Quel Avenir pour l’Arabie saoudite ?
L’Arabie saoudite fait partie de ces pays qui nous sont connus à travers des clichés souvent peu flatteurs qui font références à des princes milliardaires collectionneurs de yachts et de Rolls-Royce en or.
Même si ce n’est pas fondamentalement faux, il faut aussi savoir qu’il s’agit d’un pays beaucoup plus complexe avec lequel l’Europe sera sans doute durablement liée pour son approvisionnement en pétrole à cause du divorce idéologique qui se précise entre les principaux dirigeants européens et la Russie, cet autre grand producteur d’hydrocarbures.
La succession au trône du roi Abdallah, âgé de 89 ans et qui est malade, risque de ne pas être simple et sera peut-être l’élément déclencheur de troubles violents dans le pays.
Voilà pourquoi il me semble opportun de présenter cette synthèse sur ce pays qu’on qualifie souvent à juste titre de « féodal ».
Comment est né ce pays ?
Pour bien comprendre l’Arabie d’aujourd’hui, il est essentiel d’expliquer l’alliance (1) qui fut scellée en 1744 de notre ère entre un chef de tribu nommé Mohammed ben Saoud qui contrôlait la petite oasis de Dariya dans le centre de la péninsule et un imam, Mohammed ben Abdelwahhab, qui prêchait pour un retour aux valeurs fondamentales de l’islam. Abdelwahhab a donné son nom au wahhabisme, cet islam rigoriste qui est encore toujours la religion officielle du royaume.
En s’alliant aux autres tribus ou en soumettant les chefs les plus récalcitrants, ils finirent par unifier une grande partie du pays jusqu’à la prise de La Mecque et de Médine par leurs descendants en 1806. Le retour des Ottomans mettra fin en 1818 au premier État saoudien.
Un deuxième État saoudien verra le jour au milieu du XIXe siècle mais il sera défait en 1891 par la famille rivale des Al Rachid.
C’est Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud qui fondera le royaume d’Arabie saoudite moderne en 1932 après 30 ans de guerres et d’alliances avec les autres tribus. Il est le père de tous les souverains saoudiens qui lui ont succédé jusqu’à aujourd’hui. Son nom est souvent abrégé en Ibn Saoud. Il eut 42 épouses (2) qui lui donnèrent 53 fils et 36 filles. Ce nombre inaccoutumé d’épouses est souvent brocardé par les Occidentaux or il s’agissait pour Ibn Saoud de sceller des alliances avec des tribus rivales, souvent après les avoir vaincues, en épousant de façon magnanime une fille du chef. Ces guerres d’unification firent quand-même environ 500.000 morts, les massacres d’ennemis furent certainement nombreux.
L’Arabie saoudite resta officiellement neutre durant presque toute la seconde guerre mondiale mais elle donna des facilités aux alliés. Au retour de la conférence de Yalta, le président Franklin Roosevelt rencontra le roi Ibn Saoud à bord du croiseur USS Quincy. Il en découlera le Pacte du Quincy qui peut se résumer par la garantie de la sécurité du royaume contre la fourniture du pétrole saoudien aux États-Unis. Un addenda rarement évoqué concerne la création d’un État juif en Palestine. Le président Franklin Roosevelt s’était engagé à se concerter avec le souverain saoudien avant tout engagement des États-Unis. Son successeur, le président Harry S Truman, s’empressa de ne pas tenir cette promesse avant l’historique vote à l’ONU du 29 novembre 1947. Ce reniement rendra les rapports entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite très tumultueux avec le point paroxysmique durant le règne du Roi Fayçal.
L’autre base fondamentale de l’Arabie saoudite est l’alliance entre la dynastie des Saoud et les oulémas wahhabites. La famille Saoud gère les affaires du royaume et les religieux se chargent de l’application des lois coraniques sans intervention politique.
