Solidarité avec les mobilisations ouvrières et paysannes au Pérou !
Non à l’état d’urgence !
Des manifestations se déroulent dans tout le Pérou depuis le 28 mars 2022 pour dénoncer l'inflation et l’augmentation des prix notamment ceux du gaz.
Pedro Castillo a annoncé une réduction de la TVA pour la vente d’aliments de première nécessité et une augmentation de 10 % du salaire minimum. Mais ces mesures limitées ne prenant pas effet immédiatement, les grévistes ont décidé de poursuivre le mouvement. Les violences policières et les affrontements ont fait six morts et des dizaines de blessés. Les manifestants ont alors demandé la démission du président.
Des procédures de destitution ont été lancées mais elles ont échoué. Les manifestations ont alors redoublé d’intensité.
Le 2 décembre 2022, le congrès a approuvé l’ouverture d’une troisième procédure de destitution.
Le 7 décembre 2022, lors de la matinée précédant l'examen par le Congrès de cette motion de destitution, Pedro Castillo a annoncé la dissolution du Congrès et la création d'un gouvernement d'urgence. Il a annoncé en même temps des élections anticipées et la création d'une assemblée constituante pour définir une nouvelle constitution, promesse phare de sa campagne présidentielle de 2021. La vice-présidente de la République, Dina Boluarte, s’est prononcée contre cet auto-coup d'État. Pedro Castillo a en effet tenté de rester au pouvoir tout en changeant de régime politique. L’expression vient d’être inventée à cette occasion mais le processus est connu de longue date par les français. C’est par un auto-coup-d’Etat que Napoléon 1er est devenu empereur après avoir été consul et c’est aussi par un auto-coup-d’Etat que Napoléon III, élu président de la République, est lui-aussi devenu empereur.
Mais, l’auto-coup d’Etat de Pedro Castillo a échoué, le jour même, par le refus de l'armée, de la Cour constitutionnelle et du gouvernement de le soutenir. Dans l’heure suivante, la présidente du Conseil des ministres Betssy Chávez ainsi que la majorité des ministres (douze ministres) choisissent de démissionner. Le troisième vice-président du Congrès, Alejandro Muñante, a annoncé l'avancement de l'examen de la motion à 12 h 30 (au lieu de 15 heures). Lors de l'examen de cette motion de destitution, 101 membres du Congrès ont voté en faveur de la destitution de Pedro Castillo en raison d'une incapacité morale permanente. Dina Boluarte est devenue automatiquement présidente de la République pour la durée restante du mandat de Castillo et elle a prêté serment, en tant que nouvelle présidente (Voir cet article et cette vidéo).
Cet épisode, assez spectaculaire et largement médiatisé, pouvait laisser penser qu’un changement radical de politique suivrait. Mais, les masses laborieuses ne s’y sont pas trompées, il ne s’agissait que d’un changement de personnel à la tête du gouvernement. Il est vite apparu que le gouvernement Boluarte s'est entourée de dirigeants de droite, de partis patronaux corrompus et de représentants du grand capital.
Le gouvernement a décrété l'état d'urgence pour réprimer les protestations, en s'appuyant sur les forces armées et la PNP (Police Nationale Péruvienne). Cela a été annoncé dans un message à la nation le dimanche 12 décembre au petit matin. Alberto Otarola, ministre de la défense, a eu le mérite d’être clair pour annoncer qu’il s’agissait d’un état de dictature. Il a dit :
« Il a été décidé de déclarer un état d’urgence dans tout le pays. Cela implique la suspension des droits suivants : la liberté de réunion, l’inviolabilité du domicile, la liberté de mouvement et la liberté et la sécurité personnelle. »
La Présidente du Pérou a aussi annoncé des élections pour le mois d’avril 2024 alors qu’elle avait auparavant exprimé son intention de rester au pouvoir jusqu'en 2026. Elle parle maintenant de 2023 espérant ainsi faire cesser le mouvement de protestation dans l’attente des élections. La crise au sommet se poursuit. Deux ministres ont déjà démissionné à cause des crimes de la répression.
