Oussama Ben Laden est mort ! Mais quoi après et … Cui Bono ?
Les conséquences de la Crise économique et financière mondiale déclenchée en septembre 2008, ont fait en sorte que le moral du people américain était à terre et le sentiment patriotique pas trop élevé par rapport au niveau de la mer, jusqu’au 1er mai 2011. Par conséquence, il n’y avait pas de meilleur moment d’avoir capturé et fusillé l’homme le plus recherché sur la planète que celui-ci. On aurait pu dire que tout était parfaitement allé, conformément à un agenda bien mis au point ! Peu après le discours officiel du Président Barak Obama, qui annonçait la capture et la mort d’Oussama Ben Laden, en tirant la conclusion « Justice has been done », quelques centaines d’américains s’étaient déjà ressemblé devant la Maison Blanche pour célébrer la grande victoire américaine.
Le jour d’après, plusieurs milliers de personnes ont manifesté leur joie d’avoir vécu une telle victoire états-unienne et leur fierté d’être citoyens américains – la superpuissance mondiale qui aurait finalement fait justice, selon les dites du Président Obama, par la capture et la mort de celui qu’on l’appelle le plus grand terroriste du monde des tout les temps et le pire ennemi des Etats-Unis. En d’autres mots, une excellente raison pour faire réveiller le sentiment patriotique chez les américains, par un bon retour aux manifestations « tout garnies » avec des drapeaux états-uniennes, chansons et slogans patriotiques de genre « I’m Proud to be an American »[1], dans la plupart des grands places publiques à travers les Etats-Unis.
De plus, selon un sondage publié le 19 avril 2011[2] par Washington Poste et par la ABC (American Broadcasting Company), la popularité du Président Barak Obama aurait atteint le seuil le plus bas de son mandat, soit 47%, ce qui représentait une baisse de 7% par rapport au dernier sondage réalisé en janvier de cette année. Cette insatisfaction de la population américaine est due principalement à la lenteur de la sortie de crise et au fort taux de chômage qui caractérise l’économie américaine d’aujourd’hui. Or, cette bonne nouvelle apportée au peuple américain par le président-même des Etats-Unis, dans ce glorieux 1er mai 2011 – un an avant les élections présidentielles de 2012, contribuera sans doute à la remontée de sa popularité, en déclin continu depuis son élection en 2008.
Et, CUI BONO ? Le jour même de l’annonce, deux choses se sont produites rapidement : la montée du dollar US et la baisse du prix d’essence à la pompe ! Oh, ça fait du bien !
Paradoxalement, cette bonne nouvelle nous est révélée exactement 10 ans après les tragiques événements de 11 septembre 2001….pas 8, pas 9, pas 11 et surtout pas 13 ! En fait, si l’on regarde attentivement les événements qui ont marqué le monde dans les dernières deux-trois décennies, on constate qu’ils se sont succédés d’une « manière hasardeuse » avec une fréquence si précise de 5 années ou multiple de 5. C’est tout comme dans les films hollywoodiens où, 10 and après le 11 septembre 2001, un mauvais chapitre vient d’être fini. Et pourtant, ces scénarios semble être moulés sur les schémas des plans quinquennaux, fréquemment utilisés par les régimes communistes du bloque ex-soviétique. A titre d’exemple, on peut revoir au moins trois-quatre événements qui ont marqués l’histoire récente de l’humanité et qui se sont succédé avec cette périodicité frappante de 5 ans :
Ø En juin 1996, dix-neuf soldats américains trouvent la mort dans un attentat qui a eu lieu sur la base militaire de Khobar, en Arabie Saoudite et les Etats-Unis accuse Oussama Ben Laden d’en être le commanditaire ; c’est le moment où on fait encore mieux connaitre l’existence de Ben Laden et le danger de celui-ci pour les Etats-Unis ;
Ø Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis – la plus grande puissance militaire au monde – sont frappées durement sur leur propre sol et on déclare Oussama Ben Laden le plus grand terroriste du monde et l’ennemi numéro 1 des Etats-Unis ;
Ø Le 30 décembre 2006, suite à l’invasion américano-britannique dans l ’Irak, l’ancien président irakien Saddam Hussein fut exécuté à Bagdad, malgré le fait que la fin du régime baasiste aurait été confirmée officiellement après la chute du Bagdad le 9 avril 2003 ; ainsi, l’un des trois pays – Irak – de « l’axe du mal »[3] est sous le contrôle américain ; pendant la guerre contre l’Irak, on lance même des suppositions quant aux possibles liens entre Ben Laden et Saddam Hussein ;
Ø Le 1er mai 2011, le Président Barak Obama annonce la capture et la mort de celui qui aurait été déclaré le plus grand terroriste du monde et le pire ennemi des Etats-Unis.
