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Accueil du site > Actualités > International > SOS, Athènes ne répond plus...

SOS, Athènes ne répond plus...

Quel est le problème ? C'est la dette grecque à peine diminuée après des mois de restrictions budgétaires. Les organisations internationales (FMI, BCE, Commission de Bruxelles) qui en demandent davantage, ont provoqué l'effet inverse de celui escompté : une protestation d'Athènes. Des dizaines de milliards d'euros 'investis' par les banques européennes (françaises d'abord) sont en jeu. Seront-ils remboursés, et quand ?

L’expression ‘renvoyer aux calendes grecques’ remonte à l’Antiquité. Le calendrier romain fonctionnait sur le rythme lunaire. Chaque mois commençait par les ‘calendes’, journées au cours desquelles on annonçait les événements marquants et fêtes publiques à venir. Les premiers calendriers ou ’calendaria’ tiraient leur étymologie de cette césure mensuelle. Ils ne servaient pas qu’à dénombrer les jours du mois, mais plutôt à rappeler le montant des dettes et la date du remboursement de celles-ci par les débiteurs. Ces derniers avaient trente jours pour s’acquitter. Au terme de ce délai, le prêteur se rendait au domicile du débiteur récalcitrant, posait sa main sur son épaule et le sommait devant témoins de payer sa dette. Une fois prononcée cette ‘manu injectio‘, il pouvait s’emparer du débiteur et l’enfermer dans sa maison pendant soixante jours. Si à l’issue de ces deux mois, la somme était toujours dûe, la loi romaine autorisait le créancier à exposer l’endetté en place publique. La mise à mort et la vente comme esclave ont en revanche disparu à Rome dès la fin du IVème siècle avant notre ère [source].

Une formule française prolonge la précédente : ‘quand les poules auront des dents’. Les Anglais disent ‘quand les cochons voleront’. Dans le cas de notre débiteur, cela veut dire qu’il n’a pas payé, et qu’il ne remboursera jamais. Partant de ce constat, on peut distinguer deux cas de figure. Première hypothèse, la somme dûe ne vaut pas pipette, juste un peu de liquide. Que le prêteur réclame justice et le débiteur passera pour un citoyen malhonnête, ce qu’il va tenter à tout prix d’éviter. Seconde hypothèse, le prêt dépasse les bornes. Le montant s’exprime non pas en milliers, ni en millions, mais en milliards d’euros. Extrapolons. Un groupe de banques prête cinquante-trois milliards d’euros. Le rapport s’inverse soudain. Car le débiteur sait bien qu’il ne pourra jamais trouver une somme pareille, à moins d’un miracle. Le prêteur a finalement commis une grave erreur, par aveuglement, par appât du gain, ou simplement par mauvais calcul. Il s’accroche néanmoins à un calendrier de remboursement, sans réfléchir ‘aux calendes grecques’.

Evidemment l’histoire débouche sur une réalité bien concrête. Les ‘placements des banques françaises en Grèce s’élèvent à la mi-2010 à cinquante-trois milliards d’euros, dont plus de la moitié pour le Crédit Agricole (trente milliards). Suivent BNP Paribas, la Société Générale, et Banque Populaire (BPCE) - Natixis. Il s’agit à la fois de la dette privée et publique. La première banque française concernée dépend cependant davantage de la première que de la seconde. Car elle a pris des participations dans des actifs grecs (financement de navires), et dans la banque ‘Emporiki’ achetée en 2006 : 740 millions d’euros de pertes en 2010. « D’après les statistiques de la Banque des règlements internationaux (BRI) à fin 2009, les banques françaises sont exposées à hauteur de 75,172 milliards de dollars (57,41 milliards d’euros). Ce montant les place en tête des banques mondiales les plus exposées en Grèce. Elles sont suivies par les banques allemandes, qui le sont à hauteur de 45 milliards de dollars, la Grande-Bretagne pour 11,28 milliards de dollars et les Pays-Bas pour 8,95 milliards. Pour un montant total de 188,6 milliards de dollars (141,8 milliards d’euros) de créances pour les banques européennes et de 236,2 milliards de dollars (177,3 milliards d’euros) pour les banques mondiales. » [source]

Le Figaro adresse cependant un bulletin de félicitations aux banques françaises. Les agences de notation toujours extralucides délivrent des notes flatteuses. Mercredi 16 février, la Société Générale devrait annoncer un bénéfice de près de 4 milliards d’euros. On attend le double pour BNP Paribas. Cocorico. « Cette tendance positive devrait se poursuivre en 2011. Les établissements devraient enregistrer une progression à deux chiffres de leurs bénéfices cette année, indique S&P dans une étude. Les analystes mentionnent notamment la maîtrise des dépenses et la baisse du coût du risque. L’activité d’assurance ‘devrait être un facteur de résultats’ en 2011 ajoute S&P. Concernant la banque d’investissement, l’activité de l’actuel exercice devrait se révéler moins volatile mais moins rentable, soulignent les analystes. Sur la banque de détail, les spécialistes de S&P prévoient un recul limité du coût du risque qui devrait favoriser une progression du revenu avant impôt. » Si je ne subodorais un absolu manque d’humour du rédacteur, j’en déduirais un sens de la formule très poussé : ‘baisse du coût du risque’, il a osé ! Mais il faut me rendre à l’évidence. La finance restera toujours un domaine sérieux.