La première action de Boluarte a été de demander une « trêve » à l'aile droite du Congrès et de nommer un nouveau cabinet ministériel. Celui-ci continue la politique néolibérale et défend la constitution réactionnaire de Fujimori. La deuxième action de Boluarte a été de réprimer les luttes des peuples avec les forces répressives et la PNP qui ont fait trois morts à Andahuaylas et des dizaines de blessés dans tout le pays.
Des dizaines de milliers de personnes descendent maintenant dans la rue. Des actions de masse sont lancées dans 20 des 24 régions du pays. La répression est en hausse : depuis le dimanche 18 décembre. C’est maintenant plus de 20 personnes qui ont été tuées et il y a eu 200 blessées et des milliers d’arrestations.
La prise de conscience est maintenant générale. Personne ne reconnaît ce nouveau gouvernement, ni le Congrès. Ils sont responsables de la crise sociale et politique et ne représentent pas les intérêts des larges secteurs populaires. Tous les gouvernements ont menti, ils promettent tout lors des élections, puis leurs promesses se transforment en mensonges et en trahisons. Le Congrès se déguise en « défenseurs de la démocratie » alors que pendant des décennies, ils ont adopté des lois contre le peuple et limité les droits démocratiques. Ils doivent tous être jetés dehors par la mobilisation populaire qui ne doit pas s'arrêter tant que chacune des revendications n'est pas gagnée !
Depuis la dictature de Fujimori, c’est la même politique qui a été poursuivie par tous les gouvernements de Toledo à Castillo et maintenant par celui de Boluarte. Tout est pourri de la tête aux pieds ! Ce régime ne représente que les intérêts de l'Entente nationale des grands capitalistes. Depuis plus de 30 ans, ils piétinent les travailleurs au nom du « modèle social de marché ». La pauvreté augmente, la précarité dépasse les 70 %, les campagnes manquent de ressources pour produire de la nourriture. Les compagnies minières prennent l'argent à la pelle. Les banques et les AFP s'en mettent plein les poches. Cela ne peut plus durer !
L’ancien président Castillo a été emprisonné pour faire figure de bouc émissaire. Il faut exiger sa liberté sans pour autant apporter le moindre soutien à ce que fut sa politique.
- Dehors le gouvernement de Dina Boluarte ! Dehors le congrès de corrompus !
- « Que se vayan todos » ! Qu’il s’en aille tous !
- À bas la répression ! À bas l'état d'urgence ! Punissez les responsables des morts et des blessés.
- Nous exigeons la liberté de Pedro Castillo et des autres prisonniers politiques.
- À bas la constitution Fujimoriste.
- Des élections maintenant pour une Assemblée Constituante libre et souveraine.
- Pour qu'un gouvernement des travailleurs et du peuple réalise les changements fondamentaux dont les travailleurs ont besoin avec un plan économique alternatif ouvrier et populaire.
- Soutien total aux manifestations, barrages routiers et occupations qui ont lieu dans tout le pays
- Pour la Grève nationale avec des assemblées sur les lieux de travail et dans chaque quartier !
- Pour des comités de lutte unitaires et démocratiques, avec les comités de défense et les organisations sociales et politiques en lutte pour développer la mobilisation et pour sa coordination nationale.
- Unité de toutes les luttes pour avancer vers la grève nationale.
L'UIT-QI, appelle à la plus large solidarité internationale pour soutenir la lutte des travailleurs, des paysans et des indigènes péruviens. Nous appelons à des marches et des actions unies devant les ambassades et les consulats du monde entier.
Pour l’AGIMO, Jean Dugenêt, le 19 décembre 2022
L’AGIMO est solidaire avec le « Partido de los Trabajadores UNÍOS » section de l'UIT-QI du Pérou
AGIMO : Avant-Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier
UIT-QI : Union Internationale des Travailleurs – Quatrième International
27 réactions à cet article
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Je pars festoyer en famille.
Je reviens après les fêtes de Noël pour répondre aux commentaires.
