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Accueil du site > Actualités > International > Mort de Ben Laden : Est-ce la fin de l’Histoire ?

Mort de Ben Laden : Est-ce la fin de l’Histoire ?

« Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie »

André Malraux

« Ce soir, je suis en mesure d’annoncer aux Américains et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d’Al Qaîda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d’innocents. (...) Et en un soir comme celui-ci, nous pouvons dire aux familles qui ont perdu des êtres chers à cause du terrorisme d’Al Qaîda : justice est faite. » C’est par ces mots que le président Obama s’est adressé urbi et orbi. Cela nous rappelle la posture de Bush en mai 2003 sur le porte-avions pour annoncer la fin de la guerre en Irak ou encore celle de Paul Bremer le proconsul américain en Irak :« Nous l’avons eu » quand Saddam, aux abois, a été arrêté : Lorsque Barack Obama emploie le mot « justice », il pense d’une part aux familles des victimes du 11 septembre 2001, et d’autre part, peut-être, à une forme de justice divine.

De quoi s’agit-il en fait ? Le soir du 1er mai 2011, vers 20h30 UTC, Oussama Ben Laden, qui n’était pas armé, est tué dans la ville d’Abbottabad au Pakistan lors d’une opération militaire au sol menée par une vingtaine de Seal (commandos de l’US Navy). Sa dépouille a été immergée en haute mer. Le corps aurait bien été recouvert d’un linceul blanc. Dans la tradition musulmane, l’inhumation doit avoir lieu dans les vingt-quatre heures suivant le décès. C’est d’ailleurs, ainsi que les Américains ont justifié leur décision de se séparer si vite du corps d’Oussama Ben Laden. Pourtant, en Irak, les corps de Uday and Qusay Hussein, les fils musulmans du dictateur irakien, ont été conservés onze jours par les autorités militaires américaines....

Pour cet « exploit, » le président des Etats-Unis a salué la coopération des autorités pakistanaises à cette opération. Pourtant, le Pakistan a exprimé sa préoccupation estimant que de telles « actions unilatérales non autorisées » ne devraient pas se reproduire. Les Etats-Unis n’ont pas informé le Pakistan de l’opération contre Oussama Ben Laden, car ce pays « aurait pu alerter » le chef d’Al-Qaîda de l’imminence du raid, a déclaré le directeur de la CIA, Leon Panetta, dans un entretien au magazine américain Times.

La carrière de Ben Laden

Qui est ce personnage qui a déclaré, d’après les médias occidentaux, la guerre à l’Occident ? Comment ce fils de milliardaire quitte le luxe et l’opulence familiale pour aller mener une vie, traqué à travers le monde, notamment dans les montagnes de Bora Bora ? En 1979, à l’âge de 22 ans après ses études, ce riche fils d’un entrepreneur proche de la famille royale saoudienne est approché par le prince Turki Al Fayçal, alors chef des services secrets de l’Arabie Saoudite (de 1977 à 2001). À l’époque, le régime du shah d’Iran vient d’être renversé par une révolution qui porte à sa tête l’ayatollah Khomeini, tandis que l’Urss envahit l’Afghanistan quelques mois plus tard. L’islamisme commence à devenir une force géopolitique importante, remplaçant peu à peu le marxisme et le panarabisme comme principale idéologie populaire au Moyen-Orient. De nombreux moudjahidin viennent combattre en Afghanistan contre l’Urss, soutenus par l’Arabie Saoudite qui y voit une possibilité de diffusion du wahhabisme, le Pakistan via son Inter-Services Intelligence qui se verrait à terme à la tête d’une future internationale islamique. Officiellement, la CIA a commencé à soutenir les moudjahidin en 1980.

Mieux encore, selon Zbigniew Brzezinski ancien conseille à la sécurité du président Carter, ce dernier aurait signé la première directive sur leur assistance clandestine le 3 juillet 1979, avec pour but d’entraîner une intervention militaire des Soviétiques, ce qui fut le cas. Le 24 décembre 1979, l’armée soviétique a envahi l’Afghanistan. Le prince saoudien Turki demande à Ben Laden d’organiser le départ des volontaires pour l’Afghanistan et leur installation à la frontière pakistanaise. En arrivant sur place, le jeune homme découvre des militants motivés, mais très peu organisés. L’amateurisme règne. Ben Laden aurait coordonné l’arrivée des militants à Peshawar via une organisation appelée « Bureau des services ».

