Entre fric et éthique : la Suisse, un Etat sans droit
L’avocat genevois s’exprime ainsi au téléjournal suisse au sujet de l’attitude lybienne : « Je ne crois pas qu’il puisse s’agir de pressions ». La présentatrice du TJ demeure bouche bée et ne cherche pas même à obtenir des éclaircissements.
Analysons les faits : deux otages suisses retenus en Lybie, des déclarations d’un proche du président lybien selon lesquelles il conviendrait de bombarder au moyen de l’arme atomique notre pays, une volonté affichée de dissoudre la Suisse et de répartir son territoire entre nos voisins, l’abandon de toutes relations économiques et financières, etc.. Tout un chacun aura compris que ce ne sont pas des pressions, mais des actes de douce conciliation, de véritable compassion pour autrui et de souci de fraternité humains !
Me PONCET le démontre : le monde du barreau n’est parfois ni celui du droit, ni celui de la justice. Le chantage et les pressions sont le moyen naturel de résolution des différends internationaux.
Hans-Rudolf MERZ, à l’extrême opposé de la position affichée par Rama YADE qui ne voulait pas que la France puisse être le paillasson de la Lybie, a choisi de bafouer toutes les règles du droit interne helvétique : le juge genevois est cloué au pilori pour son courage légal par le Président de la Confédération, le respect du fédéralisme est ignoré, la collégialité du Conseil fédéral est matériellement et formellement vilipendée, des excuses bouffonnes sont présentées sans la moindre contreprestation immédiate, les faits réels du dossier sont poubellisés, l’assassinat d’Etat est glorieusement mis sous silence et le citoyen lybien, hôte d’un palace de Genève, sera bientôt indemnisé par un Tribunal arbitral international. La Suisse est devenue une grande puissance.
Me PONCET est un fervent défenseur de la liberté de parole. Qu’il me permette cette conclusion le concernant : l’éthique n’est pas inscrite dans le respect des règles de déontologie.
Hans-Rudolf MERZ est Président de la Suisse. Qu’il m’autorise cet inutile conseil : merci, par respect pour les citoyens de ce pays, d’offrir votre démission.
Ces critiques ne s’adressent pas aux deux hommes, mais à leur fonction respective, nécessaire à la vie sociale : un avocat sait distinguer le chantage et les pressions des actes d’amitié ; un conseiller fédéral suisse veut préserver l’unité du pays et respecter sa constitution.
L’avocat est devenu diplomate ; le conseiller fédéral est devenu simple défenseur d’otages et d’intérêts économiques.
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