Je vous souhaite donc surtout de bonnes fêtes.
Nous discuterons après...
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@Jean Dugenêt
oui, prenez votre temps. -
@robert
la révolution peut attendre !
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@Jean Dugenêt
Buen Sendero luminoso !
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@Jean Dugenêt
Bon appétit ! Y parait que les dindes se réjouissent de l’arrivée des fêtes...
C’est fou le nombre de volailles péruviennes lâchées à l’air libre cette année. Les vautours vont pouvoir commencer à tournoyer au dessus de la maison de Pizzaro. -
Charité bien ordonnée.........Il y a suffisamment à faire en France, Arrêtons le détournement de solidarité.
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Je suis de retour. Merci d’avoir pensé à moi. Vous êtes quelques uns à vouloir donner des leçons ou l’exemple mais je ne vois rien à répondre. Avez vous bien fait avancer quelque chose ?
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@Jean Dugenêt
« Avez vous bien fait avancer quelque chose ? »
et vous ?
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@paparazzo
« « Avez vous bien fait avancer quelque chose ? » et vous ? »
J’ai répondu à la sollicitation de mes camarades du « Partido de los Trabajadores UNÍOS » section de l’UIT-QI du Pérou
en publiant cet article qui donne leur point de vue et lance un appel à la solidarité internationale.
N’hésitez pas à me donner des leçons ou à me montrer l’exemple à suivre si vous avez matière à le faire.
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Au risque de discuter tout seul. Je voudrais faire remarquer que l’opération de contre-auto-coup-d’état de Mme Boluarte était assurément une opération réactionnaire. Ce n’est pas seulement un changement de personnel à la tête de l’état. C’était aussi une volonté d’instaurer une dictature avec l’Etat d’urgence. C’était encore la crainte de voir l’état se fissurer avec la convocation d’une assemblée constituante annoncée par Pedro Castillo. Cela pourrait ouvrir la voie à un mouvement révolutionnaire.
Nous assistons donc effectivement à une opération contre-révolutionnaire brutale mais la réaction des masses populaires et à la hauteur de cette provocation des forces réactionnaires.
Je crois que c’est le moment pour tous ceux qui en Europe clament haut et fort qu’ils s’opposent à l’OTAN de considérer que se sont les alliés de l’OTAN et des USA qui sont derrières ces forces réactionnaires. Je compte sur eux pour montrer qu’ils entendent bien qu’une large solidarité s’exprime chez nous en faveur de ceux qui se révoltent au Pérou.
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@Jean Dugenêt
Vous avez oublié la CIA.
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@Gasty
« Vous avez oublié la CIA. »
Mais non ! J’ai parlé d’eux. J’ai écrit : « ce sont les alliés de l’OTAN et des USA qui sont derrières ces forces réactionnaires. » La CIA est évidemment dans le paquet.
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En fRance pas de manifs, chacun bougonne dans son coin et Macron se tord de rire .....
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@zygzornifle
"En fRance pas de manifs, chacun bougonne dans son coin et Macron se tord de rire .....
"
C’est ce qui se passe... mais que va-t-il se passer ? Nul ne le sais ! Du jour au lendemain tout peut basculer. Les gilets-jaunes, par exemple, sont devenus bien silencieux mais ils sont encore en vie et ils n’ont pas changé d’état d’esprit. Personne ne veut de la prochaine réforme des retraites. D’ailleurs personne ne veut de la dernière qui nous a été imposée. Nombreux sont ceux qui ont compris que si les milliardaires ont réussi jusqu’à maintenant leur coup en nous imposant ce genre de réforme c’est parce que ceux qui dirigent les syndicats ont trahi. Ce sont eux qui ont organisé la démobilisation.
Quelques uns commencent même à comprendre que si Macron est président de la république c’est parce que les candidats du mouvements ouvriers l’ont voulu. Mélenchon a failli être élu contre son gré. Il a fait tout pour maintenir la division. Il aurait fallu bien peu de chose pour qu’il soit élu.