Il y a un peu plus d’un an (’El Zapatero‘), j’ai esquissé les grandes lignes du ‘problème’ grec : un déficit chronique entretenu par un gouvernement clientéliste et redistributeur, les recettes de l’Etat qui stagnent, parce que beaucoup de Grecs mentent sur leurs revenus ou fraudent le fisc. L’Europe communautaire, loin d’atténuer la tendance, l’a au contraire accentuée. Au printemps, confronté à une brusque dégradation de sa situation financière, l’Etat grec a du solliciter une aide extérieure. Sans le plan de sauvetage (110 milliards d’euros), Athènes ne pouvait plus emprunter raisonnablement sur les marchés internationaux. En vertu de l’accord final entre les organisations internationales et l’Etat, les Grecs supportaient la totalité de la charge, sans remise en cause des prêteurs (source). Mais la presse a retenu la partie de la conclusion la plus optimiste : la Grèce s’en sortait in extremis. Il restait quand même l’objectif imposé de réduction des déficits (de 9 à 3 % en 2012). Le ‘Financial Times‘ décortique un an après la situation présente de la Grèce. Le pays a connu une croissance négative en 2010 (- 4,2 %) et le chômage monte à grande vitesse : il serait aujourd’hui de 14 %, plus élevé encore chez les jeunes (20 %) [source].

On assiste donc à la confrontation, comme à l’époque antique entre le prêteur et le débiteur. Des représentants du premier ont effectué une visite à Athènes la semaine dernière et ont rencontré les membres du gouvernement socialiste. La main sur l’épaule, et devant les journalistes européens, ils ont ensuite transmis leurs recommandations. On ne pourra mettre la Grèce en prison, mais l’analogie vaut. Sur le sujet de l’opinion publique grecque, Paul Thomsen (FMI) a certes admis qu’il ‘comprenait’ le caractère impopulaire des décisions. Mais encore ? Les grévistes vont à nouveau paralyser le pays le 23 février, comme ici dans les transports. La compagnie nationale de chemins de fer a annoncé la suppression de ses lignes vers la Bulgarie (source). Au gouvernement, la ‘Troïka’ (FMI, Commission de Bruxelles et BCE) demande pourtant un surcroît de recettes en contrepartie de la réception de la quatrième tranche d’aide financière (15 milliards d’euros). Il ne reste plus qu’une solution : ajouter aux mesures précédentes (baisse des salaires de fonctionnaires et des retraites, diminution des aides publiques), la vente d’actifs publics (source).

La Tribune de Genève recense plusieurs sociétés susceptibles d’être privatisées : dans les transports (en particulier l’aéroport d’Athènes), l’énergie, les services et l’industrie de défense. « L’Etat grec va, par exemple, rechercher des partenaires pour leur céder une partie de sa participation de 99,81% au capital de Hellenic Defence Systems SA (HDS). Cette firme, née en 2004 de la fusion entre des compagnies fondées en 1874 (Pyrkal) et 1977 (EBO), gère neuf sites de production ou de stockage et emploie 1280 collaborateurs. Sur son site, HDS affirme exporter ses produits (armes de petit calibre, mortiers, etc.) ‘dans 40 pays’, mais les informations, notamment financières, qu’elle fournit sont très rudimentaires. Autre entreprise cherchant des capitaux frais : Trainose, seule compagnie de chemins de fer d’importance du pays. Cette firme occupe 1800 salariés mais là encore, impossible de recueillir la moindre donnée financière sur son site. Selon un article du Monde, cette compagnie serait lestée par une dette de… 10 milliards d’euros ! » Les créanciers n’ont-ils pas poussé le bouchon trop loin ? Je ne vois rien dans ce descriptif qui ressemble à un trésor caché.

