazir Bhutto a été inhumée vendredi 28 décembre 2007 dans le Sind, sud du Pakistan, dans le mausolée familial de Garhi Khuda Bakhsh, aux côtés de son père.
Des centaines de milliers d’anonymes se sont déplacés pour lui rendre un dernier hommage.

A qui profite ce crime ?
En premier lieu à Musharraf et à ses soutiens, qui ne voulaient pas la voir leur confisquer le pouvoir.
Aux islamistes, contre lesquels Benazir Bhutto s’est toujours engagée.
A tous les ennemis des Américains, car elle avait promis de laisser les troupes américaines faire la chasse à Al-Qaida au Pakistan.
Aux militaires et aux services secrets, qui contrôlent actuellement le pays ; car son élection aurait signifié la fin de leur pouvoir.

Extraits de ses dernières déclarations peu avant l’attentat fatal :

« L’extrémisme représente aujourd’hui une menace pour mon pays, pour la région et pour le monde. Ces extrémistes constituent la boîte de Pétri du terrorisme international. Cela n’a rien de fatal. La tendance doit être inversée, et il est possible d’y parvenir.
... Je retournerai au Pakistan cet automne, consciente que des jours difficiles s’annoncent. Mais je fais confiance au peuple et place mon destin entre les mains de Dieu. Je n’ai pas peur », Benazir Bhutto, Le Monde, 4 septembre 2007.

« Je peux être abattue sur le tarmac dès ma descente d’avion. ... Les extrémistes useront de tous les moyens sanglants à leur disposition pour frapper et empêcher la cause de la démocratie. ... Ils veulent faire dérailler la transition vers la démocratie.
... Les extrémistes prospèrent sous la dictature. Ils savent que la modération et la démocratie signeront leur fin. Ils ne reculeront devant rien pour les détruire tous les deux », déclarait, lucide, Benazir Bhutto dans une tribune au Monde, publiée le 19 octobre 2007.

Quelques réactions suite à l’annonce de la mort de Benazir Bhutto :

Ségolène Royal, Pdte région Charente-Poitou, candidate PS à l’élection présidentielle 2007 : « Nous pleurons tous une femme extraordinairement courageuse, assassinée en plein meeting... c’est le courage et la liberté qu’on a cherché à faire taire à tout jamais. C’est la détermination d’une femme exceptionnelle que l’on a muselée par le sang... »

François Bayrou, pdt du MoDem : « Après de nombreux attentats qui la prenaient pour cible, celui-là a hélas emporté une femme courageuse, engagée jusqu’au bout pour reconstruire un pays en décomposition... c’est un très mauvais signe pour la situation dans cette région du monde et probablement dans le monde tout entier ».

François Hollande, 1er secrétaire PS : « Le courage et la ténacité dont a fait preuve Mme Bhutto depuis son retour d’exil doivent rester un exemple pour tous les Pakistanais qui luttent ardemment pour la liberté et pour la démocratie ».

Christophe Jaffrelot, CERI Science Po-CNRS : « Benazir Bhutto incarnait... une alternative civile, progressiste, au complexe militaro-islamiste qui dirige le Pakistan ».

Bernard-Henri Levy, philosophe : « C’est une femme d’abord qu’ils ont tuée. ... Une femme visible, et même ostensiblement, spectaculairement visible. Une femme qui mettait son point d’honneur, non seulement à tenir meeting dans l’un des pays les plus dangereux du monde, mais à le faire à visage découvert, dévoilé...
Ils ont tué celle qui était l’incarnation même de l’espoir, de l’esprit et de la volonté de démocratie, non seulement au Pakistan, mais en terre d’islam en général...
Benazir Bhutto n’était chef ni de gouvernement ni d’Etat ? C’est vrai. Mais elle était davantage. Elle était un symbole. Et elle est, désormais, un étendard ».

François-Xavier Pietri, La Tribune : « La première femme à avoir dirigé un pays musulman était surtout l’une des dirigeantes politiques les plus en vue de la planète, et qui se savait promise à une mort violente ».

