Pakistan joue à pile ou face
Pile, je gagne :
« C’est l’armée qui a introduit les taliban dans notre région ! Cest politique. Les talibans et l’armée sont des frères « témoigne un réfugié d’un camp de la région de SWAT.
Face, tu perds :
Un haut responsable militaire pakistanais a déclaré : »Dans
l’intelligence, vous devez être en contact avec votre adversaire ou
vous exécutez en aveugle."
Avec qui sont les "Taliban" au Pakistan ?
Les groupes et les individus qui sont étiquetés le "Taliban au Pakistan » (TIP) sont très différents de leurs homologues afghans à des égards importants. Il serait donc pertinent de "réfléchir à l’incidence de ces différences mais aussi de poser des questions sur les raisons pour lesquelles la distinction des détails sont perdus dans la frénésie médiatique de ces derniers mois". ( voir cartes article BBC)
L’offensive militaire tardive déclenchée la semaine dernière par l’armée pakistanaise contre les insurgés talibans dans le district de Buner, à une centaine de kilomètres seulement de la capitale Islamabad, est plus que bienvenue pour certains... Si cette initiative signifie que le Pakistan prend désormais sa sécurité interne au sérieux et qu’il est déterminé à s’attaquer aux militants islamistes pour les écraser, il s’agit là d’un "immense pas en avant - l’un des plus importants et des plus prometteurs des 62 dernières années dans le pays".(voir vidéo de la terrible offensive).
A bien y réfléchir, il faut dire qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir l’armée pakistanaise prendre ce genre d’initiatives importantes et prometteuses... Il est donc tout à fait naturel de douter du sérieux et de la détermination réelle de ses officiers.
"L’armée pakistanaise a causé du tort - mais alors qu’ils ont tué des civils, je le jure, je n’ai pas vu un seul taliban », dit Shahdad Khan, un réfugié du camp de Swabi Shave Ada.
« C’est l’armée qui a introduit les taliban dans notre région ! Cest politique. Les talibans et l’armée sont des frères."
Les militants islamistes dans le pays ont gagné l’attention internationale après contrôle de la vallée de Swat, la région dans le nord du Pakistan où la loi de la charia est désormais en place.
Pourtant, ces militants n’ont pas d’auto-identification en tant que "Taliban", à la différence des talibans afghans qui s’étaient révélés dans la province de Kandahar comme un mouvement populaire contre la criminalité, la violence et la corruption pratiquées par les seigneurs de guerre qui divisaient l’Afghanistan depuis la fin de l’occupation militaire soviétique, en 1989.
Le terme "Taliban" signifie que les étudiants, les Taliban, ont été instruits d’origine dans des "madrassas", les écoles religieuses. Dépourvus d’une conception de l’Etat-nation, les talibans ignorent l’histoire de leur pays, et leur connaissance de l’islam est sommaire. Trouvant sa source dans une interprétation extrême et perverse de l’islam déobanti, leur croyance se réduit à une interprétation restrictive et obscure de la charia. Les déobantis sont apparus en Inde pendant la période coloniale, sous la forme d’un mouvement réformateur qui se proposait de régénérer la société musulmane sunnite et de mettre les textes islamiques classiques en harmonie avec les réalités du moment. Des écoles déobanties (Madrassas) furent alors établies en Afghanistan, mais sans susciter une grande adhésion populaire. En revanche, elles se développèrent rapidement au Pakistan après la partition de l’Inde en 1947 : les déobantis y créèrent un parti politique, le Jamiat-Ulema-e-Islami (JUI), qui jouira d’une certaine influence dans les années 90.
Ce changement brutal est survenu dans la nuit, avec un communiqué, rendu public après minuit, annonçant qu’un "représentant de l’Inter-Services Intelligence (ISI) se rendra en Inde à la place de son directeur général, le général Ahmed Shuja Pasha, pour aider à l’enquête sur l’acte de terrorisme à Bombay".
Cette annonce intervient alors que New Delhi assure que certains auteurs des attaques coordonnées dans la capitale économique de l’Inde, qui ont fait au moins 155 morts, viendraient du Pakistan, que les autorités indiennes accusent régulièrement de soutenir les groupes islamistes armés qui commettent des attentats sur leur territoire.
Au cours de l’année 2008, quatre journalistes ont été tués par les forces de sécurité dans la province de Swat, et vingt depuis deux ans. Les ministres du gouvernement, y compris les porte-parole des Taliban, nient tous leurs responsabilités, et affirment que la « troisième force » en était en cause, reconnaissant tranquillement qu’il s’agit en fait des forces armées. Au Pakistan Federal Union, les journalistes ont observés que lorsque les Taliban tuent, ils le disent ouvertement. Hamid Mir a écrit plusieurs articles suggérant que son collègue a été la cible de l’armée.
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