Présidentielle américaine : Obama, le futur roi du monde ?
Où en sont les primaires américaines ? Petit résumé d’étape de la situation pré-présidentielle aux États-Unis où les mécanismes électoraux sont fort complexes.
Nul ne peut nier que la personne qui sera élue le 4 novembre 2008 à la présidence des États-Unis aura une influence déterminante dans la marche du monde. Nous l’avons d’ailleurs constaté lors du choix présidentiel de l’an 2000.
Des candidats qui sortent souvent d’un chapeau
Pourtant, la préparation de la campagne présidentielle, la désignation (assez) démocratique du candidat des deux grands partis (j’écris ‘assez’ car il y a dans le processus beaucoup à y redire, processus qui fera l’objet d’un autre article), et, finalement, l’élection du ‘champion’ se font d’une manière tout à fait inhabituelle pour des électeurs français, à tel point qu’un Bill Clinton, obscur gouverneur d’Arkansas, a pu diriger pendant huit ans la première puissance mondiale (le républicain Huckabee est devenu gouverneur de cet État de 1996 à 2007).
En France, depuis 1965, la plupart des candidats ayant obtenu plus de 10 % des voix ont eu un passé politique prestigieux : ancien Premier ministre ou plusieurs fois à la tête de ministères régaliens (j’y inclus improprement les Finances). Et finalement, les rares candidats à n’avoir pas eu cette expérience ont quand même été anciens ministres : Jean Lecanuet, Alain Poher, Ségolène Royal et François Bayrou (j’exclus Jean-Marie Le Pen et Georges Marchais issus de partis qui n’envisageaient pas de gouverner). L’expérience politique fut d’ailleurs l’une des forces de Nicolas Sarkozy en 2007.
Commençons déjà par dire qu’à une élection présidentielle américaine, il n’y a pas seulement deux candidats (des deux grands partis), mais beaucoup plus.
Pour 2008, outre Ralf Nader (74 ans) qui vient d’annoncer, pour la cinquième élection, sa candidature en indépendant (sous l’étiquette écologiste en 2000, il avait été critiqué pour avoir empêché l’élection d’Al Gore), il y aura un candidat du Parti vert, du Parti socialiste des États-Unis, du Parti socialiste des travailleurs, du Parti réformateur, du Parti libertarien, du Parti constitutionnaliste... (ces trois derniers partis souhaitant soutenir le candidat républicain Ron Paul) avec également des procédures de primaires.
Les républicains derrière MacCain
Chez les républicains, la situation est clarifiée.
Après l’abandon de Romney le 7 février 2008, il n’y a plus d’incertitude : le vétéran John MacCain sera le candidat des républicains. À 71 ans, il est âgé d’un an de plus que Ronald Reagan lors de sa première élection en 1980.
Actuellement (*), MacCain a obtenu 1 019 délégués et il en faut 1 191 pour atteindre l’investiture. En comptant les 272 délégués pour Mitt Romney qui a annoncé son soutien à MacCain, on peut dire que la majorité absolue lui est déjà acquise.
En face, essentiellement Ron Paul (qui plafonne à 14 délégués) et surtout Mike Huckabee, ancien pasteur baptiste représentant les conservateurs les plus réactionnaires du Parti républicain, qui a réussi quelques belles victoires (notamment la Géorgie et le Kansas), ce qui lui a permis de récolter 254 délégués. Certains estiment que son entêtement à ne pas renoncer encore à ce stade de la compétition (alors qu’il n’a plus aucune chance) a pour but de prendre des positions au sein du Parti républicain qui ne l’apprécie guère, voire de devenir le vice-président de John MacCain (poste qu’a exclu catégoriquement Condoleezza Rice le 22 février 2008).
MacCain est revenu de loin. Battu par Huckabee et Romney dans les premières primaires en janvier dernier, il était même en manque de financement. Sa victoire dans le New Hampshire et surtout dans le Michigan l’a ‘relancé’. Le contraire, finalement, des primaires de 2000 où il avait très bien commencé face à George W. Bush qu’il déteste depuis longtemps.
MacCain est d’abord un candidat républicain ‘centriste’, c’est-à-dire modéré, capable d’attirer vers lui des électeurs hésitants, ceux de la ‘mare aux canards’ (équivalent au ‘marais’ français).
