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RD CONGO, entre humiliation d’un peuple, détresse politique et leçons de l’histoire

Ce qui se passe en République Démocratique du Congo devrait être suivi avec attention. Ce pays dont le peuple se sent profondément bafoué et humilié depuis 1996 (première Guerre du Congo) pourrait être un laboratoire de ce que nous réserve l’avenir, à l’appui des leçons du passé, de meilleur comme de pire. Le silence des grands médias et des grandes puissances sur un véritable génocide qui se déroule au Congo ouvre la voie à un avenir incertain, non seulement pour les Congolais.

Il suffit pourtant de taper dans le portail de Google « Congo massacres », puis de cliquer sur « images[1] » pour ouvrir juste une lorgnette sur la pire campagne d’extermination des populations au monde depuis la Shoah. Mais tout le monde se tait, du moins ceux qui sont censés parler de la barbarie et des violations des droits de l’Homme dans le monde. En Europe, les politiques, les journalistes, les intellectuels ne parlent que de la Syrie et de l’Iran, passant sous silence – hallucinant – le génocide en cours au Congo. Les gouvernements sont au courant. Les ONG les alertent, comme récemment avec cette lettre de 15 ONG au Président Obama. Mais ils se taisent ou se contentent de quelques réponses çà et là, juste pour la forme.

L’humiliation

Au Congo, le moral est au plus bas. Un profond sentiment d’humiliation ronge les esprits suite à l’affaire du M23, la milice tutsie soutenue par le Rwanda et l’Ouganda qui s’est emparée de la ville de Goma, capitale de la province riche en coltan du Nord-Kivu, le 20 novembre 2012. L’attaque a provoqué l’exode des populations et une catastrophe humanitaire, en plus des dizaines de Congolais tués. Leurs corps jonchaient les routes que femmes et enfants, chargés de bagages, arpentaient dans leur fuite devant l’avancée des troupes d’agression. Puisque, justement, le M23 n’est qu’une façade, c’est le visage du Rwanda qui est revenu dans la mémoire collective. Le Congo à nouveau battu par le Rwanda, un pays 90 fois plus petit qui, aidé par les pays occidentaux, mène au Congo des guerres répétées de pillage, de massacres et de viols. Des guerres sales mais dont tout indique qu’elles vont se poursuivre, les autorités congolaises étant infiniment impuissantes.

Le régime de Joseph Kabila, mis en place par les armées rwandaises et ougandaises, est associé aux responsables des humiliations subies par les Congolais. Il aurait entrepris d’affaiblir l’armée nationale pour faciliter les razzias rwando-ougandaises sur les richesses minières du Congo au profit des multinationales. Des opérations lourdes de conséquences qui laissent des femmes violées, déshonorées et délaissées par leurs maris, des enfants recrutés de force et des morts par millier. Les Congolais sont dans un état de détresse politique, les autorités nationales jouant quasiment le jeu de l’« ennemi ». Les négociations en cours à Kampala entre le gouvernement congolais et le M23 sont vécues comme un acte de trahison. Cette trahison remonte aux fameux accords de Lemera[2] (sorte de Wagon de l’Armistice couplé avec les frustrations du Traité de Versailles), qui consacrent le « dictat » officieux du Rwanda sur le Congo, dont les autorités ont la particularité de « se dérober » chaque fois que Paul Kagamé monte au créneau.

La détresse

Ainsi les Congolais n’ont véritablement aucune autorité nationale sur qui compter. Au-delà, les casques bleus ont montré leurs limites. Ils coûtent chaque année 1,5 milliards de dollars aux contribuables du monde entier qui financent la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO). Mais depuis leur arrivée en avril 2001, les viols et les massacres se produisent parfois en leur présence, comme le massacre de Kiwanja[3] en novembre 2008. En novembre dernier, ils sont restés les bras croisés pendant qu’un Etat membre de l’ONU se faisait agresser, que sa population se faisait tuer, et que l’ONU elle-même décrivait dans ses rapports[4] le crime d’agression et nommait les agresseurs, images à l’appui (voir documents annexés). Ils ont pourtant le mandat pour agir et protéger la population, en application du chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies. Un véritable échec, voire carrément une honte. Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer.

