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Quand le mirage allemand se lève

Beaucoup présentent l’Allemagne comme le modèle à suivre en Europe, oubliant que tous les pays ne peuvent pas avoir simultanément un excédent commercial de 7% du PIB. Bien pire, comme beaucoup le soulignent depuis des années, les réussites de ce pays sont bien mal partagées et les Allemands viennent de sanctionner les politiques suivies lors des dernières législatives.

 

Appauvrissement et immigration
 
Le résultat des dernières élections législatives sont un énorme désaveu pour les deux partis qui sont au pouvoir, seuls ou ensemble depuis si longtemps. Dépassant à peine la barre des 50% à deux, le SPD et le CDU-CSU ont perdu près de 14 points en quatre ans. Deux gagnants, les libéraux du FDP, à 10,7%, et l’AfD, à 12,6%, qui n’avaient pas réussi à franchir le cap des 5% en 2013 et donc à rentrer au parlement, et qui y font une entrée fracassante en faisant plus que doubler leur score, alors même que la gauche radicale et les verts progressent légèrement, à 9%. Le parlement allemand n’a jamais été aussi fragmenté depuis des décennies, rendant impossible la formation d’une majorité.
 
Ces résultats ont plusieurs sens. D’abord, le succès des partis les plus critiques à l’égard de la politique dite d’accueil des migrants montre bien qu’une partie de la population allemande y reste fondamentalement hostile. Et encore, Merkel a été en partie couverte par son propre parti, et notamment son aile bavaroise, ce qui a sans doute permis de contenir l’envolée du FDP et de l’AfD. La forte chute des partis centraux peut montrer que bien des Allemands ne sont pas satisfaits par les politiques suivies depuis des années et cherchent une alternative, seul l’éparpillement des votes d’alternances sur quatre partis sauvant encore provisoirement les deux grands partis que sont le SPD et la CDU.
 
Edouard Husson propose une analyse intéressante de cet échec d’Angela Merkel et rappelle utilement que les pays pionniers de la vague ultra-libérale, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, viennent tout juste de voter contre la globalisation, avec le Brexit et Trump. Certes, contrairement à 1979 et 1980, cela ne provoque pas un virage brutal car l’ultralibéralisme s’est enkysté dans nos sociétés par un ensemble de règles et de traités qui ne permettent plus un véritable changement. Mais on peut considérer que le vote des Allemands marque une nouvelle étape dans le rejet grandissant de la globalisation. Husson fait aussi un parallèle entre Macron et Mitterrand, la France étant en retard dans ce chemin.
 
Au global, cela montre que les politiques suivies depuis 15 ans sont loin de pleinement satisfaire les allemands, non seulement sur l’immigration, mais plus largement encore. Si tout était bien allé, alors l’accueil des migrants n’aurait pas pu provoquer un tel chamboulement. Mais comme nous sommes nombreux à le dire depuis des années, l’Allemagne est tout sauf un modèle. Les politiques de l’offre, de Hollande et Macron, qui consistent à favoriser la compétitivité des entreprises, tout en précarisant les salariés, posent bien des problèmes, même en Allemagne, même avec un immense excédent commercial. Tout ceci a produit une hausse préoccupante de la pauvreté outre-Rhin.
 

 

Quel paradoxe d’accumuler des centaines de milliards d’excédents alors qu’une partie de la population s’appauvrit. C’est sans doute ce qui ressort dans l’échec des deux grands partis lors des élections, même si aucune alternative ne s’est encore imposée. Merci aux Allemands pour ce coup de semonce qui montre que l’ordre oligolibéral, même s’il a gagné une bataille avec le glyphosate, est contesté.

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9 réactions à cet article    


  • pipiou 19 décembre 2017 10:35

    Si les résultats des élections mesure la réussite d’un modèle, alors que dire du « modèle français » après le cataclysme de l’élection présidentielle où tous les grands partis ont explosé, sauf le FN ?

    Si le « modèle allemand » est un modèle à ne pas suivre, le modèle français est alors un exemple à fuir d’urgence !

    Elle est au pouvoir depuis quand Mme Merkel, soi-disant désavouée ?
    Toujours aussi décalé le Herblay ... et toujours autant publié sur Agoravox


    • francois 19 décembre 2017 10:45

      @pipiou
      pipiou l’adepte des raccourcis et des oeillères.


      Le modéle allemand c’est 17 % de taux de pauvreté, la france c’est 14 %.
      Le modèle allemand c’est le travail forcé avec les travailleurs pauvres. 
      Le modèle allemand c’est un pays de vieux.
      Le modèle allemand c’est uin pays qui n’a pas cru aux sirénes du pays sans industries des Turuck , atali & co.

      Le modèle allemand c’est BMW, Mercedes, Porsche, Audi, VW, la France Renault et PSA, pas de quoi se venter le Medef : vendre aux prix allemand, de la qualité sous chinoise.


    • Armelle Armelle 19 décembre 2017 12:12

      @francois
      « Le modèle allemand c’est BMW, Mercedes, Porsche, Audi, VW, la France Renault et PSA, pas de quoi se venter le Medef »
      C’est le mistral perdant si l’on vous suit bien !!


    • pipiou 19 décembre 2017 12:19

      @francois

      Toi et tes commentaires de naze !

      3% d’écart sur la pauvreté, un indicateur très grossier, ouah c’est impressionnant !

      L’Allemagne pays de vieux ... quel rapport avec l’économie et le social ? Argument zero.
      Le reste de ton commentaire c’est juste du flan.

      Alors quitte à n’avoir rien à dire tu peux essayer le raccourci « tais-toi » smiley


    • pipiou 19 décembre 2017 12:39

      @françois
      Vous avez oublié de dire que ce sont les descendants des Nazis ....


    • francois 19 décembre 2017 14:59

      @pipiou
      Sacré donneur de leçon qui ne peut s’empêcher de pointer le godwin pour argumenter.


      Et le donneur de leçon n’ayant pas d’argument, traite de naze. 

      Le problème de la France les français comme Pipiou.

    • pipiou 19 décembre 2017 17:09

      @francois

      Le coup des nazis c’était pour te faire passer pour un âne, et c’est réussi puisque tu ne sais même pas ce qu’est un point godwin.
      Mais pour le reste, il sont où tes arguments pauvre clown ?


    • Alren Alren 19 décembre 2017 19:20

      @francois

      "Le modèle allemand c’est BMW, Mercedes, Porsche, Audi, VW, la France Renault et PSA, pas de quoi se venter le Medef : vendre aux prix allemand, de la qualité sous chinoise.« 

      Si je comprends bien vous prétendez que Renault et PSA fabrique des automobiles de mauvaise qualité. »Sous-chinoise" !
      Outre que la qualité des produits chinois est aujourd’hui très comparable à leurs homologues occidentaux, cette idée que les véhicules français sont de mauvaise qualité est fausse relève du Café du Commerce : il suffit de connaître les statistiques de pannes des assureurs.

      D’autre part la majeure partie des pièces qui constituent les voitures allemandes (pièces ou blocs de pièces assemblées en Allemagne) et qui ne sont pas achetées sur le marché international, sont fabriquées dans les pays de l’Est et que les exigences de rentabilité obligent à faire baisser la qualité. Le nombre de pannes est en hausse par rapport au passé sur les voitures allemandes.


    • zygzornifle zygzornifle 20 décembre 2017 09:32

      ceux qui prônent le modèle allemand sont des nantis qui se gavent de chiffres et qui ferment les yeux sur la réalité ......

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