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Accueil du site > Actualités > International > Nick Clegg, le troisième homme, bouleverse les élections britanniques

Nick Clegg, le troisième homme, bouleverse les élections britanniques

En raison du système électoral en vigueur en Grande-Bretagne (scrutin majoritaire à un tour), les élections législatives se jouent toujours entre les deux partis dominants que sont les conservateurs (Tories) et les travaillistes (Labour). Mais, à 3 semaines du scrutin (prévu le 6 mai prochain), le premier débat télévisé jamais organisé entre les responsables des trois grands partis britanniques, qui comprend aussi les Libéraux-Démocrates, a changé la donne. Car c’est Nick Clegg, le jeune président des « LibDem » qui a crevé l’écran à la surprise générale et remporté haut la main ce débat, menaçant pour la première fois depuis 65 ans un monopole politique bien établi.

Organisé à l’initiative du leader conservateur David Cameron, généralement à l’aise dans les média, la chaine télévisée ITV1 organisait ainsi le 15 avril, soit exactement 3 semaines avant le scrutin, le premier d’une série de trois débats entre les chefs des trois principaux partis britanniques. La présence du leader des Libéraux Démocrates était une première, et en partie due au premier ministre travailliste Gordon Brown, en délicatesse dans les sondages. Ces derniers suggéraient en effet jusqu’ici la possibilité d’une absence de majorité absolue pour l’un ou l’autre des deux partis principaux, et donc l’éventualité d’une nécessaire coalition avec les Libéraux Démocrates pour que le Labour puisse demeurer au pouvoir.
 
Les Libéraux-Démocrates réussissent régulièrement des scores aux alentours de 20% aux élections britanniques, mais le mode de scrutin actuel qui permet au candidat arrivé en tête au premier tour d’emporter le siège leur a toujours été très défavorable, et ils n’ont jusqu’ici jamais réussi à s’imposer vis-à-vis des deux partis dominants (ils ont une cinquantaine de députés à la chambre des communes actuellement). Pro-européens, partisans d’adopter l’euro comme monnaie, plutôt libéraux au niveau économique mais aussi défenseur de plus de justice sociale (ils proposent par exemple des taxes supplémentaires sur les profits financiers et une exemption fiscale pour les plus bas revenus), les LibDem ont un positionnement politique proche de celui du MoDem, avec qui ils siègent d’ailleurs au sein du même groupe au parlement européen.
 
Consacré aux affaires intérieures britanniques, ce premier débat télévisé devait, pensait-on, permettre de déterminer si David Cameron, actuel favori des sondages, allait pouvoir prendre le large, ou si Gordon Brown, qui a plutôt bien géré la crise économique, allait pouvoir remonter son handicap. Mais à la surprise générale, c’est le quasi-inconnu Nick Clegg qui a emporté tous les suffrages des téléspectateurs, étant donné vainqueurs pour plus de 60% d’entre-eux. Très à l’aise à côté d’un Cameron plus emprunté et d’un Brown agressif, il a su constamment renvoyer dos à dos les leaders des deux grands partis à propos de leurs promesses dépourvues d’éléments concrets, tandis qu’il avançait ses propres propositions chiffrées. Et surtout, il a su faire passer, un peu à la manière de François Bayrou en 2007, un message qui a fait mouche : « Non, la seule option que les électeurs ont dans cette élection n’est pas de voter rouge ou bleu, oui il existe une autre voie possible, crédible et juste, et cette voie c’est celle des Libéraux Démocrates ».
 
Plus que les sondages sur le débat télévisé lui-même, c’est l’enquête sur les intentions de votes pour le scrutin du 6 mai qui a fait l’effet d’un tremblement de terre : les LibDem sont en hausse de 14 % (!), et à 34% d’intentions de vote, talonnent les conservateurs (36%), tandis que le Labour est en queue à 24% ! Pour la première fois, un leader Libéral Démocrate acquiert une crédibilité de candidat au poste de premier ministre.
 
Bien sûr, les machines électorales et les soutiens médiatiques des Tories et du Labour vont maintenant se mettre en marche pour écraser celui qui a eu l’impudence de contester leur domination sur le système politique britannique, et Nick Clegg aura fort à faire pour conserver une chance raisonnable de l’emporter. Mais il semble bien qu’en Grande-Bretagne comme en France, les électeurs soient las d’un système bloc contre bloc stérile où les belles paroles l’emportent sur les actions concrètes, et qu’ils aspirent à une gouvernance renouvelée.
 