Il aurait mis en place une véritable organisation et assuré la formation militaire et idéologique des combattants (camps d’entraînement, mosquées, écoles, etc.) ainsi que l’approvisionnement en armes. Peu à peu, il aurait pris en charge les familles. Il se serait occupé de veuves et de l’éducation religieuse d’enfants. D’après Noam Chomsky, les moudjahidin auraient en fait été entraînés, armés et organisés par la CIA, les services de renseignement français, l’Égypte, le Pakistan, etc. pour livrer une guerre sainte aux Soviétiques. En 1989, son ami, le Palestinien Abdallah Youcef Azzam, est assassiné. Oussama ben Laden se retrouve alors à la tête de l’organisation Oussama Ben Laden se retrouve alors à la tête de l’organisation. Elle est la base d’Al Qaîda, qui se transforme bientôt en logistique du djihadisme international, certains vétérans d’Afghanistan partant ensuite combattre sur d’autres fronts (en Tchétchénie, en Yougoslavie, etc.). (1)

Durant toute cette décennie, Ben Laden rend régulièrement compte au prince Turki, effectuant de nombreux voyages en Arabie Saoudite. (...) En février 1989, les Soviétiques annoncent leur retrait d’Afghanistan. Les djihadistes veulent poursuivre le combat jusqu’à la prise du pouvoir à Kaboul. Cependant, les États-Unis qui ont atteint leur objectif, et l’Arabie Saoudite, stoppent le financement et le soutien logistique massif en 1990. Oussama Ben Laden se sent trahi, mais à son retour en Arabie Saoudite, il est considéré comme un héros. Lors de la guerre du Golfe (1990-1991), Oussama Ben Laden propose au roi Fahd d’utiliser sa milice pour défendre le pays contre une éventuelle invasion des troupes irakiennes. (1)

Ce dernier refuse et préfère ouvrir son territoire à l’armée américaine, prêtant ainsi le flanc à l’accusation selon laquelle il aurait autorisé les « infidèles » à « souiller le sol sacré » de l’Arabie Saoudite...Au début d’avril 1994, l’Arabie Saoudite le prive de sa nationalité. Il vit alors à Khartoum, au Soudan, de 1992 à 1996. Il reste en relations discrètes avec certains membres du régime saoudien (la famille royale est en effet peu unie). De même, il aurait gardé des relations avec la CIA ; nom de code « Tim Osman ». Selon Leonide Chebarchine, ancien directeur adjoint du KGB, Al Qaîda serait une création des États-Unis et Oussama Ben Laden n’aurait jamais cessé d’être un agent de la CIA.(1)

Ben Laden condamne l’évolution de la civilisation islamique depuis la disparition du califat (le dernier calife était le sultan ottoman jusqu’en 1924). Cet objectif passe par un renversement des gouvernements arabes « laïcs » et « impies » protégés par les États-Unis. Ce fut l’une des raisons principales de son rejet par la famille royale d’Arabie Saoudite. Lors de son interview par le journaliste Robert Fisk en 1996, il avait notamment déclaré : « Le peuple comprend maintenant les discours des ouléma dans les mosquées, selon lesquels notre pays est devenu une colonie de l’empire américain. [...] La solution à cette crise est le retrait des troupes américaines. Leur présence militaire est une insulte au peuple saoudien. »

Pour Oussama Ben Laden, les bases militaires présentes en Arabie Saoudite ne sont pas acceptables. Il souhaite que la présence américaine au Moyen-Orient disparaisse, afin, selon sa rhétorique, de retrouver la « liberté » du peuple musulman. À l’origine ces bases américaines devaient être provisoires, le temps de remporter la guerre contre Saddam Hussein. Lors de la dernière guerre en Irak, l’état-major américain n’a pas fait partir l’offensive américaine d’Arabie Saoudite,

Par la suite, le FBI, qui a Ben Laden placé depuis juin 1999 sur sa liste des dix criminels les plus recherchés suite aux attentats des ambassades américaines en Afrique, offrait 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant sa capture, somme portée par le Sénat à 50 millions de dollars en 2007.

