Russie : le peuple est homophobe dans sa grande majorité
54% des Russes pensent qu'il faut punir les homosexuels. et Vladimir Poutine les assimile aux pédophiles.

L'homophobie est largement répandue en Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme maladie mentale jusqu'en 1999. Mais cette dépénalisation n'a pas pour autant changé les mentalités.
Un sondage, publié en mars 2013, par le centre Levada, organisation non-gouvernementale, rapporte que la moitié des Russes se disent "dégoûtés ou effrayés" par les homosexuel, tandis que 18% sont "réservés" à leur égard.
Au total environ 43% des Russes préconisent l'adoption de mesures radicales à l'égard des personnes homosexuelles : 22% approuvent l'idée d'un suivi médical forcé (17% en 2005), 16% sont pour l'isolement (12% en 2005) et 5% des Russes (3% en 2005) sont mêmes favorables à "l'élimination" des homosexuels.
Enfin, 27% des personnes estiment qu'ils ont besoin d'une aide psychologique (chiffres inchangés depuis 2005).
La plupart des personnes interrogées (34%) estiment que l'homosexualité est une maladie qu'il faut soigner, 23% des gens croient qu'elle est le résultat d'une mauvaise éducation ou d'une perversion (17%). Seuls 16% des sondés estiment que l'homosexualité est une autre forme de sexualité, une "orientation sexuelle déterminée à la naissance".
Les crimes homophobes se multiplient à travers le pays comme en mai dernier, lorsqu’un jeune homme de 23 ans est décédé. Les assassins, arrêtés très rapidement, se sont révélés être ses copains de cour d’immeuble. En interrogatoire, les suspects ont déclaré qu’ils avaient puni le gars parce qu’il s’était avéré être gay, et que la présence même de gays à Volgograd constituait un outrage à leurs sentiments patriotiques.
Ils l’auraient violé avec des bouteilles de bière. Deux bouteilles sont entrées entièrement, la troisième à moitié. Ses bourreaux ont glissé sous le corps des cartons et y ont mis le feu, puis ils ont décidé de rentrer chez eux. En chemin, ils ont compris que si leur camarade reprenait conscience, il irait voir la police. Ils sont revenus sur leurs pas, l’un des garçons a pris un pavé de 20 kilos environ et a frappé huit fois la victime à la tête.
La victime était si gravement touchée que les enquêteurs ont eu du mal à l’identifier.
Mais cette homophobie est entretenue en haut lieu. Elle était restée latente dans la société russe jusqu'à ce que le gouvernement de Vladimir Poutine n'attise le feu avec sa politique anti-gays.
1993 est l'année où l'homosexualité a été décriminalisée en Russie. L'Union soviétique en avait fait un délit en 1934. Écrivains et artistes dissidents ont été envoyés dans des camps de travail sous prétexte d'avoir commis des actes de "sodomie".
Ces derniers temps la pression monte de tous les côtés à Moscou et ailleurs, on voit à présent que les violences se déchaînent en tout impunité. Le gouvernement ayant clairement exprimé son homophobie dans des décrets qui définissent l’homosexualité comme une déviance et une perversité dont la société doit se prémunir par tous les moyens.
Ces violences envers la communauté gay sont renforcées par ce pouvoir, ouvertement hostile aux homosexuels, qui n'hésite pas à faire des amalgames douteux. Le 25 avril, Vladimir Poutine interrogé sur les droits des minorités sexuelles à la télévision russe a déclaré : "J’imagine difficilement un tribunal moscovite autorisant une organisation qui fait l’apologie de la pédophilie. Si une association favorable à la pédophilie voit le jour, les gens dans nos régions vont prendre les armes ! Vous imaginez le mariage gay en Tchétchénie ? Ca ferait des victimes'.
Voici l'évolution ces dernières années de l'homophobie en Russie :
22 avril 2006 :
La région de Riazan interdit la propagande homosexuelle à l'endroit des mineurs.