Bernard Revel, L’indépendant du Midi : « (...) En tuant Benazir Bhutto, c’est la démocratie que la barbarie tente d’abattre. Dans un Pakistan où un général parvenu au pouvoir par la force s’affiche comme l’allié des Etats-Unis tout en étant incapable d’empêcher dans ses provinces du Nord-Ouest les talibans et Al-Qaïda de faire régner leur loi, la seule lueur d’espoir venait du rayonnement d’une femme. C’était plus que n’en pouvaient supporter tous les suppôts de l’obscurantisme. Il est facile de tuer quand on a pour seule conscience le fanatisme et qu’on s’en sert sans risques en poussant de pauvres esprits au sacrifice. Benazir Bhutto se présentait à visage découvert. Elle savait que la mort était en embuscade. Elle est tombée comme tant d’autres défenseurs de la démocratie avant elle. Le monde n’en finit jamais avec les bourreaux. Depuis hier, pourtant, l’humanité, ce qui, en elle, nous empêche de désespérer, se reconnaît dans le visage de cette femme ».


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7 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel R 4 janvier 2008 17:39

    Ne tombons pas dans le piège de l’iconographie.

    La presse et les politiques occidentaux ignorent ou font semblant d’ignorer que le Pakistan est un pays féodal tenu par des familles de grands propriétaires fonciers dont Bénasir Bhutto était une digne et fidèle représentante.

    La vie politique pakistanaise n’a rien de démocratique. Elle est dirigée par le clanisme et le clientèlisme. Les familles occupant le pouvoir ne pensent qu’à s’enrichir encore davantage. Le meurtre d’un opposant ou d’un concurrent est pratique courante. Cette situation est la marque d’une société bloquée et conduit à de très faibles participations électorales.

    BB était prête à tout pour revenir au pouvoir y compris à laisser les américains se conduire au Pakistan avec la même inscouciance criminelle qu’en Irak et en Afganistan.

    L’icone que l’on nous fabrique et que l’on tente de nous vendre au-delà de toute réflexion politique était, surtout et seulement, une héritière. Une femme certe courageuse jusqu’à l’inconscience mais hautaine, politiquement maladroite et confuse, peu soucieuse du sort des femmes et des classes populaires.

    Pourquoi créer une icône et faire de BB une marthyre de la démocratie ?

    Parce que le Pakistan est un pays mulsulman et qu’il possède l’arme nucléaire. Cette situation est insupportable à ceux qui considèrent tous les musulmans comme des ennemis irréductibles.

    Le but semble être de susciter, au moyen de campagnes médiatiques massives, un mouvement d’opinion mondial poussant la communauté internationale à exiger la destruction des capacités nucléaires de ce pays.

    Des marchands d’angoisses habiles et intéressés agitent le spectre d’islamistes prenant le pouvoir et disposant du coup de vecteurs nucléaires, qu’évidemment ils utiliseraient aussitôt pour régler leurs comptes.

    D’où les malheureuses déclarations à l’emporte pièce d’hommes politiques de premier plan (francais notamment) visent à décrire le Pakistan comme un pays au bord de l’anarchie avec des islamistes sanguinaires en embuscade.

    Celà ne correspond pas à la réalité. Les partis religieux ne recueillent que 15% des voix et sont très divisés. De plus, là comme ailleurs, les chiites et sunnites se font une guerre acharnée et sanglante.

    Mousharaf n’est pas un saint, lui non plus, mais il s’impose comme l’homme indispensable à tout le monde et il semble plutôt moins malhonnête que la moyenne des politiciens pakistanais. Les américains le savent bien mais comme ils ne le trouvaient pas assez docile, manoeuvraient pour l’écarter.

    La communauté internationale sera finalement soulagée par l’élection d’un homme plus acceptable en Président élu qu’en dictateur.


    • cza93 cza93 7 janvier 2008 16:09

      Il est exact que le Pakistan est encore aujourd’hui un pays féodal et que la famille Bhutto faisait partie de son élite patricienne. Pour autant, dans un pays qui a tant de mal à se stabiliser depuis sa création, dans lequel il y a tant de pauvreté et d’illetrisme, où le poids de la religion est partout, il est difficilement concevable de voir émerger des responsables politiques ayant été formés dans les plus grandes écoles de droit, de politique, d’économie ..., qui ne seraient pas originaires de ces élites fortunées qui ont toujours dirigé cette région (c’est le cas notamment de l’arrière grand-père de BB qui était un de ces chefs féodaux). Car outre les opportunités que leur confèrent leur argent et le respect du pouvoir exercé de façon dynastique, ces élites ont aussi la possibilité de s’émanciper un peu de ce modèle qui plombe la société pakistanaise. Et le fait d’avoir été éduqués en occident a conféré tant à BB qu’à son père une certaine légitimité au niveau international.