Pour rappel, Ben Laden a été accusé des attentats du 11 septembre malgré ses protestations. Le 16 septembre 2001, dans un communiqué diffusé sur la chaîne d’information internationale Al Jazeera et relayé par plusieurs médias occidentaux (Associated Press, 16/09/01 ; CNN, 17/09/01 ; Washington Post, 17/09/01), il déclare : « Je voudrais dire au monde que je n’ai pas orchestré les récents attentats [...] ». Ce même jour, l’agence Afghan-Islamic Press reçoit également un démenti dans lequel Ben Laden affirme : « Les Etats-Unis pointent le doigt sur nous, mais je déclare catégoriquement que je ne l’ai pas fait. » (Reuters, 16/09/01 ; Daily Telegraph, 16/09/01 ; The Independent, 16/09/01 ; BBC News, 16/09/01 ; CBS, 16/09/01 ; Guardian, 17/09/01 ; Le Monde, 18/09/01).

Le 8 janvier 2002, le journaliste de la CBS Dan Rather faisait remarquer que le 10 septembre 2001, la veille des attentats contre le World Trade Center et le Pentagone, Oussama Ben Laden avait été soumis à une dialyse dans un hôpital militaire au Pakistan. Il n'était pas en mesure de se cacher ou de se terrer dans les grottes profondes de Bora Bora.

Le 28 septembre 2001, dans une interview donnée au quotidien pakistanais Ummat, Ben Laden explique une nouvelle fois qu’il n’est « pas impliqué dans les attentats du 11 septembre ». Il précise : « Les Etats-Unis devraient rechercher les auteurs de ces attentats en son sein » (Ummat, 28/09/01).

La soi-disante revendication des attentats par Oussama Ben Laden repose exclusivement sur deux « vidéos-confession » régulièrement présentées comme preuve indiscutable de sa culpabilité alors qu’elles sont en réalité falsifiées ou fortement sujettes à caution. 

Al Quaida existe-t- elle encore ?

Selon Alain Chouet, ancien chef du service de sécurité de la Direction générale de la Sécurité extérieure, Al Qaîda n’existe plus depuis 2002. Ce qui n’empêche pas le renseignement américain de placer l’organisation de Ben Laden en tête des menaces auxquelles doit faire face l’Amérique, Alain Chouet intervenait, le 29 janvier 2010, à la Commission des affaires étrangères du Sénat. Ses propos viennent mettre en pièces bon nombre d’idées reçues : « Comme bon nombre de mes collègues professionnels à travers le monde, j’estime, sur la base d’informations sérieuses, d’informations recoupées, que la Qaîda est morte sur le plan opérationnel dans les trous à rats de Tora-Bora en 2002. »(2)

« Et quant aux revendications plus ou moins décalées qui sont formulées de temps en temps par Ben Laden ou Ayman al-Zawahiri, à supposer d’ailleurs qu’on puisse réellement les authentifier, elles n’impliquent aucune liaison opérationnelle, organisationnelle, fonctionnelle entre ces terroristes et les vestiges de l’organisation." Plus aucune action terroriste dans le monde ne serait donc imputable à Al Qaïda depuis huit ans ; l’organisation ne compterait plus que quelques dizaines d’individus ; et les revendications de Ben Laden au fil des ans ne seraient même pas sûres.

Le journal suisse Le Matin s’est justement ému de ce dernier point, le 25 janvier 2010, dans un article intitulé "Messages de Ben Laden : de l’info très intoxiquée" : "Depuis les attentats du 11 septembre 2001, une soixantaine de messages sont attribués à Oussama ben Laden et sa nébuleuse. Il peut y avoir des années sans aucun signe de vie (2005) et d’autres plus prolixes : sept en 2009, quatre en 2008, cinq en 2007 ou quatre en 2006. Pour la CIA, l’authenticité du premier message audio, justement publié par Al-Jazira le 12 novembre 2002, ne fait aucun doute. Une théorie mise à mal, deux semaines plus tard par les chercheurs de l’Idiap (Institut Dalle Molle d’intelligence artificielle perspective) de Martigny (VS). Avec les conditionnels de rigueur propres aux scientifiques, le message serait celui d’un imposteur. Leurs logiciels démasquent les imitateurs, tout aussi doués soient-ils. « Ils peuvent assez facilement berner l’être humain, mais c’est beaucoup plus difficile de tromper la machine », soulignait, en 2002, le Dr Samy Bengio."

