Obama-Rombey : ils misent tout sur la politique étrangère
Nous sommes à moins d’un mois de l’élection du 6 novembre, et les prévisions sont partagées, entre les sondages plutôt favorables à Mitt Romney d’un côté, et les bourdes de ce dernier, ainsi que l’embellie du chômage, favorables à Barack Obama de l’autre. Les stratégies respectives des deux candidats pour faire pencher la balance sont toutes deux minutieusement élaborées, et axées sur la politique étrangère.
Plusieurs sondages placent les deux candidats à égalité. Le sondage de l’institut Pew donne même l’avantage à Mitt Romney (49% contre 45%). D’un autre coté, la gaffe de Mitt Romney selon laquelle les 47% d’électeurs potentiels du président-candidat étaient des "victimes" assistées par la réforme de la santé l'a gravement desservi. Le taux de chômage est passé sous la barre des 8% en septembre, une nouvelle économique de poids, susceptible de grandement influencer l’élection du président sortant.
Rien ne semble joué d’avance, contrairement à ce qu’analysaient certains experts il y a encore quelques semaines, qui donnaient Obama vainqueur, sans grand suspense. A ce moment de la campagne, les deux candidats doivent choisir leur stratégie avec soin, pour maximiser leur chance de prendre de l’avance sur leur adversaire. Il semblerait que la pierre angulaire des prochains affrontements réside dans le domaine de la politique étrangère.
Le candidat républicain a effectivement tenu lundi 8 octobre, devant les cadets de l'institut militaire de Lexington, en Virginie, un discours visant à rendre plus claires et plus précises des propositions jugées trop floues jusque maintenant. Concernant la politique étrangère, Mitt Romney a imputé les désordres dans les pays arabes au laxisme politique du gouvernement Obama, une assertion que l’attaque de Benghazi lui a permis d’étayer.
Il promet une Maison Blanche plus agressive, notamment via le renforcement des sanctions contre l’Iran (sans préciser lesquelles), l’équipement de l’opposition syrienne en armes (sans préciser si ce serait les Etats-Unis qui en seraient le principal fournisseur), et enfin, la solution des deux états pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Des précisions qui laissent les experts perplexes.
De son coté, le camp Obama reconnaît que le premier débat télévisé avec Mitt Romney était un « jour sans » et qu’il est nécessaire de mettre en place une contre-offensive susceptible de faire reculer le candidat républicain dans les sondages. A commencer par jeudi soir, au cours duquel vont s’affronter les vice-présidents opposant Joe Biden et Paul Ryan. Les démocrates annoncent déjà un Biden agressif, qui va présenter Ryan et Romney comme des ultra conservateurs au service des riches, éloignés des préoccupations des classes populaires et des classes moyennes.
Même agressivité prévue pour Obama pour les deux débats télévisés à venir. Il est notamment question de mettre en relief le manque d’expérience de Romney dans le domaine de la politique étrangère, ainsi que son caractère impulsif devant des événements qui nécessitent du recul et de la réflexion, comme lors de l'attentat contre l'ambassade américaine à Benghazi.
Autant dire que Barack Obama semble attendre Mitt Romney au tournant.
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