Russes et membres de l’OTAN célèbrent ensemble la victoire à Moscou
La Russie fêtait, le 9 mai, le 65ème anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie lors de la deuxième guerre mondiale. Des célébrations qui ont eu lieu dans une soixantaine de pays mais qui ont été marquées à Moscou par la présence des troupes de l’OTAN. Alors que l’Alliance atlantique est toujours considérée comme la principale menace stratégique envers la Russie, les rapprochements se multiplient.

Moscou a fêté la victoire comme chaque année avec un impressionnant défilé militaire. 10 000 soldats accompagnés par plusieurs dizaines de chars et de blindés, par des lance-missiles mobiles et par trois missiles nucléaires intercontinentaux Topol-M. En tout, 51 000 soldats russes ont paradé dans 70 villes différentes de Russie.
Sur la place Rouge de Moscou, plusieurs des soldats présents sur les rangs venaient de pays particuliers. Il y avait certes des petits contingents des anciennes républiques soviétiques comme le Kazakhstan, l’Arménie, la Moldavie ou l’Ukraine. Mais il y avait surtout des délégations de pays membres de l’OTAN. Les États-Unis, la Grande-Bretagne ou encore la Pologne ont déployé de petites unités provenant de régiments ayant marqué la Deuxième guerre. La France a elle envoyé les hommes d’un escadron de chasse de l’armée de l’air, le 1/30 Normandie-Niemen, mis en sommeil depuis 2009 et qui avait été créé en 1942 pendant la guerre.
Une vingtaine de chefs d’Etat étaient présents aux côtés de Dmitri Medvedev dont la chancelière allemande Angela Merkel. Parmi les absents, le président français Nicolas Sarkozy et le président du conseil des ministres italien Silvio Berlusconi, occupés par la crise économique, ont été remarqués.
Le nouvel allié otanien
L’OTAN reste pour la Russie la principale menace stratégique. Une priorité pour les penseurs militaires et pour les diplomates. Depuis plusieurs mois, Moscou alterne signaux de méfiance et d’ouverture à l’égard des pays de l’ouest. Le six mai à Bruxelles, les deux forces déclaraient souhaiter intensifier les coopérations militaires en 2010. Fin avril, ils annonçaient la mise en place d’un dispositif de coordination aérienne pour clarifier les vols dans l’espace européen et surtout pouvoir repérer d’éventuelles menaces terroristes ou criminelles.
Le principal effort consenti ces derniers mois a été le dialogue sur le nucléaire entre les présidents Medvedev et Obama qui sont parvenus à un nouvel accord sur la démilitarisation en signant le traité de Prague le 8 avril. La surprise est surtout venue de l’annonce de l’OTAN de la possibilité d’élargir les coopérations jusqu’au bouclier anti-missile en 2011.
Les diplomaties de ces deux pays se sont également rapprochées sur les questions iranienne et nord coréenne. Washington a besoin d’un dialogue renforcé avec Moscou sur ces sujets pour parvenir à peser plus lourdement sur les négociations avec les gouvernements de ces deux États.
Des rapprochements qui soulèvent des questions quand à la construction d’une nouvelle stratégie russe vis-à-vis de l’OTAN et de l’Europe mais qui pourrait également avoir des conséquences sur la définition du nouveau concept stratégique de l’Alliance atlantique. Barack Obama a annoncé lui à l’agence d’Etat Ria Novosti « prendre tout cela au sérieux » même s’il préférerait d’abord relancer les organismes de collaboration déjà existants comme l’OSCE ou le Conseil OTAN-Russie qui existe depuis 2002.
Photo : DR
Un article extrait de www.actudefense.com
14 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON