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Accueil du site > Actualités > International > Où va la Tunisie ?

Où va la Tunisie ?

Une chose évidente mais souvent éludée : le monde arabe est gouverné dans sa totalité par des régimes monarchiques. Si les uns comme ceux du Maroc et du Golf s'assument en tant que tels, d'autres se griment lamentablement en se prenant pour ce qu'ils ne sont pas : des républiques. Les monarchies , les vraies, ont si l'on peut dire le mérite d'éviter à leurs sujets les énormes dépenses consacrées aux fausses campagnes électorales et aux élections truquées.

En destituant le Bey en 1957 et en proclamant la république, Bourguiba n'a été pendant tout son long règne que le digne héritier du régime qu'il venait de renverser. Trônant à la tête de sa république en monarque absolu, il a vidé les institutions de toute leur substance. Aucune comparaison avec le présidentialisme gaullien. Quand on reprochait à la Vème république de n'être qu'une sorte de monarchie, De Gaulle la qualifiait d'élective. Si le présidentialisme en France dérive actuellement vers un hyper-présidentialisme asphyxiant, il n'en demeure pas moins que l' institution judiciaire et le pouvoir législatif gardent l'essentiel de leur autonomie face à l'exécutif. Dans un pays comme la Tunisie tout comme en Afrique noire et dans le monde arabe l'empire a imposé des pouvoirs absolus déguisés en républiques fantoches qu'il corrompt pour mieux les tenir en laisse. Le régime de Ben Ali constitue l'illustration malheureuse d'une telle collusion. Pendant plus de deux décennies, une dictature des plus sanguinaires et des plus corrompues "s'épanouissait" sous le regard bienveillant et complice des États-Unis et de la France.

Ne souffrant aucun contre-pouvoir, fasciné par sa propre image, celle que lui renvoyait son parti unique, Bourguiba, "le combattant suprême", pris d'un délire mégalomaniaque se fait président à vie et part à la dérive dans un désert institutionnel. Pendant la longue maladie du monarque, les luttes intestines pour la succession plongeront le pays dans le chaos le plus total. Le vide politique institué par Bourguiba et son entourage finira par profiter à un militaire anonyme mais bénéficiant du soutien des États-Unis. Le 7 novembre 1987, en fomentant un coup d'état "médical", Ben Ali réussira à rafler le pouvoir sous l'œil médusé des apparatchiks du parti. La Tunisie passe ainsi d'un absolutisme que l'on pourrait qualifier de narcissique vers un absolutisme corrompu. Le père fondateur vient de céder la place au parrain cleptomane. Cependant, le profil du dictateur tunisien n'a rien d'exceptionnel, il est à l'image d'une bonne partie de chefs d'états corrompus et corrupteurs membres du club Françafrique. Ce réseau né avec les indépendances continue à piller les ressources des anciennes colonies grâce à la complicité de dirigeants africains asservis par la métropole. Le voyage à Tabarka puis à Tozeur de Michèle Alliot-Marie et de son compagnon et ministre Patrick Ollier à bord d'un jet privé d'un proche de la famille régnante prouve à quel point les dirigeants français restent fidèles à leurs traditions gaulliennes. Trop sensible, la ministre des affaires étrangères a préféré survoler à haute altitude la misère des "bantoustans" de l'ouest tunisien et les massacres perpétrés par la police de son protégé. En soutenant sa ministre, Nicolas Sarkozy montre qu'il ne dévie pas d'un iota de la politique françafricaine, lui qui quelques semaines après son investiture s'est empressé de décerner la Légion d’Honneur à Robert Bourgi conseillant à ce dernier de rester fidèle à la philosophie de Jacques Foccart.

Assurées de l'impunité que leur garantit leur allégeance à l'empire, les dictatures se livrent à toutes sortes d'exactions, s'enfonçant d'une année à l'autre dans des pratiques criminelles et mafieuses. Un sentiment de pérennité s'empare alors de certaines d'entre elles qui finissent par s'empêtrer dans des paradoxes insurmontables. De la présidence à la présidence à vie voilà que nous assistons depuis quelque temps à l'apparition d'un phénomène incongru, celui des "dynasties présidentielles", celle des Bango, des Moubarak etc...Ben Ali, lui, dont le fils n'a que six ans pensait léguer son héritage à sa femme, la régente de Carthage qui assurerait la transition jusqu'à ce que le prétendant au trône atteigne la majorité. Tout ceci n'a pas l'air, bien entendu, d'offusquer outre mesure les grandes puissances qui préfèrent la continuité à travers des monarchies corrompues et dociles.
 
