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Pourquoi ils détestent les « gringos »

 La politique de Washington en Amérique latine (mais pas seulement) est odieuse. Quand il s'agit de défendre ses intérêts stratégiques ou économiques, l'empire américain ne se pose pas de cas de conscience démocratique. L'exaspération est grandissante dans le monde hispanique face à la tutelle oppressante d'un empire qui prétend encore être le défenseur du monde libre. Entre l'autoproclamé champion de la démocratie et ses agissements impérialistes, il y a un gouffre. Renversements de régimes démocratiquement élus, embargos sur les populations, politiques d'austérité et interventions militaires, la face sombre de Washington éclipse ses beaux principes constitutionnels. Découvrez les conséquences dévastatrices d'avoir pour voisin l'Oncle Sam...

 Renversements de régimes "made in CIA"

 L'Amérique latine a été le théâtre de plusieurs renversements de régimes par la CIA, qui ont amplement démontré l'ingérence des États-Unis dans les affaires internes des nations latino-américaines. Deux exemples notables de ces interventions sont le renversement du gouvernement de Jacobo Arbenz au Guatemala en 1954 et celui de Salvador Allende au Chili en 1973. En 1954, au Guatemala, Jacobo Arbenz, un président démocratiquement élu, cherchait à mettre en place des réformes sociales et agraires visant à réduire les inégalités dans le pays. Ces réformes déplaisaient à l'United Fruit Company, l'entreprise américaine possédant d'importantes plantations de bananes dans la région. Sous prétexte de lutter contre le communisme, la CIA a fait renverser le gouvernement Arbenz. Des forces antigouvernementales ont été financées et entraînées par la CIA. Arbenz a été contraint de démissionner et un régime, favorable aux intérêts américains, l'a remplacé.

 Au Chili, en 1973, le président Salvador Allende, qui avait été élu démocratiquement et représentait un gouvernement socialiste, a également été renversé par la CIA. Les États-Unis craignaient que le gouvernement d'Allende ne favorise l'influence soviétique dans la région. La CIA a soutenu activement les forces opposées à Allende, fournissant une assistance financière et logistique à des groupes antigouvernementaux. Le 11 septembre 1973, un coup d'État militaire dirigé par le général Augusto Pinochet a renversé Allende, marquant le début d'une dictature militaire répressive au Chili.

 Ces deux exemples illustrent l'implication de la CIA dans les affaires politiques des nations latino-américaines, motivée par des intérêts géopolitiques et économiques. Les interventions de la CIA ont été conduites au mépris de la démocratie et de la souveraineté de ces nations.

 D'autres pays de la région, tels que le Nicaragua, le Honduras et le Panama, ont également subi des opérations soutenues par les États-Unis. Ces actes ont durablement entamé le crédit de Washington dans le monde latino-américain.

 

Les bases d'occupation américaines

 La présence de bases militaires américaines en Amérique latine nie la souveraineté des nations latino-américaines. Deux exemples notables de bases militaires américaines imposées sont la base navale de Guantánamo à Cuba et la base aérienne de Soto Cano au Honduras.

 La base navale de Guantánamo à Cuba est une installation militaire américaine située sur le territoire cubain. Elle a été imposée à Cuba à la suite de la guerre hispano-américaine de 1898, lorsque les États-Unis avaient envahi Cuba et imposé le traité de Guantánamo, qui accordait aux États-Unis le contrôle perpétuel de cette zone. Cuba demande depuis, en vain, la restitution de son territoire. La base, située en dehors du sol américain, est devenue un centre de détention bien commode où Washington peut se permettre de bafouer tous les traités internationaux en matière de prisonniers de guerre.

 La base aérienne de Soto Cano, également connue sous le nom de base aérienne de Palmerola, est située au Honduras. Elle a été établie dans les années 1980 dans le cadre de la politique de soutien militaire des États-Unis aux gouvernements anti-communistes de la région. La présence de cette base suscite des inquiétudes quant à l'influence américaine sur les affaires internes du Honduras. Malgré les demandes de fermeture, elle est restée opérationnelle et continue de menacer le pays.

 D'autres exemples de bases militaires américaines en Amérique latine incluent la base navale de Roosevelt Roads à Porto Rico, qui n'a été fermée qu'en 2004. La présence continue des militaires américains sur l'île inquiétait la population. Les Îles Vierges américaines hébergent également des bases militaires imposées, dont la plus notable est la base aérienne de l'US Air Force à Sainte-Croix. Ces bases d'occupation sont des rappels à l'ordre en cas de tentations politique non-conformes aux intérêts de Washington et remettent évidemment en question toute velléité de souveraineté nationale. 