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@Jean Dugenêt
Je crois cependant que se jouent au niveau du gouvernement péruvien d’autres causes qu’une volonté de nuire à la population, et qu’il s’agit en coulisses d’un affrontement géo-stratégique.
Pérou : Les vraies raisons de la destitution de Castillo
par José Atupaña Guanolema
1. Castillo était sur le point de signer le contrat avec les Chinois pour la construction du train sud-américain qui, partant de Tumbes arriverait à Tacna et de là à Cuzco et Puno et de Puno irait en Argentine et au Brésil.
Ce réseau de trains était directement relié au grand port que les Chinois sont en train de construire à Chancay [ville côtière du centre du Pérou],et tout cela donnait aux Chinois une présence géopolitique et stratégique dans toute l’Amérique du Sud et déplaçait définitivement les États-Unis de la région.
Cela, les Yankees n’allaient pas le permettre, et la destitution a été conçue par l’ambassade nord-américaine, ce qui explique pourquoi l’ambassadrice nord-américaine, Lina Kenna, a immédiatement eu une entrevue avec Boluarte le lendemain du jour où elle a pris le pouvoir.
(...)
2. En 2023, les concessions minières, les contrats pour l’extraction du gaz, les concessions pour le téléphone seront caducs et ces grandes entreprises sont en train de chercher le renouvellement des contrats et des concessions pour les prochaines 40 années pour continuer à exploiter, à piller nos ressources naturelles, sans payer d’impôt. De plus, avec les nouvelles méthodes d’exploitation minière, dans 40 ans, il ne restera plus que des roches pelées totalement stériles, sans aucun minerai, et le pays n’en aura bénéficié en rien.
(...)
3. Il avait été prévu qu’en 2023, on déclarerait l’entrée libre dans les universités de l’État mais la droite ne veut pas que le peuple étudie. Et avec le coup d’État, elle va l’empêcher.Le plus grand risque serait une victoire d’ Antauro qui a plus de capacité et de décision que Castillo pour mener à bien la grande transformation. Et maintenant, ils essaient de lui interdire de se présenter.
Tout cela a été planifié avec précision, et ce plan a été conçu et appliqué par l’ambassade nord-américaine...
(...)source : Resumen Latinoamericano
traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
ou sur RI
https://reseauinternational.net/perou-les-vraies-raisons-de-la-destitution-de-castillo/
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@njama
Une référence à Réseau International décrédibilise le propos.
Je cherche d’autres sources. -
@Jean Dugenêt
J’ai cité les sources
source : Resumen Latinoamericanotraduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
ça vous embête que RI se fasse le relai de ce genre d’article d’un média alternatif latino ?
Quant à Bolivar Infos, « Site d’information et de solidarité avec Cuba, le Venezuela et les pays progressistes d’Amérique Latine »
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@njama
« ça vous embête que RI se fasse le relai de ce genre d’article d’un média alternatif latino ? »Tous les « media-alternatifs » du monde entier passent leur temps à se recopier les uns les autres pour le plus grand bonheur des extrêmes-droites et des poutinolâtres qui répètent, répètent et répètent... J’ai autre chose à faire.
Aux « media-alternatifs » j’oppose les médias du mouvement ouvrier qui cherchent les voies de la révolution socialiste... Si vous voulez de la saine lecture vous trouverez facilement une centaine de titres avec tous les partis de l’UIT-QI, la LIT-QI, la LIS-ISL... Je vous laisse vous goinfrer de la lecture des Berruyer, Meyssan, Soral et de tous les héritiers d’André Chanclu et de Frédéric Chatillon que ce soient « Réseau Voltaire », « Egalité & Réconciliation », « Le Saker francophone », « Réseau International », « Les Crises ». Je ne sais pas comment vous faites pour ne faire aucune différence entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche. Sans doute que bercé dans une éducation catholique et bourgeoise vous restez attaché à vos origines sociales tout en jouant au contestataire mais avec tout de même la sainte horreur du communisme. Vous faites de la révolution bien propre dans votre tête ? C’est vrai que Poutine défend la calotte de l’Est (les orthodoxes) et el Assad défend la minorité catho de Syrie. Ils sont très propres sur eux... Les écoles catho forment d’excellents révolutionnaires de salon. Vous êtes parfaitement neutre !
