Spécial élections USA 2008 : Barack Obama, le self made man
Barack Hussein Obama est né le 4 août 1961 à Honolulu (Hawaii), d’un père noir, originaire du Kenya et d’une mère blanche originaire du Kansas avec du sang cherokee. Il est l’archétype même du rêve américain, issu d’une famille modeste, il est diplômé de Harvard et avocat de formation, il est élu sénateur de l’Illinois en 2004 avec 70 % des voix. Il devient ainsi le seul sénateur noir et le cinquième de l’histoire américaine.
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Barack Obama est la star montante du parti démocrate, parti en manque de leader charismatique et qui s’oriente de plus en plus à droite. Il se positionne en tant que rassembleur, refusant les stéréotypes et en montrant du doigt les défaillances sociales de son pays. En 2004, il impressionne son auditoire avec un discours galvanisant, il déclare : « Il n’y a pas une Amérique rouge des Républicains et une Amérique bleue des Démocrates. On prie aussi dans les États bleus et on a aussi des amis homosexuels dans les États rouges. » Cependant, Obama est loin de faire l’unanimité, même au sein de son propre parti. On lui reproche un manque d’expérience politique, cependant pour beaucoup de spécialistes il reste le premier noir des États-Unis, à avoir un réel potentiel pour les élections présidentielles de 2008.
Son passé est agité, il connaît à peine son père qui l’abandonne à l’âge de 2 ans. Il passe sa jeune enfance en Indonésie, où il étudie dans une école coranique. Sa mère assure son éducation jusqu’à l’âge de 10 ans, puis il s’installe aux États-Unis chez ses grands-parents qui prendront le relais. Il étudie à l’université de Columbia, décroche une bourse et va étudier le droit à Harvard. Ses brillantes études le destinaient à une carrière toute tracée d’avocat d’affaires. Il préfère devenir animateur social à Chicago, où il en profite pour exercer ses talents d’orateurs dans une ville qui connaît 40 % de chômage. Il réunit toutes les communautés américaines, il connaît un succès aussi bien chez les blancs, les noirs, les gays, les cadres, les jeunes des ghettos... On se bouscule pour l’écouter, on lui demande mêmes des autographes qu’il signe avec surprise. Du militantisme de base, ses discours se précisent, il s’oriente de plus en plus vers la politique en prenant même position sur la guerre en Irak : il déclarera qu’il ne « s’oppose pas à toutes les guerres, mais seulement aux guerres idiotes ». Cependant, ses premiers défis politiques à Chicago se soldent par des échecs retentissants, trop blanc pour les noirs et trop noir pour les blancs il a du mal à se positionner. L’électorat noir qui lui faisait défaut se tourne ensuite vers lui, il incarne pour eux parfaitement le dialogue intra-communautaire.
Malgré sa récente élection au poste de sénateur (2004), Obama voit grand et veut devenir président des États-Unis. Il part largement en tête, mais se fait vite rattraper par Hillary Clinton. Celle-ci utilise les médias contre son adversaire et n’hésite pas à pointer ses erreurs politiques et notamment son manque d’expérience sur les grands sujets. Comme une élection présidentielle se gagne aussi (voire même surtout) grâce à l’argent, Obama a réussi à réunir plus de fonds que Mme Clinton. Son budget lui est supérieur de 2,7 millions de dollars, soit un total de 55,7 millions de dollars de dons. Obama a réussi un tour de force, il a su créer et mobiliser ses donateurs, qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 250 000 ! D’ici le début des primaires, les deux principaux candidats auront levé chacun environ 100 millions de dollars. Ce qui fait de cette élection présidentielle de 2008, les élections les plus chères qu’ont connues les États-Unis. Apparemment cette manne financière ne suffit pas, l’ancienne First Lady bénéficie du soutien de 33 % des Démocrates, contre 21 % pour le sénateur de l’Illinois.
Voici en bref, un résumé des points forts et faibles du candidat Barack Obama :
Points forts :
- Utilisation très intelligente de sa mixité.
- Crédibilité sur les sujets sociaux.
- Archétype du rêve américain.
- A su faire basculer l’électorat noir en sa faveur, au détriment d’Hillary Clinton.
- Selon les sondages actuels, il serait en tête des primaires dans l’Iowa, premier État à voter, un effet boule de neige pourrait jouer en sa faveur.
- Talent incontesté d’orateur.
- Un visage neuf, pour une politique américaine qui a du mal à proposer de nouveaux leaders.
Points négatifs :
- Manque d’expérience, notamment en politique étrangère.
- Peu de soutiens au sein du parti démocrate, qui favorise H. Clinton.
Aux États-Unis, plus qu’ailleurs, rien n’est gagné dans une élection présidentielle. Tout peut basculer à la dernière seconde, une campagne peut être brisée par le moindre scandale. Le favori peut vite se transformer en outsider en l’espace de quelques mots prononcés trop vite lors d’un discours. La campagne des primaires risque d’être exaltante jusqu’à l’affrontement finale pour le poste de président. Jacques Chirac disait à ce sujet : « Une élection présidentielle ne relève pas d’une simple arithmétique électorale mais d’une alchimie entre un homme et un peuple. »
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