Quant à la quasi disparition d’Al Qaïda, Eric Denécé l’avait déjà soutenue sur AgoraVoxil y a un an ; interviewé en janvier 2009, l’ancien officier de renseignement, aujourd’hui directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement, m’avait indiqué : "Al-Qaïda a été quasiment réduite à néant. Il reste quelques centaines d’hommes. Quant à la structure centrale, qui est apparue à partir de 1989, elle a quasiment disparu. Hormis Ben Laden et Al-Zawahiri, tous les grands leaders ont été arrêtés".

« Aux Etats-Unis, en revanche, Al Qaïda n’a pas disparu. C’est à peine quelques jours après la mise au point d’Alain Chouet que Hillary Clinton déclarait qu’Al Qaïda demeurait la "menace principale" pour les Etats-Unis, devant l’Iran. La secrétaire d’Etat américaine ne faisait que reprendre l’analyse faite le 2 février 2010, devant la Commission du renseignement du Sénat, par l’ensemble des représentants du renseignement américain. Dans la liste des menaces qu’ils ont alors dressée, Al Qaïda devance les programmes nucléaires iranien et nord-coréen, les cartels criminels, et l’éventualité d’une faillite économique dans les pays développés durement touchés par la récession.

Le Directeur du Renseignement national, Dennis Blair, interrogé par la présidente de la Commission sur la probabilité d’une tentative d’attaque terroriste aux Etats-Unis dans les six mois à venir, a répondu qu’elle était "certaine". Les quatre autres officiels interrogés de la même manière – Robert Mueller III, directeur du FBI, Leon Panetta, directeur de la CIA, et les officiers supérieurs du renseignement des Départements d’Etat et de la Défense – ont tous produit la même réponse (Washington Post du 3 février 2010) L’attaque pourrait survenir dans un délai de trois à six mois. De son côté, Leon Panetta a considéré que l’attaque à venir d’Al Qaïda ne s’apparenterait probablement pas à "un nouveau 11-Septembre", mais serait bien plutôt une opération du style "lone wolf" (loup solitaire), nécessitant peu de moyens. A l’image de la tentative d’attentat du jeune Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab, qui a voulu faire exploser un avion de ligne reliant Amsterdam et Detroit le 25 décembre dernier ».

Ben Laden l’homme au plusieurs vies

On le voit Al Quaida détruite que peut faire Ben Laden et est-il aussi dangereux ? A l’instar de Duncan Mc Leod du feuilleton Highlander, le chef d’Al Qaîda a de nombreuses fois été annoncé mort. En janvier 2002, le président du Pakistan, Pervez Musharraf, estimait que l’islamiste serait mort de déficience rénale. En juillet 2002, le chef du FBI, Dale Watson, pensait qu’il n’était « probablement plus de ce monde ».

En décembre 2002, c’est le chef de la diplomatie pakistanaise, Khurshid Kasuri, qui affirme que Ben Laden avait succombé à la suite d’opérations militaires américaines. Le 23 septembre 2006, le quotidien français L’Est Républicain révèle l’existence d’une note classée « confidentiel-défense » de la Dgse qui indique que les services secrets saoudiens seraient convaincus qu’Oussama Ben Laden serait mort le 23 août 2006 d’une crise de fièvre typhoïde.

Le 2 novembre 2007, Benazir Bhutto, candidate à la présidence du Pakistan, mentionne dans une entrevue avec David Frost sur les ondes d’Al Jazeera English, le nom d’un homme « qui a tué Oussama Ben Laden ». Enfin, le 21 décembre 2008, Dick Cheney, vice-président américain sortant, a indiqué ne pas être sûr qu’Oussama Ben Laden soit encore vivant, dans un entretien à la chaîne de télévision américaine Fox News Channel.(1)

Pourquoi la mort de Ben Laden maintenant et pas avant ?