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Au sujet de la stérilisation forcée des femmes péruviennes les USA sont impliqués jusqu’au cou dans ce génocide, ça pourrait vous intéresser de partager avec AGIMO...
source archivescommunistes, Article paru dans FRONT SOCIAL n°15
https://www.revolutionpermanente.fr/Front-Social
njama 9 janvier 2018 10:59
Alberto Fujimori gracié !!! oups ! libérer un criminel, quel scandale ...
sous sa présidence plus de 300.000 personnes, à plus de 90% des femmes, ont été ainsi stérilisées de manière violente ou à leur insu entre 1995 et 1998 (il y a un peu plus de 12 millions de femmes au Pérou).
[...]
Les stérilisations forcées : une campagne systématiqueIl va de soi que ces campagnes se déroulent quel que soit l’âge des femmes, leur situation sociale ou leur état physique. Les stérilisations se déroulent en 10 minutes (il faut normalement au moins une demi-heure) dans des conditions hygiéniques désastreuses, et sans aucun accompagnement psychologique (des troubles psychosomatiques s’ensuivant).
Le ministre péruvien de la Santé Motta devait même dire au micro de « Radio Programa del Peru » : 1.000 cas de décès sur 100.000 personnes, la campagne est un succès « .
L’État péruvien a déjà mené quelques campagnes avant 1995. Un premier » programme de planification familiale « se développe sous le Président Alan Garcia (1985-1990), en réponse à l’initiation de la guerre populaire en 1980.
L’année 1991 est » celle de la planification familiale « selon le nouveau président Fujimori, et la continuation des campagnes précédentes.A partir de 1996, la politique de stérilisation est devenue systématique. Avant 1996, le personnel hospitalier était payé entre 3 et 10 dollars par stérilisation ; à partir de 1996 un quota officiel fixe le nombre de stérilisations à effectuer sous peine de licenciement.
[..]Les campagnes de stérilisation ne sont pas menées par hasard ; elles sont longuement planifiées, initialement par des » organisations non gouvernementales « .
Ainsi, depuis 1988, Stephan Mumford et Elton Kessel, deux chercheurs des USA, financés par des groupes réactionnaires, exportent des pilules stérilisantes dans le 1/3 monde : en 10 ans plus de 100.000 femmes ont ainsi été stérilisées (50.000 au Vietnam, 26.000 en Inde, 15.000 au Pakistan, 5.000 au Chili, 4.700 au Bangladesh, 900 en Indonésie, 700 au Costa Rica).
L’objectif est justifié par Mumford * de cette manière : » cette explosion [démographique] de la population qui, après l’année 2050, viendra entièrement des immigrés et de leurs enfants, va dominer nos vies, ce sera le chaos et l’anarchie « .
* http://en.wikipedia.org/wiki/Stephen_Douglas_MumfordAu Pérou, les campagnes de stérilisation sont permises par un organisme nord-américain : l’US-AID (Agence Internationale de Développement).
L’US-AID a aidé le gouvernement à planifier les campagnes, et a fourni une aide technique, avec le gouvernement anglais et l’UNFPA (organisme de l’ONU consacré à la population mondiale).
[...]
» La méthode de stérilisation non chirurgicale à base de quinacrine employée par la Fondation Mumford fut créée au Chili par Jaime Zipper, dans les années 1970.
Les pilules sont insérées dans l’utérus des femmes, avec un effet très douloureux pour elles : évanouissement, hémorragie menstruelle, fièvre, douleur dorsale et abdominale, mal de tête.
[...]
L’entreprise pharmaceutique fabriquant la quinacrine apparaît dans un article publié dans la Tribune de Genève (20 juin 1998). «Les 300.000 pilules auraient été produites à Sisseln (Suisse), une localité argovienne située sur les bords du Rhin, par Sipharm AG.
[...]
