Poursuites contre Angela Merkel pour s’être réjouie de la mort de Ben Laden
Un juge de Hambourg a déposé plainte contre la chancelière Angela Merkel pour s'être réjouie de la mort de Ben Laden.
« Je me réjouis que Ben Laden ait été tué », avait déclaré la chancelière dans un message télévisé au lendemain de l’opération commando américaine au Pakistan.
Le juge, un dénommé Uthmann, cite l'article 140 du Code pénal allemand qui interdit de « récompenser ou approuver » le crime. Il allègue que Mme Merkel aurait approuvé un « homicide », un délit passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans, et d'une amende.
En réalité, si l'on applique la présomption d'innocence, les circonstances de la mort du terroriste ne sont pas suffisamment éclaircies pour qu'un homicide ait été judiciairement constaté.
Mais la bien-pensance se déchaîne :
Siegfried Kauder, président de la Commission des Lois au Bundestag issu de la CDU (parti de Merkel :) « Je ne l’aurais pas formulé ainsi, on ne doit pas exprimer ses envies de vengeance. Nous ne sommes pas au Moyen Age »
Werner Hoyer, libéral : "La joie est dans le mauvais registre".
Un quotidien de gauche, le "Frankfurter Rundschau" rappelle les dix commandements : "Angela Merkel est une fille de pasteur et la présidente d'un parti qui se veut chrétien. Les dix commandements devraient guider son action politique, par exemple le cinquième qui dit "tu ne dois pas tuer".
Le président du Conseil central des Musulmans, Aiman Mazyek, souligne que Merkel est « présidente d’un parti chrétien » et juge ses propos « déplacés ». Ecoutons le bon apôtre :
« Le terrorisme a introduit une grande perversité dans le monde. Nous ne devons pas nous laisser contaminer par sa logique de mort ; nous devons nous opposer à lui avec fermeté et dignité et non en ripostant dans le même registre ».
Il a donc réussi à insinuer que Merkel, quand elle dérape, représente un peu tous les chrétiens, puisqu'elle est leur présidente ; en même temps, il se garde bien de quafilier d'"islamique" le terrorisme de Ben Laden.
Dans cette Allemagne peu laïque, les diverses curetonneries, et équivalents protestants, en rajoutent et font bloc derrière l'islam :
Alois Glück (Conseil central des Catholiques et responsable de la CSU) désapprouve l’emploi du mot « joie », qu'il trouve « incompréhensible et très irritant ».
Eberhard Schockenhoff, théologien, membre du Conseil national d’éthique « La mort brutale d’un homme ne doit jamais être un motif de réjouissance ».
Dans cette affaire, donc, il n'y a que des gentils du côté des religions ; et une seule méchante : la chancelière.
Elle ne défend d'ailleurs même pas vraiment, et s'excuse presque par la voix de son porte-parole : « Le motif de sa joie était l’idée qu’aucun danger ne viendrait plus de cet homme. Nous espérons que le monde est plus en sécurité ».
Le site canadien Poste de Veille, qui internationalise l'affaire Merkel, voit les choses autrement :
"La mort de Ben Laden a permis aux Navy Seals de saisir quantité de documents dans sa maison, y compris des documents contenant des informations sur un projet d'attentat à l'occasion du 10e anniversaire du 11 Septembre. La mort de Ben Laden va certainement sauver des vies humaines, et c'est normal d'en être "heureux.
C'est très différent des réjouissances à Gaza après le 11 Septembre, où des musulmans ont célébré le meurtre de 3000 civils innocents par des djihadistes.
La poursuite contre la chancelière Merkel est une aberration du politiquement correct. De plus, le juge qui a déposé la plainte suppose que la mort de Ben Laden résulte d'un homicide criminel, ce qu'aucun tribunal n'a déterminé."
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