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Accueil du site > Actualités > International > Séisme en Haiti : La « malédiction » coloniale et la responsabilité des (...)

Séisme en Haiti : La « malédiction » coloniale et la responsabilité des hommes

La malédiction divine n’existe pas. La seule malédiction est celle de l’acharnement de l’homme blanc qui a commencé il y a cinq siècles de cela au nom de la Règle des 3 C : « Christianisation, Commerce, Colonisation. »

Chems Eddine Chitour

Mardi dernier un séisme d’une rare violence dévaste l’île de Haïti. Les images de désolation nous montrent des citoyens désemparés, un chaos total et les images en boucle nous saturent de communiqués de pays qui font assaut de « compassion » en rivalisant dans les tonnages d’aide promise à ce pays qui manque de tout. Les Etats-Unis sont le premier pays à réagir en « force » en annonçant de l’aide et l’envoi de 1500 marines. Un autre pays la France en fait autant et déclare envoyer des vivres, des médicaments et un navire de guerre pour secourir les Haïtiens...

Un peu d’histoire nous fera comprendre comment ce pays n’a jamais pu décoller. Officiellement, la République d’Haïti, est un pays des Grandes Antilles occupant le tiers occidental de l’île d’Hispaniola (28.000 km2 environ). Sa capitale est Port-au-Prince. Haïti devint en 1804 la première République indépendante de population majoritairement noire après la Révolution haïtienne (1791-1803). Le 1er janvier 1804, en déclarant l’indépendance du pays, Dessalines lui redonne le nom taïno d’origine, Haïti-Bohio-Quisqueya, en honneur à ce peuple amérindien. Les peuples de culture Arawak, Caraïbes et Taïnos occupaient l’île avant l’arrivée des Espagnols, le 5 décembre 1492. Christophe Colomb la nomma Hispaniola. Les Espagnols exploitèrent l’île pour son or. Les Amérindiens refusant de travailler dans les mines furent massacrés et réduits en esclavage ; les Espagnols furent alors amenés à faire venir d’Afrique des esclaves noirs déportés. Au XVIIe siècle, sous l’autorité du cardinal de Richelieu, l’installation française s’institutionnalisa. L’île de la Tortue, au nord-ouest d’Hispaniola, devient le siège de la flibuste. Par la suite, Colbert, Ministre de Louis XIV, encouragea la création de plantations de l’indigo et de la canne à sucre. Enfin, il réglementa l’esclavage en préparant le Code noir.

Un pays très pauvre

Des dizaines de milliers d’Africains avaient été amenés comme esclaves pour faire fonctionner ces industries. Leur sort était juridiquement encadré par le Code noir, mais, dans les faits, ils subissaient des traitements souvent pires que ceux dudit code. Leur nombre (400.000) était dix fois plus élevé que celui des blancs. Le plus important fut la révolte des esclaves qui aboutit en 1793 à l’abolition de l’esclavage. Toussaint Louverture, un nationaliste, promulgue une Constitution autonomiste. La réaction française fut brutale. Napoléon Bonaparte, sous l’influence des Créoles et des négociants, envoya une expédition de 30.000 hommes qui avait pour mission de démettre Louverture. Mais, après quelques victoires, l’arrestation et la déportation de Toussaint Louverture, les troupes françaises commandées par Rochambeau finirent par être battues à la bataille de Vertières par Jean-Jacques Dessalines. Haïti était devenue le premier pays au monde issu de l’abolition de l’esclavage. Il est cependant à noter que la France a obtenu des millions de francs-or en 1825 sous peine de ´´ré-envahissement´´ du territoire Aïcient. Juste retour des choses, au printemps 2003, le président Aristide avait réclamé à la France le remboursement des millions de francs-or versés à la France pendant des décennies en échange de la reconnaissance de l’indépendance. Cette somme réactualisée, a été estimée par le gouvernement haïtien à 21 milliards de dollars.

Au début du XXe siècle, le pays était en état d’insurrection quasi permanente. Les États-Unis occupèrent l’île de 1915 à 1934. Par la suite, de 1957 à 1986, les Duvalier régnèrent en dictateurs. S’appuyant sur les escadrons de la mort dits « Tonton Macoute ». Par la sute, l’ancien prêtre Jean-Bertrand Aristide remporta les élections de décembre 1990 et fut réélu en 2000. Après les pressions exercées par la France et les États-Unis, Aristide fut emmené en exil par des militaires des États-Unis, le 29 février 2004, En février 2006, René Préval, ancien président de la République d’Haïti entre 1995 et 2000, fut élu.

