O.T.A.N. suspends ton vol !

Depuis une semaine déjà les cours universitaires sont fermés.
40 000 personnes ont été fichées illégalement.
Coût de l’opération : 110 millions d’euros.
Dans un pays en crise, çà fait plutôt mauvais genre.
Michelle Alliot Marie a décrété que les drapeaux de la paix n’auraient pas droit de cité.
C’est une situation surréaliste qui s’est mise en place à Strasbourg.
Le réflexe paranoïaque est allé jusqu’à décider la soudure des bouches d’égout, afin d’empêcher d’éventuels terroristes de semer le trouble.
Des quartiers entiers sont bouclés.
Il s’agit de criminaliser d’avance les manifestants et de stigmatiser la violence, avant même qu’elle ait eu lieu.
Des milliers d’hommes, des batteries anti-missiles et même des hélicoptères sont en place, pour endiguer l’éventuelle contestation.
26 chefs d’Etat sont attendus pour le 60ème anniversaire de l’OTAN.
En son temps, le grand Charles avait décidé de se désinviter de cette organisation, et le Gaulliste Sarkozy a préféré la réintégrer.
Le centre ville sera interdit à toute personne ne possédant pas un badge.
Une zone « rouge » a été décidée autour de la cathédrale, prolongée par une zone « orange » ou seuls les piétons résidants dans le quartier auront le droit de se déplacer.
On est même allé jusqu’à demander aux gardes républicains à cheval d’aller surveiller les bords du Rhin.
60000 contestataires sont attendus, et le ministère de l’intérieur considère qu’au moins 2000 d’entre eux sont un vecteur de violence.
Outre les forces militaires, celles de la police en place, et la sécurité sanitaire traditionnelle strasbourgeoise, 1000 sapeurs pompiers et 300 engins de secours sont prêts à intervenir.
Dèjà, à Londres, au sommet du G20, au cours duquel notre trépidant président a dressé ses petits poings, la manifestation s’est soldée par la mort d’un manifestant, à la suite, dit-on d’un malaise cardiaque.
Après l’opération de communication de st Lo, où 500 CRS avaient été mobilisés pour assurer la protection de Sarkozy, et qui avait coûté sa place au Préfet, celle de Valence, ou 3000 militants UMP avaient été invités à un « apéritif » afin de faire une haie d’honneur au président, mobilisant 1265 gendarmes et l’airbus présidentiel, le sommet strasbourgeois ne risque pas de décevoir, coté flon-flon et bling-bling.
En ces temps de crise, ou l’argent se fait rare, et la détresse des plus pauvres se fait de plus en plus présente, ce sommet strasbourgeois sonne pour beaucoup comme une provocation.
A moins que, dans un élan de solidarité, tous les chefs d’états présents décident de se priver de leur rémunération habituelle, et préfèrent se contenter d’un salaire raisonnablement décent, on ne voit pas trop comment empêcher la contestation.
Il n’y a pas si longtemps, le Premier ministre ivoirien de feu Houphouët Boigny, Allassane Ouatara, avait baissé de moitié le salaire de ses ministres, remettant en un an le pays sur les rails.
Un peu avant lui, Thomas Sankara, élu en 1983 président du Burkina Fasso, avait imposé à ses ministres un train de vie plus modeste, et lui-même se déplaçait en R5.
Aurions nous des leçons à prendre de ses deux responsables africains ?
Il ne suffit pas de montrer les « patrons voyous » du doigt, il faut peut être balayer aussi devant sa porte, et ne pas augmenter son salaire de 206 %.
Après tout, le métier politique n’est-il pas une activité qui se devrait d’être financièrement désinteressée ?
Car comme disait un vieil ami africain :
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