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Accueil du site > Actualités > International > Quelle aide financière de l’Afrique pour Haïti ?

Quelle aide financière de l’Afrique pour Haïti ?

 

Malgré la situation financière des pays africains dont plus de 50% des populations vivent avec moins d’un dollar par jour, certains de ces pays ont voulu participé à l’aide financière à Haïti.

 

Le Cameroun : un million de dollars
Le Sénégal : un million de dollars (500 millions de F CFA). Le chef de l’Etat de ce pays veut aller plus loin en proposant de ponctionner obligatoirement trois journées de salaire aux travailleurs du public comme du privé, sans avoir préalablement discuté avec les concernés. Ce que je déplore.
Le Gabon : un million de dollars
Le Congo Démocratique : 2,5 millions de dollars
Le Liberia : 50.000 dollars
La Sierra Leone : 100.000 dollars.
Le Rwanda : 100.000 dollars
Le Benin : 100 millions de Francs CFA.
Le roi du Maroc, Mohammed VI : 1 million de dollars
Le Congo Brazaville : un million de dollars
La Guinée Equatoriale : 2 millions de dollars
Le Nigeria : 5 millions de dollars,
Le Burkina Faso : 100 millions de Francs CFA (215.000 dollars).
 
Au Togo, le gouvernement, préoccupé par les préparations des élections présidentielles du 28 février 2010, n’a rien promis, préférant distribuer des dons personnels du chef de l’Etat aux populations togolaises en vue d’influencer leur vote.
L’initiative est venue de la Conférence des Evêques du Togo qui a décidé que les quêtes faites au cours des messes de dimanche seront envoyées en Haïti.
 
Même si cet apport africain ne représente qu’une infirme partie de l’aide dont Haïti a besoin pour l’urgence et sa reconstruction, louable est le geste de ces pays démunis, qui ont accepté de donner malgré leurs besoins, pour exprimer leur solidarité avec Haïti dont les populations ont des ancêtres africains puisque ce pays a été peuplé par les esclaves africains « importés » par les colons. 
 
Néanmoins, je déplore ces aides en rangs dispersés des pays africains. Il devrait revenir à l’Union Africaine (UA) d’initier une action concertée pour apporter une aide financière panafricaine à ce pays. Ainsi les pays africains auraient dû mettre à la disposition de cette organisation, toutes ces aides financières, à charge pour elle d’annoncer la contribution globale du continent-mère à Haïti dans le cadre d’une conférence panafricaine sur Haïti en prélude à la conférence internationale sur l’aide à Haïti prévue pour mars prochain.
 
Tout comme des pays occidentaux qui annoncent des promesses d’aides lors des catastrophes ou crises humanitaires et qui rechignent à passer à la caisse, il n’est pas sûr que ces pays africains après ces annonces, décaissent effectivement les sommes promises.
 
Cette catastrophe dont a été victime Haïti vient confirmer les limites et les incapacités de l’Union Africaine (UA) qui tient son 14ème sommet du 31 janvier au 2 février 2010 à Addis Abeba (Ethiopie) à être acteur des Relations Internationales.
 
Komi TSAKADI
 

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7 réactions à cet article    


  • manusan 2 février 2010 13:26

    Kadhafi vient de quitter la présidence de l’Union Africaine. Plus silencieux qu’à son habitude sur ce coup là.


    • King Al Batar Albatar 2 février 2010 14:40

      Merci à l’auteur pour les informations qu’il nous communique....

      Toujours pertinant !


      • cmoy patou 2 février 2010 15:20

        Donc pas mieux que l’UE qui a quand même d’autres moyens........
        Mr TSAKADI , d’ou tenez vous ces chiffres y aurait-il un moyen de nous laisser un petit lien ?
        Merci en tous cas pour cet article ,


        • manusan 2 février 2010 16:33

          bonjour Komi

          je viens de lire dans le monde : Sud-Soudan : la moitié de la population a besoin d’aide alimentaire, population 39 millions soit 20 millions à aider.

          les réactions de l’UA ?

          les réactions du nouveau « grand frère » chinois (qui vient d’implanter une base militaire dans le pays, la première pour la Chine) ?