      Cet état de fait ne doit pas faire illusion, mais le poids des traditions et des conventions plombe toute idée de changement rapide, d’émergence d’une nouvelle élite intellectuelle issue du peuple.

      Donc à la fois loin de moi de faire de BB une sainte, mais il faut reconnaitre qu’elle aurait pu continuer à vivre sur ses terres en féodale, sans se poser de question ... et sans avoir le moindre problème quant à sa sécurité ! Elle avait largement les moyens de vivre avec la fortune familiale, et faire de la politique, même si cela cultive un certain narcissisme, l’amour du pouvoir chez une femme décrite comme autoritaire, faire de la politique surtout comme opposante aux régimes en vigueur, a nécessité beaucoup de courage et de ténacité ! Elle n’a pas choisi la voie de la facilité pour se réaliser ! Il faut au moins lui reconnaitre cela !

      Après, il faut être conscient que la voie est toujours plus dure à tracer pour les pionniers, et que ceux et celles qui suivront bénéficieront du peu de liberté et d’ouverture d’esprit qu’elle aura apporté ... et de l’espoir surtout qu’elle a su susciter auprès des couches populaires ; car malgré toutes les accusations de corruption qui ont émaillé ses différents gouvernements, il est impressionnant de constater avec quelle ferveur le peuple l’accueillait à chacun de ses retours ...

      C’est vraiment un personnage ambivalent, c’est ce qui m’a intéressé, plutot que la légende BB ... mais peut-être que je n’ai pas assez insisté sur cette ambivalence dans mon texte ... Plus que des réalisations politiques ou économiques concrètes dans son pays, son apport essentiel aura été de tenir tête, en tant que femme et musulmane, revendiquant de surcroit ces 2 aspects qui auraient dû l’obliger à se murer dans le silence, pour en faire sa force. Son apport concret c’est l’espoir d’une vie autrement qu’elle incarnait aux yeux du peuple pakistanais, l’idée de résistance, que rien n’est totalement inéluctable, irréversible ; un rempart contre la résignation en quelque sorte.

      Ensuite, le fait qu’une fois au pouvoir elle n’a pas tant agi pour la cause des femmes ou la démocratie, c’est aussi une réalité ; personnellement je pense que dans cela il y avait certainement un peu de cynisme, mais également une stratégie, dans le sens où elle avait bien intégré que pour faire évoluer durablement le Pakistan, il fallait agir par dose homéopathique contre ses traditions et ses interdits d’un autre temps. Un changement trop rapide ne pourrait être durable. Donc avant de parvenir à une démocratie s’apparentant peu ou prou à la notion que nous nous en faisons, il y a de nombreuses étapes à passer ...


    • judel.66 (---.---.240.111) 4 janvier 2008 18:43

      nous Français nous avons toujours notre B B et nous pouvons toujours réver en regardant : et Dieu créa la femme....


      • (---.---.10.140) 4 janvier 2008 23:31

        chaque fois que je vois un ane ou une locomotive électrique je pense à elle..c’est sans rapport


        • morice 5 janvier 2008 01:12

          Vous oubliez Rachida dans le Monde : un grand moment d’incompréhension, et un affligeant salut à Golda Meir au passage... si on commence à comparer comme ça, on a pas fini là...

          il y a beaucoup d’erreurs dans l’article :

          « elle apparaît comme le seul rempart contre la radicalisation du fondamentalisme musulman » : elle a jet elle-même les ponts avec les radicaux lors de ses guvernements précédents : elle n’est en RIEN un rempart !! « la vise à la tête et tire avec son arme à feu, puis fait exploser sa ceinture d’explosifs ».. ce n’est pas le même qi a commis les deux actions. « A tous les ennemis des Américains, car elle avait promis de laisser les troupes américaines faire la chasse à Al-Qaida au Pakistan. » comme ennemi, celui qui a signé son arrêt de mort c’est Bush, qui préfère un pays dans le chaos à un pays avec un semblant de démocratie... « comment l’indomptable, la redoutable Benazir a pu tolérer dans son entourage proche, sans jamais chercher à l’écarter, »... mais tout simplement car elle l’était pire que lui, corrompue !!! commment pouvez-vous laissez penser l’inverse ? A quoi ceal sert-il de dissocier son marie corrompu d’elle-même. C’est SA corruption qui l’a entretenue en exil !!! Elle est partie prenante et non à part, bon sang ! enfin sur le « elle avait promis de laisser les troupes américaines faire la chasse à Al-Qaida au Pakistan. » Mais Musharraf aussi !!! Elle a pactisé avec les prémices d’Al Quaida il y a 20 ans, ce n’est pas pour faire ce que vous dites 20 ans après !! C’est elle qui a laissé s’installer cette mouvance islamiste, sur laquelle elle a établi une partie de son pouvoir !!