Cet islam fondamental a été exporté dans les autres pays sunnites et ailleurs dans le monde sous le nom de salafisme. Le mouvement takfiriste en est la forme violente et armée et il est à l’origine d’Al-Qaïda, « la base », financée par l’Arabie Saoudite et qui était destinée au départ à lutter contre les Soviétiques en Afghanistan.
Il ne faut pas confondre le Wahhabisme et ses évolutions avec le mouvement des Frères musulmans qui est un mouvement politique voulant arriver au pouvoir pour appliquer la loi islamique.
Les noms arabes.
Voici quelques explications succinctes de la composition des noms des princes arabes pour faciliter la compréhension de la suite de l’article.
Un patronyme comme en Occident n’est généralement pas usité
Le nom complet commence par le prénom. Abdallah, Sultan, Bandar etc.
Il est suivi par la filiation patrilinéaire avec l’utilisation de « ben », fils de … Bandar ben Sultan. (Bandar fils de Sultan). On peut remonter plusieurs générations en utilisant « ben ». Bandar ben Sultan ben Abdelaziz. (Bandar fils de Sultan fils d’Abdelaziz). Le nom complet du roi Abdallah comporte sept fois « ben ».
Le nom complet peut se terminer par un gentilé qui est introduit par « Al » comme Al Baghdadi (de Bagdad). « Al » peut aussi se rapporter à un ancêtre célèbre. Al Saoud (famille de Saoud). Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud (Bandar fils de Sultan fils d’Abdelaziz de la famille de Saoud).
On peut aussi utiliser « Ibn » (descendant de) pour simplifier. Ibn Saoud pour Abdelaziz Al Saoud.
La succession adelphique. (3)
Le fondateur de l’Arabie saoudite moderne, Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, a régné sur le pays jusqu’à sa mort en 1953. La couronne est alors revenue à son fils ainé et ensuite à ses demi-frères pour permettre à toutes les familles qui ont uni une fille à Ibn Saoud d’accéder au trône.
- La première faiblesse de ce type de succession est de voir des princes de plus en plus âgés arriver au pouvoir. Le roi Abdallah a 89 ans et son héritier, Salman ben Abdelaziz Al Saoud en a 78.
- La deuxième faiblesse est que le passage à la génération suivante est problématique. Comment désigner un candidat au trône parmi les centaines de petits enfants du fondateur du pays ?
- La troisième faiblesse est que les plus grandes et plus puissantes tribus qui ont uni une de leurs filles à Ibn Saoud cherchent, en imposant leur candidat, à confisquer le pouvoir en écartant les princes les moins représentatifs.
Aujourd’hui, ce sont deux tribus qui luttent pour accéder au pouvoir et à la manne qui l’accompagne.
La tribu des Chammar est une des plus importantes du Moyen-Orient. Elle compte plusieurs millions d’individus répartis entre l’Arabie saoudite, l’Irak, la Syrie, le Koweït etc. Le roi Abdallah (qui n’a pas de frères), fils de la princesse chammar Fahda, douzième épouse d’Ibn Saoud, en est issu par sa mère. Les Al Rachid qui furent les grands rivaux des Al Saoud au XIXe siècle en font partie. Il est aussi à noter que l’actuel président de la coalition de l’opposition syrienne imposé par Riyad, Ahmad Jarba, fait partie de la tribu des Chammar.
Les Soudairi Seven, en référence aux Magnificent Seven sont les 7 fils d’Ibn Saoud et de la princesse Hassa bint Ahmed Al Soudayri. Il s’agit du roi Fahd, des princes Sultan (ex héritier), Abdul Rahman, Nayef (ex héritier), Turki, Salmane (actuel héritier) et Ahmed, tous fils du fondateur de l’Arabie saoudite moderne. Leur mère appartient à la puissante tribu des Soudairi qui est en concurrence directe avec les Chammar pour accéder au pouvoir en Arabie saoudite. Le roi Fahd régna de 1982 à 2005 mais un accident cérébral en 1995 le força à laisser la régence du royaume à son demi-frère et dauphin, le roi actuel Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud. Concrètement donc, le clan des Chammar est au pouvoir depuis 18 ans et les Soudairi attendent leur tour avec impatience. Deux des successeurs Soudairi au trône sont morts, le puissant prince Sultan ben Abdelaziz Al Saoud à l’âge de 83 ans et le prince Nayef ben Abdelaziz Al Saoud à 78 ans. Le prince Salmane qui a 78 ans est l’actuel prince héritier mais on le dit atteint de la maladie d’Alzheimer et donc inapte à diriger le pays.