          • fourreau 3 février 2010 00:51

            Les pays du monde font des promesses dans le cadre de l’appel lancé par l’Onu pour constituer un fonds de 575 millions de $ au profit de Haïti. lien


            • jak2pad 3 février 2010 04:03

              avant d’aider les autres, l’Afrique ne ferait-elle pas mieux de s’aider elle-même ?

              c’est vrai que Haïti, pour son malheur, est peuplée de descendants d’esclaves africains
              mais est-ce une raison suffisante pour que des pays en chute libre fassent des promesses, qui probablement ne seront pas tenues, faute de moyens ?
              ne feraient-ils pas mieux d’essayer de trouver une voie de développement, qu’ils pourraient ensuite proposer à ce pauvre pays endolori ?


              • tiptop 4 février 2010 19:24

                Lisez cet article du CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde), c’est pas dans les JT et c’est édifiant. Nous savons qu’un tremblement de terre de cette magnitude au Japon n’aurait pas causé autant de morts et de dégâts. Ce qui a tué c’est la pauvreté et pour en comprendre les mécanismes un peu d’histoire ne fait pas de mal. Il est crucial de comprendre que notre générosité envers les haïtiens va en fait , pour une bonne partie, aller dans les poches des créanciers occidentaux et des potentats locaux. Le maintien d’une dette honteuse et injuste est au cœur de la problématique du développement en Haïti. Choisissez bien à qui vous donnez ! Bonne lecture à tous.