Ceux qui parlent de l'avènement de la deuxième république en Tunisie ignorent que ce pays n'a jamais eu réellement de première république. Malgré les apparences, la destitution du bey correspondait plus à un coup d'état qu'à un changement de régime. Au lieu d'œuvrer à la démocratisation du pouvoir, Bourguiba n'a fait que renforcer l'autoritarisme. Ignorant des lois de l'Histoire, il s'est cru en mesure d'inventer une idéologie. Il a commencé alors par se tailler une histoire nationale sur mesure, se présentant comme le père fondateur de la Tunisie post-coloniale, excluant du coup tous ceux et celles qui ont contribué depuis le 19ème siècle à la lutte anti-coloniale. S'inspirant probablement de la "modernité" occidentale qui a gommé deux millénaires d'histoire pour accoler la civilisation grecque aux temps modernes, le combattant suprême s'aventure loin dans l'antiquité pour s'inventer son mythe fondateur. Après le règne de la légendaire Elissa, princesse de Tyr et fondatrice de Carthage, le temps s'est arrêté et le pays a sombré dans un "moyen âge" obscur qui n'a pris fin qu'avec l'avènement du sauveur au beau milieu du vingtième siècle. Cette vision mythomaniaque martelée pendant des décennies par le "clergé" du parti, par les médias et dans les manuels scolaires n'a presque jamais eu d'impact sur une population bien ancrée dans sa culture. Cependant , lorsque l'idéologique chancelle il finit toujours par céder le pas à la coercition. Le choix du parti unique constitue l'autre volet ayant servi à asseoir l'absolutisme et à exclure toute voix dissonante. Toutes les sensibilités politiques ont été systématiquement éradiquées quelques années après l'indépendance. Le despote n'a pas hésité à commanditer l'assassinat de personnalités politiques et syndicales réfugiées en Europe tels que Salah ben Youssef ou Ahmed Tlili. Le Néo-Destour, ayant servi d'abord de caisse de résonance aux délires du président mégalomane s'est petit à petit emparé de tous les organes de l'état et même de la puissante centrale syndicale. Devenu l'incarnation du pouvoir, le Parti-Etat a vu gonfler ses rangs par des gens guidés plus par leur esprit mercantile que par une quelconque conviction politique. Une masse considérable de privilégiés prendra l'allure d'une classe parasitaire contrôlant le pays sur le plan économique, politique et sécuritaire. Livrée à la délation et aux violences policières, la société tunisienne s'enfonce dans la médiocrité et la paranoïa. Le parti-Etat, cet édifice échafaudé par Bourguiba évoluera avec Ben Ali vers un pouvoir mafieux. Au-delà de l'ex-président, de sa famille et de celle de sa femme, la mafiocratie s'étend à toute cette classe parasitaire formée par les cadres du parti disséminés dans les organes de l'état et de la société civile. A partir des années 90, la société sombre dans la corruption , le népotisme et le racket pratiqué d'une manière systématique par le président déchu et sa famille élargie. Un jeune diplômé doit payer cinq mille dinars et plus pour "s'acheter" un emploi alors qu'un homme d'affaire doit accepter de partager avec l'un des membres de la famille régnante pour pouvoir réaliser un quelconque projet . Je crois qu'à ce niveau-là, il faut au moins reconnaître à Ben Ali et au RCD le mérite d'avoir devancé de plusieurs longueurs Condoleezza Rice en instaurant en Tunisie bien avant l'Irak "le chaos créateur". Seule la coercition permet à toute cette faune prédatrice de contrôler la population en érigeant la terreur en système : Près de deux cent mille policiers doublés d'une armée de délateurs surveillant les cafés, les mosquées et les administrations quadrillent systématiquement l'ensemble du territoire.