Les explications seraient nombreuses. A-t-il terminé sa mission historique à la lumière des révolutions arabes, ou était-il encombrant ? Robert Bibeau s’interroge quant à lui sur la légitimité de cet acte. Ecoutons-le : « De quoi avaient-ils peur ? L’empressement marqué des assassins états-uniens à exécuter Ben Laden et à faire disparaître son cadavre laisse perplexe. Un escadron de paras, bardé d’armes sophistiquées, le casque à la Nintendo posé sur le nez, monté à la Zorro sur quelques hélicos, fond sur sa proie un jour de mai. La cible : un retraité, retiré dans sa datcha au nord d’Islamabad la mafieuse, peinard avec sa famille nombreuse, inactif depuis quelques années, regardant à la télé les franchisés légitimés de la soi-disant organisation Al Qaîda, s’exciter à la périphérie des combats que mène la résistance des peuples arabes opprimés, révoltés. L’exécution extra- judiciaire des « injusticiers » surarmés aura permis de faire taire un témoin gênant, c’est la seule conclusion que l’on puisse tirer de ce coup fourré à l’américaine. (...) Il résistait et il en savait trop pour être rapatrié et interrogé ; de toute façon, tout ce qu’il aurait pu révéler, l’état-major américain le savait déjà. Alors, à quoi bon laisser parler ce ressuscité devant les caméras de la télé, à la face du public hébété ; et lui donner l’occasion de raconter les malversations des puissants et les complots des malfaisants ? Que nenni, il en savait trop ce « héros ! »(...)( 3)

Pouvait-il révéler des informations cachées, des complicités, l’origine de ses informateurs, la provenance des armes de son organisation, qui a entraîné ses satrapes (si ce sont bien eux qui ont fait le coup !), qui les a cachés, armés, payés, le nom de ses alliés ? Autant de questions que l’on ne pourra jamais lui poser. (...) »(3)

Ce qui restera de Ben Laden

Que peut-on dire de Ben Laden et de son héritage ? Il faut comprendre que l’islamisme radical dont il était le porte-drapeau se mourait à la fin des années 1990 : Ben Laden fut surtout la caution de tous ces gouvernements qui ont démesurément exagéré la menace terroriste pour faire voter des textes liberticides comme le Patriot Act aux Etats-Unis et les lois liberticides en Occident .

« Que reste-t-il d’Al Qaeda – si elle existe encore [ndR] - après Ben Laden écrit Pacal Riché ? L’organisation devrait être remplacé par le stratège de l’organisation, Ayman al-Zawahiri, moins charismatique. (…) Flingage de Ben Laden sans autre forme de procès, bombardement de la baraque de Kadhafi avec la mort d’ un de ses fils et 3 de ses petits enfants, pour sûr, Obama peut fêter sa "victoire", les USA se peaufinent une image dans le Moyen-Orient aux petits oignons après l’ Irak et l’ Afghanistan... Sans parler du fait qu’ une bonne partie de ces talibans ont été formés et financés par la CIA et les Etats-Unis pour contrer le communisme, on voit le résultat. Ben Laden tué au Pakistan ? Mais pourquoi dans ces conditions, les Occidentaux font-ils depuis 10 ans la guerre en Afghanistan, une guerre qui aura fait davantage de victimes civiles que l’attentat du 11 septembre ? Aussi condamnables que soient les actes de terrorisme, la loi du talion n’est pas censée régir les relations internationales...(4)

Sommes-nous dans la logique de « oeil pour oeil, dent pour dent ». Est-ce la fin de l’Histoire pour paraphraser l’idéologue du Pentagone, Francis Fukuyama, ? Cette phrase qui se voulait décrire le triomphe défintive du capitalisme et du libéralisme sauvage sur toute autre forme de système socio-économique. C’est àdire que plus rien ne s’opposera à cette mondialisation laminoir triomphante qui écrase les peuples les dientités et leurs spritualités si elles ne sont pas dans la ligne traçée par l’empire ?

