Palestine ... silence médias !!!
Je suis militante à l’Association France Palestine Solidarité, donc à ce titre, on va dire que je ne suis pas objective.
Sans doute, mais je voudrais simplement que chacun, chacune se pose ces quelques questions :
Pourquoi tous nos grands penseurs, défenseurs des droits de l’homme partout dans le monde, tous les journalistes qui chaque jour nous « informent » des atteintes aux libertés commises dans le monde, pourquoi donc ne nous parlent-ils jamais ou très peu ou de façon partielle ou partiale :
De l’apartheid qu’Israël vient de mettre en place en instaurant des bus réservés aux palestiniens
Du nouveau « mur de la honte » qui sépare les palestiniens entre eux et les isole du reste du monde. Mur déclaré illégal par la résolution ES-10/15 de l’Assemblée Générale des Nations Unies et par un Avis émis par la Cour Internationale de Justice de La Haye qui appelle au démantèlement du mur le 9 juillet 2004, tout cela resté lettre morte à ce jour, avec la complicité implicite de tous les grands penseurs, pourfendeurs des atteintes aux droits de l’homme dans le monde, qui s’étaient mobilisés à juste titre contre le mur de Berlin mais qui dans ce cas précis sont devenus muets
Du blocus de GAZA instauré par l’Etat d’Israël pour empêcher les palestiniens de s’approvisionner en nourriture, médicaments, matériaux de construction…
De la rétention par l’Etat israélien, des subventions versées par l’Europe pour venir en aide au peuple palestinien
De l’arrestation, l’emprisonnement et la torture de femmes, hommes, enfants, sur le simple bon vouloir de l’armée israélienne, pour avoir jeté des pierres, ou tout simplement comme Salah Hamouri (franco-palestinien) pour être passé devant le domicile d’un rabbin orthodoxe et qui est resté 7 ans dans les geôles immondes d’Israël.
De la surveillance 24h/24h de la population palestinienne par des drones commandés à distance et parfois déclenchés pour tirer ça ou là, sur une maison qui pourrait abriter un activiste… ou pas.
Ce sont les dégâts collatéraux qui font que des milliers de palestiniens, là encore, hommes, femmes et enfants ont trouvé la mort, juste parce qu’ils habitaient là !
De l’implantation des colonies dans les territoires palestiniens, en expulsant les habitants palestiniens, en détruisant leurs maisons, leurs terres, en arrachant des milliers d’oliviers, de citronniers…. Colonies déclarées illégales au regard du droit international.
De la façon dont on présente la situation lorsqu’on daigne parler du « conflit israélo/palestinien », on renvoie dos à dos les 2 « pays » alors qu’il s’agit d’un côté de l’un des Etats le plus armé du monde, face à un peuple à qui on dénie le droit à un Pays et qui se défend avec des pierres pour la plus grande majorité. De même qu’on nous parle des « activistes palestiniens » qui s’en prennent aux « citoyens israéliens ». Les mots ont un sens.
Mon propos n’est pas de cautionner les attentats lâches et barbares qui s’en prennent aux populations civiles israéliennes. Je considère que ces actes innommables, outre qu’ils sont contre productifs car ils permettent de justifier la barbarie de l’armée d’Israël, font des victimes innocentes au même titre que les populations civiles palestiniennes.
Du silence quasi-total concernant les prisonniers politiques palestiniens qui pourrissent dans des prisons immondes, dont un certain nombre sont morts soit sous la torture, soit suite à des grèves de la fin pour faire entendre au Monde leurs conditions de détentions. En revanche nous avons entendu parler sur toutes les antennes et à longueur de journées de la situation de Florence CASSEZ par exemple.
De l’ "Opération Plomb Durci » en 2008 qui a fait des milliers de morts palestiniens. Guerre condamnée par les Nations Unies.
Des arraisonnements illégaux dans les eaux internationales des bateaux composants les flottilles de la Paix et de la tuerie opérée à bord des bateaux de la 1ère flottille au cours de laquelle plusieurs militants pacifistes turcs ont trouvé la mort.