Les grandes puissances brillent par leur discrétion. On imagine aisément pourquoi. Le pillage des minerais du Congo est réalisé par le Rwanda et l’Ouganda au profit des multinationales. Le coltan du Nord-Kivu est utilisé dans la fabrication des téléphones portables. Donc toute une chaîne qui va du minerai pillé au Congo aux opérateurs de la téléphonie mobile en passant par les usines en Asie, les banques d’affaires, les assurances, les entreprises et leurs sous-traitants,… les financements politiques. Et les lobbies mandatés par les multinationales veillent sur nos élus et nos institutions « démocratiques ». Un système mafieux rondement mené à l’échelle internationale, ce qui pourrait expliquer le silence « collectif » de « ceux qui ont l’habitude de dénoncer les violations des droits de l’homme dans le monde » (Syrie, Iran, pays musulmans,…).

Par ailleurs, on se souvient de l’engagement pris par la communauté internationale après le génocide rwandais de 1994 : « plus jamais ça ». Ce génocide avait coûté la vie à 800 mille personnes, le génocide congolais, qui continue, a coûté la vie à 6 millions de personnes, c’est-à-dire 7,5 fois plus. Où est passé le « plus jamais ça » ? Naturellement, on éprouve un malaise face à six millions de morts après avoir juré qu’il n’y aurait « plus jamais ça ». Reste à savoir jusqu’à quand devra-t-on se taire sous le poids du malaise.

Les leçons de l’histoire

Que faut-il faire ? Il faut régler trois problèmes avec des moyens et des conséquences qui nous font retomber dans les leçons de l’histoire. Le peuple congolais doit se prendre à charge tout seul. Puisqu’il n’est ni écouté, ni soutenu, et que ses martyrs (six millions de morts, zéro procès) sont bafoués, il doit s’appuyer sur des « patriotes » parmi les plus déterminés. Peu importe l’appellation qui leur sera attribuée (nationalistes, extrémistes). C’est le recours ultime d’un peuple en pleine détresse politique.

Ceux-ci devront dans un premier temps lutter contre le régime actuel de Joseph Kabila, devenu un boulet pour le Congo, et obtenir son départ définitif. C’est un régime fondamentalement illégitime (arrivée à Kinshasa par infraction au droit international : agressions rwando-ougandaise ; deux élections toutes frauduleuses – 2006 et 2011) et qui a échoué sur quasiment tous les plans. Ils devront, dans la foulée, refuser le dictat rwando-ougandais sur le Congo, rejeter les accords de Lemera et tous les accords secrets conclus avec les régimes de Paul Kagamé et Yoweri Museveni. Le Congo n’a pas d’avenir en restant sous le joug du dictateur rwandais qui tient dans la soumission[5] les autorités de Kinshasa.

Les « patriotes » congolais devront, par la suite, faire entendre la cause des victimes sur lesquelles les grands médias et les grandes puissances s’emploient à entretenir la loi du silence. Exiger que justice leur soit rendue, ce qui peut mener aux guerres de vengeance, faute de justice. Car aucune société n’avance durablement sans faire le deuil de ses martyrs, civils et militaires.

Enfin, les « patriotes » congolais devront mettre fin au pillage des richesses du Congo. Le pays a besoin de ces richesses pour se développer (il manque de routes, d’hôpitaux, d’écoles,…), entretemps leur exploitation anarchique est source de guerres interminables, de corruption généralisée et d’une pauvreté extrême. Le Congo est, en effet, classé pays le plus pauvre du monde[6] malgré ses immenses richesses minières[7].

Il se pose toutefois un problème avec le recours aux « patriotes déterminés » (nationalistes ou révolutionnaires). Ils ont tellement marqué l’histoire des nations que leur irruption à la tête d’un pays aussi stratégique que le Congo devrait faire réfléchir à deux fois. Nés dans le martyre d’un peuple, les nationalistes/révolutionnaires, une fois au pouvoir, vivent dans la paranoïa. D’où la militarisation du pays à outrance, la « traque » contre les étrangers (ennemis de l’intérieur), la mainmise sur les entreprises, les guerres préventives,... Tout commence par les conditions de leur accession au pouvoir, guère rassurantes.

Dans le cas du Congo, on est à peu près certain que le jour où le Rwanda attaquera à nouveau et infligera, comme d’habitude, une défaite humiliante à l’armée congolaise, une révolte populaire risquera de précipiter la fin du régime, déjà affaibli, de Joseph Kabila. Le pays serait alors dans une situation comparable à celle de la France au lendemain de la prise de la Bastille (Révolution française) ou de la chute du Tsar (Révolution bolchévique). Le peuple décide de s’occuper directement des affaires du pays parce que les autorités sont tellement incapables. Le pire des scénarios est celui de la Nuit des Longs Couteaux (Révolution hitlérienne). Malheureusement, on sait comment tout cela se termine. Les Français en voulaient à leur roi (Louis XVI). Ils ont engendré la Terreur, la guillotine, Napoléon Bonaparte et ses ravages militaires à travers l’Europe. Les Russes en voulaient à leur Tsar. Ils ont engendré l’Union Soviétique, la Guerre froide et mis le monde au bord de l’apocalypse nucléaire. Les Allemands n’en pouvaient plus du dictat imposé par le Traité de Versailles et l’apathie de la corvéable République du Weimar. Ils ont fini avec Hitler et la Seconde Guerre mondiale.