Le rôle de Pathfinder InternationalPathfinder International * est une ONG financé par le gouvernement yankee et travaillant dans le domaine de la »planification familiale « .
[...] source : http://archivescommunistes.chez-alice.fr/nac-fs/fssterilisa.html
Pathfinder International se présente comme »A global leader in sexual and reproductive health"
Pathfinder est implanté au Pérou
http://www.pathfinder-peru.org/site/PageServer (lien mort)** Mumford has been an aggressive promoter of QS (quinacrine sterilization) for years. Under his sponsorship, more than 100,000 Third World women have been irreversibly sterilized with quinacrine.
source : Mumford Evades FDA : Quinacrine Sterilization Advocate Relocates Stockpile ‘Abroad’ by Scott Weinberg, February 1, 1999
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* Autre lien > Peru Pathfinder International
https://cmsadmin30.convio.net/preview !www.pathfinder.org/our-work/where-we-work/peru/ ?authToken=74eb0894d4103b600cdba52ead6ebec2a4f529b3
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@njama
Les campagnes de stérilisations forcées ont été faites dans les années 1990. C’est un des crimes de la dictature du président Alberto Fujimori (1990-2000).Ce qui est d’actualité ce sont les jugements contre ces crimes. L’actuel régime est le continuateur de cette dictature qui se prolonge avec la même constitution, les mêmes institutions et souvent les mêmes politiciens.
Tout le monde a conscience que tout le système est pourri et que les coupables ne seront jamais jugés et condamnés dans ce cadre. Il faut changer de régime...
C’est la dictature contre un peuple qui est coupable de tout... Je vous laisse patauger avec les habituels discours du style Réseau International ou Meyssan qui sont toujours du style : on a des révélations sensationnelles à vous faire... C’est la CIA et les américains qui veulent mettre des battons dans les roues aux gentils impérialismes de Chine ou de chez Poutine... Il est vrai que la CIA s’occupe beaucoup du Chili mais ce n’est pas pour nuire à Poutine ou aux Chinois... c’est pour exploiter les péruviens et ne surtout pas permettre qu’une mobilisation populaire balaye les institutions à leurs bottes.
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@Jean Dugenêt
Et pas un mot dans votre article sur Antauro Humala... alors que...
("Le plus grand risque serait une victoire d’ Antauro qui a plus de capacité et de décision que Castillo pour mener à bien la grande transformation.")https://www.tdg.ch/apres-17-ans-de-prison-le-frere-dun-ex-president-peruvien-libere-933401902890
ni sur l’ethnocacérisme ex « Mouvement nationaliste péruvien »
mouvement paramilitaire nationaliste et indigéniste du Pérou, dirigé par l’ex-major Antauro Humala
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethnocac%C3%A9risme
dont le drapeau figure dans une de vos illustrations photos (la seconde, celle de gauche, rassemblement devant une église) -
@Jean Dugenêt
C’est la CIA et les américains...Ce sons des envahisseurs, ils sont partout, ou presque, vous me semblez sous-estimé leur influence toxique, sur ce continent et ailleurs
« Les veines ouvertes de l’Amérique latine » de Eduardo Galeano
vous connaissez ?
toujours d’actualité... -
@njama
« Et pas un mot dans votre article sur Antauro Humala... alors que... »J’ai écrit cet article pour répondre aux sollicitations de mes camarades du « Partido de los Trabajadores UNÍOS » section péruvienne de l’UIT-QI. J’aurais pu me contenter de traduire celui qui est ici :
https://uit-ci.org/index.php/2022/12/17/peru-todo-el-apoyo-y-solidaridad-a-las-movilizaciones-de-las-y-los-trabajadores-y-campesinos/J’ai préféré faire un rappel des derniers évènements qui ne sont pas bien connus des français ce qui m’a obligé à en faire une nouvelle rédaction mais c’est leur point de vue que j’expose. Mon objectif n’est pas d’avoir l’air d’un contestataire plus ou moins révolutionnaire qui étale une culture mondialiste pour montrer qu’il est au courant de tout mais de construire avec mes camarades de l’UIT-QI un parti mondial de la révolution.
