Nous défendons l'idée selon laquelle la France agit dans le bon sens en intervenant militairement au Mali. Explications.
Bien sûr que l'intervention française au Mali est une bonne action. L'opinion publique doit prendre garde à ne pas assimiler cela à de l'ingérence dans les affaires politiques d'une ancienne colonie, car cette opération SERVAL ne doit pas être jugée comme un renouveau de la Françafrique. L'arrivée des troupes françaises est l'unique moyen pour que l'issue de l'instabilité politique qui est de mise au Mali soit un retour à l'ordre républicain et démocratique, et la préservation de l'intégrité territoriale du pays.
Un succès ne ferait-il pas la fierté des Français, qui verraient leur pays sauver une nation en déconfiture ? Cela donnerait une excellente image dans la sous-région. L’impression que le peuple de France a est que François Hollande veut endosser le costume de gendarme du monde. Et alors ? Faudrait-il donc laisser cette partie du monde se « balkaniser », avec pour prétexte que les autres occidentaux ne se joignent pas à la France dans l’opération ? Être seul ne rend pas pour autant la cause défendue moins noble.
Les gens estiment que cette guerre a forcément une répercussion financière et va rejaillir sur le contribuable. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’en intervenant au Mali, la France préserve aussi les intérêts qu’elle a dans la zone sahélo-sahélienne. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que plusieurs pays limitrophes du Mali sont les principaux pourvoyeurs de notre pays en matière de ressources énergétiques : Niger, Algérie par exemple.
La présence des soldats ne coûte « que » 400 000 euros par jour quand elle a été estimée à près d’un million et demi en Libye.
Dans le point de vue que nous tentons d’exposer, il y a donc plein d’aspects positifs. La France rétablirait la stabilité au Mali, ce qui est tout à son honneur. Et tant pis si les Allemands ne pensent pas la même chose, après tout. Dans le même temps, elle garderait intact son désir de protéger ses intérêts, et en accompagnant la transition politique vers un retour à la quiétude, elle ferait du Mali – troisième producteur d’or en Afrique et pays dans lequel des gisements de pétrole ont été découverts – un nouveau partenaire économique.