Quel développement pour l’Afrique ?
Le mal central Africain : constat, analyse et solution
Ainsi que promis, je reviens vers un ami et frère qui, comme moi, souffre de voir l’AFRIQUE si meurtrie. Je réponds plus amplement à sa note sur notre continent « mal partie », « mal arrivée » et dont la misère est largement imputable à la complaisance de ses fils et filles.
Mon interlocuteur a parfaitement raison de crier, sa douleur est juste. Mais le constat une fois posé, il convient d’élaborer la solution utile.
1-/ La tendance structurelle au gain facile, premier mal de l’AFRIQUE.
Voici ma réponse : les Africains, dirigeants et populations, sont corrompus par une tendance au gain facile, assez généralisée. Plus l’on est dirigeant, plus l’on est servi, la richesse pouvant être gaspillée car elle est revolving tant que l’ont conserve l’accès aux caisses et aux privilèges ; moins l’on est dirigeant, plus l’on crève. Il en résulte une marche pour la survie par l’accès au pouvoir et à sa permanence.
Plus l’on gaspille les richesses, moins l’on construit, plus l’AFRIQUE est faible donc moins elle défend ses intérêts à l’égard des firmes multinationales, Etats, continents plus puissants, lesquels réalisent plus facilement des gains sans cesse plus élevés. Il en résulte également un placement, par les Etats industrialisés, des Africains les plus destructeurs au pouvoir, et leur soutien afin qu’il s’y éternisent.
Les femmes et hommes de pouvoir africains, mais également la population africaine, développent donc le comportement suivant : consommer sans produire, être dépendants des peuples industrialisés et, en attendant la mort et le sombre souvenir que l’on laissera de soi-même (cf MOBUTU SESE SEKO, bientôt LASSANA KONTE et tant d’autres grands esclaves Africains non déportés aux AMERIQUES), se contenter de jouir des redevances, royalties et pots de vin versés en liaison avec les extractions de matières premières domiciliées sur les sols et sous-sols d’AFRIQUE.
2-/ La faiblesse des productions à forte valeur ajoutée, source de l’indigence africaine
Les peuples producteurs sont ceux qui fabriquent des productions à moyenne ou forte valeur ajoutée, il s’agit notamment : Nord-Américains, Européens, certains Latino-Américians (les Brésiliens en particulier), Japonais, Chinois, Sud-Coréens, autres peuples de la Branche bio-typologique Mongole (Taïwanais, Indonésiens, Thaïlandais, etc…), Indo-Pakistanais, Israëliens…
L’on remarquera que nombre d’entre eux, par l’accès à la maîtrise technologique ont pu bâtir une indépendance politique et militaire du fait de la possession de la bombe atomique. De fait, l’indépendance économique et culturelle leur est plus facilement accessible. Vice-versa, d’autres, déjà en possession d’une certaine puissance économique cherchent les voies et moyens de fabrication d’outils de dissuasion et d’autonomie politiques et militaires.
Or l’Africain est passé du statut d’esclave travaillant pour autrui à celui de travailleur consommant ses revenus souvent maigres sans investir dans l’indépendance de conception et de production de ses besoins, donc de redéfinition de ceux-ci. Certains des besoins courants de Africains ne sont en réalité pas justifiés ; et d’autres, justifiés, ne sont pas pris en compte.
Ayant été formé, en particulier par les Occidentaux, mais également, à une époque, par l’ancien Bloc de l’Est, à désirer tous les beaux biens et services sans produire la plupart d’entre eux, l’Africain a besoin d’être dans les rouages du pouvoir politique pour faciliter la satisfaction de ses faims. Celles-ci sont liées à la possession et l’emploi de l’argent, l’accès aux biens matériels notamment industriels ou manufacturés et aux facilités socio-administratives.
3-/ L’AFRIQUE étranglée par la rente, à sauver par les métiers
Il convient, lorsque l’on est perdu, d’écouter quelques fois la voix des aïeuls, à travers nos proverbes qui sont des axiomes efficaces du raisonnement donc de la réflexion : « Wa vila nzila ? Vutuka hana mahambu ! » ; « Nkwa bisalu handila mu ? Bitwizi biandi ! ; Nkwa bubolo handila ? Mu ngudiandi ! » (« Que fait on lorsque l’on a perdu son chemin ? L’on repart à la bifurcation ! » ; « Le bosseur, que donne t-il en gage ? Son bétail ! » ; « Le paresseux, que donne t-il en gage ? Sa mère ! »).
Evidemment, l’AFRIQUE (surtout l’AFRIQUE Noire) s’est perdue, effectivement elle a pris le mauvais chemin, il nous faut donc repartir à la bifurcation (la cause du mal) pour retrouver le bon chemin (le remède).
La cause c’est l’envie de posséder, ensuite de posséder sans fin notamment le superflu, y compris en sacrifiant l’utile. La propriété privée était quasiment inconnue de notre civilisation avant le XIX ème siècle. Ayant vu les biens de consommation apportés par les marchands européens, tel l’appât au bout de l’hameçon, les ayant désirés au lieu de les fabriquer également nous-mêmes, nous avons préféré nous les approprier. Or les marchands ne donnaient et n’ont jamais donné de biens gratuitement. Tout a un prix !