Aujourd’hui, MacCain semble faire de la surenchère conservatrice pour unifier son parti, mais a déjà un gros avantage sur le Parti démocrate, puisqu’il peut commencer dès maintenant à taper sur les démocrates. Et ses thèmes de campagne peuvent être en décalage avec les attentes des Américains : il préfère parler de la sécurité nationale et de l’Irak à évoquer les sujets économiques qu’il avoue très mal maîtriser.
Cependant, les ‘boules puantes’ sont sorties. Dans le New York Times du 21 février 2008, il est accusé sans preuve qu’il aurait eu une liaison amoureuse avec une responsable de lobbying il y a huit ans. Sa femme Cindy le soutient (tiens tiens, comme Hillary soutenait Bill Clinton ?) et le médiateur du journal a fait son mea culpa en disant que c’était une information qui n’était pas à diffuser sans preuve. Malgré tout, les rumeurs sont là et peuvent considérablement entacher l’image moralement très stricte de MacCain.
Les démocrates très partagés
Chez les démocrates, tout reste encore possible, pour reprendre un slogan français.
Mais la voix du possible se réduit de plus en plus pour Hillary Clinton. C’est d’ailleurs étrange que cette descente aux enfers pour elle. Dès la fin du billclintonisme, il était déjà question de sa candidature. En attendant, elle se fait élire sénatrice et montre qu’elle est très à l’aise avec la vie politique nationale, tant politiquement que médiatiquement.
Hillary Clinton, la candidate naturelle
Hillary Clinton, c’est une force de l’intelligence. C’est aussi une femme, ce qui changerait un peu pour les États-Unis. Déjà dans le monde, beaucoup de pays ont placé des femmes à leur tête (je ne sais pas si je dois inclure la France ou pas, avec Édith Cresson en 1992).
Et surtout, c’était la candidat idéale du Parti démocrate. Préparée, connue, attendue. ‘Naturelle’ dirait-on en France. Surtout depuis qu’Al Gore, devenu prix Nobel de la paix et trop occupé dans ses affaires privées, a renoncé à la compétition.
Certes, certains pouvaient voir d’un mauvais œil l’aspect dynastique des choses.
Par exemple, lire cette succession de deux familles régnantes pour vingt-quatre ans pourrait inquiéter :
1988 : Bush.
1992 : Clinton.
1996 : Clinton.
2000 : Bush.
2004 : Bush.
2008 : Clinton.
Encore que les Américains puissent raffoler des histoires à la Kennedy et que finalement, contrairement à la France, excepté Richard Nixon, les candidats battus ne persévèrent pas (dommage pour Al Gore).
Hillary Clinton subit aussi des violentes attaques typiquement machistes (alors que Ségolène Royal n’en a subies qu’au sein même de la direction du PS et de manière feutrée). Et elle est l’objet, pour certains électeurs, d’un très fort rejet. Car représentante de l’etablishment et des lobbies.
Et voilà Obama
Et puis, voici l’arrivée dans la cour des grands de Barack Obama.
On parle d’un ‘jeune sénateur noir’. C’est évidemment faux (**). Il a 46 ans (47 ans à l’élection), soit un an de plus que Bill Clinton à son élection de 1992, et il n’est pas noir mais métis, ce qui est important : en effet, il ne représente pas plus les Noirs que les Blancs et d’ailleurs, son enfance à Hawaï et en Indonésie l’a éloigné de son origine kenyane même si, après, dans sa vie professionnelle, il s’est consacré à des populations noires défavorisées dans un quartier Sud de Chicago. Il n’est pas musulman, mais chrétien (Église unie du Christ), mais ses origines familiales (‘musulmanes athées’) et son enfance lui ont fait connaître l’islam (qui ne peut pas être, en lui-même, un axe du Mal).
Barack Obama, comme Hillary Clinton, est très brillant intellectuellement : université Columbia de New York, puis (en cours de carrière), Harvard (qu’avait fait aussi son père, cause de son abandon familial). Sa femme Michelle Robinson est également une brillante juriste de Chicago, très influente, et a poussé Obama à faire de la politique.
