Palestine « Yes We Can » make peace happens
Suite à la nomination par Barack Obama de Rahm Emanuel, un israélien à la tête du Secrétariat Général de la Maison Blanche, un poste jugé clé et le plus proche du Président, les arabes craignent que les engagements du candidat ne soient balayés par une équipe à la ligne dure et prenant parti, comme l’administration sortante, pour Israël au détriment de la cause palestinienne.
Ils rappellent à cet effet ses engagements électoraux :
« Israeli-Palestinian Conflict : Obama and Biden will make progress on the Israeli-Palestinian conflict a key diplomatic priority. They will make a sustained push – working with Israelis and Palestinians – to achieve the goal of two states, a Jewish state in Israel and a Palestinian state, living side by side in peace and security. » http://origin.barackobama.com/issues/foreign_policy/#diplomacy
Et relèvent que l’agence américaine de sondages Genesis a annoncé que 90 % des 8 millions d’arabes américains ont voté pour Barack Obama contre 2 % seulement pour John Mc Cain.
Ce vote a bien entendu été effectué tant en raison des politiques sociales promises aux Etats-Unis même à l’ensemble des américains (assurance maladie, réduction des impôts pour 95 % des américains dont le revenu est inférieur à 250 000 $US an etc etc) qu’en raison d’un changement radical dans la diplomatie américaine.
Concernant la Palestine, les arabes comprennent l’alliance stratégique des relations américano-israéliennes, mais ne comprennent pas que les américains sous l’administration Bush aient pris parti fait et cause pour un Etat qui, depuis 40 ans, bafoue toutes les résolutions de l’ONU, étende sa colonisation sauvage, réduise les territoires palestiniens en un ghetto invivable où les coupures d’électricité sont monnaie courante, bombarde, tue femmes et enfants et remette aux calandres grecques un interminable « processus de paix ».
Mahmoud Abbas s’est empressé de joindre à ses félicitations à Barack Obama ce que les Palestiniens attendent de la nouvelle administration américaine : qu’elle soit un « interlocuteur honnête » dans le conflit israélo-palestinien. Honnête comme la personnalité qui s’est dégagée de Barack Obama tout au long de sa campagne électorale et que le monde entier a saluée.
Israël, comme il sait le faire, a vite déplacé la question palestinienne sur le nucléaire iranien. La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a déclaré que Barack Obama ne devrait pas ouvrir des négociations avec l’Iran dans l’immédiat, estimant que cette volonté de dialogue pourrait être interprétée par le régime de Mahmoud Ahmadinejad comme un signe de "faiblesse".
La presse canadienne commente que « c’est le premier signe de divergence entre l’Etat hébreu et la future administration démocrate ».
Toutefois, interrogé par un journaliste lors de sa première conférence de presse vendredi après-midi à Chicago sur les félicitations qu’il a reçues de Mahmoud Ahmadinejad, Obama a répondu qu’il ne permettrait pas à l’Iran de poursuivre son programme nucléaire et qu’il répondra à Ahmadinejad par écrit en temps voulu ; ce qui devrait calmer Israël.
La presse israélienne se conforte à l’idée que le processus de paix avec les palestiniens ne puisse reprendre qu’après les élections.
» Pouvons-nous espérer la même tolérance si Israël continue à trainer les pieds dans le démantèlement de colonies afin d’éviter la confrontation avec les colons d’extrême droite ? Non, nous ne le pouvons pas. » se demande le Jérusalem Post, et d’ajouter « Il est peu probable que le nouveau gouvernement américain se montre aussi patient et modéré face à l’incapacité d’Israël à respecter les promesses qu’elle a faites aux Américains. »
« Pouvons-nous nous attendre à ce qu’Obama s’engage dès le début de son mandat sur la question du processus de paix israélo-palestinien ? Oui… et non. Le nouveau président américain mettra en place une équipe chargée du Moyen-Orient vraisemblablement assez vite, mais il est peu probable qu’il ait beaucoup à faire avant la fin du printemps ou le début de l’été, essentiellement parce qu’il devra attendre de connaitre l’issue des élections israéliennes. «
Vendredi, le jour de sa première conférence de presse, les résultats du chômage aux Etats-Unis révèlent une augmentation de 240 000 le nombre de pertes d’emploi faisant passer le taux de chômage de 6,1 à 6,5 % soit le taux le plus élevé depuis 1994, c’est dire que la tâche du nouveau Président, même si elle suscite beaucoup d’espoir est colossale.
L’Europe, qui prépare le G20 pour le 15 novembre pour tenter d’« imposer » un nouvel ordre monétaire international réduisant de facto le rôle et l’influence des institutions et de la monnaie américaines, ne lui fera pas de cadeau. Tout au plus pourra t-il prévaloir le fait qu’il n’est encore que le « Président élu » et mettre en avant sa nouvelle diplomatie pour faire cotiser le nouveau monde riche aux dégâts financiers causés par les aventures guerrières de l’administration sortante tant en Irak qu’en Afghanistan. Mais, des néo-conservateurs, il ne faut pas s’attendre à la moindre concession d’une administration en perte de popularité et de pouvoirs, malgré les soubresauts de Sarkosy pour faire un front euro-arabo-asiatique uni. Les principaux créanciers ont aussi des intérêts divergents tant commerciaux que stratégiques.
Devant cette situation de crise financière et d’espoir de l’arrivée d’un Messie à la Maison blanche , c’est dire à quel point Gaza, zoo inhumain visité encore aujourd’hui par un 3ème bateau d’hommes et de femmes de bonne volonté forçant le blocus israélien, interpelle notre conscience collective, celle qui s’est dégagée tout au long de cette campagne électorale américaine dans laquelle le monde entier s’est senti impliqué de prés ou de loin et a voté dans le même sens, celui de l’honnêteté, de la justice et de l’amour du prochain, riche ou pauvre, blanc ou noir, chrétien, juif ou musulman. L’espoir que nous a insufflé l’élection révolutionnaire du Président Barack Hussain Obama, un homme venu d’ailleurs, peut être de Krypton, envoyé par son père Jor-el pour sauver la planète terre, cet espoir, c’est à nous de le saisir, c’est à nous de le répandre.
Alors commençons à dire halte à ce blocus sur Gaza, car non seulement il est inhumain, mais il est le terreau de toute résistance, de tout intégrisme qu’il nourrit pour combattre dans un cercle vicieux. Israël doit avoir l’intelligence et la force de ses idées et montrer, comme s’apprête à le faire l’Amérique que nous avons aimée et que nous voulons retrouver, la force de son exemple et non l’exemple de sa force. Israël ne doit pas chercher, comme il le fait depuis 40 ans à « gagner du temps », à coloniser, à judaïser, à diviser, à conspirer, à corrompre, à renier, à construire des murs de ségrégation, à tuer. Israël doit avoir le courage de faire la paix avec ses voisins et de tourner la page à 60 ans de gué-guerre et d’insécurité permanentes. Une paix juste et durable, et non un diktat et une paix fragile.
Yes we can make peace happens.
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