Est-ce un coup d’accélérateur de l’ouverture d’une nouvelle boîte de Pandore qui débouchera, à Dieu ne plaise, sur la guerre de tous contre tous et la mondialisation de l’insécurité ? Paul Craig Roberts, ancien secrétaire adjoint au Trésor, explique la deuxième mort de Ben Laden par la diversion. Ecoutons-le : « Sans doute le président Obama a désespérément besoin d’une victoire. Il a commis l’erreur de l’imbécile, de redémarrer la guerre en Afghanistan, et maintenant, après dix ans de combat, la Zunie est dans l’impasse, si ce n’est la défaite. Les guerres des régimes Bush et Obama ont mis la Zunie en faillite, laissant dans leur sillage de formidables déficits et la baisse de la roupie. Et le moment de réélection approche. (...) Souvenez-vous, dès le début, l’unique raison de l’invasion de l’Afghanistan était d’attraper Ben Laden. Maintenant que le président Obama a dit que Ben Laden a pris une balle dans la tête, il n’y a plus de raison de continuer la guerre.(5)

Après décantation, nous saurons tôt ou tard par les futurs Wikileaks ce qui s’est réellement passé. Nous verrons dans les faits, la réalité de l'octroi d'un prix Nobel à quelqu'un qui assiste en direct à la mort de Ben Laden devant ses enfants et sa femme. Pourtant, la fin de la guerre en Afghanistan, et la fin des ingérences multiformes seront les plus sûrs marqueurs d’une ère nouvelle que nous appelons,- naïvement, peut être mais a-t-on le choix ?- de nos vœux.

 

1.Oussama Ben Laden Encyclopédie Wikipédia

2.http://nemesisnom.info/conspirations/al-qaida-n%E2%80%99existe-plus-selon-la-dgse/

3.Robert Bibeau : www.legrandsoir.info/L-assassinat-extra-judicaire de -Ben Laden.html

4. Pascal Riché : Ben Laden tué au Pakistan, son corps immergé en mer Rue89 02/05/2011

5.Paul Craig Roberts : La seconde mort d’Oussama Ben Laden. Alterinfo.net 2 mai 2011

Professeur Chems eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz


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6 réactions à cet article    


  • le journal de personne le journal de personne 7 mai 2011 09:51

    Kill Bin 3 : le trauma d’Obama

    Regardez-le bien, il réfléchit…
    Et pourtant il a tout fait pour en arriver là !
    Mais on dirait qu’il hésite… on dirait qu’il doute…
    On dirait qu’il redoute…
    Quoi ? Qui ?
    Obama a peur de Dieu … et ça crève les yeux…
    Il n’a qu’un mot à dire, mais il ne le dira pas avant de réunir ses témoins de Jéhovah…
    pour ne pas être le seul à le dire, pour ne pas être le seul… à prononcer la terrible sentence…
    Le bourreau pèse soudain plus lourd que ses trois mille victimes.
    Mais il sent bien que les faits ne sont pas interchangeables, ni les raisons comparables, ni les hommes semblables…
    il veut l’achever parce qu’il a été élu pour assumer ce genre de guerre mais… il va hésiter encore…
    un instant, parce que le Nobel de la paix vient de s’apercevoir qu’il n’a pas le droit de se substituer à Dieu !
    La justice a un sens… pas la vengeance…
    Adieu Oussama… mais si Dieu existe… on peut se dire aussi  : adieu Obama !
    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/05/kill-bin-3/


    • xray 8 mai 2011 23:09


      Il faut vraiment être le dernier des crétins pour accepter se laisser manipuler par quelque chose qui n’existe pas. 

      Ben Laden est un mythe mythique à caractère mythique. (Un piège à cons) 
      Un mythe est un instrument entièrement voué à la manipulation. 

      Pour fonctionner, cet instrument n’a pas besoin d’existence réelle. 
      Cet instrument n’existe que dans l’imaginaire fertile des individus maintenus dans l’ignorance (L’imaginaire des crétins). 
      Et,  des individus vendus aux intérêts de la version officielle. 

      Ben Laden n’a été vu que dans les images fournies par l’axe CIA-VATICAN. 


      Ben Laden n’a d’existence que dans la poubelle médiatique. 

      Le 9 11
      Une opération menée par l’armée américaine
      http://mondehypocrite501.hautetfort.com/archive/2006/10/05/un-certain-11-septembre.html 

      Le bilan du 11 septembre 2001 (Que du positif) 
      http://mondehypocrite501.hautetfort.com/archive/2010/05/18/le-bilan-du-11-septembre-2001.html 

      Commentaires interdits 
      http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2011/05/07/le-post-commentaires-interdits.html 

      Axe CIA-VATICAN 
      http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2011/01/29/axe-cia-vatican.html 



    • Francis, agnotologue JL 7 mai 2011 12:20

      Merci pour toutes ces informations et analyses très intéressantes et édifiantes.