          • caius 7 janvier 2008 14:34

            Que je sache quand elle était au pouvoir elle n’a rien fait pour abolir les immondes ordonnances Hudood (Hudood : pluriel de hadd, châtiment prescrit par le Coran) qui entre autres joyeusetés font du blasphème contre Mahomet un crime passible de la mort et renforcent l’oppression des femmes et des non musulmans.


            • caius 10 janvier 2008 11:40

               

              BENAZIR BHUTO : une bénédiction pour les islamistes dans la vie comme dans la mort !

               

              Par Alamgir Hussain


              J’ai été choqué et affligé quand la nouvelle de l’assassinat de Benazir Bhutto est soudain apparue alors que je regardais les informations pendant la nuit du 27 décembre 2007. Elle était probablement la seule capable de remettre la maison Pakistan en ordre. Maintenant qu’elle est partie, cela pourrait bien être la fin des espoirs de préserver le Pakistan de la mainmise des Islamistes. Pourtant, je garde l’espoir que cela sera le signal d’un sursaut des pakistanais contre le culte de la mort des jihadistes.

              Après sa mort, Mme Bhutto a été présentée comme une icône de la laïcité et de la modernité dans le monde islamique, un chef politique courageux et un champion de la démocratie, un champion des droits des femmes, et un adversaire des jihadistes. Sa mort a été comparée à celle de Gandhi et sa lutte politique à celle d’Aung San Suu Kyi. Elle allait renverser la dictature brutale du président Musharraf pour instituer la démocratie et la laïcité au Pakistan.


              Pourtant, à l’analyse la majorité des ces épithètes ne sont pas du tout appropriées pour qualifier son parcours et son héritage. Son action plus dévastatrice, non seulement pour le Pakistan mais également pour le monde entier, fut son patronage de la milice des Talibans en Afghanistan et son soutient au Jihad séparatiste au Cachemire.

              Il serait injuste de lui faire porter tout le blâme de l’aide que les Talibans et les militants cachemiris reçurent pendant son mandat de Premier Ministre, les services secrets pakistanais (ISI) et l’armée sont trop puissants pour que le Premier Ministre puisse être tenu seul responsable. Cependant, elle doit accepter le fait d’avoir été leur complice.

              Explorons l’univers jihadiste de Benazir Bhutto. Alors que les mouvements séparatistes islamistes redoublaient d’activité au Cachemire, elle a jeté de l’huile sur le feu du Jihad cachemiris. Lors d’un immense rassemblement, elle a dit :

              “Le peuple du Cachemire ne craint pas la mort, parce qu’ils sont musulmans. Les Cachemiris sont du sang des Moudjahids [Jihadistes] et des Ghazis [tueurs d’infidèles]. Les Cachemiris sont du sang des Moudjahids parce que les Cachemiris sont les héritiers du Prophète Muhammad, de Hazrat Ali et de Hazrat Umar.”

              Incitant même les femmes du Cachemire au Jihad, elle a dit :


              “Et les braves femmes du Cachemire ― elles savent comment combattre et comment vivre également. Et quand elles vivent, elles le font dans la dignité.”

              Elle a ajouté :

              “de chaque village [du Cachemire] une seule voix émergera : “Liberté.” De chaque école, une seule voix émergera : “Liberté.” Chaque enfant criera : Liberté, liberté, liberté.”

              Après être devenue Premier Ministre pour la seconde fois, en 1994 elle à expliqué à William Dalrymple son soutient aux jihadistes du Cachemire (1) :

              "L’Inde essaie de minimiser sa politique de répression au Cachemire … L’Inde est puissante mais a été incapable d’écraser le peuple du Cachemire. Nous ne sommes pas disposés à rester silencieux et à soutenir la répression."

