Rand Paul et vertu
"Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus
Nous y trouverons leurs poussières
Et la trace de leurs vertus."
Vous souvenez-vous de Ron Paul ? Le candidat miracle aux élections états-uniennes, le tribun qui voulait le respect de la Constitution retrouvée et de son principe fondateur bien oublié : c’est le peuple qui est souverain, pas le syndic qu’il s’est provisoirement attribué, ou qu’on lui a collé de force, ou de ruse.
Le pouvoir frissonna. Il s’organisa. Il avait l’habitude, les moyens, la manie de la répression hypocrite.
Le processus électoral commença.
On vota électronique, traditionnel. Sans surprise, Ron Paul fit un score excessivement faible dans les régions qui lui étaient les plus acquises, au vu du soutien dont il bénéficiait. On subodora la triche, on la vérifia. Ron Paul s’apprêtait à se lancer dans des opérations ultra coûteuses de contestation et demande d’annulation des résultats, quand soudain...
Pfuitt, plus rien. Ron Paul laissait tomber sa candidature. On l’avait menacé dit-on lui et sa famille. Il s’était surtout rendu compte que le Nouvel Ordre Mondial irait jusqu’au bout de son agenda : l’élection stratégique de Barack Obama, ex agent orange d’une révolution au Kenya, élection prévue et préparée de longue date, très oublieuse de la constitution.
Attendez, dit Ron Paul qui prévoyait l’écroulement bancaire depuis longtemps. Nous ne sommes pas mûrs. Prenons de la force. Serrons les rangs.
Ron Paul ré-apparaissait quelquefois du haut du sénat texan, en particulier au moment du scandale Madoff. Il avait beaucoup de choses à dire, ayant connu personnellement un ex dirigeant de la FED impliqué dans la catastrophe des subprimes, et étant lui-même un économiste distingué, en plus d’un médecin. Un peu âgé peut-être, trop âgé pour soutenir le poids d’une Amérique en décadence ?
Les mois passaient. Le dollar chutait.
Automne 2009 : voilà qu’émerge au milieu des faillites de banque en cascade un nouveau PAUL, prénommé Rand.
C’est le fils de Ronald. Un médecin, lui aussi. Logique, précis, disert, sans casseroles, plutôt avenant physiquement, tel qu’on s’imagine un Américain un peu partout : le gendre parfait. Avec un petit quelque chose de mélancolique et de sérieux dans l’expression qui convient aux temps de crise aiguë ou de chant du cygne en papier vert.
Que dit-il, du fond d’un état de cow-boys à lasso où il fourbit ses premières armes ?
Il jure qu’il s’en tiendra au principe constitutionnel en tout et qu’il n’appuiera ni un démocrate ni un républicain qui ne s’en tienne à ce principe.
Le 23 septembre 2009, 23 sénateurs américains se sont réunis pour un dîner de gala à 500 dollars l’assiette à Washington DC pour soutenir le candidat Trey Grayson. Pas très démocratique, cette grande bouffe. La majorité de ces sénateurs républicains a également soutenu le renflouement des banques au détriment des citoyens.
Rand le tombé de la lune se présentait contre Trey et tous ses gros amis.
Pourtant la mobilisation financière n’a pas effrayé les paulistes.
D’après Jamie Kelso, un partisan de Ron et de Rand Paul, écrivant depuis la ville de Washington le 5 novembre 2009 :
"Les Républicains paniquent ce soir. Au dernier sondage de WHAS-11 TV au Kentucly, Rand Paul (35%) bat visiblement Trey Grayson, candidat corrompu du système (32%). On entend ici et là que, dans le but désespéré de stopper le train des patriotes, Grayson va être lâché au profit de Katie Bailey, une groupie de Bush. Elle est pleine aux as et a considérablement aidé Bush à discréditer le Parti Républicain en lançant une campagne belliqueuse de mensonges sur l’Irak. Elle a aussi aidé par son soutien à doubler le déficit US et à dénaturer la charte des Droits Fondamentaux par l’institution du Patriot Act, anti-patriotique à 100%.
