@Armand, @Hieronymus
"A la même période disparut aussi la IX Hispana en Ecosse (pardon, en Calédonie...). C’est resté un grand mystère - défaite militaire ? disgrâce et dissolution ? La même légion avait déjà été très malmenée lors de la révolte de Boadicea cinquant ans plus tôt. Il y a des unités qui ont la poisse ! "
Faute de temps je n’ai pas pu m’étendre sur le mur d’Hadrien, celui de la Britannia, alors que j’ai une théorie qui vaut ce qu’elle vaut.
Il y a une "folie" écossaise comme une "folie irlandaise". C’est tout le mérite des conseillers d’Hadrien que de l’avoir reconnu et donc de construire une séparation étanche, il faut dire que la géographie s’y prêtait. 100 km de terrassement, c’était un "travail de romain" à leur portée.
Contrairement au limes continental qui servait de frontière poreuse avec une circulation étroitement contrôlée mais qui entraînait une influence civilisatrice au-delà de cette frontière, provisoire pour la plupart des empereurs, (sauf H.), le Mur d’Hadrien fermait complètement le Nord aux influences extérieures.
Même si un mur d’Antonin fut construit 10 ans après plus en avant, c’est celui d’Hadrien qui subsistera.
A comparer à la version de Yourcenar :
"Trois mois à peine avant mon arrivée, la Sixieme Légion Victorieuse (la Victrix basée à York) avait été transferée en territoire britannique. Elle y remplaçait la malheureuse Neuvième Légion taillée en pièces par les Calédoniens .../... Nos troupes furent renforcées par la création d’un corps auxiliaire indigène .../... En même temps, l’érection d’un mur coupant l’île en deux (...) servit à protéger les régions fertiles et policées du Sud contre les attaques des tribus du Nord. (...) Mais déjà cet ouvrage purement militaire favorisait la paix. (...) Les terrassiers de la légion étaient secondés dans leur tâche par des équipes indigènes ; l’érection du mur était pour beaucoup de ces montagnards, hier encore insoumis, la première preuve irréfutable du pouvoir protecteur de Rome."
C’est aller un peu vite en besogne. On peut difficilement dompter des montagnards qui viennent d’écraser une légion, pour bâtir une muraille hermétique, au contraire du limes. Comme le dit marc il semble que les indigènes en question étaient en majorité des Celtes.
Les Anglais ne feront pas tant de manière. Entre les dragonnades de Cromwell et les incursions sanglantes récurrentes des armées de Cumberland puis les armes de l’ère industrielles qui ne feront pas de détail, les Ecossais et les Irlandais seront pliés ou exterminés.
Par ailleurs "Tout m’enchanta dans cette terre pluvieuse : les franges de brume au flanc des collines, les lacs voués à des nymphes, plus fantasques encore que les nôtres, (le monstre du Loch Ness avait déjà frappé les esprits avant 1951, date de parution du livre), la race mélancolique aux yeux gris." Là évidemment le climat n’a guère changé. C’est de la broderie cousue main.