[RDC-ONU] : A quand la mise en oeuvre du rapport Mapping ?
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH174/rapport_mapping-4ba6a.jpg)
En République Démocratique du Congo, cela fera bientôt 10 années que le rapport Mapping est oublié dans les tiroirs des nations unies. "Bien que ce rapport soit un document fondateur de la lutte contre l’impunité, c’est qu’il fait la lumière sur les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre 1993 et 2003 sur le territoire congolais" [1]. Pourquoi l’application du rapport mapping traîne encore ? Mais comment la communauté internationale reste sous silence jusqu'à aujourd'hui ? “Refuser de dénoncer, c’est être complice, car un mal reste un mal, il n’est jamais un bien tant il s'avère être préjudiciable au bien être de tout un peuple. Toute conscience éveillée doit logiquement s'inquiéter de ce que se passe” [2] et surtout la vraie question, la seule qui mérite d'être posée est de savoir : À quand l’application du rapport Mapping ?
A- Le Rwanda
À quand la reconnaissance du génocide congolais ? Plus de 6 millions de morts en RDC, mais pourquoi ce silence international ? pourquoi n’a-t-on jamais parlé de génocide ? À l'en croire, le quotidien français Le Monde du 26 août 2010 dévoile les extraits d’un rapport du haut commissariat des nations unies aux droits de l’homme sur les massacres commis en RDC entre 1996-2003. Le document met en cause Kigali et affirme que les attaques menées contre les réfugiés hutus peuvent être qualifiées de génocide mais pourquoi ce silence jusqu’à présent ? C’est parce que le Rwanda, selon le journal Le Monde, a fait pression sur l’ONU pour que ce rapport ne soit pas publié en l’état. Aussi, le Rwanda n’a pas hésité à menacer l’ONU si le rapport sortait, avait prévenu Kigali, les casques bleus Rwandais seraient retirés des opérations de maintien de la paix dans la province du Kivu, où régulièrement des civils sont massacrés. La population exprime depuis plusieurs jours sa colère vis-à-vis de la force onusienne. Les manifestants reprochent aux casques bleus de la Monusco basés dans la province d’assister passivement aux massacres des civils ; en revanche, coté diaspora, surtout en France, certains opposants réclament la fin du nouvel ordre politique issu de l’accord de Sun City (en Afrique du Sud), selon eux la plupart des responsables politiques en RDC sont de connivence avec les autorités politico-militaires des pays agresseurs (Rwanda, Ouganda et Burundi). Avec des traîtres pareils, comment voulez-vous éradiquer les pseudos rebelles de l’ADF NALU ? Juste des opérations aériennes pendant quelques jours c’est la fin des aventuriers à l’est. Mais comment expliquer, jusqu’à aujourd’hui, l’impuissance de la FARDC et de la force onusienne à éradiquer les groupes rebelles dans l’est ? De ce point de vue, la guerre du Kivu est fondée sur l’exploitation frauduleuse des minerais par des groupes mafieux qui ont certainement des relais à l’intérieur et à l’extérieur de la République Démocratique du Congo” [3].
B- Rapport Mapping ignoré
Afin de mieux comprendre les violations les plus graves des droits de l’homme et droit international humanitaire commises en RDC, il est nécessaire de poser la question pourquoi jusqu’à présent la communauté internationale reste indifférente sur le rapport Mapping ?
En réalité, les systèmes judiciaires des pays frontaliers avec la RDC, à savoir Angola, Burundi, Ouganda et Rwanda ont-ils ignoré les exactions commises par leurs armées régulières. ”Alors qu’une mobilisation du Conseil de sécurité des Nations unies était attendue, ce dernier n’a apporté aucune réponse pour pallier le manque d’initiative des États. Au contraire, pour apaiser les voisins de la RDC, et plus particulièrement le Rwanda et l’Ouganda, la communauté internationale a sacrifié la suite du Projet Mapping. Les enquêtes complémentaires ont été arrêtées dans le courant de l'année 2010” [4].
“En 2020, cela fera donc dix ans que l’impunité est couverte dans les plus hautes instances de la communauté internationale” [5]. “Lorsqu’en mars 2016, le docteur Denis Mukwege a déposé une lettre signée par près de 200 ONG au HCDH, réclamant la publication de la base de données qui identifie les principaux responsables des crimes décrits dans le rapport Mapping, le Haut-Commissariat lui a répondu que la divulgation publique de ces informations pourrait mettre en danger les victimes et les témoins desdites violations. Pourtant, c’est bien la présence continue, depuis plus de 25 ans, des auteurs présumés dans les plus hautes instances dirigeantes, politiques et militaires des pays de la région des Grands Lacs, qui met le plus en danger les victimes et les témoins des violations commises” [6].
“Depuis, la revendication majeure de la société civile, demandant la publication des noms des auteurs présumés, aujourd’hui consignés dans une base de données confidentielle, n’a jamais été entendue. Pire : l’équipe des Nations unies qui travaillait sur ce document a été démantelée en 2010, alors qu’elle bénéficiait de financements jusqu’en août 2011” [7]. Jusqu'à ce jour, les responsables politiques et militaires des graves violations des droits humains commises en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003 restent impunis. Or, sans justice, la spirale des violences continuera [8]”.
Ferdinand LUFETE
Sources :
1-https://www.acatfrance.fr/courrier/rapport-mapping---chronique-d-exactions-ignorees ;
3- Ferdinand LUFETE, copyright Agoravox (extrait : RDC : Pourquoi le Kivu ?) ;
4-https://www.acatfrance.fr/courrier/rapport-mapping---chronique-d-exactions-ignorees ;
5- idem ;
8- idem
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