Alors que les véritables patriotes du parti républicain entrent en rébellion contre les bouffons, pantins et autres traîtres à leur pays, les tireurs de ficelles pourraient avoir bien du mal à contenir les foules de patriotes rugissantes et ulcérées qui leur font face à CHAQUE évènement public, ici et ailleurs."
Le 19 novembre 2009, Rand Paul a estimé dans une conférence de presse que le budget de la Défense US (et non de l’Attaque) doit être une priorité nationale, couplée à un arrêt de l’immigration jugée coûteuse. Il a aussi fait quelques avances vers Sarah Palin pour qu’elle intègre son équipe. En règle générale, dans la foulée libertarienne, il favorise la dépense d’infrastructure nationale et la restriction de toutes les autres dépenses, crise oblige.
Il paraît surtout pragmatique. Ses paroles sur la présence américaine en Afghanistan :
"J’apprends par un article de Fox News que les USA vont créer des emplois pour les talibans ! Qu’importe notre déficit de 1,75 milliards de dollars, qu’importe un taux de chômage supérieur à 11% au Kentucky ! Nous qui courons à la faillite, nous créons des emplois pour les Talibans !"
Rand Paul va jusqu’à souhaiter une micro-gestion de l’économie qui permette un libre marché de la créativité ainsi que de la concurrence pour créer sur le sol US des emplois dépourvus d’interférence politique.
"La dépense publique provient des taxes et de l’emprunt, non pas d’une création artificielle de richesse bureaucratique. Les Américains veulent que le gouvernement améliore les modalités de la création d’emploi en mettant fin à la pratique ridicule de désigner les gagnants et des perdants économiques sur une base politique."
A suivre, donc.
On vous laisse juger de Rand Paul par les liens. Vous avez été informés de l’essentiel : une voix nouvelle se fait entendre.
Pour lier l’évènement à nos petits soucis hexagonaux : il semble que le mot oublié de VERTU redevienne l’ingrédient numéro un pour la crédibilité aux élections.
Qu’est-ce que la VERTU ?
Oh les politiciens vont nous faire un "débat" et de plus "contradictoire" sur le sujet. On nous parlera de VALEURS subjectives plutôt que de PRINCIPES constitutionnels ou républicains.
Des pipoles sans foi ni loi mais choyés feront leur numéro de caniches savants, sur fond de potiches hilares censées donner leur avis muet.
La vertu se voilera la face. C’est exactement ce que veulent les protagonistes de notre théâtre de marionnettes, tous les jours que Dieu fait sur petit écran.
La vertu, dit Rand Paul à sa manière, c’est tout simple. Glorifiée dans les siècles passés, aujourd’hui trahie, foulée aux pieds, elle a changé de visage. Cherchez-la bien, elle existe. Pour la retrouver en politique, il suffit de lire les textes fondateurs, et surtout de les appliquer.
Liens
http://www.youtube.com/watch?hl=fr&v=lRS-bhMUQos
http://cozop.com/lisca_agoravox/ron_paul_un_president_de_rev_olution
http://www.kentucky.com/210/story/978584.html
http://tpmdc.talkingpointsmemo.com/2009/10/poll-a-close-senate-race-in-kentucky-for-2010.php
http://fr.wiktionary.org/wiki/vertu
http://www.politicker.com/kentucky/tags/rand-paul
http://www.youtube.com/watch?v=uCL5x63OvUY
http://www.foxnews.com/story/0,2933,531102,00.html
http://www.foxnews.com/story/0,2933,577426,00.html
http://www.randpaul2010.com/2009/11/creating-jobs-for-the-taliban-or-americans/
http://www.youtube.com/CharlesALindbergh#p/a/f/2/b92QAHt4GKA
http://www.youtube.com/watch?v=qjVQlrNXNYc&feature=response_watch
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