Haïti compte présentement 8,5 millions d’habitants pour une surface de 27.750 km2. L’espérance de vie est de 51,5 années, Le taux d’alphabétisation est de 50,8% Ses principales ressources sont la canne à sucre, le bois. Son PNB-PPA par habitant (à parité de pouvoir d’achat) (en dollars) Indicateur du développement humain, 0,521 (148e sur 179). Sa consommation d’énergie (en kilogramme-pétrole par habitant) 265. 32 fois moins que son voisin américain. Voilà donc un pays qui a proclamé son indépendance il y a plus de deux siècles et qui est toujours à la traine. La saison des pluies s’étend d’avril à juin puis d’octobre à novembre. La saison des ouragans s’étend du mois de juin jusqu’à la fin du mois de novembre.

Le pays subit régulièrement des précipitations importantes et des ouragans. L’ouragan Jeanne qui a ravagé Haïti en septembre 2004 s’est soldé par un bilan provisoire de plus de 1160 morts et 1250 disparus. Les effets de la tempête aggravent les conditions de vie déjà difficiles de ce pays : 170.000 personnes manquent de nourriture et d’eau, et les bananiers ont été en grande partie détruits par le cyclone, alors que le pays avait déjà souffert des pluies diluviennes en mai 2004 avec 1220 personnes décédées. Le 12 janvier 2010, un séisme dévastateur de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a ravagé Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain. Il aurait fait des dizaines de milliers de victimes et un grand nombre de personnes sont portées disparues. La capitale, Port-au-Prince, offre une image de désolation. Des millions d’Haïtiens qui vivaient déjà au-dessous du seuil de pauvreté ont tout perdu.

Olivier Talles du journal La Croix nous rapporte l’état de chaos à Haïti : « Sans eau ni nourriture, les habitants de Port-au-Prince attendent fébrilement les secours qui accèdent difficilement à la zone sinistrée. Une course contre la montre s’est engagée pour soigner les blessés, acheminer les médicaments, la nourriture, l’eau, au milieu d’une capitale « où la population est totalement livrée à elle-même », résume Florence Denis, de l’ONG Action contre la faim. (...) Lors des catastrophes de grande ampleur qui bénéficient d’une aide massive de la communauté internationale, la difficulté reste d’établir une hiérarchie des priorités entre les soins aux blessés, les recherches des survivants dans les décombres, les distributions de vivre, d’eau, de couvertures, de tentes...La faiblesse des autorités locales conjuguée avec la pauvreté ambiante fait de Port-au-Prince une des capitales les plus dangereuses au monde en temps normal, même si la présence de l’ONU a établi un semblant de calme. Agressions et rackets sont monnaies courantes de la part des gangs qui contrôlent les bidonvilles. (...) Pour limiter les risques d’émeutes de la faim, les humanitaires insistent sur la nécessité d’agir le plus vite possible et de faire garder les entrepôts de matériel et de vivre par les Casques bleus ».(1)

« Environ 40 heures après le séisme dévastateur, les habitants de Port-au-Prince manquaient de tout, jeudi 14 janvier « Certaines personnes meurent de froid, de déshydratation ou de blessures qui auraient pu être facilement soignées », a relevé l’ancien président américain Bill Clinton, envoyé spécial de l’ONU en Haïti, évoquant l’une des « pires catastrophes humanitaires dans l’histoire du continent américain ». Selon lui, les secours devront se concentrer pendant les dix à quinze jours à couvrir les besoins de base : vivres, eau, abris et matériel médical. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a souligné que le séisme exigeait un effort majeur des secours, dont pourraient avoir besoin 3 millions de sinistrés, ajoutant qu’il se rendrait sur place ´´dès que possible´´ L’ONU elle-même a payé un lourd tribut : le quartier général de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (Minustah) est en ruine. Au moins trente-six de ses membres sont décédés et plus de 100 sont portés disparus ».