Ce qui est sûr, c’est que ce passage à une génération suivante fermera définitivement la porte au trône à tous les prétendants évincés et un nouveau mode de succession devra être trouvé.
Intrigues et tractations.
Les deux principaux clans se positionnent et cherchent des alliances pour voir leur candidat succéder au roi Abdallah qui n’a plus rien du fringant patriarche à la moustache noir-cirage des portraits officiels. Le roi Abdallah est usé par les maladies et ne peut plus se déplacer sans aide.

Si son successeur désigné, le prince Salmane est vraiment atteint de la maladie d’Alzheimer, le passage à la génération suivante devra vite se faire, d’autant plus que c’est le vœu des États-Unis qui, comme au Qatar, voudrait voir l’arrivée d’un roi plus jeune et plus proche de leurs intérêts.
C’est le Conseil d’allégeance composé de 35 membres de la famille royale censés représenter toutes les branches de la famille qui est chargé de désigner le successeur au trône. Il a été créé par le roi Abdallah (clan Chammar) en 2006 pour contrer l’influence grandissante des Soudairi (Sultan, Nayef…). Les tractations vont bon train et nul ne sait qui pourrait l’emporter. Les princes Soudairi sont nombreux, ils sont immensément riches et l’argent intéresse sûrement les princes les moins fortunées.
De leur côté, les Chammar occupent le pouvoir et le roi peut désigner les membres de ce Conseil à des postes rémunérateurs.
Le fils du roi Abdallah, Mutaib ben Abdallah Al Saoud (61 ans et Chammar) est à la tête de la Garde nationale avec le rang de ministre. C’est le corps le mieux équipé de l’armée saoudienne. (Unités d’élite, blindés, aviation.) Il est idéalement placé pour succéder à son père en cas de défaillance du prince Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.
Du côté des Soudairi, le prince Khaled ben Sultan Al Saoud (64 ans) semblait le mieux placé pour succéder au roi Abdallah mais il a été écarté du Ministère de la Défense par le roi en juin dernier sans raison officielle. Les rumeurs de coup de palais (comme celle de l’assassinat du prince Bandar ben Sultan Al Saoud fin 2012) sont des hoax sans fondement. La mise à l’écart d’un rival de Mutaib ben Abdallah semble plus crédible. Officieusement, on lui reproche son manque d’efficience dans la conduite militaire (notamment contre les rebelles yéménites Houtis qui avaient pris le contrôle de villes saoudiennes en 2009) et pour ses contacts avec la Chine pour l’achat de missiles balistiques sans l’accord ni du roi ni de l’allié étasunien.
Cela ouvre la porte aux ambitions de nombreux autres princes comme le prince Mohammad Ben Nayef, le prince Mohammad Ben Salman voire même aux fils de l’ex roi Fayçal.
L’Arabie saoudite et les armes.
Les budgets alloués à l’achat d’armes, principalement anglo-étasuniennes, sont faramineux et disproportionnés par rapport aux besoins d’un pays de 29.000.000 d’habitants. Le budget consacré à l’armée représente 8,2 % du PNB.
Le dernier contrat de 60 milliards de dollars (avions, hélicoptères) avec les États-Unis est révélateur de cette gabegie.
Dans les circonstances actuelles, une bonne question à se poser est de savoir si les armes les plus sophistiquées équiperont principalement la Garde nationale commandée par un Chammar ou l’armée régulière commandée par un Soudairi.
La Garde nationale recrute principalement ses hommes parmi les Ikhwans (4), des bédouins militaro-religieux fidèle au roi Abdallah et à son clan et elle est clairement un contre-pouvoir à l’armée régulière.