Voilà que les médias et les dirigeant occidentaux, scandalisés , sortent soudain de leur longue amnésie pour étaler au grand jour les forfaitures du dictateur, de sa famille et même de son parti. Ils oublient toutefois que les crimes de Ben Ali ne se limitent pas à la corruption, aux rapines et à la torture. Ce grand architecte du miracle économique tunisien est félicité par Dominique Strauss-Kahn en personne. Décoré en 2008 par le dictateur, ce dernier déclare : "... l'économie de la Tunisie est saine, c'est un exemple à suivre par les pays émergeants..." Comment peut-il parler autrement d'un chef d'état qui a ouvert toutes grandes les portes de l'économie tunisienne aux ajustements structurels exigés par le FMI et la Banque Mondiale ! Moins nationaliste que les autres collaborateurs de Bourguiba, Ben Ali s'avère être L'homme de la situation : un pantin aux mains du néo-libéralisme ; son rôle a été d’appliquer la médecine économique mortelle du FMI, laquelle, sur une période de plus de 20 ans, n'a servi qu'à déstabiliser l’économie du pays et à répandre la pauvreté et la désolation. Les émeutes sanglantes du pain de 1984 consécutive au doublement du prix du pain imposé par le FMI ont constitué le point de départ de cette politique meurtrière. A partir de 1990, le capitalisme d'état qui pendant trois décennies a assuré aux classes pauvre et moyenne la gratuité de l'enseignement et des soins a subitement cédé la place au capitalisme le plus sauvage. L' accumulations des emprunts depuis l'indépendance et la hausse subite des taux d'intérêt pendant les années quatre vingt a fini par provoquer une crise de la dette. Pour l'obliger à honorer le service de ses dettes, la Tunisie fut soumise par le FMI et la Banque mondiale à des Programmes d’ajustements structurels (PAS) : privatisation à outrance du domaine public, compression de la main-d'œuvre à tous les échelons de l'économie. L'exemple des mines de phosphate de Gafsa qui il y a quelques années employaient seize mille ouvriers n'offrent plus aujourd'hui que cinq mille emplois illustre bien cette dérive. De son coté, le syndicat ferme l'œil depuis deux décennies laissant toute la latitude à la mafiocratie, aux entreprises nationales et internationales de disposer comme elles l'entendent des masses laborieuses. La sacro-sainte flexibilité devenue dans la bouche de tous ces gens synonyme de précarité. En Tunisie, la « flexibilité » n'est autre que la destruction de l’emploi protégé ; elle consiste à donner davantage de pouvoir aux employeurs pour imposer des salaires plus bas par le biais de formes de travail atypiques tels que les CDD et l'intérim. Les sociétés étrangères ont sauté sur l'aubaine qui leur est offerte, profitant sans vergogne de ces masses de semi-esclaves. C'est ce vivier de main-d'œuvre taillable et corvéable à merci qui allèche tant tous ces prédateurs occidentaux. Vient s'ajouter à tout cela la convertibilité du dinar tunisien qui depuis les années quatre vingt dix permet aux investisseurs de rapatrier tous leurs bénéfices, provoquant une hémorragie de capitaux intenable. Pour compléter le tableau Ben Ali n'a eu de cesse de brader à tours de bras tous les secteurs de l’économie tunisienne au profit d' investisseurs étrangers. La majorité des Hôtels touristiques ont été privatisés au profit du Groupe ACCORD, club Med, etc, alors que les secteurs des banques, de la santé, de l'agriculture, de la pêche, de l’enseignement, de la presse, de l’internet, des télécommunications, du textile sont tombés entre les mains d'acquéreurs étasuniens, européens et même israéliens. On ne peut donc que comprendre l'affolement de M. Feltman et de M. Sarkozy surpris par cet élan révolutionnaire. Le chef d'état français, toujours en retard d'une décennie, a même eu l'idée de génie de gratifier les tunisiens d'un ambassadeur d'une rare originalité. Le tact de M. Boris Boillon nous a littéralement ébloui...