En revanche, l’exaspération des Grecs a monté d’un cran. Et si une majorité d’entre eux repoussaient le remboursement de la dette… sine die ? Les Grecs ont désormais largement pris leur part du fardeau. En exposant le débiteur sur la place publique, le créancier romain obtenait une rétribution symbolique. Cette peine a été prononcée à mon sens lors de la proclamation du plan de sauvegarde. La ‘troïka’, joue me semble t-il avec le feu, risquant de provoquer un rejet massif de la part d’une population poussée à bout. Le Premier Ministre, George Papandréou a d’ailleurs cru bon de rejeter publiquement l’extension des privatisations (au prix d’une probable volte-face). Au printemps dernier, une rumeur lancée (?) par un journal populaire allemand a enflé à propos de la vente d’îles pour désendetter l’Etat grec. Elle a déclenché des réactions offusquées à Athènes (source).

Jean-Claude Trichet se déclare hostile à toute restructuration de la dette grecque (source). Jacques Delpla (’Echosnoclaste‘) propose en complément une taxe sur l’immobilier sur dix ou quinze ans, seule façon à ses yeux de contrecarrer l’évasion fiscale. [1] De toute évidence, l’argent prêté dans le cadre du plan de sauvegarde ne sera pas rendu aux banques. En l’honneur du Crédit Agricole, de BNP Paribas et de quelques autres, je dirai ’quand les coqs auront des dents’. Au pire - Elie Cohen a imaginé en mai dernier un défaut bancaire ‘originaire’ de Grèce - le gouvernement français volera au secours de nos ‘champions’ nationaux. Après le renflouement de l’automne 2008 (source), les banques françaises ont précédé les calendes grecques pour rembourser l’aide de l’Etat. On sait ce qu’il est advenu de leur indépendance retrouvée (source).

PS./ Geographedumonde sur la Grèce : Quiproque grecLes evzones de mer et Ne pas confondre tête de pont et plaque tournante

  • [1] Enfin, pour éviter que d’autres pays ne soient tentés de suivre les Grecs, l’Union devrait demander à la Grèce en garantie de la dette le prélèvement d’une taxe exceptionnelle et unique sur l’ensemble de l’immobilier des ménages et entreprises grecs de 20 %, payable sur dix ou quinze ans (ce qui rapportera au total l’équivalent à 60 % du PIB grec). La taxe reprendra une partie de l’évasion fiscale passée dont le principal réceptacle était l’immobilier. En soldant une fois pour toutes les comptes du passé par une double expropriation des responsables de la tragédie grecque (investisseurs par la restructuration et propriétaires grecs par la taxe à 20 %), cette mesure permettrait à la Grèce de se focaliser sur son avenir, notamment en attirant massivement de l’investissement direct étranger qui saurait que le fardeau de la dette passé ne menacerait plus la croissance future du pays. Mieux vaut Hermès, dieu du commerce, que Sisyphe, faisant rouler éternellement sa dette.

Incrustation : coq du sac à dos


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30 réactions à cet article    


  • Croa Croa 15 février 2011 11:17

    L’économie Antique n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Il y avait à l’époque une pénurie globale d’or et d’argent et ceux qui en détenaient un peu le prêtait vraiment. On comprend leur colère si celui-ci se perdait !

    Aujourd’hui les « prêts » sont théoriques. Il n’y a jamais eu autant d’argent en circulation et celui-ci est bidon. Des pénuries existent cependant visant les victimes de ce qui n’est qu’une vaste escroquerie de niveau mondial. Victimes consentantes, les Grecs sont concernés comme les Islandais l’étaient aussi.

    Le pigeon grec acceptera-t-il de se laisser tondre plus encore ? A priori c’est impossible et nous verrons d’autres révolutions à l’islandaise, malgré le silence radio régnant à propos de cet autre cas. smiley


    • Epiménide 15 février 2011 11:39

      Quand on tondra les pigeons, les corbeaux auront des dents.


    • Bruno de Larivière Bruno de Larivière 15 février 2011 11:55

      Sur l’Islande, je signale quand même un lien qui rappellera quelque chose aux lecteurs d’AV !
      http://geographie.blog.lemonde.fr/2010/03/03/cdxxiv-au-loto-islandais-personne-ne-gagne-qui-remboursera-la-dette-dicesave/


    • Croa Croa 15 février 2011 14:33

      à Epiménide,

      Les pigeons ici sont aussi des moutons....  smiley

      Et les corbeaux ne sont pas des rapaces,
       smiley ce qui limitera la longueur de leurs dents ! smiley


    • Pascain Pascain 15 février 2011 11:25

      Pour la suite des évènements :



      Ne vous y trompez pas, cela à déjà commencé pour la France...
      Mais cela va devenir voyant quand les assiettes seront vides, alors là ce sera une autre chanson...

      • Carl 15 février 2011 12:44

        Votre entrée en matière est au mieux, très confuse ou maladroite, au pire... En effet il est impossible de bien la comprendre pour qui ignore la signification de l’expression : « renvoyer » ou « remettre » aux « calendes grecques ». 