L’éleveur peut vendre son bétail car il peut le reproduire ; mais le paresseux vend sa mère et notamment la prostitue. Nous avons vendu nos mères, pères, soeurs et frères comme esclaves. Mais si l’esclavage tel que structuré par le Code Noir de Louis XIV a été aboli ainsi que nous le rappelle cette date du 10 mai récemment retenue en FRANCE pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage, d’autres formes d’asservissement l’ont depuis très longtemps remplacé. Etant par ailleurs donné que nous ne produisons toujours pas grand-chose alors que nos besoins en biens et services d’importation (caricaturalement : Champagne, véhicules automobiles Mercedes, habillages et ornements en marbre du Portugal, costumes et autres choses superflues) sont en croissance exponentielle, il nous faut hypothéquer la seule chose que nous avons sans l’avoir fabriquée : notre corps.
Or notre corps commun, celui dont nous sommes issus, est celui de notre mère et, la mère des mères, c’est la mère patrie, c’est pour nous, l’AFRIQUE. C’est elle que nous avons toujours vendue. Et d’elle nous avons souvent vendu ce que nous n’avons pas fabriqué : esclaves, ressources minières et autres matières premières.
Le moment finit toujours par arriver où chacun se voit contraint de vendre également son propre corps et pas seulement celui des autres ou celui de sa mère. Le corps de l’Africain rentier et parvenu : ce temple des plaisirs que lui procure ou lui procurera la jouissance des biens et services industriels.
En effet, le capitaliste n’a pas plus de considération pour la vie de MOBUTU SESE SEKO ou de LASSANA KONTE devant néanmoins mourir après avoir écumé les hôpitaux d’EUROPE que de l’Africain anonyme disposant pourtant de sa collection de beaux objets sortis des usines des firmes industrielles mais devant mourir dans un coin de l’Hôpital de son village ou de ville, en AFRIQUE, faute d’équipement et de prise en charge valables.
L’Africain est un héritier-rentier, qui s’est mis dans la situation de vendre son terroir plutôt que de travailler pour vivre : vendeur d’esclaves et non de bétail. Il s’est mis dans la situation du proxénète et du prostitué ; et non de l’entrepreneur et de l’artisan. Il ne veut pas vivre à la sueur de son front, préférant vivre à la souillure de son sang donc de son âme. Il meurt des objets de pacotille plein les mains.
Dès lors, le développement et l’avenir du continent AFRIQUE sont le cadet de ses soucis.
4-/ A la faiblesse africaine un remède, le culte du travail et de l’intérêt général
Plus ce continent est en ruine donc faible, et plus il est un far ouest, moins cher donc plus facile est le prélèvement de ses matières premières par les pays industrialisés. La course des Africains aux pouvoirs pour se servir et non pas pour servir, combiné avec l’attrait pathologique exercé par ces matières premières sur les firmes des pays industrialisés, explique la prolifération et succession des guerres, endémies, misères, gouvernements parasites interminables et familialement transmissibles, en AFRIQUE.
La culture et la politique du ventre précèdent celles de la défense des intérêts globaux du continent.
Il faut donc prendre le temps de faire le travail accompli pendant plusieurs siècles ou plusieurs décennies par les autres continents. Ceux-ci sont, en fait, à la fois partenaires et concurrents de l’AFRIQUE. C’est aux Africains de défendre les droits et intérêts de leur continent, par le travail et non par l’avidité ardente et immodérée du gain sans effort. Il s’agit donc d’un problème de travail non effectué. Un travail à la fois individuel et collectif.
En conséquence, des groupes de travail doivent se développer en AFRIQUE et en diaspora, partout où existent des Africains. Ces cellules de travail pour l’intérêt général et l’indépendance opérationnelle et d’action de l’AFRIQUE, doivent avoir pour objectif de faire en sorte que l’Africain soit moins nécessiteux, donc moins corruptible. Pour ce faire, il doit être mis au travail, afin qu’il s’habitue à gagner sa vie à la sueur de son front.
Il doit se mettre au travail en Homme libre et non plus en esclave, il doit donc travailler avant tout pour le bénéfice des Africains et de l’AFRIQUE ; et non pas pour le bénéfice des Européens, Occidentaux ou autres puissances spirituelles, religieuses, politiques, militaires, économiques, financières, sociales, culturelles, étrangères à l’AFRIQUE et vivant au détriment de celle-ci.
Ce travail sera de longue haleine. Il exclut les impatients qui veulent des bénéfices personnels faciles, rapides et spectaculaires. Tout travail mérite salaire, chaque Africain travaillant devra vivre raisonnablement de ses efforts ; mais il ne faut pas accaparer et gaspiller richesse collective dans des artifices. Il convient en effet d’éviter le risque majeur d’aboutir au remplacement de mauvais systèmes de gouvernement par d’autres aussi mauvais ou pire.
L’objectif, dans un monde dans lequel les Etats tout comme les continents entendent le seul langage des intérêts, de donner un meilleur rôle et un meilleur sort à l’AFRIQUE : en mettant en place un système permettant de maintenir des échanges mondiaux, mais dans lequel l’AFRIQUE passe du statut de gisement de matières premières à celui d’apporteur puissant et indépendant de produits et de services à forte valeur ajouté.
5- La cure Africaine de désintoxication contre le gain démesuré et sans effort
L’Africain est un drogué des services et produits industriels qu’il convient de désintoxiquer. C’est pour disposer en permanence de sa drogue dans laquelle ses dealers intéressés se complaisent à le maintenir, qu’il commet depuis plusieurs siècles des crimes contre l’Humanité la plus faible, c’est-à-dire les Africain.
Le désintoxiquer, par quoi ? Par le goût de se satisfaire de peu, du simple, uniquement de ce qui est utile, de le fabriquer soi-même. L’entraîner à tirer son plaisir de la considération qui lui sera portée en raison de sa créativité, sa productivité en faveur de l’intérêt général africain et non de la fortune amassée par le vol et le crime.
Par Brice WETE-MATOUBA.
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