Des peuples bafoués et humiliés deviennent des bombes à retardement. Même un peuple d’un minuscule pays (sur la carte) comme le Rwanda. C’est le laissez-faire de la communauté internationale face au génocide rwandais qui a permis aux dirigeants actuels, extrémistes et sans scrupule, de prendre le pouvoir à Kigali. Les guerres de massacres, de viols et de pillages menées actuellement au Congo trouvent leur origine dans le conflit entre Hutus et Tutsis rwandais, abandonnés entre eux par la communauté internationale en avril 1994. On a choisi de rester les bras croisés. Comme les casques bleus actuellement au Congo.

En tout cas, au pays comme dans la diaspora, les Congolais passent et repassent les images de leurs femmes et enfants massacrés, les corps des soldats congolais tués dans leur propre pays et abandonnés à même le sol pendant que les troupes d’agressions paradent dans une ville congolaise, en territoire conquis. Les soldats congolais, humiliés, mais applaudis par la population, ruminent leur amertume. Ils auraient pu l’emporter (victoire de l’armée congolaise à Kibumba, 113 soldats rwandais tués) s’ils n’avaient pas été trahis. En 1918 un jeune soldat allemand attribua la défaite militaire à la trahison des autorités. Il rumina son ressentiment pendant des années et finit Führer… Les leçons de l’histoire…

C’est ce qu’on sent méditer François Mitterrand et Helmut Kohl, le 22 septembre 1984 devant l’ossuaire de Douaumont. Sur le Congo, on méditera plus tard, sûrement quand il sera trop tard.

Boniface MUSAVULI



[5] A Kinshasa, les autorités éprouvent une telle « peur » manifeste qu’elles n’osent pas citer le nom du Rwanda en tant que pays agresseur du Congo, alors même que ce nom apparaît clairement dans les rapports de l’ONU. A Kinshasa, pour désigner le Rwanda, on utilise l’expression « les pays voisins ».

[7] Selon le magazine britannique New African, dans un article intitulé « The curse of coltan (« La ruée vers le coltan ») le potentiel minier du Congo s’élève à 24 mille milliards de dollars, largement plus que les réserves pétrolières de l’Arabie Saoudite (18 mille milliards).

 


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9 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 17 décembre 2012 12:44

    Bonjour BM,

    en 93/94, deux guerres annonçaient le sommet de l’hégémonie militaire occidentale sur deux points stratégiques le Kosovo et le Rwanda. A partir de ces bases devenues stratégiques, se répandent sur les territoires environnants les métastases des cancers pandémolitiques.

    Hier, un documentaire sur la propagande gouvernementale pendant les « évènements d’Algérie » en 54/62, on en est au même point, mais peut être le net....


    • Mwana Mikombo 17 décembre 2012 18:41

      @Musavuli - Cher Musavuli, au chapitre « Les leçons de l’Histoire » de cet article, vous faites bien d’esquisser une solution face au chao en République Démocratique du Congo (RDC). Vos espoirs reposent exclusivement sur le patriotisme du peuple Congolais. Vous avez raison de vous en remettre au patriotisme du peuple congolais martyrisé. Mais, à réfléchir plus à fond, on peut se demander si le peuple congolais ne pourrait pas disposer de quelques réserves parmi les peuples environnants dans cette région sinistrée des Grands Lacs. On peut penser au peuple rwandais, ougandais, tanzanien, zambien, angolais, etc.… eux aussi victimes des mêmes prédateurs. Dans chacun de ces pays limitrophes ou voisins, il y a certainement aussi des mouvements patriotiques d’opposition à leurs régimes respectifs. Des contacts et rapprochements entre ces divers mouvements patriotiques ou indépendantistes, en vue d’une coalition face aux régimes néocoloniaux en place, offrirait à la région, en particulier au peuple congolais, ne perspective bien plus rassurante.