L’armée régulière est commandée par le prince héritier Salmane, aussi vice-premier ministre (c’est le roi qui est premier ministre), qui, comme dit plus haut, est peut-être atteint de la maladie d’Alzheimer. Khaled ben Sultan (aussi Soudari) en était le ministre adjoint jusqu’à son éviction et son remplacement par Fahd ben Abdallah ben Mohammed. Cela éloigne les Soudairi du commandement de l’armée régulière.
Bandar ben Sultan.
C’est un personnage qui a intrigué durant toute sa carrière diplomatique. Il fut ambassadeur à Washington et est un proche de la famille Bush. C’est le chef actuel du Conseil national de Sécurité et des services de renseignements saoudiens. Il est un fils que feu le prince héritier Sultan eut avec sa quatrième épouse, Khizaran, une esclave noire de 16 ans d’origine libyenne. Le rang social de sa mère ne lui permet pas d’ambitionner une place dans l’ordre de succession au trône.

Ses récents entretiens avec Vladimir Poutine à Sotchi ont fait couler beaucoup d’encre. Je ne donne pas beaucoup de crédit aux fuites qui ont suivi cette rencontre. Bandar ben Sultan est bien trop intelligent pour croire qu’on peut acheter Vladimir Poutine avec une promesse d’achat d’armes de 20 milliards de dollars.
Mon intuition me dit plutôt que, en dehors de la question syrienne, la discussion a également dû porter sur la position de la Russie sur les problèmes de succession en Arabie saoudite et peut-être sur une livraison d’armes russes à l’un ou l’autre clan. Ceci n’est que supputation.
En revanche, Bandar ben Sultan est très actif dans l’aide à la rébellion/invasion en Syrie. Il est peut-être même impliqué dans l’attaque chimique du 21 août dernier.
Les prochains mois risquent d’encore apporter des surprises.
Et la vie en Arabie saoudite ?
Il est inutile de s’étendre sur la place étouffante du wahhabisme ou sur le statut de la femme en Arabie saoudite. Tout cela est bien connu de tous.
Je me contenterai de citer le prince Khaled ben Farhane Al Saoud qui a déclaré que l’oppression a atteint un niveau inouï en Arabie Saoudite.
S’exprimant à la chaine de télévision Russia Today (5), le prince a souligné que la corruption administrative, financière et politique s’est aggravée, faisant état de contacts secrets entre l’administration américaine et les autorités du royaume pour plus de réformes.
Toutefois, dénonce le prince Khaled, ces réformes surviennent par peur de la chute du régime, et non pour défendre les droits de l’homme et les libertés de la population.
Quel avenir pour la dynastie des Saoud ?
Même si un compromis était trouvé entre les clans tribaux pour le partage du pouvoir, l’avenir de la dynastie saoudienne ne serait pas assuré.
La population, essentiellement jeune et ouverte sur le monde grâce aux média et aux voyages, ne supportera plus très longtemps d’être coincée entre des princes qui ponctionnent les richesses du pays et l’obéissance à des lois coraniques datant de près de 1400 ans.
S’il est vrai que les Saoudiens bénéficient d’avantages sociaux qui feraient pâlir d’envie n’importe quel travailleur occidental, il faut aussi savoir que la liberté d’expression est muselée par les deux pouvoirs. Les droits de manifestation ou de grève n’existent pas. Des critiques ou des actes contre l’islam ou contre les Saoud peuvent directement menerà la prison, voire à la décapitation sur une place publique.
Toutes les propositions de modernisation des règles de vie quotidienne se heurtent immédiatement à l’opposition des oulémas et il n’y a aucun signe de démocratisation qui serait donné par le gouvernement qui est quasi entièrement formé de princes de la famille Saoud.
En cas de confrontation entre les clans, une partition du pays n’est pas exclue mais quid alors des zones pétrolifères qui sont situées dans le nord du Golfe et qui sont majoritairement peuplées de chiites, religion apostate pour les sunnites.