 

 Les embargos économiques imposés aux populations

 Les États-Unis ont régulièrement recours à des embargos économiques pour exercer une pression politique sur les pays d'Amérique latine, limitant ainsi les échanges commerciaux et économiques de ces nations. Ce type de mesure coercitive est cynique, car il affecte plus les populations que les gouvernements ciblés. L'objectif est de faire pression sur les gouvernements en affamant leurs populations pour qu'elles se révoltent. L'un des exemples les plus connus est l'embargo économique imposé à Cuba depuis 1960.

 L'embargo économique américain sur Cuba a été mis en place dans le cadre d'une série de mesures punitives visant à isoler économiquement le pays et à exercer une pression sur la population cubaine. Cet embargo a perturbé les échanges commerciaux internationaux de la Havane, l'a empêché d'accéder aux marchés financiers internationaux ou recevoir des investissements étrangers. Cela a entraîné des pénuries de biens dont a cruellement souffert la population cubaine.

 D'autres exemples d'embargos économiques imposés par les États-Unis en Amérique latine incluent l'embargo contre le Nicaragua dans les années 1980, lorsque les États-Unis ont soutenu financièrement et militairement les groupes d'opposition au gouvernement sandiniste en place.
La politique d'embargo imposé par les Etats-Unis à leurs opposants a suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale, car cette politique bafoue, là encore, les principes du libre commerce et de la souveraineté économique des nations. Washington, puissance mondiale, s'en contrefiche.

 
Les politiques d'austérité imposées par le FMI

 Les politiques d'austérité imposées par le Fonds monétaire international (FMI) ont eu un impact très négatif sur les économies et les populations d'Amérique latine. Ces politiques, souvent soutenues par les États-Unis, prétendent « réduire les déficits budgétaires », « stabiliser les économies », « promouvoir la croissance à long terme... » Ces réductions des dépenses publiques, la privatisation des entreprises publiques, la déréglementation des marchés, les réformes fiscales et monétaires, et autres libéralisations des échanges sont toujours effectuées au détriment des populations jetées en pâture aux fossoyeurs de la finance mondiale.
Un exemple emblématique des politiques d'austérité imposées par le FMI est celui de l'Argentine dans les années 1990. En 1991, l'Argentine a mis en œuvre un plan d'ajustement structurel soutenu par le FMI, connu sous le nom de "convertibilité", qui prétendait stabiliser l'économie et éliminer l'inflation en fixant le taux de change du peso argentin sur celui du dollar américain. Cette politique a entraîné une dette abyssale, une perte totale de compétitivité et une crise économique majeure en 2001, qui a conduit à des troubles sociaux et à la chute du gouvernement en place.
Un autre exemple est celui du Mexique dans les années 1980 et 1990. Le Mexique a mis en œuvre des politiques d'austérité recommandées par le FMI dans le cadre du programme « d'ajustement structurel ». La réduction des dépenses publiques, la privatisation des entreprises d'État et la libéralisation des marchés financiers ont entraîné une augmentation de la pauvreté, des inégalités et une dépendance totale du pays envers les capitaux étrangers.

 Les politiques d'austérité imposées par le FMI ont également été mises en œuvre dans d'autres pays d'Amérique latine, tels que le Brésil, le Chili et le Pérou. Les conséquences ont toujours été catastrophiques pour les systèmes de santé et d'éducation, entraînant une détérioration des services publics essentiels. Cela a projeté des populations entières dans la pauvreté. Ces politiques d'austérité imposées par les Américains n'avaient pour but que de favoriser les intérêts des multinationales et des capitaux étrangers au détriment du bien-être des populations.

 
La mainmise des entreprises américaines

 Les entreprises américaines ont phagocyté les secteurs-clés tels que l'exploitation minière, l'industrie pétrolière ou l'agriculture, contrôlant ainsi les ressources naturelles et les activités rentables des pays colonisés.

 L'exemple emblématique est celui de l'United Fruit Company (UFCO), l'entreprise américaine qui a exercé une influence totalitaire sur les économies du Guatemala, du Honduras et de la Colombie. L'UFCO possédait non seulement de vastes plantations de bananes, mais monopolisait également l'accès aux terres et aux ressources locales.
Dans le secteur pétrolier, des entreprises américaines telles que Chevron, ExxonMobil et Halliburton se sont réservé l'exploitation des ressources pétrolières du Venezuela, de la Colombie ou de l'Équateur. L'exploitation des ressources naturelles au détriment des intérêts nationaux et de l'environnement est de moins en moins toléré par les populations spoliées de leurs richesses par l'Oncle Sam.