Vous pensez sans doute que mes camarades sont bien ignares pour ne pas parler du mouvement des indigènes ou de la stérilisation forcée... Croyez vous qu’ils ont besoin de vous pour en être informés !
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@njama
Vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit :
"Il est vrai que la CIA s’occupe beaucoup du Chili mais ce n’est pas pour nuire à Poutine ou aux Chinois... c’est pour exploiter les péruviens et ne surtout pas permettre qu’une mobilisation populaire balaye les institutions à leurs bottes." -
Ce matin, à la radio, j’ai entendu avec stupéfaction que Nicolas Maduro, le président du Venezuela s’était plié aux « injonctions amicales de Washington », en accordant l’exploitation de l’un de ses gisements à une compagnie pétrolière américaine ( je crois que c’est Exxon-Mobil ) !
Je croyais que tous les gisements de pétrole et de gaz du Venezuela étaient nationalisés depuis des années, Hugo Chavez ayant chassé toutes les sociétés anglo-saxonnes qui pillaient sans vergogne les ressources du pays.
Et la situation ne s’était pas arrangée, avec l’embargo économique et les lois d’extra-territorialité américaines, le vol de la réserve d’or du Venezuela par les britanniques de la City, et la tentative avortée de remplacer le président Nicolas Maduro, démocratiquement élu, par une marionnette à la solde des Etats-Unis : Juan Guaïdo !
Si Nicolas Maduro tolère la présence d’une compagnie pétrolière américaine sur le sol du Venezuela, pour exploiter un gisement pétrolier nationalisé, il ne peut le faire que sous certaines conditions :
1°) Arrêt de toutes les sanctions frappant le pays.
2°) Restitution des avoirs bloqués par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
3°) Acceptation des échanges commerciaux et militaires, entre le Venezuela et les pays qui l’ont aidé à surmonter la crise économique provoquée par Washington, et qui n’ont aucune raison d’arrêter leur aide.
4°) Interdiction d’employer le dollar dans toutes transactions, car la monnaie nationale est le peso, qui est une monnaie convertible ( comme le yuan, le rouble, la roupie, le rand, ou l’euro ), sur laquelle les lois d’extra-territorialité ne peuvent pas s’appliquer.
Ce n’est qu’à ces conditions que le commerce entre le Venezuela et les Etats-Unis pourra reprendre...sinon, c’est faire entrer le loup dans la bergerie !
Henri Kissinger avait bien résumé le dilemme : « Se mettre les Etats-Unis à dos, peut être très dangereux,... mais s’en faire des amis est un péril mortel ! ».
Je pense qu’il est de l’intérêt des Etats-Unis d’accepter ces conditions ( qui sont celles de tous les marchés internationaux ), car plus personne ne veut leur fournir de gaz et de pétrole, et que les ressources nationales sont pratiquement épuisées !
Et la paix va y trouver son compte !
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@yakafokon
Bonjour,
Merci d’apporter ces informations qui concernent le Venezuela. Certes mon article porte sur le Pérou mais nous sommes dans le sujet non seulement par la proximité géographique mais aussi par le rôle des USA sur toute l’Amérique Latine. Nous voyons aussi les limites et les dangers des politiques du type « Front populaire » qu’il s’agisse de Chavez ou de Maduro.
Seules les mobilisations ouvrières pourront mettre un terme à l’exploitation des sociétés capitalistes américaines. Les gouvernements qui collaborent avec les capitalistes étouffent les mobilisations ouvrières. C’est bien connu : « les gouvernement de Front populaire fraient la voie au fascisme ». Il faut construire des partis capables de disputer la direction de la classe ouvrière aux vieilles directions traitres du mouvement ouvrier.
L’AGIMO propose de fusionner les organisations de l’UIT-QI, de la LIT-QI et de la LIS-ISL et d’engager des actions communes tout en ouvrant la discussion entre les militants. Personne ne peut actuellement prétendre être « la » direction révolutionnaire.
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