RDC : Le dialogue politique sera-t-il possible ?
En république démocratique du Congo, l'actualité est dominée par le Dialogue national initié par le président Joseph Kabila . A Kinshasa[1], la capitale, chacun y va de son commentaire, de ses analyses, de sa joie ou de sa déception par rapport à ce Dialogue . « La classe politique congolaise réagit diversement à cette initiative, proposée par Joseph Kabila. Les uns sont favorables, tandis que les autres le jugent inopportun[2] ». Ainsi est-on en droit de s’interroger sur la nécessité d’un dialogue national. On ne peut que se poser sérieusement la question sur la participation de l’opposition dans ce dialogue
A-La nécessité du dialogue national
Dans un article paru récemment dans le site de la Radio Okapi, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba, François Muamba, « Salue l’initiative du dialogue politique préconisé par le chef de l’Etat ». Selon François Muamba[3], « la tenue du dialogue fait partie d’engagements internationaux signés par la RDC ».Il ajoute que « le dialogue est incontournable[4] ».
De son côté, le porte parole du rassemblement pour le développement et la paix au Congo, Gaspard- Lonsikoko estime que « Au vu du négatif résultat des assises des concertations nationales ayant débouché sur un partage des portefeuilles ministériels et non sur l’unité nationale tant souhaitée, un nouveau inclusif politique qui ne s’attellera pas sérieusement, voire pas du tout, aux préoccupations des populations congolaises renforcera davantage la crise politique en cours en République Démocratique du Congo [5] ».Mais quel est l’objectif fondamental de ce dialogue ?
De ce point de vue, le dialogue politique est l'unique solution pour sortir de crise multidimensionnelle que sévit en République Démocratique du Congo. « La vision du président Kabila intervient au moment où de nombreux pays de la sous région sont soumis aux abus des pouvoirs acquis ou gardés de façon égoïste, au détriment des libertés individuelles et collectives des peuples, au mépris des exigences et droits démocratiques ».
Le dialogue politique, tel que souhaité dans le contexte actuel, est donc une rencontre d’échanges et de discussions entre toutes les forces politiques de la mouvance présidentielle et celles de l’opposition pour trouver un terrain d’entente sur les solutions aux maux qui minent la République Démocratique du Congo.
Ce dialogue doit prendre en compte les attentes du peuple et éclairer les
consciences. « L’important étant d’aboutir à des décisions exécutoires qui engagent à nouveau les congolais, constituant ainsi un document porteur d’un nouveau contrat social et politique déterminant pour l’avenir de la République Démocratique du Congo ».
B- Opposition ira, ira pas ?
Il est vrai que la majorité présidentielle et « les caciques du clan des katangais[6] » vont tenter pour que le président Joseph Kabila conserve le pouvoir. Mais pour quoi, le chef de l'Etat veut organiser le Dialogue national ? pour reporter les élections prévues en 2016 ? ou pour contourner l’obstacle constitutionnel ?
En effet,le président de la République,joseph Kabila, qui, son mandat, arrive à la fin en 2016, il ne pourra pas se représenter à la prochaine présidentielle à condition que l'article 220 soit révisé[7].
C'est raison pour laquelle, certains opposants dit non au « dialogue national » initié par le président Kabila,et dénoncent les manoeuvres politiciennes d’organiser le dialogue politique à la fin de son mandat ». « D’autres par contre jugent nécessaire ce dialogue qui, selon eux, reste la seule clé pour des élections apaisées en RDC [8] ». De ce poin de vue, pour que le dialogue national soit possible ,il va favalloir que le président Joseph Kabila annonce, il ne se représente pas à l'élection présidentielle de 2016,"ouvrira une ère de retour de la confiance,propice pour organiser le dialogue national entre la mouvance présidentielle et l'opposition sans oublier la diaspora".Mais aussi, que seul l'intérêt du peuple congolais soit privilegié en terme d'organisation des élections pronvinciales , legislatives et présidentielle dans un climat apaisé d'une part et de l'autre, par la libération de tous les détenus politiques.
Ferdinand LUFETE
Notes :
[1] Kinshasa : appelée « Léopoldville » de 1881 à 1966, est la capitale et la plus grande ville de la République démocratique du Congo (RDC). Avec une population de 11 587 000 habitants sur une superficie de 9 965 km2, elle est la troisième ville la plus peuplée d'Afrique après Le Caire et Lagos et l'une des agglomération les plus peuplées au monde. Située sur la rive sud du fleuve Congo, au niveau du Pool Malebo, elle fait face à la capitale de la République du Congo, Brazzaville.
[2] RDC : Communniqué de presse n°20150511/00041 relatif au dialogue politique en RDC
[3] François Mumba : Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba ;il est aussi, président national du plate forme politique Ad r
[4] http://radiookapi.net/actualite/2015/06/03/le-dialogue-est-incontournable-selon-francois-muamba/
[6] Katangais :originaire ou habitant du Katanga, province de la République Démocratique du Congo
[7] http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/presidentielle-2016-en-rdc-le-152078
[8] http://radiookapi.net/actualite/2015/06/03/le-dialogue-est-incontournable-selon-francois-muamba/
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