Dès 1996, Obama est élu sénateur de l’État de l’Illinois puis, en 2004, après avoir éliminé d’autres rivaux démocrates, il se fait élire au Sénat fédéral contre un sortant républicain. Mais juste avant cette élection triomphale (70 %), à la Convention du Parti démocrate qui a investi John Kerry comme candidat, il est choisi pour faire un discours qui a marqué beaucoup de responsables démocrates. Certains caciques disaient en gros : il est bien ce p’tit jeune, il pourrait être un excellent candidat en 2012 ou en 2016 !!
Une campagne percutante
Mais Obama ‘déplace les lignes’. Dès les premières primaires de janvier, il gagne quelques États et Hillary Clinton est déstabilisée. Obama ne représente pas les Noirs. Mais surtout les jeunes. Et même les femmes ! Au fil des primaires, Obama a redonné beaucoup d’espoir au Parti démocrate. Surtout parce qu’il a réussi à amener chez les démocrates de nombreux nouveaux électeurs (faut-il comparer ceux-là avec les nouveaux inscrits du PS en 2006 pour soutenir Ségolène Royal ?).
Le Super Tuesday (5 février 2008) a été mi-figue mi-raisin, et surtout n’a pas permis de départager les deux candidats. Deux, car bien vite, John Edwards a abandonné la partie.
Aujourd’hui (*), Barack Obama a fait désigner 1 375 délégués alors que Hillary Clinton n’en a que 1 279. Il en faut 2 025 pour être investi. Dans ce décompte sont compris aussi les super-délégués (dont l’existence sera expliquée dans un article à venir) qui sont des apparatchiks du Parti démocrate et qui peuvent changer d’avis en fonction des circonstances. Ils sont 795 (soit 20 % du nombre total de délégués !) très majoritairement favorables à Hillary Clinton. Mais le mouvement semble s’inverser. Dans les supputations actuelles, 241 choisissent Hillary Clinton (qui a eu des défections depuis janvier) et 182 Barack Obama. Et les autres super-délégués réfléchissent et sont très sollicités.
L’avance d’Obama est désormais remarquable depuis les primaires du 12 février 2008. Jusqu’alors outsider, il devient le favori. Depuis le Super Tuesday, il a gagné tous les États en jeu (onze victoires).
Tout le monde explique donc que, pour rester dans la course, Hillary Clinton doit gagner le Texas et l’Ohio le 4 mars prochain. Mais, surtout, gagner largement pour rattraper son retard de délégués (contrairement aux républicains, la désignation est à peu près à la proportionnelle).
Une tendance obamophile
Les sondages actuels (*) ont de quoi inquiéter Hillary Clinton. Au Texas, Obama l’emporterait maintenant avec 47,8 % contre 46,3 % (environ 3 % d’intervalle d’indétermination, donc ex æquo, ce qui compte, c’est la tendance : encore très récemment, Hillary Clinton était donnée gagnante) et, dans l’Ohio, Obama réduit son retard (initialement de 20 %) avec 41,6 % contre 49,6 % à Hillary Clinton.
Même les sondages fédéraux (vu le mécanisme de désignation par États, le pourcentage de la population américaine dans son ensemble n’a pas beaucoup d’influence sinon pour sonder les tendances) sont nettement à l’avantage d’Obama avec 48 % contre Hillary Clinton avec 42 % (le 12 février encore, Obama était en retard avec 43,7 % contre Hillary Clinton avec 45,3 %).
Un autre sondage (USA Today/Gallup) publié ce 26 février 2008 affirme que 70 % des Américains pensent qu’Obama aura l’investiture et 63 % des électeurs démocrates pensent qu’il est le mieux placer pour battre le candidat républicain.
Car les plus inquiétants, ce sont les sondages qui simulent l’élection réelle, pas les primaires.
Dans un match Hillary Clinton vs MacCain, elle perdrait globalement 44,7 % contre 46,5 % pour MacCain, même si un sondage la donne gagnante 48 % à 43 % (AP-Ipsos). Un autre, le plus récent, donne 5 % d’avance à MacCain (LA Times/Bloomberg). Une légère remontée est toutefois constatée pour Hillary Clinton et peut être en rapport avec les accusations contre la probité de MacCain (?).
Dans un match Obama vs MacCain, depuis plusieurs semaines, la victoire reviendrait à Obama 46,7 % contre 43,5 % à MacCain. Un sondage très récent (CDS News/New York Times) lui donne même 12 % d’avance (mais USA Today/Gallup lui donne toutefois 1 % de retard aux mêmes dates).