                Tiptop

                L’une des plus grandes opérations d’aide de l’histoire risque fort de ressembler à celle de l’après tsunami de 2004 sauf si un modèle de reconstruction radicalement différent est adopté. Haïti a été partiellement détruit suite à un violent séisme de magnitude 7. Chacun y va de sa larme et les médias, en nous abreuvant d’images apocalyptiques, relayent les annonces d’aides financières que les généreux Etats vont apporter. On entend qu’il faut reconstruire Haïti, ce pays où la pauvreté et « la malédiction » s’abattent. Aujourd’hui donc, on s’intéresse à Haïti. Les commentaires ne vont pas au-delà du terrible tremblement de terre. On nous rappelle précipitamment que c’est l’un des pays les plus pauvres de la planète mais sans nous en expliquer les causes. On nous laisse croire que la pauvreté est venue comme ça, que c’est un fait irrémédiable : « c’est la malédiction qui frappe ». Il est indiscutable que cette nouvelle catastrophe naturelle entraîne des dégâts matériels et humains tout autant considérables qu’imprévus. Une aide d’urgence est donc nécessaire et tout le monde est d’accord sur ce point. Pourtant, la pauvreté et la misère ne trouvent pas leurs sources dans ce tremblement de terre. Il faut reconstruire le pays parce que celui-ci a été dépossédé des moyens de se construire. Haïti n’est pas un pays libre ni même souverain. Au cours des dernières années, ses choix de politique intérieure ont été réalisés par un gouvernement qui est constamment sous la pression d’ordres venus de l’extérieur du pays et des manœuvres des élites locales.
                Haïti est traditionnellement dénigré et souvent dépeint comme un pays violent, pauvre et répressif dans le meilleur des cas. Peu de commentaires rappellent l’indépendance acquise de haute lutte en 1804 contre les armées françaises de Napoléon. Plutôt que de souligner la démarche humaine et le combat pour les Droits de l’Homme, la sauvagerie et la violence seront les caractéristiques assimilées aux Haïtiens. Il est indispensable de revenir sur la lutte d’émancipation menée par le peuple haïtien, car en représailles à cette double révolution, à la fois anti-esclavagiste et anti-coloniale, le pays a hérité de « la rançon française de l’Indépendance » correspondant à 150 millions de francs or (soit le budget annuel de la France de l’époque). En 1825, la France décide que « Les habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue verseront à la caisse fédérale des dépôts et consignations de France, en cinq termes égaux, d’année en année, le premier échéant au 31 décembre 1825, la somme de cent cinquante millions de francs, destinée à dédommager les anciens colons qui réclameront une indemnité. |2| » Cela équivaut à environ 21 milliards de dollars d’aujourd’hui. Dès le départ, Haïti doit payer le prix fort, la dette sera l’instrument néo-colonial pour entretenir l’accès aux multiples ressources naturelles de ce pays. Le paiement de cette rançon est donc l’élément fondateur de l’Etat haïtien et a débouché sur la constitution d’une dette odieuse. En termes juridiques, cela signifie qu’elle a été contractée par un régime despotique et utilisée contre les intérêts des populations. La France puis les Etats-Unis, dont la zone d’influence s’élargit à Haïti, occupée par les marines états-uniens dès 1915, en sont pleinement responsables. Alors qu’il aurait été possible de faire face aux douloureuses responsabilités du passé en 2004, le rapport de la Commission Régis Debray |3| préfère écarter l’idée d’une restitution de cette somme en prétextant qu’elle n’est pas « fondée juridiquement » et que cela ouvrirait la « boîte de Pandore ». Les requêtes du gouvernement haïtien en place sont rejetées par la France : pas de réparations qui tiennent. La France ne reconnaît pas non plus son rôle dans l’ignoble cadeau qu’elle fît au dictateur « Baby Doc » Duvalier en exil en lui offrant le statut de réfugié politique et donc l’immunité. Le règne des Duvalier commence avec l’aide des Etats-Unis en 1957 : il durera jusqu’en 1986, date à laquelle le fils « Baby Doc » est chassé du pouvoir par une rébellion populaire. La violente dictature largement soutenue par les pays occidentaux a sévi près de 30 ans. Elle est marquée par une croissance exponentielle de sa dette. Entre 1957 et 1986, la dette extérieure a été multipliée par 17,5. Au moment de la fuite de Duvalier, cela représentait 750 millions de dollars. Ensuite elle monte, avec le jeu des intérêts et des pénalités, à plus de 1 884 millions de dollars |4|. Cet endettement, loin de servir à la population qui s’est appauvrie, était destiné à enrichir le régime mis en place : il constitue donc également une dette odieuse. Une enquête récente a démontré que la fortune personnelle de la famille Duvalier (bien à l’abri sur les comptes des banques occidentales) représentait 900 millions de dollars, soit une somme plus élevée que la dette totale du pays au moment de la fuite de « Baby Doc ». Un procès est en cours devant la justice suisse pour la restitution à l’Etat haïtien des avoirs et des biens mal acquis de la dictature Duvalier. Ces avoirs sont pour