Crédit image : Reuter
 

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19 réactions à cet article    


  • @distance @distance 16 avril 2010 20:32

    l’Essai sur les mœurs (site bnf.gallica.fr) - Voltaire

    quelques extraits :

    1) Les Samoïèdes, les Lappons, les habitants du nord de la Sibérie, ceux du Kamshatka, sont encore moins avancés que les peuples de l’Amérique. La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps.

    2) Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des nègres et des négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire.

    3) Les Albinos sont, à la vérité, une nation très petite et très rare ; ils habitent au milieu de l’Afrique : leur faiblesse ne leur permet guère de s’écarter des cavernes où ils demeurent (...) et ils n’ont d’homme que la stature du corps, avec la faculté de la parole et de la pensée dans un degré très éloigné du nôtre. Tels sont ceux que j’ai vus et examinés.

    4) N’est-il pas clair (humainement parlant, en ne considérant que les causes secondes) que si les Juifs, qui espéraient la conquête du monde, ont été presque toujours asservis, ce fut leur faute ? Et si les Romains dominèrent, ne le méritèrent-ils pas par leur courage et par leur prudence ? Je demande très humblement pardon aux Romains de les comparer un moment avec les Juifs

    5) Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur. Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir.


    Voltaire était en fait un bel hypocrite ; il a spéculé en association avec les armateurs nantais, et avec la compagnie des Indes, dans les opérations de traite des esclaves, par exemple, dans l’armement du bâteau négrier Le Congo.


    • @distance @distance 16 avril 2010 20:35

      Lettre de Voltaire à Michaud de Nantes, son associé dans l’armement du Congo (Cité par César Cantu, Histoire universelle, 3ème édition, Tome XIII, p 148. Accessible sur Google books)

      « Je me félicite avec vous de l’heureux succès du navire le Congo, arrivé si à propos sur la côte d’Afrique pour soustraire à la mort tant de malheureux nègres... Je me réjouis d’avoir fait une bonne affaire en même temps qu’une bonne action. »


    • Voltaire Voltaire 16 avril 2010 20:39

      Quel rapport avec l’article ?
      Soyez aimable et évitez de troller... (et lisez plutôt les oeuvres de Voltaire dans leur intégralité plutôt que d’en reprendre des extraits cités dans d’autres ouvrages...).


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 23 avril 2010 16:31

      Alternative Libérale, le parti pris de la liberté, fécilite Nick Clegg pour son parcoues et ses engagements, souhaite bonne chance aux Liberal Democrats Anglais !

      http://leparisienliberal.blogspot.com/2010/04/fingers-crossed-for-nick-clegg.html


    • Voltaire Voltaire 16 avril 2010 20:35

      Il me faut préciser que les résultats du sondage indiquant 34% d’intentions de vote pour les Libéraux Démocrate réalisé juste après le débat télévisé correspondent à une étude effectuée sur des personnes ayant regardé le débat.
      Pour l’ensemble de la population, la progression des Libéraux démocrates est plus modeste (+4%), les plaçant encore en troisième position à 24%, tandis que les conservateurs sont à 35% et le Labour à 28%.
      Une autre étude indique que parmi les personnes ayant regardé le débat, 23% ont indiqué avoir changé leur intention de vote, dont plus de la moitié (54%) en faveur des LibDems (http://www.guardian.co.uk/politics/2010/apr/16/nick-clegg-guardian-icm-poll-pm).
      Le chemin reste donc long pour Nick Clegg et les LibDems, mais ce débat a néanmoins relancé une campagne jusqu’ici uniquement focalisé sur le duopole Tory-Labour.


      • Annie 16 avril 2010 21:15

        Je ne voudrai pas vous enlever vos illusions, Voltaire et je dois préciser que je n’ai pas regardé le débat télévisé, mais le score des 20% des libéraux a toujours été dû au vote tactique. Cela fait 25 ans que je vote pour les libéraux pour contrer les conservateurs. Nick Clegg m’inspire encore moins que les autres dirigeants du parti libéral, et certains étaient charismatiques mais la question n’est pas là. Le pays est encore plus polarisé qu’en France, et chacun sait au Royaume-Uni qu’un vote pour les libéraux est un vote perdu, sauf dans les élections locales.