Je précise bien sûr que tous ces sondages sont très fluctuants et peuvent donc évoluer dans un sens ou un autre, surtout d’ici novembre (encore huit mois !). Ce qui est sûr, c’est que le score entre le candidat démocrate et le candidat républicain sera longtemps très serré.
Obama, le vote désormais utile
À l’heure actuelle, c’est clair qu’Obama est plus solide qu’Hillary Clinton pour batailler contre MacCain. Ce qui effraie le clan Clinton qui a conquis l’appareil du Parti démocrate depuis seize ans.
Ainsi, l’intérêt du Parti démocrate, en termes de vote utile, se déplace subrepticement d’Hillary Clinton vers Barack Obama.
De ce fait, et depuis les premiers échecs d’Hillary Clinton début janvier, les nerfs sont à rude épreuve. Surtout qu’Obama a réussi à collecter un immense trésor de guerre (plus de 100 millions de dollars), alors qu’Hillary Clinton a dû emprunter sur ses fonds propres.
Les nerfs peuvent même se lâcher. Ainsi, le 18 février 2008, un représentant d’Hillary Clinton était même allé jusqu’à envisager d’essayer de retourner l’opinion des ‘pledged delegates’ (délégués engagés) élus sous la bannière d’Obama alors qu’ils ont un mandat impératif, ce qui revient à vouloir violer la volonté des électeurs. Phil Singer, le porte-parole d’Hillary Clinton, a vite démenti, mais cet incident a montré que les esprits sont très fébriles face à la solide progression d’Obama.
Obama, nouvelle cible
Les attaques fusent contre Obama. Parfois en dessous de la ceinture. Souvent de mauvaise foi. Ou contradictoires. Les plus viles d’ailleurs sont du fait même de Bill Clinton (jouant le rôle du méchant).
On peut en citer quelques-unes, puisque MacCain ne manquerait pas de les utiliser si Obama était investi.
1. Obama n’a pas d’expérience. Et est comparé par Hillary Clinton à l’université George Washington à Bush Jr qui a eu un « résultat tragique » en politique étrangère (il faut dire que les déclarations d’Obama sur le Pakistan n’ont pas de quoi rassurer).
2. Obama n’a que du verbe, mais pas d’action (tiens, cela fait penser à un candidat français).
3. Obama va islamiser l’Amérique (aidé d’une photographie de 2006 le représentant portant un turban et une tunique blanche offerts par les habitants de Wajir, au Kenya dont son père est originaire) alors qu’il est protestant lui-même.
4. Obama n’utilise même pas ses propres mots et reprend les discours de ses copains (en l’occurrence, celui du gouverneur du Massachusetts, Deval Patrick, qui se trouve être aussi son directeur de campagne).
5. Obama revient sur sa promesse de plafond de ses dépenses électorales, argument que pourrait reprendre MacCain qui a eu des difficultés à collecter des fonds pour sa campagne (mais Hillary Clinton refuse de plafonner ses propres dépenses électorales). Il avait promis de rester aux 85 millions de dollars de financement public pour limiter l’influence des lobbys.
6. Obama est financé par de nombreux lobbies (comme tous les autres grands candidats).
7. Obama irait voir Raul Castro, Hugo Chavez et, même, Ahmadinejad (là, c’est un réel clivage, Hillary Clinton, qui avait voté la guerre en Irak, reste dans l’orthodoxie ‘bushienne’ qui a toujours prévalu pour Cuba, le Venezuela, l’Iran, la Corée du Nord...).
8. Obama propose une couverture santé universelle moins large qu’Hillary Clinton (souscription obligatoire uniquement pour les enfants, mais facultative pour les adultes).
9. Obama critique l’ALENA qui a été réalisée en 1994 (sous Bill Clinton) et qui est très impopulaire car de nombreux emplois manufacturés sont partis au Canada ou au Mexique (Hillary Clinton avait considéré en 2006 que c’était une « aubaine » pour l’économie américaine).
Obama, un leader charismatique
Le débat du 21 février 2008 à Austin a montré un Obama extrêmement maître de lui et Hillary Clinton, loin d’avoir réussi à le déstabiliser, a même semblé reconnaître - même si elle le nie - sa probable défaite en se disant avoir été honorée d’avoir débattu avec lui.
