Nucléaire : la diplomatie européenne, un genou à terre
Alors que l’Afrique connait un regain d’intérêt à la hauteur de son taux de croissance, la poudrière du Moyen-Orient inquiète toujours les investisseurs. A ce titre le dernier épisode du nucléaire iranien ne devrait pas rassurer les acteurs de l’économie occidentale ! Car si l’accord prévoit en effet une levée partielle des sanctions économiques, on note que seuls les intérêts américains bénéficieront de cette nouvelle ouverture… Mais plus inquiétant encore, la relance du processus de désarmement marque incontestablement une défaite pour le soft power occidental !
L’axe sino-russe marque des points dans le concert des relations internationales
Les deux puissances implantées sur le continent asiatique ont en effet réussi à imposer leur vues sur le dossier. Si l’on veut s’en convaincre, il nous suffit de regarder les déclarations des principaux participants aux négociations.
Ainsi on peut voir que les dirigeants chinois se félicitent de l’aboutissement des discussions, tandis que Barack Obama, et plus timidement François Hollande, insistent sur la nécessité d’approfondir les pistes de travail dans un temps prochain ».
Pendant que John Kerry rassure ses alliés israéliens : « Cet accord complet rendra le monde plus sûr [...], et Israël plus sûr (…) Il n'y a pas la moindre différence entre l'objectif final des États-Unis et d'Israël, qui est : l'Iran n'aura pas de bombe nucléaire". Pas convaincu B. Netanyahou évoque lui « une erreur artistique ». Le chef de l’Etat français souligne lui le caractère intermédiaire de l’accord qui devra être approfondi. Un aveu d’insatisfaction arraché en un langage très diplomatique.
L’Eldorado africain ne profite pas assez aux entreprises françaises
Il y a quelques mois déjà, le Canard Enchainé, révélait comment Peugeot avait dû renoncer à développer sa stratégie en Iran du fait des pressions de l’administration américaine. Aujourd’hui il y a fort à parier que la filière automobile des Etats-Unis, profite de ce nouveau camouflet infligé à l’alliance atlantiste pour répondre à ses intérêts économiques.
Malgré la volonté de renforcer le rôle de la Francophonie à travers le monde, et la multiplication des réunions interministérielles des services de Bercy, du Quai d’Orsay, ou encore de la rue de Valois, la France est incontestablement en perte de vitesse sur le continent du sud de ma méditerranée.
Après avoir réussi à bloquer toute intervention de l’OTAN au Conseil de Sécurité de l’OTAN sur le dossier de la Syrie, ce nouveau succès diplomatique montre la fragilité de la politique extérieure de l’Union Européenne. Personne ne s’intéresse d’ailleurs à ce que pense Madame Ashton sur la question…
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