        « Renvoyer » ou « remettre » aux calendes grecques : 
        Renvoyer à un jour qui n’existe pas. Les grecques n’ayant jamais utilisé les calendes. Cette expression, qu’employait Auguste, selon Suétone (ad calendas graecas) signifiait que le débiteur était insolvable et donc, qu’il ne rembourserait pas.... ( source : Le Robert, entre autres.).

        • Razzara Razzara 15 février 2011 13:26

          taux des emprunts à 10 ans :

          - 11,5% environ pour la Grèce
          - 8,9% pour l’Irlande
          - 7,25% pour le Portugal
          - 5,4% pour l’Espagne
          - 4,8% pour l’Italie.

          Les trois premiers se dirigent vers le défaut de paiement lentement mais surement ....

          Razzara


          • Ronny Ronny 15 février 2011 13:57


            Je me demande si le defaut de payement de la Grece, voire celui de l’Irlande et du Portugal ne seraient pas apres tout une bonne chose... histoire de faire que les marches (entendez les banques et les fonds de pension) n’y retrouvent pas leurs billes !

            Les citoyens Grecs ont fait beaucoup d’efforts, ce serait maintenant au tour des profiteurs du systeme que sont les punaises bancaires de patir de la crise qu’elles ont engendree par leur cupidite sans nom.

             


            • lebreton 15 février 2011 14:13

              De l’argent prête par des escrocs doit il leur être rendu ,ma réponse est non ,et si les pays concernés ne rendent pas cet argent virtuel leur peuple ne bougera pas et va s’en remettre ,dans le cas contraire on pourrait assister aux mêmes évènements qu’au magreb avec des conséquences sans commune mesure en coût humain ,la clique de droite de sarko merkel berlusconi et consorts ont à leur botte des forces qui n’hésiteraient pas à tirer sur des manifestants dans ce cadre .La démocratie n’a plus court en Europe ne nous en déplaise la presse est sous Control des grands argentiers amis et complices de tous les dirigeants politiques aussi corrompus les uns que les autres ,On peut légitimement ce faire du souci. 


              • Croa Croa 15 février 2011 14:43

                Faut pas exagérer, personne n’est mort en Islande !

                Par ailleurs, c’est peut-être aussi ça le scandale à étouffer smiley


              • brieli67 15 février 2011 14:16

                Combien les Jeux Olympiques 



                imposées ? 

                • Dempy 15 février 2011 15:09

                  Année 2011, année Louis-Ferdinand Céline, grand écrivain gaulois et visionnaire :

                  « On se croit enculé d’un petit centimètre, on l’est déjà de plusieurs mètres. »  smiley



                  • BOBW BOBW 15 février 2011 18:11

                    Et par un bien petit « maître » chanteur ?


                  • papi 15 février 2011 15:32

                    votre article est instructif ! 

                    Nous allons droit au défaut de payement, Islande, puis Grèce, puis... ??

                    Les banques doivent avoir des coups de chaleur,on appel cela le retour de baton....


                    • papi 15 février 2011 15:37

                      @ karl

                      Je ne veux pas commenter les commentaires sauf que dans ce cas ,vous n’apportez rien,

                      Faites-nous au moins partager votre point de vue, vous qui êtes un homme de savoir, et certainement un grand économiste, régalez-nous de votre compétence !!! mais par pitié
                      épargnez-nous une suite de mots creux...

                      Cordialement


                      • Carl 15 février 2011 15:59
                        L’intérêt de mon commentaire est d’inviter l’auteur de l’article à être plus concis afin de permettre aux lecteurs de mieux saisir son point de vue, et il apporte en cela beaucoup plus que le vôtre, qui, pour le coup, n’est que bavardage.

                        Quant à mes compétences en économie, soyez patient, je comblerai prochainement votre appétit en vous faisant partager l’étendu de mes connaissances en la matière, mais pour cela il me faut encore travailler à l’exercice de la vulgarisation et j’avoue encore pêcher un peu dans ce domaine. smiley



                        • papi 15 février 2011 17:10

                          @ karl

                          Merci d’avoir pris en compte ma demande, , pour mes bavardages, très courts et concis vous en conviendrez, ils sont en peu de mot la synthèse du contenu de votre post,

                          J’attends avec une certaine impatience votre démonstration qui risque je n’en doute pas de nous émerveiller, par l’étendue de votre savoir, en espérant que son niveau dépasse celui de votre réponse...

                           cordialement


                          • Croa Croa 15 février 2011 23:13

                            Papy, pour répondre à Karl, pourrais-tu cliquer sur « Réagir à ce message » ?

                             smiley Ce sera plus clair pour tout le monde ! smiley

                            Merci !


