Réaction en chaîne : les pays sud-américains reconnaissent la Palestine
Les temps sont rudes pour Israël et son chien de garde américain. Ces derniers jours, l’un après l’autre, différents pays d’Amérique du Sud ont officiellement reconnu l’existence de l’Etat palestinien, libre et souverain dans ses frontières d’avant 1967.

Le 3 décembre dernier, le Président brésilien Lula envoyait une lettre à Mahmoud Abbas et reconnaissait – à la demande de ce dernier – l’Etat palestinien dans ses « frontières de 1967 », suscitant immédiatement le mécontentement de Tel Aviv et de Washington.
Trois jours plus tard, c’est l’Argentine et sa présidente Cristina Kirchner qui stipulait, dans une lettre au Président de l’Autorité palestinienne, que le deuxième poids lourd sud-américain « reconnaît la Palestine comme un Etat libre et indépendant à l'intérieur des frontières de 1967 ». Le Ministre des affaires étrangères, Hector Timerman, précisait que « malgré les efforts réalisés, les objectifs fixés par la conférence de paix de Madrid en 1991 et les accords d'Oslo en 1993 n'ont pas été atteints, ce qui a été source d'une profonde frustration ». De par cet acte, l’Argentine entend montrer « son profond intérêt de voir se produire une avancée définitive dans le processus de négociation qui conduise à l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient ».
Dans la foulée, le même jour, l’Uruguay annonçait par la voix de son vice-ministre des affaires, étrangères, Roberto Conde, sa volonté de faire de même en 2011.
Les jours passent, et le 22 décembre, lors d’une conférence de presse à La Paz, Evo Morales tient sa promesse et confirme avoir envoyé une lettre à Mahmoud Abbas reconnaissant « l’Etat palestinien, son indépendance, sa souveraineté ». La semaine précédente, le Président Bolivien avait accusé Israël de commettre un « génocide » au Proche-Orient, et avait appelé les « organisations internationales à assumer leurs responsabilités pour l'éviter ». En janvier 2009 déjà, la Bolivie avait rompu toutes relations diplomatiques avec Israël pour s’opposer à l’offensive de Tsahal à Gaza.
A propos de cet assaut armé meurtrier survenu en 2008, il faut rappeler que le Venezuela avait également, suite à cela, expulsé l’ambassadeur israélien à Carcacas. Hugo Chavez avait alors qualifié l’Etat hébreu d’« assassin » et de « génocidaire ». Fin 2009, ce dernier recevait officiellement Mahmoud Abbas en annonçant son désir d’ouvrir une ambassade en Palestine. Un soutien indéniable qui traduit une autre preuve évidente de la reconnaissance officielle de l’Etat palestinien.
Enfin, vendredi, le Président équatorien Rafael Correa signait la reconnaissance diplomatique de « l'État de Palestine libre et indépendant dans ses frontières de 1967 », c'est-à-dire avant l’occupation israélienne qui a suivi la Guerre des Six Jours. Selon le Ministre des affaires étrangères, cette décision vise à « soutenir l'aspiration légitime du peuple palestinien, fondamentale pour aboutir, grâce au dialogue et à la négociation, à la coexistence pacifique des pays ».
Cette réaction en chaîne du bloc antilibéral sud-américain souligne bien ce désir d’opposition à l’Empire atlanto-sioniste sur tous les fronts. La reconnaissance de l’Etat Palestinien dans ses frontières de 1949 à 1967 va dans le sens des réclamations de Mahmoud Abbas dans les pourparlers avec Israël, et ajoute un poids certain à la balance palestinienne. Au jour d’aujourd’hui, 94 pays ont déjà reconnu l’Etat de Palestine après sa proclamation par la réunion du Conseil National Palestinien (CNP) d'Alger de novembre 1988.
Chris Lefebvre
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