D’énormes moyens militaires ont déjà été déployés sur place et la communauté internationale se mobilise pour aider les victimes. Les Etats-Unis ont annoncé le déblocage d’une aide de 100 millions de dollars. De son côté, Nicolas Sarkozy a demandé la tenue d’une ´´grande conférence´´ internationale pour ´´la reconstruction et le développement´´ d’Haïti. Le séisme a balayé des infrastructures-clés, dont des installations électriques, plongeant la ville dans l’obscurité et enfonçant le pays, le plus pauvre du continent américain, dans une misère encore plus aiguë. La Croix-Rouge haïtienne parlait jeudi après-midi d’un bilan ´´entre 45.000 et 50.000 victimes´´ et de ´´trois millions´´ de blessés ou de sans-abri.(2)

Comment prévoir un tremblement de terre ? Dans une contribution précédente, nous avons rapporté une tradition qui consiste à remarquer le comportement inquiet voire erratique des animaux qui quittent les zones potentiellement dangereuses. De plus dans l’Encyclopédie Wikipédia, il est rapporté l’ancienne méthode chinoise qui consistait en un vase de bronze comportant huit dragons sur le pourtour. Une bille était placée dans la gueule de chacun d’eux, prête à tomber. Lorsqu’un séisme avait lieu (à proximité relative), le vase de bronze tremblait et deux billes tombaient, l’une pointant vers l’épicentre, l’autre pointant à l’opposé. L’Empereur chinois -ne pouvant savoir quel côté était le bon -envoyait des troupes dans les deux directions afin qu’elles aident à organiser les secours et à maintenir l’ordre après la catastrophe. Les prévisions à court terme se basent sur des observations très précises des terrains à risque. La Grèce étudie, notamment la fiabilité de la méthode VAN, qui fonctionne par des enregistrements de variations des courants électrotelluriques. Les États-Unis utilisent des outils de grande sensibilité autour des points statistiquement sensibles (tels que Parkfield en Californie) : vibrateurs sismiques utilisés en exploration pétrolière, extensomètres à fil d’invar, géodimètres à laser, réseau de nivellement de haute précision, magnétomètres, analyse des puits. Le Japon étudie les mouvements de l’écorce terrestre par GPS et par interférométrie (VLBI), méthodes dites de géodésie spatiale.

Rien de tel en Haïti. Christian Lionet, spécialiste de la région dans Libération déclare : ´´Depuis une vingtaine d’années, les sismologues annonçaient un séisme majeur à cet endroit précis d’Haïti pour le siècle à venir. C’est le même type d’avertissement que pour Kyoto, San Francisco ou même Nice.´´ Sauf qu’à San Francisco ou Los Angeles, on dépense des milliards de dollars pour prévenir et atténuer les effets du Big One.(3)

Mieux encore : un géologue, professeur d’université, avait attiré l’attention. Interrogé par le journal haïtien Le Matin, il déclarait : « En 2008 un géologue prévoyait le tremblement de terre. » Toutes les conditions sont réunies pour qu’un séisme majeur se produise à Port-au-Prince. Les habitants de la capitale haïtienne doivent se préparer à ce scénario qui finira, tôt ou tard, par arriver ». Patrick Charles, géologue se défend d’être alarmiste. À son avis, le danger est imminent « Dieu merci, la science met à notre disposition des instruments pouvant prévoir ces genres d’événements, tout en nous permettant de démontrer nos conclusions. C’est le temps et le hasard qui jouent en faveur de notre capitale. Une grande catastrophe plane sur notre tête », prédit-il. (...) Pour nous convaincre, il n’hésite pas à nous exposer un cours détaillé de géologie, en se servant de cartes géologiques très précises et de son PC. « Port-au-Prince est construite sur une grande faille qui part de Pétion-Ville, traverse toute la presqu’île du Sud, pour aboutir à Tiburon. En 1751 et en 1771, cette ville a été complètement détruite par un séisme. Je parie mes yeux que cela se reproduira. (...) Et pour renforcer sa prédiction, M.Charles prend en exemple les dernières secousses enregistrées ces derniers jours au niveau de la capitale haïtienne. « Pendant ces dernières semaines, la terre a tremblé à plusieurs reprises au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. (...)Les conclusions sont unanimes : Port-au-Prince risque bien de se transformer, du jour au lendemain, en un amas de ruines au terme d’une violente secousse tellurique. » « Durant deux siècles, aucun séisme majeur n’a été enregistré dans la capitale haïtienne. La quantité d’énergie accumulée entre les failles nous fait courir le risque d’un séisme de 7,2 d’amplitude sur l’échelle de Richter. Mieux vaut ne pas en parler, il ne faut pas paniquer. Mais ce serait une catastrophe », admet le responsable du Bureau des Mines et de l’Energie, intervenant récemment dans la presse. (...) Face à une telle menace, très peu de mesures préventives ont été annoncées par les autorités. (...) Nous devons agir. Le compte à rebours a commencé. La nature nous demande des comptes. Il faut agir pour sauver ce qui peut encore l’être », soutient Patrick Charles. Cela se passait il y a un peu plus d’un an.(4)