26 mai 2007 :
Des militants gais qui manifestaient contre l'interdiction du défilé de la fierté gaie à Moscou sont attaqués par des néo-nazis, puis arrêtés par la police.
30 mars 2009 :
Pour avoir proclamé que "l'homosexualité est normale" devant l'école secondaire de Riazan, une militante écope d'une amende de 1500 roubles (50$).
25 juin 2011 :
Les autorités interdisent un défilé gay à Saint-Pétersbourg. La police arrête 14 manifestants et les met à l'amende.
28 février 2012 :
La région de Saint-Pétersbourg interdit la propagande homosexuelle envers les mineurs. Plusieurs autres régions lui emboîteront le pas. Une amende maximale de 3 000 $ est prévue pour les individus qui seraient coupables de faire la "propagande de relations sexuelles non traditionnelles" auprès des mineurs. Les étrangers s'exposent à 15 jours de détention et à l'expulsion du pays.
25 janvier 2013 :
Anton Krasovsky (lire son interview), ex rédacteur en chef de la chaîne de télévision Kontr-Tv, annonce publiquement son homosexualité, or le lendemain il est licencié.
12 mai 2013 :
A Volgograd, un jeune gai de 23 ans est brûlé, sodomisé avec des bouteilles de bière et battu à mort par deux hommes.
29 mai 2013 :
Dans une localité du Kamtchatka (Extrême-Orient Russe) un homme a été battu à mort en raison de son orientation sexuelle par trois individus. Ceux-ci ont porté à l'homme de nombreux coups de pied et de couteau au corps et à la tête. Puis ils ont alors mis le corps de l'homme dans sa voiture, l'ont aspergé d'essence et ont mis le feu.
11 juin 2013 :
La Douma (Chambre basse du parlement russe) adopte une loi interdisant la "propagande des relations sexuelles non traditionnelles" auprès des mineurs. Il est prévue une amende de 4 000 à 5 000 roubles (100-125 euros) pour une personne physique. Concernant une personne dépositaire de l’autorité publique, celle-ci risque une amende de 40 000 à 50 000 roubles (1 000-1 250 euros) tandis qu'une personne morale risque de 800 000 à un million de roubles (19 000-23 500 euros). A noter que 88% des Russes soutiennent cette loi. (voir vidéo)
Les sanctions sont encore plus sévères si cette "propagande" est effectuée sur internet, les organisations et autres entités juridiques risquant par exemple dans ce cas d’être fermées jusqu’à 90 jours.
Les étrangers, quant à eux, risquent une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
26 juin 2013 :
La Douma adopte une loi interdisant aux couples de même sexe, russes et étrangers, d'adopter des orphelins russes.
Sources Amnistie Internationale (Voir vidéo)
Parrllèlement, une campagne de défense des "valeurs traditionnelles" bat son plein dans ce pays : elle a pour but, selon des experts, de consolider le cercle des partisans de Vladimir Poutine opposés aux valeurs occidentales présentées comme "depravées".
Des groupuscules orthodoxes ultra-conservateurs qui prolifèrent dans le pays sont de plus en plus actifs et violents. Des mouvements ayant pour dénomination "Sainte Russie", "Volonté de Dieu", "Contrôle parental" ou "Concile populaire" rassemblent des militants persuadés de l’effondrement moral de leur pays. Ces mouvements agissent généralement avec le consentement tacite de la police et de l'administration locale, souligne le politologue Mark Ournov.
Sur "VKontakte", qui est le Facebook russe, ils s'insurgent contre la"tolerantnost", cette tolérance inspirée de l’Occident qu’ils assimilent à une permissivité irresponsable. De l’avortement au trafic de drogue, en passant par la pédophilie, ces défenseurs de l’ordre condamnent avec virulence toutes les "déviances" d’une Russie qu'ils jugent désormais sans repères.