l’instant gelés par la banque suisse UBS qui avance des conditions intolérables quant à la restitution de ces fonds |5|. Jean-Bertrand Aristide, élu dans l’enthousiasme populaire puis accusé de corruption avant d’être rétabli au pouvoir comme marionnette de Washington et finalement d’en être chassé par l’armée états-unienne, n’est malheureusement pas innocent en ce qui concerne l’endettement et les détournements de fonds. Par ailleurs, selon la Banque mondiale, entre 1995 et 2001, le service de la dette, à savoir le capital et les intérêts remboursés, a atteint la somme considérable de 321 millions de dollars. Toute l’aide financière annoncée actuellement suite au tremblement de terre est déjà perdue dans le remboursement de la dette ! Selon les dernières estimations, c’est la Banque interaméricaine de développement (417,5 millions de dollars) et le FMI (165 millions de dollars) qui détiennent la part la plus importante de la dette extérieure multilatérale. La Banque Mondiale, quant à elle détient 38,8 millions de dollars. Sous leur houlette, le gouvernement applique les « plans d’ajustement structurel » remaquillés en « Documents Stratégiques pour la Réduction de la Pauvreté » (DSRP). En échange de la reprise des prêts, on concède à Haïti quelques annulations ou allégements de dette insignifiants mais qui donnent une image bienveillante des créanciers. L’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PTTE) dans laquelle Haïti a été admise est une manœuvre typique de blanchiment de dette odieuse comme cela été le cas avec la République démocratique du Congo |6|. On remplace la dette odieuse par de nouveaux prêts soi-disant légitimes. Le CADTM considère ces nouveaux prêts comme partie prenante de la dette odieuse puisqu’ils servent à payer cette antique dette. Il y a continuité du délit. En 2006, quand le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris acceptèrent que l’initiative PPTE s’élargisse à Haïti, le stock de la dette publique extérieure totale était de 1.337 millions de dollars. Au point d’achèvement de l’initiative (en juin 2009), la dette était de 1.884 millions. Une annulation de dette d’un montant de 1.200 millions de dollars est décidée afin de « rendre la dette soutenable ». Entre temps, les plans d’ajustement structurel ont fait des ravages, notamment dans le secteur agricole dont les effets ont culminé lors de la crise alimentaire de 2008. L’agriculture paysanne haïtienne subit le dumping des produits agricoles étasuniens. « Les politiques macro-économiques soutenues par Washington, l’ONU, le FMI et la Banque mondiale ne se soucient nullement de la nécessité du développement et de la protection du marché national. La seule préoccupation de ces politiques est de produire à bas coût pour l’exportation vers le marché mondial |7| ». C’est donc scandaleux d’entendre le FMI dire qu’il « se tient prêt à jouer son rôle avec le soutien approprié dans ses domaines de compétence |8| ». Indépendamment de la question de la dette, il est à craindre que l’aide prenne la même forme que celle qui a accompagné le tsunami qui a frappé, fin décembre 2004, plusieurs pays d’Asie (Sri Lanka, Indonésie, Inde, Bangladesh) |10| ou encore l’après-cyclone Jeanne en Haïti en 2004. Les promesses n’ont pas été tenues et une grande partie des fonds ont servi à enrichir des compagnies étrangères ou les élites locales. Ces « généreux dons » proviennent pour la majorité des créanciers du pays. Plutôt que de faire des dons, il serait préférable qu’ils annulent les dettes d’Haïti à leur égard : totalement, sans conditions et immédiatement. Peut-on vraiment parler de don quand on sait que cet argent servira en majeure partie soit au remboursement de la dette extérieure soit à l’application de « projets de développement nationaux » décidés selon les intérêts de ces mêmes créanciers et des élites locales ? Il est évident que, sans ces dons dans l’immédiat, il ne serait pas possible de faire rembourser cette dette dont la moitié au moins correspond à une dette odieuse. Les grandes conférences internationales d’un quelconque G8 ou G20 élargi aux IFI ne feront pas avancer d’un iota le développement d’Haïti mais reconstruiront les instruments qui leur servent à asseoir le contrôle néo-colonial du pays. Il s’agira d’assurer la continuité dans le remboursement, base de la soumission, tout comme lors des récentes initiatives d’allégement de la dette. 19 janvier par Sophie Perchellet, Éric Toussaint CADTM Fondé en Belgique le 15 mars 1990, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) est un réseau international constitué de membres et de comités locaux basés en Europe, en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Il agit en coordination avec d’autres organisations et mouvements luttant dans la même perspective (Jubilé Sud et d’autres campagnes agissant pour l’annulation de la dette et l’abandon des politiques d’ajustement structurel). Son travail principal : l’élaboration d’alternatives radicales visant la satisfaction universelle des besoins, des libertés et des droits humains fondamentaux.

                 

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