      • MUSAVULI MUSAVULI 17 décembre 2012 19:44

        Cher Mwana Mikombo,
        Je crois, comme toi, qu’il faut « ratisser large », dans la région, pour garantir au Congo la sécurité qui lui manque actuellement. Mais, dans l’urgence, les Congolais doivent régler le problème de leadership politique qui devient maintenant pressant. Pour ce qui est des pays qu’on pourrait considérer comme des points d’appui, je pense que, raisonnablement, il faut éviter les « dictatures ». La mort ou la déchéance d’un dictateur est tellement facteur d’incertitude (cas de la Libye, l’Iraq, le Zaïre de Mobutu,...) qu’il vaut mieux poser ses bases ailleurs. Des démocraties comme la Tanzanie, la Zambie, le Kenya (nuance), peuvent offrir un cadre de réflexion pour concevoir un nouveau Congo. Dans ces pays, le Président peut changer sans qu’une guerre civile éclate dans une région ou une autre. On peut donc espérer y réfléchir dans la durée, et la réflexion, le Congo en a besoin. On ne gouverne pas un pays dans l’improvisation. Le Congo-Brazza peut aussi servir de cadre, pas pour des raisons de garantie démocratique, mais pour des raisons d’affinité culturelle et de proximité géographique (deux capitales très proches).


      • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 17 décembre 2012 20:36

        Qui est derrière ?
        Qui finance la guerre ?
        Quels sont les intérêts contradictoires en présence ?
        Votre article ne dit rien.


        • MUSAVULI MUSAVULI 17 décembre 2012 22:40

          Bonjour Alexis Barecq !
          Dans mon précédent article, je décris le circuit :

          " En effet, le Congo a beau être l’habitat de son peuple, il est avant tout regardé comme un vaste réservoir des métaux précieux indispensables à la fabrication des téléphones portables et autres appareils électroniques (téléviseurs, ordinateurs, consoles de jeux,…). Se procurer ces métaux en passant par un Etat congolais « normal » reviendrait un peu cher. En passant par l’Ouganda et le Rwanda, les multinationales se procurent les minerais du Congo à bas prix.

          Ces deux pays envoient leurs armées au Congo, dissimulées derrière des rebellions congolaises de paille (M23, CNDP, RCD, MLC, AFDL,…). Les minerais sont pillés et exportés vers l’Asie d’où ils nous reviennent sous forme d’appareils électroniques. Sauf que sur leur passage, les armées rwandaises et ougandaises, ainsi que les milices qu’elles instrumentalisent, violent les femmes, massacrent des populations, pillent, comme récemment à Goma (les biens pillés ont été ouvertement acheminés au Rwanda). Les multinationales ont leurs métaux précieux, les dirigeants du Rwanda et de l’Ouganda se sont servis au passage et les consommateurs américains et européens ont leurs téléphones portables. La communauté internationale garantit l’impunité aux agents des deux pays. La boucle est bouclée pendant que les Congolais enterrent leurs enfants massacrés et se séparent de leurs épouses violées et déshonorées.

          C’est un système maffieux au vrai sens du terme, sûrement la mafia la plus meurtrière du monde. "

          Salutations.


        • Mwana Mikombo 18 décembre 2012 19:54

          @Musavuli - Mon cher, je suis tout à fait d’accord avec vous sur la nécessité de débarrasser la RDC du régime de Kabila fils. Je ne sais quel degré de filiation il a avec Kabila Père puisqu’il semblerait qu’il aurait été l’un des exécutants du putsch contre Kabila Père. Bon bref.

          A mon avis, comme vous semblez opter pour l’urgence, je suis aussi d’accord avec vous que la solution est celle des patriotes congolais les plus déterminés qui se trouvent sans doute dans le coeur du régime. C’est la solution d’un putsch militaire interne. Cette solution est la plus courante en Afrique. Très certainement, elle est en train de se profiler dans les coulisses de la Françafrique limitrophe en Centrafrique, Congo Non Démocratique et Gabon. Le dernier sommet de la Francophonie, version mondialisée de la Françafrique, a sans doute permis à la Françafrique de tâter un peu le terrain. Je ne serais pas surpris un de ces quatre matins d’apprendre la réussite en RDC d’un putsch favorable à la France et la Belgique.