                          • Carl 15 février 2011 17:46
                            @ papi

                            Je reçois vos commentaires avec humour, ce dont vous semblez être dépourvu. Aussi, j’accuse réception de l’irrespect que vous souhaitez me témoigner en orthographiant avec insistance mon nom de manière fausse. Vous comprendrez donc aisément que dès lors, ma première intention de vous faire partager mes connaissances se soit éteinte.


                            • daniel paulmohaddhib 15 février 2011 18:41

                              Vous savez a ne pas vouloir une société juste , égalitaire de fabrication et de partage sans profit profit...( pas interdit mais mon profit je le fais désormais sur mon travail, pas sur celui des autres = ca n’arrivera plus jamais...) ce qui est le cas de tant de personnes, d’une immense majorité , pourquoi ces mêmes personnes gueulent quand le maitre du jeu rafle la mise du jeu que tous sauf trop rares exceptions ont acceptes de jouer.... ?
                              expliquez moi la , ca n’a pas de sens, ce qui se passe est logique, totalement prévisible , la compétition c’est un gagnant et des perdants, messieurs les perdants soyez beau joueurs ou alors dites : on a été très con , on arrête , fini la compétition on veut un monde juste coopératif de partage équitable...si vous n’allez pas aussi loin arrêtez de gueuler et acceptez les règles de ce jeu auquel vous avez souscrit...meme si vous sombrez dans la misère....
                              ben oui , il va quand même falloir quitter l’enfance, grandir, regarder le monde et soi même et se dire : je suis un gros con d’avoir accepter cette compétition qui mène si souvent a la guerre, surtout que en plus c’est moi qui vait y aller...

                              pourquoi ce décalage ? simplement que la majorité du monde est une elite en puissance ...c’est juste un concours de circonstance
                              voila pourquoi le jeu marche, au cas ou on gagnerait...

                              les cause profondes sont enfouies en nous et totalement inconnues de la population riche/pauvres = même combat..
                              mais alors la quand a comprendre.........faudra t’il encore 10 000 ans ? le problème est que si on vivait 10 000 ans on finirait par comprendre, mais la chaque génération abrutie par les parents, l’école , et la tele ,reproduisent les mêmes erreurs.....

                              alors que les humains sont tous interdépendants les uns des autres, et que le collectif est la d’où le riche tire tout son pouvoir...seul bill gates et ses amis, ils font quoi ?
                              comme les autres , ils vont cultiver leur jardin...faineant comme ils sont vivrons pas vieux les gars !!


                              • Croa Croa 15 février 2011 23:19

                                C’est même pas une question de génération...

                                « Ah si jeunesse savait,
                                Ah, si vieillesse pouvait !
                                 »

                                Je ne sais plus qui as dit ça !

                                Merde alors,
                                Jeune je le savais ! smiley


                              • daniel paulmohaddhib 16 février 2011 08:54

                                salut Croa...

                                meme pas une question de generation...dis tu ..
                                pas fondamentalement en absolu oui , tout a fait...

                                Cependant dans une vie , l’ancien aurait pu apprendre....ce qui n’est pas fait...sauf rarissimes exceptions....
                                l’ancien est globalement un vieux « jeune » qui n’a rien saisi de la vie ,

                                le jeune , croire que a 11 ans et a 80 ans c’est pareil et que le nouveau , le jeune va apporter du « bien » est cependant une illusion colportee par l’enseignement....par une vision du monde des elites...car dire au jeune comme on a dit a ma fille a l’universite qu’elle representait le futur de l’humanite l’a transforme, et de sympa, interessante ,cooperative elle est devenue une petite conne pretentieuse et arrogante....
                                le cercle est ferme et la malediction continue....

                                25 ans apres , elle commence a atterir.....l’atterissage est douloureux, mais elle va le faire...
                                avec de l’intelligence tout ceci pourrait etre evite...

                                quand a aborder le vie, l’immensite de tout cela , le sens ou pas ...les humains sont en constante regression....
                                tu sais croa , je crois que les humains sont volontairement attires par la non reflexion...par la passivite, par la soumission , pour certains, pour d’autres par l’attrait de l’or en gros on va dire...
                                pseudo elites ou non abordent la vie , le fait de vivre de la meme facon c’est a fire par une incapacite a regarder les faits que mere nature nous impose......

                                le bon chemin aurait ete de suivre la voie de mere nature....(j’expliquerais une autre fois ) mais
                                nous , effrayes par ce que le cerveau voit et qu’il refuse , on a juste pris le mauvais chemin....
                                je crains que ca ne finissent par un suicide global.......
                                la voie du mental , du cerveau enfant capricieux qui ne veut pas grandir est notre chemin...
                                le chemin de la peur ,enfouie sous des tonnes d’occupations , .......etc.....

                                bon game over peut etre ou eveil  !!! faites votre choix...