              Ces déclarations incendiaires disent l’ampleur du soutien, clairement inspiré par son zèle jihadiste, de Benazir Bhutto aux séparatistes cachemiris. Les mouvements séparatistes islamiques du Cachemire commencèrent à recevoir un important soutient du Pakistan à partir de 1990, quand des jihadistes bien entraînes commencèrent à passer la  frontière pour rejoindre les guérillas cachemiries. Pendant son second mandat (1993-1996), les jihadistes étrangers et locaux commencèrent se répandre en encore plus grand nombre au Cachemire. Il en est résulté un pogrom a grande échelle des Cachemiris Hindous. Pas moins de 60.000 personnes ont été assassinées, beaucoup d’autres sont restées handicapées ou mutilées, tandis que presque un demi million de cachemiris Hindous ont été chassés de leurs demeures ancestrales et se morfondent dans des camps de réfugiés en Inde.

              Benazir Bhutto n’était pas la courageuse combattante contre l’extrémisme et le terrorisme que la propagande des commentateurs a décrite ces derniers jours. Il est indéniable qu’elle soutenu sans restriction le mouvement jihadiste au Cachemire. De l’autre côté de la frontière, elle a offert le même soutien à la milice des Talibans qui se sont emparés du pouvoir en Afghanistan pendant son second mandat grâce à l’assistance qui leur parvenait du Pakistan. Il est impossible de minimiser le rôle de l’ISI et de l’armée dans le soutient du Pakistan aux milices islamiques cachemiries et afghanes pendant son mandat. Mais, inspirée par son zèle religieux, elle les a indubitablement soutenus de tout cœur.

              Sous mandat de Bhutto, la puissance de la milice Islamiste a culminé tant en Afghanistan qu’au Cachemire et ce grâce au soutient du Pakistan. Les ravages provoqués en ce moment par les terroristes islamistes au Bangladesh, en Inde, au Pakistan et en Afghanistan, sont la récolte de ce qui fut planté et entretenu ou inspiré par elle. Sa mort est le fruit de ce qu’elle a planté. Malheureusement des milliers d’hommes de femmes et d’enfants innocents en ont aussi été les victimes et bien d’autres le seront encore dans les prochaines années et décennies. J’ai plus de raisons de pleurer pour ces milliers de victimes, les innocents Hindous de l’Inde en particulier, de ce Jihad qu’elle a entretenu et étendu.

              Femme libérée et éduquée à Harvard et Oxford, elle est devenue en 1988 la première femme Premier Ministre d’un puissant état musulman à 35 ans à peine. Mais elle n’a absolument rien fait pour alléger le traitement ignoble des femmes dans la société pakistanaise. Elle a aidé les Talibans à s’emparer du pouvoir, eux qui devinrent les pires oppresseurs de la femme. Quasi une génération entière d’afghanes ont perdu leur droits, leur liberté et leur dignité. Elle n’a jamais élevé une forte protestation contre les mauvais traitements que ses protégés Talibans infligeaient aux Afghanes. Autant pour la championne du droit des femmes !

              En outre, son soutient aux jihadistes cachemiris impliquait la création d’un autre Afghanistan à la mode Talibane. Depuis sa naissance, l’Inde a établi une démocratie laïque solide qui assure sérieusement l’application de la loi et le respect des libertés, des droits de l’homme, de la femme et des minorités, ce qui est certainement bien mieux que ce qui se passe au Pakistan. Ses efforts en vue de détacher le Cachemire de l’Inde et pour le transformer en quelque chose du genre du Pakistan ou de l’Afghanistan, ne font pas d’elle une héroïne de la démocratie, de la laïcité ou des droits de la femme. Elle aurait pu l’être si elle avait encouragé les cachemiris à se comporter en citoyens paisibles de l’Inde.

              William Dalrymple est on ne peut plus correct quand il juge qu’elle “a peu fait pour les droits de l’homme, un politicien calculateur qui était complice de la transformation du Pakistan en principal mécène du jihad dans la région tandis qu’elle entretenait également au Cachemire une insurrection qui a entraîné deux puissances nucléaires au bord de la guerre.”

              Pourtant, s’il y a parmi les épithètes qui lui ont été accordés un qu’elle mérite c’est certainement celui qui la qualifie de courageuse. Bravant les menaces de mort des terroristes islamistes, elle est revenue au Pakistan et a perdu la vie des mains des adeptes d’un culte de la mort qu’elle avait encouragé.

              D’ailleurs, bien que sa politique, particulièrement son soutien aux jihadistes au Cachemire et en Afghanistan, aurait entraîné la fin de la laïcité ― je veux croire qu’elle était laïque. Elle appartenait à une famille laïque et a grandi en Occident où elle a joui de la laïcité et de la liberté et portait des vêtements occidentaux avant son retour au Pakistan.

