Russie-OTAN : 14 ans après le discours de Poutine au Bundestag
Il y a quatorze ans, Vladimir Poutine prononçait à Munich un discours choc qui a bouleversé l'ordre ancien. Quatorze années s'est sont écoulées, mais les thèses développées par le président russe en 2007 sont toujours d’actualité.
10 février 2007 – 10 février 2021. Cela fait 14 ans, jour pour jour que, Vladimir Poutine avait prononcé un discours choc au Bundestag, en Allemagne, à la faveur d’un Forum sur la sécurité.
Contrairement à son prédécesseur, Boris Eltsine qui, en 1992 avait chanté les louanges aux américains : Le communisme est mort – vive l'Amérique. A 55 ans (2007) le président russe avait pris le courage entre ses mains pour lancer une diatribe sans précédent contre les Etats-Unis.
Personne ne remet en cause, la relation entre l'Europe et les États-Unis, c’est en ces termes que, Poutine avait commencé son discours. Un discours qui, avait bouleversé l'ordre ancien. C’est fut également une première dans l’histoire des relations entre la Russie et l’Allemagne, qu’un Chef d’Etat russe prononce un discours au Bundestag.
Sans pourtant revenir dans les moindres détails sur les accusations du président russe contre les Etats-Unis d’Amérique qui, selon lui, tentent d'imposer leurs normes juridiques, politiques et leurs valeurs à d'autres pays. C'est très dangereux : plus personne ne se sent plus en sécurité, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international", avait martelé haut et fort le président russe.
Alors qu’une promesse avait été faite à Mikhaïl Gorbatchev au lendemain de la chute du Mur de Berlin, Poutine avait dénoncé dans son discours, l'élargissement continu de l'Alliance atlantique aux anciens membres du Pacte de Varsovie, disparu depuis 1991, ainsi qu’aux pays qui étaient naguère intégrés dans l'ex-Union soviétique – donc aux frontières de la Fédération de Russie. Sans oublier, le projet de Washington d'étendre son bouclier antimissile à l'Europe.
Mais si nous avons déjà commencé à parler de sécurité, alors pour le début, nous devons comprendre contre qui nous nous défendons et comment, s'était interrogé Vladimir Poutine.
Dans ce contexte, le président russe avait rappelé les circonstances des évènements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, soulignant que, tout le monde, surtout les hommes politiques étaient responsables, car avait-il dit, c'est à nous que les citoyens de nos pays ont confié leur sécurité, et cela s'est produit parce nous n'avons pas pu voir les changements qui se sont produits dans ce monde depuis ces dix dernières années.
Nous vivons toujours dans l'ancien système de valeurs, nous parlons de partenariat, même si en fait nous n'avons toujours pas appris à nous faire confiance, avait poursuivi, le président Poutine.
Tous les ingrédients étant réunis, d’aucuns avaient à tort ou à raison, qualifiés ce discours comme étant un élément déclencheur de la nouvelle escalade – « guerre froide » ou du moins, avait été perçu comme un défi lancé à l'Occident par la Russie.
Force est de constater que, les thèses développées par le président Poutine en 2007 restent toujours d’actualité. La Russie est toujours au banc des accusés. Elle est déclarée l'ennemie numéro un du « Monde » libre.
Les visés hégémoniques des USA, continuent à déstabiliser l’ordre mondial et aggravent sérieusement la crise avec la Russie et l'Union européenne sur de nombreux domaines. A cela, s’ajoute l’arrogance des différents gouvernements américains vis-à-vis de la Russie qui, a atteint son paroxysme. Les USA, n’ont jamais pris au sérieux les propositions et la position de la Russie sur l’avenir du monde, et de son poids économique – une puissance en déclin, ne cesse de rappeler Washington.
En son temps, Barack Obama avait même poussé le bouchon trop loin. Dans son humeur antipathique au président Poutine, lors de ses derniers instants à la Maison Blanche, il avait qualifié la Russie « d’un pays plus petit que les États-Unis, un pays plus faible. Leur économie ne produit rien, que quiconque veuille acheter, mis à part du pétrole, du gaz et des armes. Ils n'innovent pas ».
Pourtant très instruit, Obama avait sans doute expressément oublié que, la Russie est le plus grand pays au monde en termes de superficie. Elle accumule également d’énormes ressources naturelles qu’aucun autre pays peut en avoir. Aussi, l’actualité liée à la pandémie du Covid-19, démontre à suffisance que, les russes sont capables d’inventer et d’être parmi les meilleurs. A ce titre, ils ont été les premiers à découvrir le plus efficace des vaccins au monde contre le coronavirus – Sputnik V.
Cependant, tout au long de cette période, Moscou a réussi à déjouer les projets américains un peu partout dans le monde, notamment en Syrie. Elle a également condamnée avec force, le soutien américain au Coup d’Etat en Ukraine en 2014.
Pendant cette période, la Russie est en permanence victime des sanctions occidentales qui, la font subir une guerre sans merci sur le plan économique – le conflit énergétique – Nord Stream 2, le gazoduc de la discorde. Même si, pendant ces années écoulées, la Russie a tout fait pour éviter une confrontation directe avec les Etats-Unis et l'UE.
En revanche, les USA et leurs vassaux de l’OTAN sont aux avants postes pour déstabiliser à la moindre faille la Russie de l’intérieur en soutenant ouvertement les activités nocives de certains acteurs politiques russes. Dans le même temps, l’élargissement de l’OTAN est désormais aux portes de la Russie qui, se retrouve aujourd'hui entre le marteau et l'enclume.
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