 La mainmise des entreprises américaines sur les médias en Amérique latine est également caricaturale. Disney, Time Warner et News Corporation contrôlent les principaux médias latino-américains, les chaînes de télévision, les stations de radio, les journaux et les plateformes en ligne. Cette concentration des médias, qui touche d'ailleurs presque tous les continents, anéantit la liberté de la presse.

 L'exemple emblématique est celui de Televisa, la plus grande entreprise de médias au Mexique, qui est contrôlée par les sociétés américaines Univision et WarnerMedia. Cette concentration de la propriété des médias interdit tout discours contraire aux intérêts de Washington et affecte le processus électoral.

 
Les bonnes vieilles interventions militaires

 L'histoire de l'Amérique latine est marquée par le traumatisme des interventions militaires américaines pour sanctionner toute opposition politique. L'histoire des guerres menées par Washington contre les populations latino-américaines est ancienne. Elle remonte à la Guerre américano-mexicaine (de 1846 à 1848) où les Américains ont, purement et simplement, annexé le Texas, l'Arizona, le Nevada, l'Utah, le Nouveau-Mexique, le Colorado et une partie du Wyoming. Si le monde occidental a gobé le storytelling de Zorro, le souvenir de la spoliation de ces vastes territoires n'est jamais passé au Mexique.

 L'occupation militaire américaine en République Dominicaine, de 1916 à 1924, est un autre grand moment de « démocratie à l'américaine ». Les forces américaines avaient alors carrément occupé l'île pour protéger leurs intérêts économiques. Cette occupation de huit ans a annihilé la sympathie des populations locales envers les « Yankees ».

 Au Nicaragua, entre 1912 et 1933, les États-Unis ont, de nouveau, envoyé des troupes pour soutenir des groupes paramilitaires dans le pays... Et protéger leurs intérêts économiques.

 Il y a eu encore l'occupation d'Haïti, de 1915 à 1934. Cette occupation a duré près de vingt ans et pris fin au milieu des émeutes d'un pays rendu ivre de rage. Washington a ensuite fait payer très cher à la patrie de Toussaint Louverture son goût pour l'indépendance.

 L'invasion militaire du Guatemala, en 1954, pour renverser le gouvernement démocratiquement élu de Jacobo Arbenz ne visait qu'à protéger les intérêts de la United Fruit Company.

 L'invasion de la baie des Cochons, à Cuba en 1961, a échoué. Le but était de renverser le gouvernement de Fidel Castro. Cette opération s'est soldée par un échec retentissant. Là encore, Cuba paie encore très cher l'humiliation de Washington.

 En 1989, les États-Unis ont envahi le Panama pour renverser le gouvernement de Manuel Noriega. L'homme n'était pas un enfant de chœur. Il avait été l'homme de la CIA mais il ne plaisait plus...
L'occupation militaire de la Grenade, en 1983, n'avait pas pour autre but que de renverser le gouvernement marxiste de Maurice Bishop, coupable de ne pas penser correctement.

 Ce sont ces interventions militaires américaines en Amérique latine qui ont, bien évidemment, nourri l'anti-américanisme latent dans la région.

 

L'histoire conflictuelle des relations entre les États-Unis et l'Amérique latine vient du contraste frappant entre la communication du "champion de la démocratie" et ses agissements de voyou. Les multiples exemples de cette ingérence américaine, depuis les renversements de régimes soutenus par la CIA, les bases militaires imposées aux pays, les embargos économiques et les politiques d'austérité imposées par le FMI, jusqu'à la mainmise des entreprises américaines sur les économies locales et les médias, indignent l'Amérique latine. Elles révèlent un paradoxe troublant entre les idéaux démocratiques revendiqués par les États-Unis et l'ingérence de leurs services dans les affaires internes des nations voisines. L'Amérique latine mérite d'être traitée avec dignité et de pouvoir définir son propre avenir politique, sans l'ingérence et les manipulations des Yankees. Il est même légitime de parler d'un mépris des WASP (White Anglo Saxon Protestant) envers les « coloured people », qu'ils soient Noirs, Indiens, métissés ou de type méditerranéen.

 C'est en se rappelant de cette longue histoire d'abus de l'Oncle Sam que l'on comprend l'empressement actuel des nations latino-américaines à rejoindre les BRICS et leur Nouvelle banque de développement comme alternative heureuse à la Banque mondiale existante et au Fonds monétaire international. 

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7 réactions à cet article    


  • Parrhesia Parrhesia 24 juin 2023 12:22

    Hé oui ! Ceci est malheureusement exact !

    Mais « ceci » ne s’arrête pas là ...

    Les similitudes sont en effets nombreuses entre les effets dévastateurs de la politique mondialiste du N.O.M. sur l’Amérique du Sud et sur l’actuelle contre-europe !