                                amicalement


                              • kiouty 16 février 2011 11:06

                                Pas si simple : les outils qui permettent le pillage de la population mondiale a son insu sont tres sophistiqués : qui connait le fonctionnement reel d’une banque centrale et du processus technique de titrisation ? Qui sait ce qu’une banque commerciale fait de ses depots la nuit entre la fermeture de l’agence et sa reouverture ? Qui sait ce qu’est un CDS et comment cette invention a provoqué l’explosion financiere que l’on sait ? Qui connait la chaine qui lie les producteurs aux consommateurs qui n’est plus du tout celle qu’on imagine, mais qui passe par des meandres financiers speculatifs dont on n’a pas la moindre idee ?

                                Ce n’est pas facile que de s’informer sur ces questions ! Ca demande du temps, ça demande de tomber sur des explications compréhensibles, abordables et justes !

                                Hors, dans le quotidien du commun des mortels, il n’y a pas forcement le temps pour ça.

                                On prefere hurler à la revolution violente par clavier interposé, crier à la cyber-revolution de pacotille, on prefere hurler au « tous pourris », plutot qu’approfondir et démocratiser les connaissances nécessaires à la compréhension des forces en présence.

                                Le probleme n’est pas une question de gagnants/perdants et de « beaux joueurs », de sportivité liberale, la majeure partie de la population se contenterait bien de ce qu’elle a sans probleme ! Le probleme, c’est que les « gagnants » en veulent toujours plus et veulent enlever aux perdants le peu qu’il leur reste. Et ca, ca suscite de la violence et c’est bien normal.


                              • daniel paulmohaddhib 16 février 2011 14:17

                                salut kiouti

                                tu dis ceci : Le probleme n’est pas une question de gagnants/perdants et de "beaux joueurs", de sportivite liberale, la majeure partie de la population se contenterait bien de ce qu’elle a sans probleme ! Le probleme, c’est que les « gagnants » en veulent toujours plus et veulent enlever aux perdants le peu qu’il leur reste. Et ca, ca suscite de la violence et c’est bien normal.

                                je trouve que si , si le probleme, enfin un probleme est le gagnant perdant....a jouer a ce jeu on a derriere nous 10 000 annees voir plus de vie tribales violente.....qui amenent bien sur la violence actuelle , ou le chef n’en a jamais assez....ca ne peut s’arreter...pourquoi ? ces gens ont pete une durite, un cable, ....on a remis les cles de la maison aux plus fous....et on en redemande....pourquoi ? on est totalement effraye par nos peurs de tout.....
                                sujet trop long pour aborder ici...
                                je suis desole de dire que si les humains ne remettent pas en cause cette competition en chacun, meme le pauvre est competitif.....,competition qui semble aller de soi , inevitable et a laquelle on ne pense pas du tout , tellement elle est enfonce dans nos cranes depuis
                                l’enfance...et bien c’est tout simplement foutu......le pire arrive.....
                                or je vois bien la resistance de tout le monde....
                                j’ai dans ma vie travaille dans un ecole en angleterre ou tout le monde avait le meme salaire....
                                qui veut de ca...alors je redis si on accepte la competition , le gagnant/perdant que tu mentionnes ce qui se passes est normal....logique....previsible...

                                tu dis aussi : la majeure partie de la population se contenterait bien de ce qu’elle a sans probleme !

                                oui maintenant ,mais il y a 35 ans je prechais dans le desert en parlant de societe juste de partage , solidaire......je passais pour un fou, devant la menace qui pese sur la vie de beaucoup , les mentalites changent, en apparence pour le moment....

                                Donc si on attend en esperant que le chef va lacher du lest.....c’est une chance sur 1 millions...
                                alors que du travail interessant , non parasitaires (dehors les politiques et autres ) selon ses competences , pour tous, c’est faisable demain matin mais.... sans profit et avec efficacite,.

                                ....moins d’heures pour le collectif qui fabrique alors les besoins vitaux de tous et par tous...donc plus d’heures pour son jardin ,ses enfants etc etc...
                                il est question d’equilibre entre collectif ( attention je ne parle pas de l’autre facette neo-con qu’a ete le pseudo communisme russe , chinois ou autre ) et personnel....les deux cohabitent tres bien.....le seul qui empeche l’humain d’evoluer est le voleur du collectif, laissons le faire, on en revient toujours au pire....non ??????
                                je parle moi d’un changement radical de vie, pas de moralisation du capitalisme , ca n’arrivera pas....j’en ai peur , ...c’est un gag sarkozien !
                                mais je comprends bien ton propos..plein de lassitude ,.....c’est normal...
                                les pouvoir mettent une pression mentales expres sur tout le monde....
                                amicalement...


