Olga Salanueva, l’épouse courage
L'affaire des" 5 Cubains de Miami" continue...
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La femme de René Gonzales, de passage à Paris, a répondu pendant une heure trente à nos questions.
Mon article sur AgoraVox, du 11 novembre 2010, faisait état de la situation de René Gonzales et de ses 4 autres co-inculpés, "les 5 cubains de Miami".
Les cinq hommes sont emprisonnés depuis 14 ans aux États Unis, et cela, malgré les interventions multiples de juristes américains, d'associations nationales d'avocats, de Prix Nobel, d'intellectuels de tout bord, de parlementaires de nombreux pays, de conseils nationaux de nombreuses églises, d'Amnesty International.
Le 12 septembre 1998, le FBI les avait arrêtés. Ils avaient été envoyés aux USA pour essayer de découvrir les auteurs d'expéditions terroristes vers Cuba menées à partir de groupes paramilitaires, d'exilés anticastristes, et qui avaient fait de nombreuses victimes.
Qualifiés injustement d'espions ayant porté atteinte à la sécurité nationale américaine, accusés d'avoir conspiré pour commettre des assassinats, ils sont condamnés le 10 décembre 2001 à la prison à perpétuité, à des peines longues d'emprisonnement.
Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, a publié, en octobre 2010 aux éditions Don Quichotte "Les 5 cubains de Miami", qui devrait d'ailleurs donner lieu bientôt à un film, pour continuer d'alerter l'opinion internationale sur cette détention inique.
Olga Salanueva indique que son mari est sorti de prison après avoir purgé sa peine, mais il est en résidence surveillée aux États Unis.
Il n'a aucune liberté d'action, aucun contact avec sa famille. Il ne peut accueillir ni amis ni voisins.
Olga Salanueva s'interroge sur la solidarité internationale qui, jusqu'à présent, n'a pu obtenir du président démocrate Obama et des autorités américaines, la libération des cinq co-inculpés (malgré la campagne de lettres "yes we can give freedom to the five cubans").
En 2005, un espoir de nouveau jugement, dépaysé loin de Miami, ville où séjournent les anti-castristes les plus virulents, a fait croire que "la lumière était au bout du tunnel", même si, pour l'un des détenus, Gerardo "la lumière masquait le train qui venait en sens inverse".
En 2008, les autorités judiciaires américaines reconnaissent que les sentences avaient été disproportionnées . Mais rien n'a changé, les détenus sont toujours détenus, les familles sont toujours séparées. Des visas impossibles à obtenir.
L'éloignement de 14 ans a empêché que les enfants soient conçus, comme pour les autres couples. La loi américaine prévoit que la liberté sous surveillance permet à l'ancien détenu de se réadapter, mais René Gonzales, maintenu aux États Unis ne peut rien faire, il veut simplement retourner à Cuba.
Sa fille cadette, qui avait 4 mois lors de son arrestation, a maintenant 14 ans et demi, et ne pourra avoir son père pour la fête cérémonie de ses 15 ans, coutume cubaine essentielle ( la fille aînée, après l'université, s'est mariée et va bientôt avoir un enfant).
Pour Olga Salanueva, les cinq sont "le combat de tout un pays, un combat contre le terrorisme". Son mari reconnaissant que "le capitaliste, le socialiste, le catholique, le musulman, sont des personnes respectables, même s'il peut y avoir des divergences de vue, mais le terroriste n'est pas une bonne personne, c'est un être malade, il n'y a pas de bon terroriste".
Olga Salanueva se demande s'il ne va pas falloir chercher "une autre cour de justice dans une autre galaxie" pour que justice soit rendue. "Por favor, dit-elle, il faut que chacun intervienne. Ce qui arrive aux cinq peut arriver à n'importe qui".
La loi internationale, la loi onusienne, veut que "le parent, l'enfant d'un prisonnier soit protégé".
Le petit Elian, qui avait été amené contre son gré aux USA avait pu être rendu à son père grâce à l'opinion publique.
Aux dernières nouvelles Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix, devrait être encore une fois sollicitée.
Les organisations d'Amérique latine, Alba, Celac qui regroupent les états d'Amérique latine devraient encore agir pour la libération totale des cinq.
Et le gouvernement français ?
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