    Notamment dans cette phrase :

    >>> Cette politique a entraîné une dette abyssale, une perte totale de compétitivité et une crise économique majeure en 2001, qui a conduit à des troubles sociaux et à la chute du gouvernement en place.<<<

    Cela n’évoque rien pour vous, peuples européens en général et français en particulier ?

    Or, nous devons ouvrir ici une parenthèse qui prend chaque jour un peu plus d’importance. Remarquons que je ne mets pas ici en cause directement les États-Unis d’Amérique, mais bien le N.O.M. sous l’emprise duquel la population des États-Unis est également tombée.

    Et la nuance est importante dès lors que l’on réalise qu’en dépit des apparences l’évolution de la situation mondiale actuelle profite chaque jour un peu plus au régime très particulier de Pékin et chaque jour un peu moins à Washington !

    Je n’en citerai pour exemple que les temps où la General Motors Corporation avait deux usines à Gennevilliers. Elle y réalisait alors des bénéfices en générant des royalties qui profitaient aux U.S.A. Elle y payait des impôts que beaucoup de sociétés étrangères rongeuses ne payent plus. Elle y fournissait du travail à des personnels français plutôt plus heureux que beaucoup d’autres... et le tout dans une France alors quatrième puissance mondiale et première puissance mondiale sur le plan social !!!

    Si les populations américaines et occidentales en général, (Russie comprise), n’en prennent pas conscience à temps en prenant leurs distances vis-à-vis du N.O.M. sous l’emprise duquel elles sont tombées, cela risque de se terminer très mal pour tous le monde.

    Sauf pour l’Asie ! Et encore... pas toute l’Asie !


    • Lynwec 24 juin 2023 14:10

      Naufrage organisé...


      • Parrhesia Parrhesia 24 juin 2023 14:12

        @Lynwec
        Oh Combien !!!


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 25 juin 2023 10:10

        Merci pour cet article.

        Il faut en effet souligner que l’impérialisme Yankee veut de longue date dominer toute l’Amérique Latine.

        Seul le trotskyste Nahuel Moreno qui avait constitué le SLATO (Secrétariat Latino-américain du Trotskyste Orthodoxe),

        considérait la révolution cubaine comme la première étape vers la révolution en Amérique Latine tout en combattant la politique stalinienne de Castro. Il a ainsi développé une organisation révolutionnaire dans de nombreux pays d’Amérique Latine.

        En tant que militant de l’AGIMO qui perpétue en France ce combat, je ne manque pas de proposer la publication d’articles sur AgoraVox pour continuer à oeuvrer dans ce sens . Voir notamment :

        Solidarité avec les mobilisations ouvrières et paysannes au Pérou !
        Nicaragua : le héros sandiniste Hugo Torres meurt en prison

        Les trotskystes et la révolution cubaine

        Chili : Tout le monde doit voter Boric ! Contre Kast le pinochetiste

        Cuba : Nous revendiquons le droit à la mobilisation du 15 novembre pour la « Marche pour le Changement »

        En Argentine, se joue la reconstitution de la IVème internationale

        Le trotskisme en Argentine

        Je publie sur mon blog de Médiapart mes articles qui sont refusés sur AgoraVox. Notamment :
        Brésil : Comment réagir au coup d’Etat de Bolsonaro.
        Non à l’Etat d’urgence au Pérou.

        Il faut remarquer que sur AgoraVox, de nombreux intervenants crient haut et fort (écrivent avec forces épithètes) qu’ils s’opposent à la politique américaine quand ils soutiennent Poutine. Il n’en est rien. Poutine et les dirigeants américains ne sont pas des ennemis (Ils sont contre toutes les révolutions. Ils sont violemment anti-communistes). Ce sont des concurrents ou des adversaires. Ce n’est pas la même chose.

        Il est remarquable, à ce sujet, que tous les sites web de la nouvelle extrême-droite, dont se réclament ces gens-là (réseau international, Réseau Voltaire, Egalité et réconciliation, le saker francophone, TV libertés...) sont silencieux sur cette politique américaine en Amérique Latine. Quand on est d’extrême-droite on ne critique pas ceux qui soutiennent l’extrême-droite ailleurs dans le monde.

        Evidemment tous les prétendus anti-yankee d’AgoraVox font de même.

        Il faut savoir trier entre le bon grain et l’ivraie... comme disait l’autre rigolo !


        • SilentArrow 27 juin 2023 13:12

          @Jean Dugenêt

          C’est qu’il nous ferait une révolution trotskiste, notre petit marquis Du Genou !


        • SilentArrow 25 juin 2023 14:59

          @William Kergroach

          ¡Basta ya !


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