Pris sous les tirs croisés du pouvoir mafieux et des finances internationales, les tunisiens ont fini par exploser après vingt trois ans de misère et de terreur érigée en système. Toutes classes confondues, des plus déshérités à la bourgeoisie d'affaires, ils se sont tous unis pour abattre le monstre. L'ayant décapité, beaucoup ont tendance à s'endormir sur leurs lauriers oubliant ses tentacules qui continuent à étouffer dangereusement le tissu social. La révolution n'a pas encore abouti malgré ce que prétendent certains médias. La Tunisie est en situation révolutionnaire menacée par des forces contre-révolutionnaires parfaitement organisées. Le gouvernement provisoire imposé par les français et les étasuniens mais subissant les coups de boutoir incessants des forces révolutionnaires continue depuis plus d'un mois à s'adonner à des exercices de funambulisme éreintants. Cette révolte selon Sarkozy et Feltman ne doit nullement se transformer en révolution. Il s'agit pour eux de maintenir coûte que coûte la constitution de Ben Ali et de hâter des élections en vue d'une reconduite du régime présidentiel . C’est la raison pour laquelle Feltman s’est implicitement opposé à une remise à plat de l’ensemble des institutions politiques tunisiennes. Il faut dire qu'avec un régime parlementaire, les États-Unis risquent de perdre le contrôle de la situation. Quand le pouvoir n’est plus concentré entre les mains d’un seul homme (le président-monarque) et qu’il est disséminé entre les divers représentants du peuple, il est plus difficile pour les forces néo-libérales d’établir les alliances et de dicter une ligne de conduite politique. Cependant, la contre-révolution se trouve par ailleurs renforcée de l'intérieur. En effet, la grande bourgeoisie, une fois débarrassée de la mafia Ben Ali tente depuis quelque temps de mettre un frein au mouvement. Le patronnât tremble à l'idée que la révolution n'emporte toute la panoplie de lois d'asservissement de la classe ouvrière promulguées pendant le règne du dictateur.

Tous les atermoiements du gouvernement provisoire illégitime avec ses commissions d'enquête ne servent en réalité qu'à noyer le poisson. Le seul objectif de cette équipe se limite à précipiter les élections d'un nouveau président-roi, d'un nouveau dictateur entièrement acquis à la cause néo-libérale.

Tout ce que les tunisiens auront à faire...tout ce que les tunisiens font aujourd'hui est de descendre dans la rue pour déblayer les restes de l'épave ! 
Tous pour un seul mot d'ordre : imposer au nom de la légitimité révolutionnaire l'élection d'une assemblée constituante ! 
Tous pour une constitution républicaine !
Tous pour des institutions républicaines authentiques ! 

Tous pour l'avènement de la première république tunisienne !

Fethi GHARBI 


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17 réactions à cet article    


  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 26 février 2011 11:19

    Ma Tunisie, tu es le premier pays arabe à…

    Ma Tunisie, tu es
     

    Le premier pays arabe à abolir l’esclavage (1847)

    Premier pays arabe à adopter une Constitution (1861)

    Premier pays arabe à promulguer un Code du Statut Personnel (1956),

    Garantissant les Droits Inaliénables de la Femme,

    En particulier son Droit au divorce

    Et l’interdiction de la répudiation et de la polygamie,

    L’unique pays arabe à octroyer le Droit de Vote aux femmes,

    A l’année de son indépendance (1956),

    Premier pays arabe à légaliser l’IVG (1973)
     

    Premier pays arabe à proposer une solution politique

    Au conflit Israélo-palestinien :

    « Après une semaine, un mois, ou un an ou dix ans,

    Il faut admettre l’existence d’Israël (…)

    Et le jour où les Arabes et les Juifs pourront se rencontrer face à face,

    Ce jour-là nous pourrions peut-être parler de solution (Bourguiba, 13 mai 1961)
     

    Premier pays arabe à faire une Révolution Démocratique (2011),

    Dont les mots d’ordre sont Liberté-Dignité-Démocratie,

    Révolution dont nous avons rêvé, quand nous étions jeunes,

    Et ce sont nos jeunes qui l’ont faîte,

    Révolution Populaire et Civique,

    Prise de ta destinée politique par ton Peuple,

    Dépourvue de toute idéologie sous-jacente,

    De tout Parti et de tout leader emblématique
     

    Et, bien que déficiente en matière d’expérience démocratique,

    Tu sauras, ma Tunisie, j’en suis sûr, sans aucun doute,

    Donner vie à notre « Révolution de Jasmin »

    En premier lieu, tu seras le premier pays arabe

    A assurer, réellement, la Citoyenneté, l’Egalité et la Justice pour tous,

    En particulier l’Egalité-Homme-Femme,

    A instaurer un climat de Laïcité et de Liberté Citoyenne basée sur la devise :

    « La liberté des autres étend la mienne à l’infini » (Bakounine)
     

    Et tu seras, j’en suis sûr, sans aucun doute,

    Le premier pays arabe à abolir la peine de mort,…
     

    Alors, ma Tunisie, ta Révolution sera,

    A l’instar de ce que vivent, aujourd’hui, les Peuples Egyptien et Libyen,

    Une source d’inspiration pour tous les Peuples opprimés,

    Et le Souffle des flammes de Mohamed Bouazizi

    Emportera leur Tyran
     

    HORCHANI Salah

    Professeur à la Faculté des Sciences de Tunis


    • JACOB 26 février 2011 11:36

      Que votre prière soit entendue Salah, de l’Arabie à l’Iran en passant par gaza !