Alors qu’on disait qu’Obama n’était excellent que devant les foules dans les meetings, et peu à l’aise dans les débats contradictoires (comme Bush Jr en 2000), il dévoile aussi une grande capacité à faire des débats.
Le débat de ce 26 février 2008 à Cleveland, les deux candidats ont estimé que tout les opposait, ce qui est gênant pour rassembler leur parti après les primaires.
Hillary Clinton en est réduite actuellement à pinailler sur les mots de vocabulaire (reprochant à Obama de ‘dénoncer’ et pas de ‘rejeter’ le soutien financier de Louis Farrakhan, connu pour ses dérapages antisémites).
Notons aussi que ce débat d’hier, c’était le dixième débat public entre Barack Obama et Hillary Clinton (pour comparaison avec l’élection française, un seul débat de second tour en 2007, et trois débats, il me semble, pour les primaires du PS en 2006).
Évidemment, Barack Obama a un discours très démagogique et populiste. Il martèle ses slogans sur le fait qu’il est possible de redonner espoir et de conduire le changement. Un thème repris aussi bien par Romney que par d’autres candidats (en France, Giscard d’Estaing en 1974, Mitterrand en 1981 et Sarkozy en 2007 ont gagné l’élection présidentielle avec cette thématique somme toute très banale).
Mais l’homme, la personnalité est exceptionnelle. Son charisme fait déplacer de véritables foules, et a la capacité de faire le lien entre ces foules et lui (il vint même saluer les deux mille malheureux supporters qui n’avaient pu entrer dans une salle par exemple).
Martin Luther King ? John F. Kennedy ? Jesse Jackson ?...
Non, aucun modèle. Ou tous sont sa référence. De toutes façons, il faut ratisser large.
Un soutien croissant pour Obama
Obama bénéficie de nombreux soutiens. Le clan Kennedy, Oprah Winfrey (la présentatrice télévisée milliardaire), John Kerry, Robert De Niro, George Clooney, Eddie Murphy (qui vient de recevoir l’oscar du plus nul acteur), plusieurs syndicats très puissants (les Teamsters, avec ses 1,4 million de membres, le SEIU avec 1,9 million de membres, et l’UFCW, avec 1,3 million de membres), entre autres.
Pour l’instant, ni Al Gore (populaire) ni John Edwars (le concurrent malheureux) ni Howard Dean (président du Parti démocrate) n’ont encore pris position. Ni (il me semble) Jimmy Carter.
En France, c’est l’obamania à fond. Les députés français, du PCF à l’UMP, plébiscitent Obama. Il est sûr que s’il était élu, il ne révolutionnerait pas les États-Unis qui ont un socle institutionnel très stable. Personne n’est dupe. Son éruption dans le débat fédéral a d’abord étonné puis il s’est bien intégré dans le jeu politique (ses financements en étant la preuve palpable).
C’est certainement banal de le dire. Mais, à moi aussi, il me plaît bien.
Une image restaurée de l’Oncle Sam
Barack Obama donnerait une nouvelle image des États-Unis. Sans doute plus tolérante, plus à l’écoute du monde extérieur. Et intérieur. Une image de nouveauté, de modernité (mais est-ce que ce sont des valeurs sûres ?). Une image aussi d’intelligence.
Un moyen aussi d’en finir enfin avec l’anti-américanisme primaire qui sévit parfois en France.
Car les États-Unis forment une nation très contrastée, très multiple, entre les milieux intellectuels et cosmopolites de New York, les industriels de l’aéronautique du Nord-Ouest, les fanatiques de l’informatique de Californie, les propriétaires de ranchs du Texas, le Middle Est...
Toutes ces images, floutées par l’arrogance guerrière du clan Bush, seront de toutes façons nettement mieux représentées par le prochain président des États-Unis.
Quel qu’il soit.
Next
Prochaine étape : les primaires du 4 mars 2008 au Texas (193 délégués), Ohio (141), Rhode Island (21) et Vermont (15).
Et sans doute la fin du suspense...
(*) Sources : Realpolitics au 27 février 2008.
(**) J’ai moi-même commis cette erreur dans un article sur Al Gore.
NB : Les autres sources de l’article proviennent essentiellement des dépêches AFP, AP et Reuters des deux dernières semaines.
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