Enfin, pourquoi les éloges unanimes à propos du parcours exemplaire de Stéphane HESSEL, comportaient-ils une seule réserve : son implication au côté du peuple palestinien ?
Je vous laisse réfléchir là-dessus...
Nicole LABELLE
Réf :
Extraits de la dernière session du Tribunal Russell sur la Palestine
Des actes -solidement documentés- commis par Israël constituent des violations des règles de base du droit international (droit international coutumier, traités, résolutions de l’ONU et avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’édification d’un Mur dans le territoire palestinien occupé) :
violation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination codifié dans les résolutions 1514 (XV) et 2625 (XXV), et réaffirmée par la CIJ dans son avis consultatif sur le mur.
violation du droit international coutumier, normes relatives aux droits de l’Homme (A/RES/194/III, § 11 et le DIH coutumier tel que codifié par le CICR en 2005, article 132, Pacte international relatif aux droits civils et politiques Art. 12(2)) en interdisant le retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers.
violation des résolutions du Conseil de sécurité (CSNU) exigeant qu’Israël se retire des territoires occupés (87 résolutions à ce jour) et de la Charte des Nations Unies qui oblige les États membres à « appliquer les décisions du Conseil de sécurité » (Art. 25).
violation du « […] principe de l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre » (CSNU résolution 242), ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité condamnant l’annexion de Jérusalem. Le Tribunal note que la notion de territoire palestinien occupé fait référence à la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à la bande de Gaza puisque le retrait d’Israël en 2005 n’a pas mis fin à l’occupation de ce territoire. Cela ressort du fait qu’Israël conserve le contrôle, au sens de l’article 42 du Règlement de La Haye, de l’ensemble de l’espace aérien et maritime de la bande de Gaza ainsi que, le long de la frontière terrestre, d’une zone tampon de 300 m de large (600 et 1500 m de large par endroits) qui constitue une zone d’exclusion privant Gaza de 35 % de ses surfaces cultivables.
violation du droit du peuple palestinien à disposer de ses ressources naturelles et de ses richesses du fait de l’utilisation par Israël de terres cultivables palestiniennes, de l’exploitation des réserves d’eau palestiniennes et du refus de l’accès des Palestiniens à plus de 10 % de leurs réserves sûres d’eau potable (A/RES/64/292).
violation du droit international humanitaire qui proscrit :
l’implantation de colonies israéliennes (4e Convention de Genève de 1949 (CG), articles 49 et 147) et les expulsions de Palestiniens de leur territoire (idem) ;
les démolitions et expropriations de terres et de maisons arabes situées en territoire occupé (Règlement de La Haye de 1907, articles 46 et 55) ;
les mauvais traitements, la torture et la détention administrative prolongée de Palestiniens dans les prisons israéliennes (4e CG, articles 3, 32 et 78) ;
le non-respect du droit de retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers (A/RES/194/III, § 11 et le DIH coutumier tel que codifié par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 2005, article 132) ;
les attaques militaires contre les civils, les attaques aveugles et disproportionnées contre Gaza et les camps de réfugiés palestiniens (droit international humanitaire coutumier, règles 1 et 14 du Recueil du CICR) ;
les peines collectives à l’encontre de la population palestinienne de Gaza, où la situation ne sera plus viable d’ici 2020 selon l’Organisation mondiale de la santé (article 33, 4eCG)
les termes énoncés par la CIJ dans son avis consultatif sur le Mur en 2004.
Violation des libertés et des droits fondamentaux tels que la liberté de circulation, la liberté de religion, ainsi que le droit au travail, à la santé et à l’éducation en raison du Mur israélien et des points de contrôle dans le territoire occupé, qui empêchent les Palestiniens d’accéder librement à leur lieu de travail, aux écoles, aux services de santé et aux lieux de culte (Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, articles 12 et 18 ; idem relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, articles 6, 12 et 13).
Violation de l’interdiction de la discrimination fondée sur l’origine nationale par des politiques et pratiques israéliennes qualifiés d’apartheid par le TRP dans ses conclusions de Cape Town de 2011, qui dénient aux Palestiniens l’accès à une véritable nationalité, à la fois en Israël, dans le territoire occupé et au-delà.
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