    • dawei dawei 26 février 2011 11:51

      Bravo magnifique prose humaniste !!!! Merci !


    • dawei dawei 26 février 2011 11:54

      C’est aussi une belle façon de rappeler que le respect ça s’inspire et ça ne s’impose pas.
      La Tunisie inspire la respect, pendant que nous occidentaux voulons l’imposer à Gaza ou en Iran par exemple !


    • Fethi GHARBI 26 février 2011 14:43

      @ jacob

      « Que votre prière soit entendue Salah, de l’Arabie à l’Iran en passant par gaza ! »

      Vous oubliez le fief sioniste du nom d’Israël !

      Il vous faut une belle secousse, tellement la haine vous mine !

       vous haïssez les palestiniens que vous volez et qui vous permettent de camoufler la haine que vous vous vouez les uns aux autres. Les ashkenaze méprisent les séfarade qui le leur rende bien et les pauvres falasha noirs que vous traitez en semi-esclave !

      Il faut d’abord balayer devant chez soi !

      Votre société en décrépitude ne tient que par la haine que vous vouez aux arabes et qui fait votre cohésion malsaine !


    • Fethi GHARBI 26 février 2011 14:58

      @ HORCHANI Salah

      Cher monsieur, cette obsession à vouloir être le premier en tout me semble à la limite puérile.

      Ce qui me gène c’est qu’on est premiers en tout avant la révolution ! Je me demande alors pourquoi les gens se sont-ils révoltés ? et on continue à être les premiers après...


    • dawei dawei 26 février 2011 16:41

      ne parlez pas à tsahal-david-yakob comme s’il etait juif ou israelien, il ne l’est pas du tout.
      S’il l’était, il fraterniserait avec ses confrères et parlerait plus de spiritualité , sans média et technologie aujourd’hui jour de shabbat, plutôt que poluer les blogue avec de la bouillie néoconservatrice surannée.


    • Fethi GHARBI 26 février 2011 19:15

      @ dawei

      Bah ... des minables pareils n’impressionnent plus personne !


    • dawei dawei 26 février 2011 19:54

      exact, mais je ne peux m’empecher d’essayer de les mettre devant leur contradictions, c’est peut être con de ma part , moralisateur, perte de temps ... combat contre des moulins, je sais pas..


    • eric 26 février 2011 11:31

      Bonjour Monsieur
      Ce que vous écrivez me semble confirmer ce que j’ai cru comprendre de la situation en Tunisie, vu de très loin et en toute méconnaissance de cause....
      http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/printemps-arabes-revolutions-anti-89435?debut_forums=0#forum2833561

      Ce que vous décrivez n’est pas une monarchie, mais bien un socialisme en décomposition.
      Le Maroc est une monarchie. Elle est surement autoritaire, et je ne doute pas qu’il y ait de la corruption et des pots de vins. Mais elle est plus liberale sur le plan économique.. Moins d’intervention de l’État, moins d’opportunités pour l’appareil d’État de se servir.
      Le degré d’intrication de l’État et de l’Économie et mis en évidence par les dépenses publicitaires.
      Plus l’État est implique dans l’Économie, moins il y a de concurrence. Moins il y a de concurrence, moins il y a de publicité. Quand il suffit de payer un fonctionnaire pour une autorisation, un marche, un douanier pour un avantage concurentiel, pourquoi se ruiner en campagne de pub. Il suffit de comparer les investissement publicitaires respectifs au Maroc et en Tunisie pour prouver que la seconde est en fait victime d’un post socialisme. Cela est confirme par ce que vous dites sur les privatisations. Un pays ou les hôtels appartenaient a l’état, ce n’est pas caractéristique d’une monarchie.
      Les incontestable succès du régime Ben ALi dans le domaine de l’éducation primaire et supérieure sont aussi très typiques des régimes socialistes dans ce qu’ils peuvent parfois, avoir de meilleur. ( Parce que le voisin algérien qui se veut aussi socialiste, et qui pourtant dispose de gros moyens, ne semble pas avoir eu un tel souci d’investir dans son peuple).