Alors qu'il est régulièrement fait état d'agressions homophobes, Vladimir Poutine a assuré, à Amsterdam, qu'il n'existait aucune homophobie d'Etat : "Dans la Fédération de Russie,afin que ce soit clair pour tout le monde, il n'y aucune infraction aux droits des minorités sexuelles. Ces gens... profitent des mêmes droits et libertés que tout le monde." a-t-il déclaré.
est passible d’amendes de 4 000 à 5 000 roubles (100-125 euros) pour une personne physique. Une personne dépositaire de l’autorité publique risque une amende de 40 000 à 50 000 roubles (1 000-1 250 euros) et une personne morale, de 800 000 à un million de roubles (19 000-23 500 euros).
Les sanctions sont encore plus sévères si cette « propagande » est effectuée sur internet, les organisations et autres entités juridiques risquant par exemple dans ce cas d’être fermées jusqu’à 90 jours.
Les étrangers, quant à eux, risquent une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
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est passible d’amendes de 4 000 à 5 000 roubles (100-125 euros) pour une personne physique. Une personne dépositaire de l’autorité publique risque une amende de 40 000 à 50 000 roubles (1 000-1 250 euros) et une personne morale, de 800 000 à un million de roubles (19 000-23 500 euros).
Les sanctions sont encore plus sévères si cette « propagande » est effectuée sur internet, les organisations et autres entités juridiques risquant par exemple dans ce cas d’être fermées jusqu’à 90 jours.
Les étrangers, quant à eux, risquent une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
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est passible d’amendes de 4 000 à 5 000 roubles (100-125 euros) pour une personne physique. Une personne dépositaire de l’autorité publique risque une amende de 40 000 à 50 000 roubles (1 000-1 250 euros) et une personne morale, de 800 000 à un million de roubles (19 000-23 500 euros).
Les sanctions sont encore plus sévères si cette « propagande » est effectuée sur internet, les organisations et autres entités juridiques risquant par exemple dans ce cas d’être fermées jusqu’à 90 jours.
Les étrangers, quant à eux, risquent une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
- See more at : http://stophomophobie.fr/?tag=russie#sthash.w9QJ4Pgp.dpufSource : Amnistie internationale
Pour Nikolaï Baev, militant pour les droits LGBT,"l’homophobie tient sa source du machisme. Les Russes conçoivent la société comme une pyramide. En haut, il y a les hommes, les "vrais" comme ils se définissent, puis les femmes. Viennent ensuite les lesbiennes et tout en bas de l’échelle, il y a les gays, considérés comme les êtres les plus misérables."
Et il ajoute : "Aujourd’hui encore, de nombreux Russes préfèrent cacher leur homosexualité. Car les risques sont nombreux : mise à l’écart du cercle familial, licenciement, sans compter les violences de la part des ultra-orthodoxes, des groupuscules nationalistes ou des policiers dans les manifestations. Parfois pire : Il y a eu des cas de viols collectifs de lesbiennes. Leurs agresseurs pensaient qu’en les violant, elles allaient redevenir des femmes 'normales'.
Finalement les lesbiennes russes ne sont pas mieux traitées que les lesbiennes sud-africaines. Des dizaines de viols dits “correctifs” se produisent chaque semaine dans la seule région de Johannesburg. Une lesbienne serait, selon eux, une femme insatisfaite. La violer permettrait de lui faire comprendre son erreur et de corriger son orientation sexuelle…(voir vidéo)
Mais en Russie ces lois contre la minorité homosexuelle sont une manoeuvre politique, émanant du président du gouvernement , et qui résulte du fait du ralentissement de l’économie, fragilisée par la crise, et de la perte en légitimité de son pouvoir, remis en cause par une opposition de plus en plus dynamique.
Vladimir Poutine espère, avec ces discours homophobes, s’attirer le soutien d’une population conservatrice. Dans une rhétorique anti-occidentale, le président russe prétend protéger son pays de toute ingérence, dans les affaires de morale et de mœurs. Une dynamique qui explique l’interdiction faite aux couples homosexuels étrangers d’adopter des enfants russes.
Sources : Levada, Paris Match, Libération, TF1, Le Courrier de Russie, Reuters, Métronews,
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