                              • Arthur 15 février 2011 19:15

                                Il existe un article de Charles Dereeper sur le risque financier encourue par les banques Français avec l’emprunt Grecque :


                                http://www.abcbourse.com/analyses/chronique-les_banques_f%20rancaises%20_ont_un_effet_de_levier_de_30_le_risque_de_faillite_est_permanent-428.aspx

                                 de se fait, je comprend que l’initiative de Cantoma de retire son argent à été très mal apprécier par la Ministre Lagarde. Il est à souhaiter que cette crise avenir en France, soit salutaire pour la France.




                                • BA 15 février 2011 22:05
                                  Pourquoi la survie à long terme de l’euro est improbable.

                                  Dans un long entretien à La Tribune, Niall Ferguson, professeur d’histoire à l’université de Harvard, porte un regard pessimiste sur l’Europe.

                                  La Tribune : La crise de la dette souveraine semble s’être calmée en Europe, et pourtant vous restez pessimiste. Pourquoi ?

                                  Niall Ferguson : Il y a déjà dix ans, j’avais annoncé que la zone euro serait une entité instable parce qu’une union monétaire sans une union fiscale n’est pas durable. Cette analyse a été validée par la crise. Actuellement, je crois que la situation reste très fragile, et peut aisément se résumer par une question : l’électeur chrétien démocrate allemand est-il prêt à accepter un changement institutionnel conduisant à des transferts de revenus de l’Allemagne vers la périphérie de l’Europe ? La réponse est non ! Jusqu’à la réunification du pays, il était admis que l’Allemagne était le financier du processus d’intégration européenne. Elle devait fournir la première contribution au budget européen : pour la génération d’Helmut Kohl, il s’agissait d’une sorte de réparation après la deuxième guerre mondiale. Les nouvelles générations allemandes ne ressentent pas la même obligation. Ce qui pose un problème majeur, parce que s’il n’y a plus personne pour faire des chèques, le processus d’intégration européenne ne peut pas continuer. En fait, il pourrait même aller à rebours. Donc le premier problème est cet obstacle politique, Angela Merkel ne peut pas ou ne veut pas expliquer aux citoyens allemands ordinaires pourquoi ils doivent continuer à financer ce processus. Il y aurait pourtant une réponse très simple : si les Allemands refusent de continuer à payer, les banques des Landers allemands vont couler. Car il ne s’agit pas d’une crise de la dette souveraine, mais d’une crise bancaire, dont l’épicentre se situe en Allemagne. Mais ce raisonnement échappe complètement à l’opinion allemande, qui pense qu’elle travaille dure et doit payer pour ses voisins paresseux.

                                  Pourquoi dites vous que la construction européenne peut même aller à rebours ?

                                  Nous vivons une période de désintégration économique, qui est très profonde et structurelle. Si vous regardez les coûts unitaires du travail, depuis la création de la zone euro en 1999, vous constatez une divergence, et non une convergence, ce qui est très problématique. Dans la période précédente, on aurait résolu le problème avec des dévaluations dans les pays trop chers. Aujourd’hui, le seul ajustement possible passerait par des réductions nominales de salaires aux travailleurs Grecs, Irlandais, Portugais ou Espagnols, ce qui semble très difficile. 

                                  Vous voyez un risque d’éclatement de la zone euro ?

                                  Ce risque est réel et je pense que ce serait une grande erreur de croire que simplement parce que l’Euro existe maintenant, il sera toujours là dans 10 ans. Le manque de volonté politique en Allemagne, et la désintégration structurelle à l’œuvre dans la zone euro, sont les deux facteurs qui rendent la survie à long terme de l’euro improbable. Parallèlement, du point de vue allemand, l’euro est un mal nécessaire, parce que sans lui, ils auraient les mêmes problèmes que la suisse d’une monnaie trop forte. Le meilleur argument pour la survie de la zone euro est qu’elle sert très efficacement les intérêts de l’industrie allemande.

                                  Vous voulez dire à cause de son taux de change ?

                                  Exactement ! Rappelez vous de la signification de la zone euro : il s’agit d’un accord qui donnait aux pays excessivement endettés comme la Belgique ou l’Italie les taux d’intérêt bas allemands, l’Allemagne bénéficiant en retour d’un taux de change plus faible. C’était le deal ! Mais le problème aujourd’hui, est qu’en l’absence de transferts du centre vers la périphérie sans une véritable intégration du marché du travail, le seul moyen de maintenir la zone euro dans sa forme actuelle passe par la déflation dans les pays périphériques, ou alors il faudrait que la banque centrale européenne introduise des assouplissements quantitatifs, du type QE2 et se montre beaucoup plus agressive dans la monétisation de la dette. 

                                  Ca vous parait possible ?