          N’oublions pas que les Putschs civils, militaires et les expéditions militaires tous azimuts, comme on a vu récemment en Côte d’Ivoire et en Lybie, sont la spécialité de la Françafrique. Donc, toutes les solutions sont ouvertes du côté de la Françafrique qui ne rêve que d’une seule chose, retrouver au moins ses anciennes positions dans le jardin d’Eden de la région des Grands Lacs. Mais c’est ne pas tenir compte que la RDC, par le régime de Kabila, fait déjà partie de l’Anglosaxafrique, une autre figure de proue encore plus coriace du colonialisme européen et Etats-Unien. Je souscris à votre analyse du danger de cette solution urgente qui repose sur les patriotes qui se trouvent à l’intérieur du régime de Kabila. Cà risque d’être une opération très aventureuse et encore plus coûteuse pour le peuple congolais.

          Par contre, la solution consistant à « ratisser large », selon votre expression, paraît être à terme la solution de fond permettant de mesurer, par leurs projets et leurs actes dans le mouvement, envers les différents peuples, le sérieux des éléments et forces engagées à la libération de la région, bien avant la prise du pouvoir.

          Enfin, vos points de vue sur les divers mouvements politiques jalonnant l’histoire plus ou moins récente de l’Europe apparaissent discutables à bien des égards. C’est un sujet complémentaire.


          • MUSAVULI MUSAVULI 19 décembre 2012 00:56

            J’apprécie que tu puisses approuver ma proposition prônant de « ratisser large » dans la région. Il s’agit de poser des bases philosophiques et d’agglutiner les populations africaines autour de quelques idées maîtresses : le refus du néocolonialisme, le rejet des régimes « mercenaires » (Kagamé, Museveni) qui massacrent des Africains pour assouvir les besoins des prédateurs occidentaux, le panafricanisme des peuples (pas celui de l’Union Africaine actuelle les États corvéables). Une fois ces idées profondément affermies dans les esprits des populations, l’« assaut » sur un régime ou un autre ne s’inscrira que dans la suite prévisible des choses. Au sujet de putsch militaire, je suis assez réservé. Les coups d’État sont rarement orchestrés dans l’intérêt de la population. Ils engendrent systématiquement des dictateurs, une perspective absolument pas souhaitable pour le Congo. Les Congolais ont assez souffert. Je préfère une révolte populaire à la tunisienne qui balaye le dictateur et son régime, et ouvre la voie à des consultations populaires pour un nouvel ordre, démocratique.


          • le moine du côté obscur 23 décembre 2012 23:02

            Votre persistance à refuser de voir le monde pour ce qu’il est est assez touchante je dois dire. Communauté internationale ? Une bande de maffieux psychopathes qui n’en ont rien à faire des droits de l’homme (concept fumeux s’il en est) ou du bien-être des peuples. Ils n’en ont rien à faire de ce qui se passe en RDC parce que ça les arrange. Quant à attendre une soi-disant réaction des « patriotes » congolais, pourquoi pas ? Encore faudrait-il qu’il y ait des leaders capables de fédérer certaines énergies. Non le monde est soumis à la loi d’une minorité suffisamment habile pour manipuler les majorités. Bon courage tout de même au peuple congolais bien que je ne vois pas comment ses souffrances prendront fin ! Il n’y a pas de justice dans ce monde, il serait temps que certains s’en rendent compte !


            • MUSAVULI MUSAVULI 26 décembre 2012 15:33

              Je suis assez d’accord sur le fait que « notre » monde actuel est mené par une minorité de mafieux très habiles par ailleurs. Mais j’ai la faiblesse de ne jamais désespérer parce que je considère que les peuples n’ont pas le choix. L’idée d’une résignation pour de bon ne me traverse même pas l’esprit. Il finit par se produire un jour des miracles où les peuples renversent les montagnes. La Révolution française, même si elle n’a pas apporté toutes les promesses qu’on attendait d’elle, s’est produite à la surprise du Monarque qui croyait tout contrôler et pouvait compter sur la solidarité des autres monarques du Vieux Continent. Notre « ami » Ben Ali croyait contrôler la Tunisie pour longtemps. Hosni Moubarack était indéboulonnable, en Égypte.
              Non, il arrive que les peuples renversent les montagnes et, curieusement, cela se produit généralement lorsqu’on n’y croit le moins.
              Les leaders congolais dont vous parlez, ce n’est sûrement pas la piste que j’envisage. On « achète » les leaders. Les individus qui mènent les peuples au sursaut sont en général des inconnus qui n’ont rien à perdre. Les leaders ont des carrières à préserver, en revanche, les jeunes tunisiens de Sidi Bouzid n’avaient rien à perdre et se sont jetés dans la bataille contre le dictateur sans rien demander à personne. La mayonnaise a pris et le dictateur a été viré.

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