        • Voltaire Voltaire 16 avril 2010 22:27

          Pour suivre les élections britanniques depuis mon doctorat là bas (20 ans aussi...), je partage votre avis général. Mais je vous recommande de lire la presse britannique suite à ce débat : je connais mal Nick Clegg, mais il est clair que c’est la première fois que les média donnent une chance réelle aux LibDems. Tout va dépendre des prochains jours, s’il arrive à maintenir ce momentum ou retombe dans la zone sans espoir. Mais il est évident que ni Gordon Brown, usé par les 13 années de domination Labour, ni David Cameron, peu expérimenté, ne séduisent l’électorat. Si Clegg parvient à incarner un véritable espoir de changement, une surprise est possible.


        • Marianne Marianne 16 avril 2010 21:34

          C’est très encourageant !

          La bipolarité en Grande Bretagne est pire qu’en France à cause de leur scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui écrème uniquement les partis arrivés en tête dans chaque circonscription, sans donner une possibilité de rassemblement de 2ème tour. Ce qui fait qu’au final, le Parlement ne représente aucunement les sensibilités du pays reflétées par les voix exprimées en %.
          En France, le scrutin des législatives au moins est à deux tours. Mais il reste à base majoritaire, ce qui élimine les partis minoritaires du droit à la parole s’ils n’arrivent pas en tête au 2ème tour. Les Allemand eux, ont mis en place un correctif sur 50% des sièges pour représenter les partis minoritaires en proportion des voix du 1er tour, laissant une prime de 50% au majoritaire. Nous devrions faire de même ...

          Rappelons que l’UMP envisage un scrutin à un tour aux prochaines élections territoriales, espérant remporter la mise plus que maintenant ...
          Mais au train ou va l’UMP, cela ne fera peut-être que renforcer le PS !
          En tout cas ce n’est pas démocratique !


          • Imhotep Imhotep 17 avril 2010 07:44

            Dommage que je n’ai pas vu cet article avant de proposer le mien à la publication car ce dernier n’apporte rien à celui-ci qui en plus tempère le sondage des intentions de vote des seuls électeurs ayant vu le débat, ce qui en modifie sa portée, et je n’aurais donc pas proposé le mien.


            • Voltaire Voltaire 17 avril 2010 10:45

              Les grands esprits se rencontrent... smiley

              Plus sérieusement, il faudra suivre avec attentions les évolutions d’intention de vote dans les prochains jours. Le prochain débat sur la politique étrangère devrait de nouveau être favorable à Nick Clegg, les LibDems ayant été les seuls à être contre l’intervention en Irak, très contestée par les britanniques, même si sa position europhile risque en revanche de lui causer des soucis.

              Mais il est évident que si les LibDems parvenaient à s’imposer, ce qui est encore plus qu’hypothétique, cela aurait des conséquences majeures au niveau Européen.


            • georges 17 avril 2010 08:13

              un liberal jeune j en reve , ca nous changerait de ces enarcho -etatiste/ clienteliste/anxyogènes .
              j admire les anglais pour leur capacité a rebondir , s adapter aux situations , oser , moderniser , quelle frustration vue de France ! menfin bon..on a les dirigeants qu on mérite


              • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 19 avril 2010 05:57

                les libéraux seront présents lors des prochaines echeances electorales en France, Georges !

                Alternative Libérale est en train de bosser son programme http://leparisienliberal.blogspot.com/2010/04/les-assises-de-la-libre-parole.html


              • Voltaire Voltaire 17 avril 2010 11:16

                Dernier sondage national aujourd’hui :
                Conservateurs : 33%
                Libéraux Démocrates : 30%
                Travaillistes : 28%

                Les cartes apparaissent comme totalement rebattues dans cette élection, et l’enjeu du prochain débat sera considérable. Si Nick Clegg parvient à maintenir une image de premier ministrable et d’être en position de réellement contester la victoire, le mouvement d’opinion pourrait être irrésistible, tant il existe une réelle insatisfaction vis-à-vis des deux autres partis.