En suivant la bien connue « règle de 5 » - cette périodicité frappante de 5 ans – un autre événement mondial d’une gravité exceptionnelle né brusquement aux Etats-Unis en septembre 2008 et se répand assez vite au niveau mondial : c’est la crise économico-financière mondiale – l’une des plus graves crises économique depuis la grande dépression des années 30. Et … CUI BONO ?
Tous ces événements qui se succèdent avec cette frappante périodicité associée à la « règle de 5 » nous obligent avant tout à nous poser la question suivante : s’agit-il de vraies coïncidences ou des hasards qui nous étonnent avec régularité, à chaque tranche temporelle de 5 ans ?
Le 11 septembre 2001 est vraiment « le jour ou le monde a changé » car, selon Noël Mamère et Patrick Farbiaz, cette date fatidique annonce la montée du Bonapartisme américain par le discours-même de l’ex-président américain George W. Bush, le 20 septembre 2001 : « Notre guerre contre la terreur commence par Al-Qaïda mais elle ne se termine pas là […]. Les Américains ne doivent pas s’attendre à une seule bataille mais à une longue campagne sans précédent. […]. Chaque pays, chaque région doit maintenant choisir : ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes avec les terroristes […]. Cette lutte n’est cependant pas celle de la seule Amérique. Cette lutte est celle du monde entier. C’est une lutte de civilisation »[4].
Dix ans plus tard, la même position est reprise par la Maison Blanche, cette fois-ci pendant le discours du président démocrate Barak Obama : « Yet his death does not mark the end of our effort. There’s no doubt that al Qaeda will continue to pursue attacks against us. We must and we will remain vigilant at home and abroad »[5]. Comment le Président Obama sait-il que les attaques d’Al Qaeda n’arrêteront pas ici ?
Il faut se rappeler que l’invasion américano-britannique de l’Irak en 2003 se penche sur la Doctrine Bush qui avait inventé la théorie de la « guerre préventive » - une nouveauté dans la politique étrangère états-unienne, qui permet aux Etats-Unis d’attaquer tout pays considéré par l’Administration Américaine comme un danger imminent. Il semble à l’évidence, que la guerre préventive en est une constante de la politique étrangère américaine, quoi que le leader de la Maison Blanche soit républicain ou démocrate.
Et, si on n’arrive pas à échapper à l’obsession de la « règle de 5 », à quoi peut-on s’attendre en 2013, si l’on prend comme point de repère le début de la crise économico-financière globale de 2008, ou encore en 2016, si l’on prend comme point de repère le 1er mai 2011 ? Et surtout, si l’on corrobore la nouveauté de la « guerre préventive » ou de « l’attaque préventif » contre le terrorisme, introduite par la Doctrine Bonapartiste de l’Administration W. Bush, avec les campagnes américaines contre trois pays faisant partie de ce que George W. Bush nommait en 2002 « l’axe du mal », dont deux y demeurent encore (Corée du Nord et Iran), pourrait-on s’imaginer la suite du « hasard » ? Peut-on s’attendre a des nouvelles attaques préventives si l’administration Obama considère, tout comme son prédécesseur, que l’axe de mal doit être entièrement démantelé ? Ou encore, si la maison Blanche arrive à la conclusion que des possibles attaques terroristes peuvent cibler les Etats-Unis à partir de l’Iran ou de la Corée du Nord ?
Pour qu’on puisse trouver la réponse à cette question et à bien d’autres encore, n’oublions surtout pas de se poser la question : CUI BONO ? Si l’on trouve la réponse à cette question, on peut même anticiper vers lequel des deux pays faisant encore partie de « l’axe du mal » (Corée du Nord et Iran) serrait orienté un éventuel attaque préventif commandé directement de la Maison Blanche.
[1] http://news.yahoo.com/s/ap/ap_on_re_us/us_bin_laden_us_reaction , Americans gather joyfully to mark bin Laden death, par CRISTIAN SALAZAR, Associated Press
[2] La cote de popularité du Président américain Barack Obama recule significativement, http://french.cri.cn/781/2011/04/20/261s242600.htm
[3] En 2002, George W. Bush désigne « L’axe du mal », composée par la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak – pays accusés par l’administration de l’ex-président George W. Bush d’avoir posséder des armes de destruction massive et soutenant le terrorisme.
[4] Noël Mamère et Patrick Farbiaz, « Dangereuse Amérique, Chronique d’une guerre annoncée », pp. 20, Edition Ramsay, Paris 2003.
[5] Discours officiel de Barak Obama, http://www.youtube.com/watch?v=t97Z-lOV-eo, minute 4 :49 à la minute 5 :00 de l’enregistrement
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