A l’exception des zones pétrolifères (en zone chiite) les États-Unis n’ont pas d’intérêts particuliers en Arabie saoudite, pas de base militaire par exemple. Leur garantie de sécurité ne couvre pas une guerre civile entre clans de Saoud. Leur stratégie actuelle les pousse plutôt à ne pas intervenir dans ce type de conflit où ils ont beaucoup à perdre.
Beaucoup d’analystes pensent que la fin du régime saoudien est proche. Cela me semble aussi inéluctable au vu du décalage politique et religieux entre ce pays et les valeurs universelles du XXIe siècle.
Les États-Unis et l’Occident.
Le manque de critique du régime saoudien par la classe politique occidentale ainsi que des média est très inquiétant. Il pourrait être justifié par la sécurité de l’approvisionnement en pétrole et par les investissements colossaux des Saoudiens dans nos économies chancelantes. Les États-Unis semblent s’être détachés de cette dépendance au pétrole saoudien mais pas à leurs investissements.
De plus en plus de citoyens prennent consciences du double discours de nos dirigeants qui devront bien un jour répondre de cette attitude.
Le point le plus aigu qui n’est jamais relevé par les média de masse et qui a été clairement établi avec la crise syrienne est la très proche collaboration, voire même la complicité active, entre les mouvements terroristes et les services secrets saoudiens.
Ces mouvements sont financés par des proches du roi Abdallah sans qu’ils ne soient freinés par une quelconque interdiction.
Je soupçonne les États-Unis d’en être complice pour faciliter leur désengagement en Afghanistan. J’y constate, comme tout le monde, la diminution des attentats contre l’armée étasunienne grâce au transfert du jihad international vers les champs de bataille syriens.
Tôt ou tard, cela créera un problème majeur dans nos démocraties ou du moins dans ce qu’il en restera.
Quand on vend son âme au diable, il faudra bien un jour en payer le prix.
(1) Cette alliance a été scellée par le mariage du fils de Mohammed ben Saoud avec de la fille de Mohammed Abdelwahhab.
(2) Ce nombre d’épouses n’est pas clairement établis vu le nombre élevé de concubines et l’absence de registres. Wikipédia évoque 32 épouses (lien). Les descendants d’Ibn Saoud prirent aussi de nombreuses épouses ce qui fait qu’on estime le nombre de princes et princesses de sang royal à environ 4000 et 20000 en incluant les branches collatérales. Ils bénéficient tous de privilèges et ils disposent tous d’une liste civile. Enfin, tout ce qui touche à la dynastie saoudienne est un secret d’État y compris le nombre exact de descendants d’Ibn Saoud.
(3) La succession par primogéniture équitable majoritairement appliquée par les monarchies européennes n’a pas toujours été la règle dans le passé. Les Francs partageaient leurs possessions entre leurs fils. Souvenons-nous du partage du royaume de Clovis ou du partage de l’empire de Charlemagne entre ses trois petits-fils. Le titre d’empereur du Saint-Empire romain germanique était électif. Un seigneur pouvait acheter des voix aux électeurs comme le fit Charles-Quint par exemple. En France, avant Hugues Capet, le titre de roi l’était aussi.La succession de Hugues Capet ne créa pas de problème pendant 329 ans parce qu’il y eut toujours un descendant mâle en ordre utile. C’est ce que certains historiens appellent « le miracle capétien » (lien). Quand ce ne fut plus le cas, la conséquence fut la guerre de Cent Ans.La succession adelphique peut avoir du sens dans des régions durablement en guerre dans lesquelles les chefs peuvent mourir jeunes en laissant des enfants mineurs. Dans le cas de l’Arabie saoudite, Ibn Saoud a imposé cette règle pour fidéliser les tribus. La conséquence actuelle est une gérontocratie en décalage avec son siècle et un problème insoluble pour passer à la génération suivante étant donné le nombre princes susceptibles de revendiquer le trône.
(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Ikhwan_%28Arabie_saoudite%29
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