Russie-UE : La débâcle de Borrell à Moscou
Comme un "Général" à tête d’un bataillon de 27 soldats déterminés qui jouent leur va-tout contre "l’ennemie ", la campagne de Josep Borrell à Moscou, le 5 février 2021 s’est soldé par une cuisante défaite. Lourdement armé jusqu’aux dents, son "arsenal" est resté subitement inopérant faute certainement d’une météo accompagnée d’une vague de froid jusqu’à des températures glaciales dans la capitale fédérale russe. Par maladresse, le Chef de la diplomatie européenne a fait tomber une "grenade" qui, malheureusement a fait trop de dégâts dans son camp.
Cette mission suicidaire à ce qui semble a été plus humiliante que prévue : trois diplomates européens expulsés de Moscou, le jour de son arrivée dans la capitale russe et le refus catégorique du Kremlin d’autoriser sa rencontre avec Alexeï Navalny.
Justement, tout a basculé lorsque l’hôte de Lavrov, lors de leur conférence commune, a évoqué le nom du "Patient" de la clinique berlinoise Charité et les arrestations pendant les manifestations non autorisées du 3 février à travers le pays. Il lui a été pourtant signifié, qu’il ne fallait pas aborder cette affaire dans la mesure où, les lois et règlements de la Fédération de Russie n’ont pas été respectés par les organisateurs.
Dès cet instant, Borrell imaginait déjà les conséquences négatives de sa visite de travail avec Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères et comment il allait s’y prendre pour se justifier devant les parlementaires européens.
Attendu de pied ferme à Bruxelles, les réactions ont fusé de partout, des réactions tout aussi musclées que humiliantes. Dès lors, l’avenir de Josep Borrell à cette haute fonction semble incertain, car le sujet a été renvoyé pour examen lors du prochain sommet européen de mars 2021.
De nombreux eurodéputés qui jugent que sa mission à Moscou a été un échec total ont déjà donné le ton en signant une pétition en vue d’obtenir sa démission.
En effet, ce mardi 9 février 2021 au Parlement européen, Josep Borrell a vécu l’un des pires moments de sa carrière politique. Le chef de la diplomatie européenne a été sous le feu des critiques virulentes – des charges d’une rare violence des parlementaires : "Vous n’avez pas eu le courage d’affronter Sergueï Lavrov en face" ; "l’Ours russe vous a tout simplement dévoré en morceaux" ; "Vous avez causé du tort à l’UE" ; "Vous avez fait honte aux citoyens européens" ; "Vous devriez démissionner"... Tels sont quelques phrases clés qui résument l’atmosphère lors de l’audition de Josep Borrell.
Toutefois, le diplomate européen s’est rattrapé auprès de ses collègues en annonçant vouloir recommander l’adoption des sanctions contre la Russie, car a-t-il dit, "Le gouvernement russe a adopté une voie autoritaire et se montre sans indulgence dans l’affaire Navalny".
Comme on le voit, la confiance entre la Russie et l’Union européenne est à rude épreuve, une confiance qui traverse actuellement une zone de turbulence. Les deux parties se regardent désormais en chien de faïence.
L’UE continue de regarder ce qui n’existe pas, notamment "l’empoisonnement" d’Alexeï Navalny que, les autorités russes ont qualifié d’agent de l’OTAN ainsi que toute son équipe, un homme sans conscience animé par un seul objectif – la déstabilisation de son pays avec l’aide des puissances extérieures.
De l’autre côté, le Kremlin qui réclame toujours des preuves de sa culpabilité dans l’affaire Navalny en dénonçant dans le même temps la main invisible de l’OTAN et de l’UE.
Dans tous les cas, auréolé par son succès de "Sputnik V", un vaccin anti Covid-19, Moscou se frotte les mains et se prépare d'ores et déjà à une éventuelle riposte de l’Union européenne qui, interviendra vraisemblablement en mars prochain.
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