      Vos regrets d’une économie plus étatisée me laisse penser que d’une maniere ou d’une autre vous devez être proche des milieux administratif, retraite, a la rigueur journaliste d’un organe d’État ou ex d’État ou quelque chose dans ce genre. Si j’en juge par ce qui se passe en Russie, ceux qui regrettent les hôtels Intourist sont dans ce cas. Pas les employes des hôtels privatises qui ont conscience de travailler plus qu’avant mais aussi de vivre plus normalement.
      Alors même qu’a titre personnel, je serai a l’oppose de vos idées politiques, votre article m’intéresse vivement par ce qu’il me conforte dans l’intuition que ce qui se passe en Tunisie pourrait bien etre l’indice d’une vraie démocratisation moderne, parce qu’il témoigne de conflit d’intérêts entre catégories sociale économiques modernes et non comme par exemple en Libye, entre forces tribales traditionnelles.
      Comme tous ceux qui comme vous on la possibilité de s’exprimer vous êtes visiblement un enfant du régime. Votre discours très occidental est peut être trompeur sur les realite de ce que pense la majorite des tunisiens.
      J’aurai tendance a penser qu’ils souffrent plus au quotidien de l’omniprésence d’une administration pléthorique, mal payée et avide que d’un ultra libéralisme quelconque. Un peu comme en Russie. Je serai curieux de savoir si il existe des sites tunisien ne français de mouvement Islamiste, ou libéraux qui donneraient un autre son de cloche que le votre sur la réalité tunisienne ?
      Pour le moment, vu de Moscou, j’ai l’impression que cette révolution Tunisienne se passe entre la classe moyenne fonctionnarise dont vous pourriez être un représentant et la classe moyenne économique sans que le peuple ou les gens hors du système ne soient vraiment concerne.
      Je serai aussi intéressé par vos commentaires sur mon hypothèse qui est que si ces deux categories qui sont parvenues ensemble a se debarasser de Ben Ali devaient s’entredéchirer, cela paverait la voie a une toute autre révolution des vrais déshérités ou a un retour de l’armée et des forces de l’ordre surtout dans un contexte de crise assurée par la baisse du tourisme, la hausse du pétrole et des denrées alimentaires et le retour des migrants de Libye. ?


      • Fethi GHARBI 26 février 2011 16:34

        @ eric

        "Ce que vous écrivez me semble confirmer ce que j’ai cru comprendre de la situation en Tunisie, vu de très loin et en toute méconnaissance de cause...."

        Comme vous dites, en toute méconnaissance de cause. Vous semblez plaquer sur la Tunisie une réalité tout à fait différente, celle de la Russie et des anciennes républiques soviétiques.

        Vous semblez être un fervent adepte du néolibéralisme, c’est votre droit de penser comme vous l’entendez. Les populations du tiers monde qui en souffrent, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Les pays arabes et africains toujours colonisés avec à leurs têtes des dirigeants corrompus appartenant au réseau françafrique se soulèvent.

        Voilà la réalité qui n’a rien à voir avec la dichotomie dirigisme/libéralisme...


      • dawei dawei 26 février 2011 18:57

         Aujourd’hui celui qui pu le macchabée à plein nez c’est bien le neoliberalisme, puisque le socialisme qui est mort plus tôt n’a déjà laissé plus que de vieux os.


      • eric 26 février 2011 20:49

        Je regrette que vous ne vouliez pas me faire profiter plus de votre connaissance du terrain.Mais d’un autre cote votre réponse semble montrer une telle deconnection des réalités que je n’y perd peut être pas grand chose parce que malheureusement pour votre thèse on suffisemment de recul depuis la decolonisation pour etablir que vous vous trompez. La coree du sud par exemple qui avait un niveau de vie équivalent a celle d’une moyenne arabe après guerre est maintenant un pays developpe, riche, et raisonablement democratique a colonialisme et « néo libéralisme » environnant égaux.
        Il y a beaucoup d’autres exemples qui semble quand même bien confirmer que 50 ans après, les éventuelles succès ou difficultés des pays arabes sont essentiellement endogènes.
        Maintenant je comprends aussi qu’il soit plus confortable d’essayer de se convaincre du contraire. Mais je ne suis pas sur que ce type d’excuse aideront vraiment a aller de l’avant.


      • Fethi GHARBI 27 février 2011 11:59

        .

        @ eric

        Si quelqu’un est totalement déconnecté de la réalité, c’est bien vous cher monsieur.
        Vous vivez dans l’illusion d’un libéralisme garantissant la libre circulation des biens et des marchandises régulés par la concurrence honnête.