                • asterix asterix 17 avril 2010 18:21

                  Je ne partage pas le point de vue, majoritaire dans vos commentaires, d’un système d’élections à deux tours qui serait plus démocratique que le même système à un seul tour. Que du contraire ! Deux tours signifie d’une part la partie de pêche en attendant l’émergence de deux tendances, et de l’autre, le rejet du pire ennemi« pour le second tour, second tour qui s’apparente entre le choix de la peste ou du cholera, quand il n’y a pas un Le Pen pour brouiller plus encore ce salgimondis.
                  Un seul tour permettrait l’expression pleine et entière de la volonté populaire et non une » démocratie fabriquée « ou un parti qui représente 30 pour cent des voix - réellement exprimés dans le cadre d’un choix multiple - reçoit près de 75 pour cent des élus. Et celui qui en a seulement 28 pour cent - Vae victis ! » juste de quoi former un groupe à l’assemblée. Quant à ceux oscillant entre dix et 20 pour cent au premier tour, ils n’ont jamais rien à dire, si ce n’est qu’on les a oubliés derrière la porte...
                  Socialos ou majorité présidentielle, croyez-vous que la France mérite ce seul binôme ?
                  Notre système belge qui, en gros, vous donne dans des circonscriptions étendues - que l’on pourrait par exemple fixer au niveau d’une région en France - permet l’envoi, toujours grosso modo, d’un élu par tranche de dix pour cent de votants en un seul tour.
                  Ce système est incontestablement plus démocratique, son inconvénient majeur étant qu’il est nettement moins décisoire, entendu qu’il faut nécessairement un accord entre plusieurs tendances pour former une majorité. Il a aussi la caractéristique de n’avoir nul besoin d’un Président, le Premier Ministre étant le chef de la majorité, donc responsable directement devant l’Assemblée.
                  Je trouve donc que la France a le système démocratique le moins démocratique du monde et que celui-ci permet tous les excès. Voyez la coupure entre les brontosaures de la politique, les élus parachutés ou non et la population si vous avez encore à être convaincus.


                  • Voltaire Voltaire 18 avril 2010 10:00

                    Dernier sondage ce dimanche (The independent on Sunday) :
                    Conservateurs : 31%
                    LibDems : 29%
                    Travaillistes : 27%

                    Le débat de mardi sur la politique étrangère devrait être regardé par une audience énorme, car une telle incertitude dans les sondages entre les 3 partis majeurs est sans précédent.


                    • Voltaire Voltaire 18 avril 2010 20:09

                      Les Libéraux Démocrates ont une excellente réputation au niveau de leur gestion locale, mais n’ont jamais été en mesure d’appliquer leur programme au niveau national en raison du système électoral en vigueur en Grande-Bretagne.
                      Le « phénomène » Nick Clegg est bien sûr un élément de communication sans importance, mais il a du succès en raison même de la lassitude des électeurs envers les deux autres partis traditionnels.
                      Le programme des LibDems est assez similaire à ce que ferait un parti centriste en France, donc il n’y aurait guère de surprise à attendre de ce côté là. Mais deux éléments les distingues des autres :
                      - leur vision européenne, beaucoup plus fédéraliste que celle des tories et Labour : il faut d’ailleurs signaler que seul les LibDems ont dirigé un groupe parlementaire au parlement européen (l’ALDE, dans la mandature précédente).
                      - l’absence de scandale financier : alors que conservateurs et travaillistes ont vu de très nombreux députés de leur parti touché par le récent scandale de l’abus de biens public à des fins personnelles, aucun député LibDem n’a été mis en cause... De même , leur gestion locale n’a jamais été remise en cause. Ils ont donc une certaine réputation de main propre qui peut jouer dans l’élection.


                    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 19 avril 2010 06:00

                      chantecler, auriez vous l’amabilité de bien vouloir preciser ce que vous entendez par « la perversion de la finance initiée sous Thatcher » ; merci


                    • COVADONGA722 COVADONGA722 19 avril 2010 07:56

                      Les Libéraux Démocrates



                      yep !


                      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 19 avril 2010 08:00

                        Information très intéressante sur ce qu’il se passe en Grande-Bretagne. Cependant, je ne crois pas vraiment en une victoire des libdem. L’enjeu me semble plus dans le fait que Nick Clegg puisse prendre le leadership de la nouvelle opposition au détriment des travaillistes que dans celui de prendre la tête du pays. David Cameron a une longueur d’avance même si sa popularité n’est pas encore très solide.

                        Cordialement.

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