Le "cinéma" des "pyromanes pompiers"

On le voit, Haïti pays très pauvre anciennement colonisé, exploité,faisant l’objet de multiples invasions, pauvres et non préparé à sa situation climatique et géologique, miné par les interférences externes au point qu’on dépose un président régulièrement élu (Jean Baptiste Aristide), miné aussi par la corruption, n’a pas les moyens de lutter contre les éléments de la nature. Ce n’est pas des larmes de crocodile et des miettes avec un m’as-tu vu digne du scénario somalien du sac de riz curieusement le même remake avec le même acteur, que Haïti a besoin. Si ces secours sont nécessaires présentement, ils ne sont pas suffisants. Il faut aider ce pays à être autonome.

Quand on sait qu’au Japon, les méthodes de construction et de gestion des catastrophes sont tellement sophistiquées que quand il y a des morts, alors qu’il ne devrait pas y en avoir lors d’un tremblement de terre, on ouvre une enquête. je me souviens avoir vu à la Télé un présentateur continuer à lire le journal télévisé alors que les caméras valsaient. Lui, était imperturbable. C’est beau de croire à la science et de na pas invoquer la fatalité comme réponse à une gabegie. La malédiction divine n’existe pas. La seule malédiction est celle de l’acharnement de l’homme blanc, et qui a commencé il y a cinq siècles de cela au nom de la Règle des 3 C : « Christianisation, Commerce, Colonisation. » Ce vrai tremblement de terre a ses répliques actuelles dans l’impossibilité de ces peuples fragilisés à aspirer à la paix et à la prospérité.

 

1.Olivier Talles : Les quatre défis des humanitaires en Haïti. La Croix 14 01 2010

2.Sarkozy veut une ´´conférence internationale´´ sur Haïti. Le Monde.fr avec AFP | 14.01.10

3.La rédaction du Post : Séisme en Haïti : 13/01/2010

4.Phoenix Delacroix : Haïti, Risque sismique élevé sur Port-au-Prince. Le Matin. 25 09 2008

Pr Chems Eddine CHITOUR

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz



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20 réactions à cet article    


  • non666 non666 16 janvier 2010 14:30

    «  La seule malédiction est celle de l’acharnement de l’homme blanc, et qui a commencé il y a cinq siècles de cela au nom de la Règle des 3 C : « Christianisation, Commerce, Colonisation. » Ce vrai tremblement de terre a ses répliques actuelles dans l’impossibilité de ces peuples fragilisés à aspirer à la paix et à la prospérité. »

    Wouaouh !
    Nous autres , hommes blancs, nous sommes tellement balaises que les tremblements de terre deviennent de notre faute ?

    Que j’en ai marre de ces pleurnicheurs qui voulaient l’independance (la valise ou le cerceuil) et qui voudrianet que meme devenu independant des mechants blancs, ce soit quand meme leur faute quand quelquechose ne va pas dans leur paix....

    Qu’on le veuille ou pas certains pays etaient peu peuplés il y a encore 3 siecles.
    Aujourd’hui on decouvre que certaines iles sont juste sur ou en face de ligne de faille geologique, exposée aux tremblement de terre et a leur consequences (tsunami) quand en plus ils sont sur des zones de prioduction de cyclone : c’est la fete !
    Que ce soit en indonesie ou dans les Antilles, la sous population historique avait donc une raison !
    Ce n’est pas la faute de l’homme blanc !

    Idem pour l’Afrique du nord, la peninsule arabique , la c’est les faibles ressources en eau qui rendent INEVITABLE les problemes d’hygyene, de penurie d’eau consomable.
    Le Cholera reviendra , c’est sur.