              Son soutient aux jihadistes était probablement la conséquence de sa naïveté. Comme bien d’autres à l’époque, elle était probablement incapable de concevoir comment les choses allaient tourner au cours des années et des décennies suivantes. Je crois qu’elle avait enfin réalisé l’ampleur de la crise jihadiste au Pakistan ; et cette fois, elle les aurait affronté. Je doute cependant qu’elle ait eu la capacité de faire quoi que ce soit susceptible d’enrayer la marée jihadiste.

              On dit souvent que les Islamiste ont peu de soutient parmi la population pakistanaise. Mais les sondages d’opinion ont à plusieurs reprises démontrés que c’est une idée fausse. Depuis le 11 septembre, les sondages ont constamment indiqué que de 45 à 51% de la population pakistanaise soutient Osama bin Laden.

              C’est un fait que la mentalité des Pakistanais s’est considérablement radicalisée Dans de telles circonstances, il est douteux qu’elle, une femme, allait être acceptée en tant que chef du pays par les Pakistanais traditionnels. Une photo d’elle portant une minijupe
              circulait sur Internet et dans les communautés pakistanaises, suscitant des commentaires négatifs. Les islamistes se préparaient à l’attaquer sur le plan de son ancien mode vie non islamique. Le simple fait qu’elle soit une femme et son ancien style de vie allaient servir aux islamistes à fanatiser encore plus les esprits des Pakistanais.. Ils l’auraient abattue tôt ou tard.

              Pourtant, il aurait été intéressant de voir comment elle allait combattre ses anciens protégés islamistes. Maintenant qu’elle nous a quitté, mon plus grand espoir en ce moment est que cette mort puisse galvaniser les timides laïcs du Pakistan et les pousser à créer une plate-forme commune pour affronter unis les jihadistes. Il doit être clair que le pire danger jihadiste auquel le monde soit confronté est celui du Pakistan doté de l’arme nucléaire et non l’Afghanistan ou l’Irak. La stabilité de l’Afghanistan est également intimement liée à la situation au Pakistan, et la situation en Afghanistan influencera finalement la situation en Irak.

              De la façon dont les éléments talibanisés augmentent petit à petit leur emprise au Pakistan, étendant déjà leurs tentacules sur toutes les grandes villes ― ce n’est qu’une question de temps avant que le Pakistan tombe entre les mains des jihadistes. Le Pakistan ne pourra éviter de devenir un autre Afghanistan que si les utra divisés laics s’unissent et font face ensembles aux islamistes. La mort de Benazir Bhutto était pour eux une réelle opportunité de former une plate-forme.

              Au lieu de cela, la société pakistanaise s’est encore plus divisée après l’assassinat de Benazir Bhutto. En ce moment, aucun leader de premier plan au Pakistan n’est plus laïc que Musharraf en dépit de son lourd passé. Personne n’appréhende d’avantage que lui la profondeur de la crise et la nécessité de la prendre à bras le corps. Il y avait une forte probabilité pour qu’après les élections, les partis de Benazir et du président Musharraf s’allient et forment une plate-forme antijihadiste. Pourtant, les Pakistanais ont presque unanimement pointé du doigt le président Musharraf avec son allié américain, ainsi qu’Israël et l’Inde pour l’assassinat de Bhutto (2). Cela a encore affaibli la position déjà fragile de Musharraf.

              Les Musulmans sont fermement résolus à ne pas suspecter pas les islamistes, les gardiens de la “religion de la paix,” qui seraient incapables de faire quoi que ce soit de mal. Cet aveuglement affaiblit le front des laïcs, laissant les vrais coupables, les islamistes, blancs comme neige et les encourage à accélérer leur marche vers le pouvoir.

              Malheureusement pour le Pakistan, les politiciens islamistes sont déjà considérés comme incontournables pour parvenir au pouvoir (4). La mort de Bhutto n’a fait que les renforcer. Elle aura été une bénédiction pour les islamistes dans la vie comme dans la mort.

               

              Notes :

              (1) http://www.iht.com/articles/2008/01/04/opinion/eddalrymple.php

              (2) http://www.time.com/time/world/article/0,8599,1698828,00.html?imw=Y

              (3) http://online.wsj.com/article/SB119940169119066109.html?mod=googlenews_wsj

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