Peak Oil : Bienvenue à bord du Titanic
La coque environnementale prend l'eau, la chaudière économique menace d'exploser, les 3eme classe sont verrouillés dans les entrailles du navire et dans les salons l'orchestre joue pour la bonne société européenne qui savoure sereinement du caviard. Dans leurs cabines les responsables de la Blue Star savent que tout est perdu, vident le coffre, se saoulent ou vérifient leurs armes... Voilà, si l'on veux être lucide la situation du monde face à l'épuisement des ressources.
Vous allez me dire que je cède à la mode du catastrophisme apocalyptique du moment.
Pourtant ce ne sont ni les prédictions de Nostradamus, ni les visions de Jean de Patmos, ni les films catastrophe hollywoodiens, ni la fin du calendrier Maya qui motivent ma parabole entre le Titanic et la situation du monde.
C'est l'accumulation des situations de crise dans l'ensemble des activités humaines et les réactions manifestes des plus influents responsables de la planète qui me font dire que non seulement nous somme en plein dans une crise sans précédent historique mais aussi que cette crise a dors et déjà balayé tous les repères et les valeurs qui nous permettent de comprendre le monde.
La seule raison pour laquelle nous n'en sommes pas conscient, c'est que le monde médiatique et politique continue de jouer la musique que nous voulons entendre et qui n'est ni plus ni moins qu'une farce dissimulant les révolutions radicales qui se passent en coulisse.
L'évolution menant à la situation actuelle a été comprise par les élites US dès les années 1970.
En effet c'est à cette époque que la production de pétrole essentiellement concentrée au Texas, a atteint le pic de production prédit par le géologue Marion King Hubbert dès 1940.
Hubbert avait découvert que la production de toute ressource minière suivait une courbe en forme de cloche qui passe par un maximum.
Une fois ce maximum dépassé la production décline forcément par la suite jusqu'à l'épuisement de la ressource.
C'est ce qui est arrivé au Texas dont les premiers puits avaient été creusés au tout début du XXe siècle.
Les USA se sont redu compte qu'ils ne pourraient plus assurer la croissance de leur besoins sans importer de façon de plus en plus massive du pétrole, principalement depuis l'Arabie et la Mésopotamie.
Cette nouvelle situation signifiait que leur balance commerciale allait s'effondrer inéluctablement les obligeant à liquider les réserves d'or mondial qui s'étaient massivement concentrées dans les coffres américains à l'occasion de la seconde guerre mondiale.
C'est pourquoi le 15 aout 1971 le président Richard Nixon a annoncé la fin de la convertibilité du dollar US en or.
Pour éviter tout échappatoire, les USA imposent que tout le pétrole se négocie en dollar US. Cela permet aux USA de continuer de se procurer tout le pétrole dont ils ont besoin contre du papier qui n'a d'autre valeur que celle qu'on veux bien lui accorder.
Le pic de Hubbert concerne évidemment chaque gisements de pétrole de part le monde mais le calendrier d'épuisement des réserves mondiales ne sont que difficilement estimées car les réserves déclarées par l'industrie pétrolière est parasitée par les implications économiques qu'elles entrainent. Ainsi les pays de l'OPEP ont augmenté leurs réserves entre 1984 et 1988 de façon spectaculaire sans aucune explication logique.
Selon les chiffres publiés depuis 1988 les réserves resteraient miraculeusement constantes en dépit du fait que l'OPEP exporte de plus en plus de pétrole tous les ans et qu'aucun nouveau gisement ne vient expliquer ce miracle.
Les géologues s'entendent cependant sur un calendrier qui fait consensus : Les réserves mondiales ont atteint leur pic de production entre 2006 et 2010. Nous sommes dans une phase de plateau ou le prix du baril rend certains gisements profonds économiquement exploitables. Ce "rab" empêche la courbe de la production de décroitre comme le prédit la courbe de Hubbert mais ce n'est qu'un répit de quelques années.
L'épuisement des hydrocarbures n'est pas un cas unique : de nombreuses ressources rares accusent un épuisement des réserves mondiales. Le mois dernier Chine a annoncé qu'elle gardera pour elle la production de "terres rares", dont elle possède 96% des réserves mondiales.
La plupart des gens ignorent de quoi il s'agit : Ce sont les éléments rares qui sont au bas du tableau périodique des éléments de Mendeleïev, celui que nous avons tous étudié au collége.
Or ces éléments rares sont indispensable à la haute technologie notamment pour la production d'énergie alternative mais aussi pour les semi-conducteurs etc.
Le calendrier d'épuisement des gisements connus de ces minerais est le suivant :
2012 : fin du terbium
2018 : fin du hafnium
2021 : fin de l'argent
2022 : fin de l'antimoine
2023 : fin du palladium
2025 : fin de l'or
2025 : fin du zinc
2025 : fin de l'indium
2028 : fin de l'étain
2030 : fin du plomb
2038 : fin du tantale
2039 : fin du cuivre
2040 : fin de l'uranium
2048 : fin du nickel
2050 : fin du pétrole
2064 : fin du platine
2072 : fin du gaz naturel
2120 : fin du cobalt
2139 : fin de l'aluminium
2158 : fin du charbon
Il s'agit là des dates d'épuisement, c'est à dire que la production a souvent déjà dépassé son pic et décroit.
On constate que ce n'est pas seulement l'énergie bon marché qui s'épuise.
Un vaste champ d'activités industrielles passeront du régime de croissance à celui du recyclage d'un stock non renouvelable.
Mais si l'or, l'argent et le cuivre sont recyclable, le pétrole ne l'est pas.
Le pétrole (comme toutes énergies fossiles dont le nucléaire) est brulé ou transformé au fur et à mesure qu'il est utilisé ce qui entraine plusieurs implications gravement négligées :
1) La contrepartie des pétrodollars a disparue. La valeur des dollars ne repose donc pas sur un stock de matière comme c'étais le cas de l'or.
2) Rien ne se perd, toute se transforme et en l'occurrence en polluants.
3) On ne sait pas nourrir la population mondiale sans le pétrole.
Nous sommes donc arrivé à un point où le modèle occidental, maintenant globalisé, va devoir faire face aux enjeux suivants :
- Passer d'une système de ressources bon marché à celui d'une énergie rare et chère.
- Eviter l'éclatement du système monétaire spéculant sur une croissance impossible à tenir.
- Ne pas entrer en conflit généralisé pour les ressources restantes.
Les effets collatéraux de ces pressions sont déjà là :
- Augmentation des risques sanitaires (agroalimentaire-nucléaire-environnemental).
- Recul de la démocratie.
- Durcissement des rapports sociaux.
- Intoxication médiatique généralisée.
Comme dans une tempête, les dirigeants réduisent la voilure et se préparent au grain.
Les mesures qu'ils prennent commence à dessiner un paysage cohérent :
Mise en place d'une gouvernance mondiale oligarchique en dépit des référendums, Unification des systèmes financiers et monétaires, (La Chine vient de donner son accord pour la mise en place d'une monnaie mondiale)
Démantèlement des souverainetés populaire,
Généralisation de la surveillance policière, vidéo et internet,
Déclanchement de guerres basées sur des manipulations médiatiques,
Campagnes sanitaires massives basées sur des manipulations médiatiques.
Si vous voulez en savoir un peu plus sur la suite du scénario, je vous invite à consulter l'étude intitulée Peak Oil publiée par Balfour & Associate en 2004 et le site de l'ASPO. (Association of Study of Peak Oil)
Et pendant ce temps, l'orchestre joue.
Vous reprendrez bien un peu de caviar ?
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