      La question n’est clairement pas de savoir ce qu’il y a de vrai dans cette VO-Ben Laden, mais ce qu’elle signifie (*)

      AQ étant morte, et Ben Laden n’étant plus utile depuis longtemps, son fantôme peut encore servir !

      Il se dit dans les médias du pouvoir que AQ va se venger, et même, que la France est le deuxième pays visé.

      En clair, ça veut dire qu’on a instrumentalisé AQ pour justifier les attentats à venir qui seront le prétexte à de nouvelles mesure de rétorsion.

      Sarkozy, par son engagement aux cotés des Américains dans cette guerre contre les peuples appelée scandaleusement « guerre contre le terrorisme » - comprenons l’image : ces gens-là qui n’en ont jamais assez et qui par conséquent sont terrorisés par le peuple - est en passe de nous faire subir la double peine : des victimes et des dégats sur notre sol, et des restrictions de liberté et de pouvoir d’achat qu’il faudra détourner pour payer cette « guerre ». 

      (*) « Nous sommes un empire, maintenant, (poursuivit-il,) et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité, judicieusement, comme vous le souhaitez, nous agissons à nouveau et nous créons d’autres réalités nouvelles, que vous pouvez étudier également, et c’est ainsi que les choses se passent. Nous sommes les acteurs de l’histoire (...). Et vous, vous tous, il ne vous reste qu’à étudier ce que nous faisons. » (Bush, ou son conseiller Karl Rove  ?)


      ---------------------

      C’est quand même reffrayant que nous en soyns arrivés là : plus personne n’accorde aucun crédit à la parole des plus puissants de ce monde ! Les soviétiques avaient la Pravda, mais il leur suffisait de comprendre le contraire de ce qui y était dit pour savoir la vérité. Nous, nous n’avons plus aucun repère ! Et cela ne dérange pas les puissants, au contraire.

      N’est-ce pas Sarkozy qui disait : « l’histoire est une série de mensonges sur lesquels nous sommes d’accords ». En l’occurence, « nous » désigne aujourd’hui la communauté internationale, c’est-à-dire, l’empire, et ceux qui contestent ces mensonges sont stigmatisés du « doux nom » de conspirationnistes.


      • Horatiu Russin Horatiu Russin 7 mai 2011 14:54

        Pour savoir s’il s’agit bien de la fin de l’histoire ou seulement d’un fin de chapitre, il serrait pas mal intéressant de bien trouver les réponses à des questions comme :

        1) Vu le fait que la cause de l’invasion américaine en Afghanistan a été généré par le 11 septembre 2001 et surtout par la nécessité de trouver et punir le plus grand terroriste de la Planète et l’ennemi numéro 1 des États-Unis, est-ce que la Maison Blanche déciderait de retirer les troupes américaines de l’Afghanistan, une fois que Ben Laden soit mort ? 

        2) Quelles serraient les relations entre Washington et Islamabad, après que l’onde de choc disparaitrait ? N’oublions pas que, selon certaines médias, Oussama Ben Laden aurrait été hospitalisé à Peshawar après les attentats de 11 septembre 2001, ou il aurait subi une dialyse pour le diagnostique d’insuffisance rénale - tout cela aurait pu se passer sous la très serrée surveillance de services secrets pakistanais ISI.

        3) Pourrait-on s’attendre à une suite des soit-dites répliques d’Al Qaeda ? .... et si la peur et toujours là, d’où devrait partir de telles vengeances terroristes ? De l’Iran ? De la Corée du Nord ? De Venezuela ? De Cuba ?


        • armand 7 mai 2011 17:25

          Ou plutôt le début non ? wait and see smiley


          • Alliance Rebelle citoyen du sud 7 mai 2011 20:30

            @OMAR : « Et demain qui sera le futur croque-mitaine ? »

            peut etre les chinois ? qui sait ?
            enfin esperont qu’ils vont nous lachez les c*** , le temps qu’on leurs reglent leurs comptes a nos dictateurs sanguinaires qui nous gouvernent de l’atlantque a l’ocean indien
            apres , d’ici la , la crise economique que traverse l’empire sera tel qu’il cessera de faire peur
            on dira alors a nos enfants " si tu te couche pas j’appel les NAVY SEALS mon cheri smiley

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