    Est ce notre faute si les colons arabes ont envahis le nord de l’afrique et l’ont colonisé ?
    Non, c’est leur choix et ils sont resté apres nous avoir demandé de partir.
    Desormais c’est chacun sa merde.


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 16 janvier 2010 17:51

      Vous oubliez que dans la société il existe des classes sociales. Ce n’est pas une question de « blancs », « noirs », « rouges », « jaunes » ou autres prétendues « races », mais de système économique, social et politique.

      Il est particulièrement instructif d’examiner l’histoire du dernier quart du XIX siècle. Les Français qui se sont farcis cinq ans de service militaire obligatoire au moment de la « grande expansion coloniale » n’en ont tiré aucun bénéfice. Pareil chez les autres puissances du continent. Mais les financiers et affairistes qui tiraient les ficelles des lobbies coloniaux s’en sont mis plein les poches.

      Trois décennies plus tard, en 1914-18, les mêmes milieux d’affaires européens ont envoyé « leurs » populations s’entretuer dans une guerre mondiale dont le seul objet réel était la dispute des colonies et des zones d’influence diverses. Les Etats-Unis en ont profité pour devenir la première puissance mondiale.

      Quant au baratin sur les « races blanches », « races d’Europe », etc... ce fut entre autres la « science officielle », à peu de chose près, de l’anthrologie du XIX siècle. Y compris, parmi les « républicains ». Voir par exemple ces articles :

      Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (I)
      Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (II)
      Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (III)

      Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
      Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (II)
      Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (III)

      Le discours récurrent sur les « races supérieures » ne fut pas le fait de la grande majorité des Européens, mais des classes dominantes de l’époque qui l’imposèrent y compris à travers l’enseignement scolaire. 

      Or, la notion de « race supérieure » permettait aux politiques comme Jules Ferry d’avancer l’idée des prétendus « droits et devoirs » de ces « races supérieures » à l’égard des « races inférieures », et de justifier ainsi la politique de la canonnière et de la domination imposée. L’impérialisme protectionniste succédait ainsi au libéralisme.

      Voir aussi :

      Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (I)
      Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (II)
      Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (III)
      Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (IV)

      ou encore :

      La Chine et la débâcle de la « division internationale du travail »
      Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (I)
      Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (II)
      Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (III)
      Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (IV)
      Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (V)

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 16 janvier 2010 18:18

      Il est d’ailleurs particulièrement instructif d’aller voir de près les Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris, en ligne pour la période depuis 1859 à l’adresse :

      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/bmsap

      (PERSEE est un site édité par le Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation)


    • non666 non666 16 janvier 2010 20:32

      Si cette longue série de pointeur est la pour me prouver que jules ferry pensait que des interets etaient en jeu dans la colonisation : Ok , on le savait.

      Si c’est pour nous montrer la liste des documents auquel on ne peut acceder (mais qu’on peut acheter ...) cela s’appelle de la publicité.

      Si c’est pour nous dire qu’il n’y a pas de race des seigneurs : ok , mais c’est la thèse de l’Auteur qui vient pleurnicher sur notre responsabilité avec un rapport plus que discutable avec ce tremblement de terre .

      Quelle etait votre discours au fait ?


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 16 janvier 2010 21:41

      Regardez bien les liens. Les article de blog sont, bien sûr, immédiatement accessibles.

      Quant à la base PERSEE, il suffit de cliquer jusqu’au bout, et on y arrive. Par exemple :

      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1878_num_1_2_9955?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false

      Communications. Sur les dimensions de la tête des habitants de l’Ile de Tahuata (iles Marquises)

      1878 Volume 1-2 pp. 202-206

      PAR M. LE BATARD

      (Analyse d’une note présentée à l’Académie des Sciences en 1845 par le ministre de la marine et l’amiral Dupetit-Thouars)

      Après avoir insisté sur l’importance de la craniologie, l’auteur annonce qu’il a mesuré vingt-six têtes de Kanaques, dont deux seulement sur le vivant ; les crânes ont été dérobés aux lieux rapu ou sacrés, où ce peuple a l’usage de conserver précieusement ses morts.