        Pour penser de la sorte on ne peut être qu’un ignare ou un fieffé hypocrite.

        Pour vous rendre compte des dégâts provoqués par le néolibéralisme c’est très simple : rendez-vous en Tunisie, ce n’est pas très loin...

        L’exemple de la Crée du sud s’il prouve quelque chose c’est bien votre ignorance de la géopolitique...

        Mettez « françafrique » sur google vous serez peut-être moins ignorant de certaines choses !


      • easy easy 26 février 2011 23:21

        L’auteur nous dépeint sans complaisance la vilenie et l’illégitimité des régimes que la Tunisie vient de se coltiner et lorsqu’il accuse, en plus de ces vilains chefs, il s’en prend à l’Occident, à la France.

        Pourquoi ne s’en prend-il pas au peuple Tunisien ?

        Il est non seulement possible mais même certain que quelques grands Français ont couché avec ces vilains chefs Tunisiens. Il est possible et même certains que quelques Français malins ont fait des coups juteux avec ces vilains.

        Mais ce n’est pas la France qui les a placés sur leur trône et ce n’est pas la France qui leur a lancé des you you, des bravis et des bravos quand ils paradaient à travers la Tunisie. Ce n’est pas la France qui a financé l’achat des portraits de ces vilains pour qu’ils se retrouvent dans toutes les « bonnes » maisons de Tunisie.


        Il est arrivé que les grandes puissances imposassent un vilain chef à un pays lointain. (Cf Maximilien du Mexique et Ngo Dinh Diem) mais d’une part ça ne s’est pas produit très souvent et surtout, c’est une méthode dépassée depuis 50 ans.

        Est-ce que le chef actuel de l’Irak ou de l’Afghanistan a été imposé à leur peuple par une puissance impériale ? Ces deux chefs ne font certes mais l’unanimité et on peut toujours redire sur leur justification m’enfin ils ont tous les deux quelque légitimité à cette place.

        Quant à la Tunisie, sauf à prétendre que c’est encore la CIA et 007 qui avaient tout organisé, ses vilains chefs sont sortis de son propre sérail et ont pris le trône sans aide extérieure notable. (tout juste pourrait-on reprocher à la Sorbonne et à Saint Cyr d’où sont sortis ces vilains, de leur avoir appris uniquement l’art de manipuler et non les bonnes manières démocratiques)

        Castro, Moubarak, Khadafi, Kim Il Sung, tous ces vilains sont arrivés au pouvoir sans avoir été parachutés par un quelconque empire.

        Qu’une fois un vilain parvenu aux commandes d’un pays, il se retrouve avec tous les maîtres du monde à ses pieds, dans son lit ou à sa table. C’est p’tet moche mais si on devait éviter tous les vilains, on ne fréquenterait plus personne. Pas même l’Italie. Et puis il y a toujours la politique de l’isolement qui est une punition pour le peuple concerné. Comme il ne faut pas bouder un peuple, il ne faut pas bouder son chef, même très vilain et très moche.

        Et voilà comment on se retrouve, en tant que Français, à coucher à la fois dans les villages de vacances des plages tunisiennes et dans les lits de ses vilains chefs



        Il se trouve que la France, ça caille et ça bruine. Il se trouve que les vilains chefs sont parfois installés dans des endroits ensoleillés. Bin, l’un dans l’autre, il n’est pas étonnant que nos diplomates partent en vacances chez les plus vilains des chefs trônant au soleil, plutôt que chez Poutine.


        • jaja jaja 26 février 2011 23:25

          « Est-ce que le chef actuel de l’Irak ou de l’Afghanistan a été imposé à leur peuple par une puissance impériale ? »

          Oui, incontestablement ces deux là sont arrivés dans les valises de l’armée américaine et repartiront un jour (s’ils le peuvent) avec elle...


        • Fethi GHARBI 27 février 2011 17:37

          Le premier ministre du gouvernement provisoire, Mohamed Ghanouchi vient de démissionner il y a une heure.

          Les manifestations d’hier ont provoqué la mort de cinq personnes tuées par balles.

          Pendant sa conférence de presse,Ghanouchi a accusé les forces contre-révolutionnaire d’être derrière le désordre que vit le pays et reconnu que la constitution de l’ancien régime est nulle et non avenue et que la Tunisie doit élire une assemblée constituante

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