Opération Trojan
Dans les années 80, Kadhafi et Saddam Hussein critiquaient la politique israélienne au Proche-Orient. Il fallait les faire taire. Tout l'art consistait à contraindre les Américains, et leurs alliés occidentaux, à faire le boulot... Récit de l'opération « Trojan ».
Le Mossad avait loué, et équipé de matériel d'émission, un appartement, rue Jumhuriyyah, à Tripoli. L'immeuble était voisin de la caserne de Bab al-Aziziyyah, la résidence privée de Kadhafi. Avec une petite antenne parabolique orientée vers le Nord de la ville, les Israéliens émettaient « du » Kadhafi...
Faire croire que kadhafi était derrière chaque attentat.
Avec l'aide des israéliens, les Américains commencèrent donc à intercepter ces « instructions » soi-disant diffusées par le dirigeant libyen : il ordonnait des attentats terroristes partout dans le monde. Il s'agissait, pour le Mossad, de faire croire aux Américains que les Libyens soutenaient activement le terrorisme international. Cette opération était appelée « Trojan », comme l'ennemi troyen dans la place.
Les services de contre-espionnage espagnols et français restaient, eux, prudents. Les Libyens, habituellement prudents, se mettaient à claironner leurs actes terroristes futurs, ces « instructions » ressemblaient étrangement à la rhétorique israélienne... C'était bizarre.
L'attentat de Berlin en 1986
Le 5 avril 1986 à Berlin Ouest, un soldat américain trouvait la mort, et plusieurs autres étaient blessés, dans l'attentat d'une discothèque berlinoise, la Belle. On ne savait pas qui était derrière cet attentat, mais le Mossad chargea Kadhafi. Celui-ci, il est vrai, donnait le bâton pour se faire battre. Ses provocations, qui n'étaient destinées qu'à galvaniser sa population, en faisaient l'ennemi idéal.
Bombardements de Tripoli et conséquences
Finalement, les Américains tombèrent tête baissée dans le piège tendu par le Mossad. Le 14 avril 1986, cent soixante bombardiers américains lâchèrent soixante tonnes de bombes sur la Libye. Ils bombardèrent l'aéroport international de Tripoli, la résidence de Kadhafi, la base navale de Sidi Bilal, la ville de Benghazi et son terrain d'aviation de Benine. On releva environ quarante morts libyens, tous civils, dont la petite fille adoptive de Kadhafi. Du côté américain,un pilote et son officier servant furent tués dans l'explosion de leur F-111.
Inutile de dire que le bombardement aérien de Tripoli, ordonné par le président américain Reagan, envoya un message assez négatif à l'ensemble du monde arabe. Immédiatement après les bombardements, le Hezbollah mit fin aux négociations pour la libération autour des otages qu'il retenait au Liban. Trois otages furent exécutés, dont Peter Kilburn, un Américain.
La bombe « perdue » sur l'ambassade française...
Les Français n'avaient pas mordu à l'hameçon du Mossad. Ils refusèrent le survol de leur territoire aux bombardiers américains partis bombarder les populations civiles libyennes.
Une bombe « perdue » endommagea l'ambassade de France lors du bombardement de Tripoli…
Après le bombardement en Libye, Kadhafi, était neutralisé. On l'entendit moins sur le sujet israélien. Certains oeuvrèrent à son élimination, sans procès, le 20 octobre 2011...
Saddam Hussein, considéré comme plutôt modéré puisqu'il était allié à la Jordanie et qu'il était l'ennemi juré de l'Iran et de la Syrie, était le prochain « méchant » à abattre. On lui colla l'intention de développer l'arme nucléaire, les « armes de destruction massives ». Lui aussi fut éliminé, sans procès, le 30 décembre 2006.
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