      (…)

      [la suite, sur le lien]

      ou encore :

      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1880_num_3_1_3355?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false

      Rapport. Sur les Nubiens du Jardin d’acclimatation.
      1880 Volume 3 pp. 655-660

      PAR M. CH. LETOURNEAU

      L’an dernier, la Société a bien voulu me charger d’examiner au point de vue ethnologique et sociologique les Nubiens parqués au Jardin d’acclimatation un peu comme des animaux sauvages.

      (…)

      [la suite, sur le lien]

      etc...

      Mais reprocher aux pays dits « pauvres » leurs problèmes sous prétexte de leur indépendance formelle, c’est trop facile. En réalité, les ingérences des pays « riches » n’ont jamais cessé. Les moyens dont disposent les multinationales et les lobbies financiers dépassent de loin ceux de la plupart des Etats de la planète.


    • appoline appoline 16 janvier 2010 15:04

      @ Non,

      D’ailleurs on voit les résultats des votes en Guyane et Martinique, ils ont tellement les jetons de l’indépendance et donc de se retrousser les manches que pour un peu ils mettaient deux bulletins de vote dans l’urne.

      Il y en a marre que l’on parle de cette colonisation. On ne peut pas tout avoir de beurre et l’argent du beurre. Chacun doit prendre ses respionsabilités et le plus dur, se mettre au travail. Le polytechnicien n’a pas encore compris que l’aide est une chose, mais faut-il que l’aidé ne se repose pas sur ses lauriers sinon il finit par se complaire dans sa merde où il finira par se noyer.


      • sissy972 16 janvier 2010 15:13

        Pol a encore de beaux jours en France.
        Les pires ce sont ceux qui ne savent rien qui ne voyagent pas qui n’ouvrent jamais un livre pour se renseigner mais qui l’ouvrent aussi large que l’hippopotame.


      • non666 non666 16 janvier 2010 15:49

        Oh Sissy , instruisez nous donc !
        Quelle vérité lointaine , inaccessible a ceux qui sont ici invaliderait ce qui s’est dit dans les commentaires precedents ?
        Quelle vérité , quel savoir encyclopédique serait caché dans un livre que nous n’aurions pas ouvert ?
        Qui te dit que justement, c’est parce que nous avons été ICI et la bas que nous ne parlons pas , mieux renseigné que toi sur ces sujets ?
        Les bons sentiments , c’est une chose, le problème est d’argumenter .


        • sissy972 16 janvier 2010 16:06

          Je ne m’adressais pas à vous spécialement
          Et ne me tutoyez pas non plus


        • non666 non666 16 janvier 2010 20:22

          Oh excusez nous, grande dame.
          Mais sur internet, le tutoiement se pratique.
          Qu’importe.
          Par contre sur internet, il convient d’etayer un minimum ce qu’on avance.
          On n’est pas sur TF1, Europe 1 ou un autre service de propagande.
          Quel argument pour pretendre que ceux qui ne sont pas de VOTRE avis n’ont pas voyagé et ne sont pas instruit ?


        • ELCHETORIX 16 janvier 2010 16:32

          Bonjour l’auteur , votre article montre bien l’historique d’HAÏTI .
          Votre conclusion est un peu moins bonne , car il n’y a pas d’ hommes blancs , nous sommes des êtres humains de type caucasien comme vous sans doute .
          Maintenant , je n’approuve pas le colonialisme Européen qui a sévit sur la planète depuis des siècles .
          Je le condamne même car ce colonialisme perdure de nos jours sous une autre forme , par exemple avec le pillage des sociétés multinationales de pays riches en ressources naturelles .
          Je plains les habitants de ce pays qui est un pays parmi les plus pauvre de la planète .Et je compatis à leur nouvelle douleur .
          Cordialement .
          RA .


          • Halman Halman 16 janvier 2010 17:37

            Bien sur le tremblement de terre c’est à cause de Christophe Colomb.

            Le seisme était tel que même avec des normes antisismiques respectées rien n’aurait résisté.


            • Charles Martel Charles Martel 16 janvier 2010 17:38

              Si nous avons des problèmes en France c’est de la faute des italiens car les romains nous ont colonisé il y a 2000 ans.


              • vinvin 26 janvier 2010 02:35

                Non, Monsieur.


                Si la france est dans la merde, ce n’ est pas du tout a cause des italiens ni la colonisation Romaine.

                Si la france est dans la merde, c’ est a cause de « l’ islamisation sauvage » de la france, et l’ invasion des peuples primitifs que sont les « islamistes ».