                                  La solution la plus simple pour résoudre la crise de la zone euro serait que Trichet se transforme en Bernanke, et adopte le QE2 et achète des obligations, et affaiblisse un peu l’euro. Les chinois pourraient répondre favorablement à cela en achetant encore plus de la dette des Pigs. L’autre solution, plus dure, serait de demander aux Grecs ou au Irlandais de transformer leur déficit de 10 % du PIB en un excédent de 5 % du PIB, et c’est impossible ! D’autant qu’il y a un facteur qu’il ne faut jamais sous estimer en période d’après crise, ce sont les conséquences politiques. 

                                  Jusqu’à présent, on est plutôt parvenu à les éviter...

                                  Oui, mais il s’agit d’une combustion lente ! Les gens ont souvent du mal à réaliser que l’histoire ne se déroule pas au rythme d’un match de football. Les événements vont à leur rythme, mais déjà nous voyons dans de nombreux pays européens des tournants politiques majeurs, brisant de façon irréversible le consensus qui existait entre les chrétiens et sociaux démocrates depuis l’après guerre. Je suis convaincu que le populisme va devenir de plus en plus puissant en europe. Or il est difficile de croire que les populistes seront de vibrants défenseurs du projet européen, car leur fonds de commerce c’est le nationalisme et la xénophobie.

                                  Quand on regarde l’Histoire, quelle est la meilleure solution pour sortir d’une crise de la dette ? Et combien de temps cela peut prendre ?

                                  Il y a bien eu un pays qui avait une dette dépassant 200 % de son PIB, qui n’a pas fait défaut, et qui n’a pas connu l’inflation. Il s’agit de la Grande Bretagne après la bataille de Waterloo. Entre 1815 et 1914, la dette britannique a été réduite, grâce à une croissance forte, grâce à des excédents du budget primaire et grâce enfin à des taux d’intérêts bas. La Grande Bretagne pouvait, c’est vrai, compter sur deux avantages : la révolution industrielle et l’apport de son empire colonial. Malheureusement c’est le seul cas que je connaisse. Et en dehors de cette exception, tous les pays ayant accumulé des dettes trop importantes au regard de leur PIB ont été conduits au défaut ou à l’inflation, selon que la dette était libellée dans leur propre monnaie ou dans une devise étrangère. Nous voyons donc bien ce qui risque de se passer : les pays qui ne peuvent pas imprimer de la monnaie vont faire défaut, comme l’Irlande, la Grèce et peut-être d’autres ? Les autres, qui peuvent créer de la monnaie, à commencer par les Etats-Unis, connaitront l’inflation et des dépréciations monétaires. C’est ça la leçon de l’histoire.


                                  Propos recueillis par Eric Chol et François Lenglet - 15/02/2011


                                  • Bruno de Larivière Bruno de Larivière 15 février 2011 23:08

                                    C’est lumineux. Et un peu sinistre...
                                    Hauts les coeurs (quand même !)
                                    Merci.


                                  • Micka FRENCH Micka FRENCH 16 février 2011 07:30

                                    Des nouvelles de l’Ecossaise...

                                    Je ne puis qu’encourager ce pays à ne JAMAIS rembourser un Drachme ou un Pound.

                                    Et pour cause.

                                    Les dettes des pays « dans le rouge » sont volontairement provoquées par les mêmes criminels responsables infiltrés dans les Démocraties tels que l’UE, la BCE, ou le FMI qui ensuite proposent leurs « largesses ».

                                    Prochain pays dans le collimateur des vautours... la France...

                                    Et ientôt sur vos écrans en couleur et en 3D, grandes promos futures sur le Louvre, les Picasso et autres babioles...

                                    Micka FRENCH quelque part sur le Web...
                                    http://mickafrench.unblog.fr


                                    • BA 20 février 2011 22:51
                                      Après la Grèce, après l’Irlande, c’est le tour du Portugal.

                                      Le Portugal emprunte à des taux d’intérêt qui deviennent de plus en plus exorbitants.

                                      Pour le Portugal, tous les records historiques sont battus.

                                      Vendredi 18 février 2011 :

                                      Emprunts portugais à 5 ans au plus haut.

                                      Le rendement des obligations portugaises à cinq ans a atteint un nouveau record depuis la création de l’euro vendredi, toujours sous pression des investisseurs qui craignent que Lisbonne ne soit contraint de faire appel à une aide internationale.

                                      « C’est tout simplement une situation d’incertitude générale vis-à-vis du Portugal. Ces tout derniers jours, les Bunds ont monté, et nous avons observé un report vers des actifs jugés moins risqués aux dépens des pays périphériques », commente un trader. 



                                      Portugal : taux des obligations à 5 ans : 7,128 %.


                                      Portugal : taux des obligations à 10 ans : 7,497 %.

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