                J’ attend avec impatience la guerre civile inter-ethnique qui se profile a l’ horizon !.........



                Cordialement.




                VINVIN.

              • tugdual 16 janvier 2010 19:11

                Colonisation ?

                Haiti est indépendante , après une guerre terrifiante, depuis 1804 ! alors, pour« les séquelles du colonialisme » vous avez bonne mine, même en tenant compte de l’indemnisation honteusement exigée par la France généreuse ...

                La vérité, que vous connaissez, est ailleurs :
                la« première république noire » fut de très courte durée (7 ans), puisque dès 1811 un féroce petit dictateur se proclama roi, inaugurant une interminable liste d’oppresseurs sanguinaires et corrompus jusqu’à l’os, jusqu’à Aristide inclus ; la mise au pillage du pays depuis 2 siècles par une minuscule oligarchie (quelques dizaines de familles) explique très simplement l’absolu non- développement de ce pays


                • titi titi 16 janvier 2010 19:40

                  « On le voit, Haïti pays très pauvre anciennement colonisé, exploité,faisant l’objet de multiples invasions, »

                  En 1713, prenait fin la guerre de succession d’Espagne par le traité d’Utrecht.

                  Ce traité laissait le choix à la France : soit de conserver la Nouvelle France, soit de conserver ses possessions dans les caraibes dont Haïti.
                  La France préféra conserver Haïti POSSESSION LA PLUS RICHE de son domaine colonial. Haïti etait donc plus riche que le Canada ou la Louisiane.

                  Vous ne pouvez pas accuser les colonisateurs de la gabegie qui a suivi l’indépendance.
                  Je sais que c’est très à la mode. Boutef lors du dernier tremblement de terre en Algerie allant même jusqu’à dire que les immeubles effrondrés étaient les immeubles « francais » et ceux restés debout les immeubles « algériens ».

                  L’histoire d’Haïti est à rapprocher de l’histoire du Libéria.
                  Ses habitants en sont les seuls responsables. Il leur appartient de se réveiller par rapport aux discours de leurs dirigeants qui utilisent la colonisation comme d’un paravent à leur incompétence.


                  • ASINUS 16 janvier 2010 20:41



                    vous avez vus tous ces avions africains tous ces avions du mageb et du makreb
                    qui se precipitent au secour des haitiens ? non ? ben moi non plus

                    j imagine aisement un lointain descendant de notre eminant auteur
                    annoncer sur le al jezira futur que l on as decouvert que le remplacement
                    de la faune et de la flore par le deset il y a des millions d années
                    dans le sahara serait du au colonialisme français






                    • srobyl srobyl 16 janvier 2010 22:40

                      Se référer au changement de comportement des animaux n’est pas une méthode fiable de prévision des séismes. Ca a marché une fois, en Chine. On croyait alors détenir la clé du problème. Les études menées à ce sujet n’ont abouti à rien de concluant pour l’instant. Et si c’est vrai que différentes pistes plus sérieuses, entre l’étude des changements de la conductivité des matériaux de l’écorce terrestre, sont explorées , on n’a encore aujourd’hui, qu’on soit blanc, noir, jaune ou strumpf, aucune méthode pour dire quand (même au mois près) se produira l’événement. On sait dire avec une assez bonne certitude où, ce n’est déjà pas si mal : à charge aux gouvernants responsables, au lieu de foutre l’argent du peuple en Suisse, de construire parasismique dans ces zones.


                      • Rough 17 janvier 2010 17:32

                        Article nul encore une fois ! Je ne sais ce que l’auteur a appris et enseigne à l’école Polytechnique d’Alger mais cet article ne va pas contribuer à la réputation de son école....Ingénieur machin, docteur en truc et professeur de décolonisation vous prêtez aux blancs des pouvoirs qu’ils n’ont pas...ainsi les anciens colonisateurs auraient le pouvoir de déclencher des séïsmes...Incroyable !
                        Petit rappel historique au grand professeur Haïti était déjà indépendant à une époque ou l’Algérie n’était pas encore colonisée....


                        • guava jelly 1er avril 2010 14:46

                          Article assez intéressant, dommage que la moitié soit pompé sur Wikipedia, sans aucune reformulation...http://fr.wikipedia.org/wiki/Ha%C3%AFti

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